The script is not like this! - Chapitre 18 — Il était une fois une fin, mais elle s'est déroulée de façon très inattendue
« Vous... vous... Qu’est-ce que vous faites exactement derrière mon dos ?! » Zhuo Fan était furieux. Son visage se tordit, ses lèvres tremblèrent de colère, et ses yeux roulèrent dans leurs orbites, comme s’il allait défaillir. Pourtant, bien qu’on ait vu le blanc de ses yeux une bonne dizaine de fois déjà, il ne s’évanouit toujours pas.
Xiao Han se frotta les yeux, puis les tempes, avant de s’éveiller complètement. Ce genre de scène dramatique où l’on se fait prendre en flagrant délit au lit par son amant l’étonna un peu. Cependant, quel genre d’homme était-il ? Malgré sa surprise, il resta parfaitement calme, sans la moindre trace de panique. Et quant à la culpabilité… C’était quoi, au juste ? Est-ce que ça se mangeait ?
Wen Muyan, qui dormait comme une souche, se réveilla enfin à son tour. Pétrissant sa taille endolorie, il se redressa lentement et posa sa tête sur l’épaule de Xiao Han. Il ouvrit les yeux et observa Zhuo Fan, qui semblait avoir une expression d’abjecte consternation. Trop paresseux pour continuer à jouer le rôle du deuxième acteur doux et affectueux, il se fourra un petit doigt dans l’oreille, avant de lâcher d’une voix rauque et paresseuse : « J’ai déjà baisé ton homme. Alors pourquoi tu traînes encore ici ? »
Xiao Han tourna la tête vers lui, le regard sérieux, et protesta : « C’est moi qui t’ai baisé. »
« C’est pareil, » bâilla Wen Muyan. Froissé, il grogna : « Tu as déjà profité pleinement de mon corps. Tu ne vas pas, en plus, m’empêcher de m’exprimer, si ? »
« Vous êtes allés trop loin, tous les deux ! Vous osez me trahir comme ça ?! » Zhuo Fan, voyant que ces deux hommes n’avaient non seulement aucune panique dans le regard, mais qu’ils allaient jusqu’à flirter devant lui comme s’il était invisible, sentit son sang bouillir. Il tremblait de rage au point d’en perdre ses mots.
Mais ça n’allait pas du tout ! Le script n’était pas censé se dérouler de cette manière !
Xiao Han était supposé l’attendre toute la nuit avec un visage sombre et en colère. Il devait le serrer dans ses bras, le menacer tyranniquement, et lui interdire de revoir ses amis. Puis Zhuo Fan, blessé et vexé, devait refuser de lui parler. À ce moment-là, Xiao Han devait le pousser sur le lit, lui faire un papapa musclé avant de l’apaiser et de le flatter pour qu’il oublie tout.
Comment l’histoire avait-elle pu prendre une tournure aussi absurde ?! Ces deux-là ne craignaient-ils pas pour leur vie...
Zhuo Fan serra les poings, le visage noir comme l’encre. Il s’était déjà imaginé trois scénarios différents dans sa tête, mais aucun n’avait abouti à la fin qu’il souhaitait. À chaque tentative, l’intrigue s’éloignait complètement de son contrôle. Quant au quatrième scénario, il n’avait même pas eu le temps de réfléchir à un dénouement avant d’être forcé de le jouer.
Las de cette version de Zhuo Fan le bottom qui ne cessait d’être maltraité sans jamais pouvoir se venger, il avait décidé cette fois de prendre les rênes et de devenir une version fière et royale de lui-même. Il voulait guider l’intrigue d’une main ferme. Mais hélas, il ne pouvait ni manipuler les pensées des autres, ni contrôler leurs actions. Il ne pouvait qu’assister, impuissant, à la déchéance de son scénario qui s’éloignait inexorablement de son objectif.
Le pire ? Puisque le script n’était pas entièrement figé, il n’y avait pas de violation claire. Cela signifiait qu’il ne pouvait même pas les faire transmigrer à nouveau dans une autre histoire…
À présent, le scénariste, qui avait toujours suivi le déroulement de l'intrigue d’en haut, comprit pleinement ce que signifiait « avoir mal aux couilles ».
