SAYE - Chapitre 91 - Est-ce que tu insultes aussi mon petit ami ?
S'il laissait l'argent économisé sur le compte de Gu Fei, alors à l'avenir, si Gu Fei avait besoin d'argent, il pourrait dire "pourquoi n'utilises-tu pas cela d'abord". Cela passerait probablement mieux que de dire "prends mon argent", et serait plus facile à accepter pour Gu Fei.
Jiang Cheng avait assez d'argent sur son propre compte pour cette dernière année de frais de scolarité au lycée, les fournitures d'études et les dépenses de subsistance, ainsi que ce dont il aurait besoin pour la première année à l'université. Il pouvait donner le reste à Gu Fei.
Mais dès qu'il a ouvert la bouche, Gu Fei l'a bien compris. Gu Fei n'at cependant pas exposé ses intentions, et n'a pas continué la conversation, alors Jiang Cheng n'en parla plus.
Gu Fei devait encore faire quelques retouches de photos ce soir-là et ne pouvait pas le rejoindre dans son appartement pour l'« accompagner dans ses études ». Jiang Cheng se tint à l'intersection en regardant Gu Fei avec Gu Miao qui roulait à côté de lui sur son skateboard, et son esprit vagabondait.
Chacun avait sa propre histoire, qu'elle soit heureuse, triste ou résignée. Sans connaître profondément quelqu'un, on ne saurait jamais ce que chaque personne qu’on croise porte dans son cœur le plus profond, ou si derrière chaque fenêtre éclairée se cache un soupir.
Gu Fei se retourna plusieurs fois et lui fit signe, indiquant qu'il pouvait arrêter de le regarder, mais il resta là sans bouger.
Jusqu'à ce que Gu Fei l'appelle au téléphone, "Tu t'es fait mal au dos ou quelque chose ?"
"Nah", rigola Jiang Cheng. "Je ne peux pas regarder un moment ?"
"Je peux à peine marcher droit avec ton regard", répliqua Gu Fei. "Dépêche-toi de rentrer, tu n'as toujours pas étudié ?"
"Quand tu dis ça", soupira Jiang Cheng. "Ça me rend tout à coup anxieux."
"Alors je ne dirai plus rien", dit Gu Fei. "Tu peux continuer à regarder un peu, je serai chez moi dans cinq mètres."
Après avoir raccroché, Jiang Cheng rit et continua de regarder la silhouette de Gu Fei qui s'éloignait et devenait floue. Gu Fei lui fit signe à nouveau en empruntant la ruelle, comme s'il envoyait un baiser.
Jiang Cheng vérifia qu'il n'y avait personne autour, puis agita aussi son bras pour envoyer un baiser.
De retour dans son appartement, Jiang Cheng eut l'impression d'être un robot qui se déplaçait selon une programmation. Il prit une douche, se prépara, s'assit à son bureau et termina ses devoirs, puis commença à étudier selon le plan qu'il avait en tête.
Contrairement à certaines personnes, il n'écrivait pas son plan d'étude sur papier. Les livres à lire, les banques de questions à parcourir, tout cela était stocké dans son cerveau. Cela incluait également ce qu'il voulait accomplir chaque jour, ce qu'il avait fait hier, où étaient les problèmes, ce qu'il voulait faire aujourd'hui, ce qui pouvait être reporté à demain...
En ouvrant l'un de ses manuels, les rangées colorées qui remplissaient les pages faisaient penser à un livre de codes, lui seul savait ce que chaque couleur représentait. Et puis il y avait ses cahiers.
Jiang Cheng en ouvrit un. Il était toujours très succinct dans ses notes, écrivant généralement seulement une indication pour chaque point, car il se souvenait du contenu une fois qu'il voyait l'indication. Et quand on le combinait avec son écriture... il pensait que personne ne voudrait de ses notes après sa graduation, pas même gratuitement. C'était vraiment un texte divin. (NT : c’est-à-dire illisible pour un simple humain)
Ahhh, cette écriture...
Jiang Cheng commença à mémoriser des passages au fur et à mesure qu'il écrivait et nota quelques mots-clés et phrases, comme moyen de pratiquer son écriture.
En parlant de cela, il s'était vraiment amélioré. Il pouvait au moins se retenir d'écrire en cursive, ce qui ne faisait qu'ajouter à l'horreur.