Non, en tant que créateur du scénario, il ne pouvait tolérer que ses personnages ne gravitent pas autour de lui, le protagoniste ! Dans ses scripts, il était censé être le centre du monde !
Mais que pouvait-il faire à cet instant ?
L’expression de Zhuo Fan changea, et il se mit à marmonner sans discontinuer. Xiao Han et Wen Muyan le regardaient comme s’ils contemplaient un idiot. Finalement, ils échangèrent un regard, et Wen Muyan parla, hésitant :« J’ai l’impression que quelque chose cloche vraiment… Ne me dis pas qu’on va transmigrer à nouveau ? »
Xiao Han répondit à voix basse : « À ce stade, on ne peut qu’avancer une étape à la fois… »
Alors que les deux chuchotaient entre eux, Zhuo Fan reprit soudain ses esprits. Il s’écria d’une voix forte, « Hmph ! Je ne vous laisserai pas faire ce que vous voulez ! », les fixant d’un regard étrange et sauvage.
Quand ces yeux se posèrent sur lui, Xiao Han sentit une alarme intérieure. Mais il était déjà trop tard. Tout comme Wen Muyan, sa vision s’obscurcit, et il perdit connaissance.
Zhuo Fan, l’air désespérément fou, ricanait. Puis il disparut sur place.
*
Quand Xiao Han reprit ses esprits, il se retrouva étendu sur un canapé dans ce qui semblait être un vestiaire. Sa tête tournait, et il portait un costume blanc parfaitement ajusté. En cherchant autour de lui, il remarqua son téléphone posé à distance, inaccessible. Son visage s’assombrit. D’un regard perçant, il examina la pièce, ses yeux s’arrêtant sur un calendrier : on était le 12 octobre.
Il resta interdit. Le premier jour où il avait transmigré dans ce quatrième monde, c’était le 2 août. Où étaient passés ces deux mois ?
Les souvenirs dans son esprit lui indiquaient qu’il était toujours dans le quatrième monde. Cependant, un second ensemble de souvenirs surgit soudain. Et ce qu’ils lui disaient était absurde : aujourd’hui, c’était sa cérémonie de mariage avec Zhuo Fan !
Quel genre de drame était-ce encore ? Avait-il sauté directement jusqu’à la conclusion ?
L’expression de Xiao Han s’assombrit brutalement. Il se leva du canapé, bien que son corps lui parût faible et désorienté. Alors qu’il tentait de retrouver son équilibre, la porte du vestiaire s’ouvrit d’un coup sec. Zhuo Fan entra, rayonnant de bonheur. Lui aussi était vêtu de blanc, un bouquet de fleurs dans les mains.
« Xiao Han, notre cérémonie de mariage va commencer. Vite, lève-toi, ne fais pas attendre nos invités trop longtemps. »
« Cérémonie de mariage ? » répéta Xiao Han, ses lèvres serrées, comme s’il crachait ces mots entre ses dents. Sa tête le martelait douloureusement. Avec un visage sombre, il articula lentement :
« Annule ce mariage tout de suite ! »
Zhuo Fan le dévisagea, incrédule. Son expression oscillait entre tristesse, choc et colère.
« Qu’est-ce que tu racontes ? La dernière fois, quand tu t’es déclaré, tu as dit que si je ne t’épousais pas, tu mourrais ! »
« C’est plutôt que je mourrais si je t’épouse ! » rétorqua Xiao Han avec dégoût. C’était quoi ces répliques absurdes ? L’écœurement montait en lui. Sans prêter davantage attention à Zhuo Fan, il se dirigea vers la porte du vestiaire, déterminé à partir.
Mais avant qu’il ne puisse franchir le seuil, la voix de Zhuo Fan retentit derrière lui, pleine d’une joie triomphale et sinistre : « Tu n’as nulle part où fuir. Nous approchons de la fin, et une fois celle-ci atteinte, tu seras piégé dans ce script pour toujours, tandis que les autres retourneront d’où ils viennent ! »
Les pieds de Xiao Han se figèrent sur place.
Il se retourna lentement, ses yeux perçants fixant Zhuo Fan. « Tu es complètement malade, ou quoi ?! »
Zhuo Fan rougit de rage, serrant son bouquet dans ses mains. Il répliqua avec colère : « Comment peux-tu dire ça de moi ?! »
Il avait utilisé tout son pouvoir pour transporter les personnages à l’endroit où le script touchait à sa fin. Cependant, cela avait eu un prix : il perdait à jamais la possibilité de les faire transmigrer à nouveau ou de créer un nouveau script.
Quoi ? Vous vous demandez pourquoi il fit une telle chose ? Allez demander à Zhuo Fan lui-même.
Xiao Han ne lui accorda plus la moindre attention et partit. Il ne restait plus beaucoup de temps, et il devait retrouver Wen Muyan au plus vite. Mais qui aurait pu deviner qu’à peine arrivé dans le hall, il serait entouré par une foule de prétendus « famille et amis » surgis de nulle part ? Il fut traîné de force dans la salle et poussé sur une scène, presque comme un otage.
De l’autre côté, Zhuo Fan apparut aux portes, un sourire radieux sur le visage. Il avança lentement vers la scène, son regard débordant de jubilation.
Le prêtre, chargé de célébrer le mariage, récita les vœux à haute voix avant de demander d’une voix douce à Zhuo Fan : « Voulez-vous épouser M. Xiao Han et ne jamais être séparé de lui ? »
« Je le veux », répondit Zhuo Fan avec un sourire narquois, jouant distraitement avec sa frange. Puis il ajouta :
« Vous n’avez pas besoin de lui demander, il est d’accord. »
« Mm— »
D’accord, mon cul !
Xiao Han voulait vraiment dire cela, mais sa bouche était scellée, et son étrange sensation de faiblesse ne s’était toujours pas dissipée.
« Oh, très bien alors », déclara le prêtre en toussotant légèrement. Puis, d’une voix forte, il demanda : « Quelqu’un a-t-il des objections à leur union ? Sinon, je déclare… »
« Attendez ! »
Le bruit d’une porte s’ouvrant violemment, suivi d’une exclamation précipitée, interrompit le prêtre.
En entendant cette voix familière, le cœur de Xiao Han, jusqu’alors rempli d’angoisse, se calma. Rassemblant toutes ses forces, il se retourna et aperçut une grande silhouette élancée se précipiter vers lui. Cette personne portait une énorme paire de lunettes de soleil, et des nuages de poussière tourbillonnaient dans son sillage. Son front luisait de sueur : c’était Wen Muyan.
Le prêtre, légèrement déconcerté, resta néanmoins professionnel et demanda avec patience :
« Monsieur, avez-vous une objection ? »
« J’ai une question ! » s’écria Wen Muyan en fronçant les sourcils en voyant Xiao Han, retenu fermement par plusieurs personnes. Il tenta de se précipiter pour le libérer, mais, essoufflé et suffocant, il se rendit compte qu’il était incapable de les affronter directement…
C’en fut trop pour la célèbre star thaïlandaise M. Wen. Son irritation atteignit son paroxysme. Il ôta ses lunettes de soleil et les jeta de côté, révélant son visage parfait. Affichant un sourire charmeur, il déclara : « Vous voulez mon autographe ? Si c’est le cas, lâchez-le immédiatement. »
« … »
Wen Muyan, es-tu devenu possédé par un cochon ? pensa Xiao Han avec un mélange d’exaspération et d’amusement. Comment peux-tu penser qu’un truc pareil marchera comme appât ?
Mais contre toute attente, les personnes qui retenaient Xiao Han le lâchèrent comme s’il n’était qu’un vulgaire déchet, se ruant sur Wen Muyan dans un élan frénétique.
À cet instant précis, Xiao Han, témoin de cette scène absurde, n’avait qu’un mot pour décrire son état intérieur : putain.
Face à un tel retournement de situation, son agitation mentale atteignit des sommets comparables à l’ouragan Katrina. Ce développement insensé lui donna presque envie de pleurer.
« Muyan, je sais que tu me reproches de ne pas être parti avec toi, mais tu ne peux pas venir semer le chaos à mon mariage ! » s’écria Zhuo Fan, furieux, lui qui avait encore une fois été oublié et mis de côté. Il se rappelait pourtant avec précision avoir défini les règles du triangle amoureux « correct » en réécrivant le scénario.
Wen Muyan renvoya les figurants d’un geste négligent, affichant un léger sourire à l’intention de Zhuo Fan. « J’ai entendu dire que tu allais organiser une cérémonie de mariage ici. En tant que “bon ami”, je ne pouvais pas manquer l’occasion d’y assister, non ? »
L’expression crispée de Zhuo Fan s’adoucit légèrement. « Bien sûr que tu peux venir. Mais, puisque tu es là pour assister à la cérémonie, tu devrais avoir préparé un cadeau de mariage, non ? Sinon, je pourrais croire que tu es ici uniquement pour causer des ennuis. »
« Un cadeau de mariage ? Évidemment que j’en ai un ! » répondit Wen Muyan, son regard glissant vers Xiao Han. Après un instant de réflexion, il ajouta : « Je suis venu si précipitamment que je n’ai rien apporté de concret. Alors, pourquoi ne pas vous offrir une chanson ? Après tout, beaucoup ici n’ont pas pu assister à mon dernier concert. »
L’intuition de Xiao Han lui murmura qu’un spectacle mémorable était sur le point de commencer. Il s’installa confortablement à côté, un sourire amusé aux lèvres. La seule chose qu’il regrettait était de ne pas avoir un verre à la main, accompagné de graines de melon ou de pop-corn. Ces petits plaisirs auraient parfaitement agrémenté la scène.
Bien que mécontent, Zhuo Fan ne put qu’accepter, contraint par sa propre promesse.
Wen Muyan repoussa résolument le prêtre et prit place au centre de la scène. Un groupe de ses fans, rejoints par le prêtre qui venait manifestement de rejoindre leurs rangs, s’approchèrent pour écouter avec excitation la performance en direct de ce chanteur célèbre.
Après un rapide coup d’œil à l’assemblée, Wen Muyan s’éclaircit la gorge. Il saisit le micro, le sourire toujours aux lèvres, et commença à chanter ses « bons vœux » pour le couple fraîchement formé.
« Où est le printemps ? Où est le printemps ? Le printemps est dans cette forêt verte et fraîche~ Il y a des fleurs rouges là-bas, il y a de l’herbe verte là-bas, ainsi que des petits loriots qui y chantent~ »
Et puis, il enchaîna joyeusement :
« Li li lililililili ~ Lilililili ~ Lilililililili ~ Lilililili… »
« … »
Avant même la fin de cette chanson à l’allégresse absurde, l’assistance entière resta pétrifiée.
Seul Xiao Han, imperturbable, se mit à applaudir avec un sourire éclatant. « Clap clap clap. »
« T-tu ! En fait, tu te moques de moi ! » hurla Zhuo Fan, dont le visage vira au blanc. Il ne comprenait pas pourquoi tout tournait ainsi ! Ce n’était pas le script prévu ! Ce n’était pas censé se passer comme ça !
Il se leva, les yeux écarquillés par le choc, son corps tremblant de rage comme s’il était frappé de paludisme. La colère le fit bouillir au point que de la fumée sembla s’échapper de ses oreilles et de ses narines.
Furieux, pestant et grondant, Zhuo Fan se transforma en un épais nuage de fumée qui s’éleva dans les airs. « Je reviendrai !!! — » hurla-t-il, sa voix résonnant comme celle d’un méchant dans un film de super-héros.
Cependant, dans une ultime touche d’ironie, le scénariste frustré rejeta cette réplique cliché avant de se métamorphoser en une étoile scintillante qui disparut dans les cieux.
Xiao Han leva les yeux. Wen Muyan leva les yeux. Tout le monde leva les yeux. Puis ils adressèrent un dernier signe vers le ciel, marquant leurs adieux.
Autrefois, il y eut quelque chose que l'on appelait la Société. Un jour, elle se vengea.
Un jour, il y eut quelque chose que l'on appela une fin. Elle évolua alors de manière totalement inattendue.
Il était une fois un homme nommé Xiao Han. Et un jour, il vécut heureux pour toujours avec Wen Muyan.
Fin de l'historie principale
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Note de l'auteur : Ce roman a commencé sur une note étrange, alors finissons-le de manière tout aussi étrange !
Traducteur: Darkia1030
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