Un trait à la fois ; aussi hideux soit-il, il était au moins possible de distinguer les mots.
Sur le bureau se trouvait un cahier que son camarade de classe Gu Fei avait laissé ici. Jiang Cheng le ramassa et le feuilleta. Les prétendues notes de Gu Fei étaient essentiellement un nouveau cahier vierge. Il mettait le même cahier sur son bureau dans chaque cours, faisant semblant, comme un moyen de montrer du respect au professeur.
Si Jiang Cheng se souvenait bien, Gu Fei utilisait celui-ci depuis le semestre dernier, et jusqu'à maintenant... il avait utilisé environ huit pages au total, et chaque page était seulement à moitié remplie.
Jiang Cheng n'avait jamais feuilleté le cahier de Gu Fei auparavant, et ce n'est qu'aujourd'hui qu'il vit ce que Gu Fei y écrivait. Il éclata de rire à la première phrase.
‘La voix de Lao-Lu résonne comme une cloche magnifique, c'est un stimulant encore meilleur que la cloche de l'école.’
‘Somnolent.
Très très très très très très très très fatigué.
Je n'arrive pas à passer ce niveau. Li Yan est 12 niveaux au-dessus de moi. Scélérat.
J'ai oublié d'apporter un chargeur portable.
Je vais manger des tourtes à la viande. Je ne veux pas de nouilles, pas de nouilles, noooon, pas de nouilles.
Reproduction de la population, le renouvellement des générations de la population, naissances, décès. ‘
Les sourcils de Jiang Cheng se sont légèrement arqués. Il était un peu surpris par le fait qu'il y avait en fait du contenu lié au travail en classe. Il pensait que cela avait probablement été écrit lorsque Gu Fei était affalé sur le bureau, s'ennuyant, sans rien de mieux à faire.
Cependant, il s'agissait seulement d'une ligne, suivie d'un fouillis de lignes griffonnées, qui était définitivement le produit subconscient d'un esprit errant.
Après avoir admiré les 'notes' de Gu Fei, Jiang Cheng s'étira et continua de mémoriser des passages. Il devrait encourager Gu Fei à faire plus de ces notes, pensa-t-il. Son humeur s'était améliorée après l'avoir lu, et aussi son énergie. S'il y jetait un coup d'œil quelques fois pendant ses pauses, il pourrait probablement rester assis à étudier jusqu'à 3 heures du matin.
*
La tête de Gu Fei tomba en avant, il écrasa son visage solidement sur le clavier.
"Merde !" Il jura, une vague de douleur lancinante lui traversant le nez, il mit longtemps à s'en remettre.
En général, il n’était pas aussi somnolent en retouchant des photos tard dans la nuit. Il ne s'attendait pas à s'endormir avec la souris à la main aujourd'hui, sans parler du fait que c'était avec une telle sincérité que son visage s'écrasa sur le clavier.
Bien que cette sorte de somnolence ne soit pas la même que celle qu'il ressentait habituellement en classe lorsqu'il s'endormait sans téléphone en main. C'était aussi différent d'avoir travaillé toute la journée et de devoir se traîner dehors pour jouer avec Gu Miao sur la planche à roulettes ou se battre avec sa mère.
C'était plutôt une sorte de détente que l'on ressentait après s'être défoulé.
Lorsque son nez se sentit un peu mieux, il passa également la main sur le clavier. Avec un nez si droit et beau, qui sait s'il n’allait pas casser le clavier ?
Aujourd'hui était vraiment... une sorte de libération. C'était la première fois au cours de toutes ces années qu'il avait dit à quelqu'un ce qu'il pensait vraiment, et la première fois qu'il pleurait de manière aussi spontanée et sans réserve devant quelqu'un, même si Jiang Cheng avait dû le "forcer".
Pourtant, il se sentait soudain plus léger. C'était comme lorsqu'il sautait des 'haies'. Il ne savait pas s'il pouvait sauter par-dessus, s'il atterrirait de l'autre côté ou sur le sol ; s'il irait bien en atterrissant, ou s'il se casserait une jambe.
Faire le premier pas était la partie la plus difficile, mais on ressentait une libération soudaine après le saut, et toutes les spéculations sur ce qui se passerait après disparaissaient.
S'exprimer était la partie la plus difficile, mais une fois que la première phrase avait été prononcée, il n'y aurait pas autant de pression. Toutes les pensées sur l'avenir insoluble, sur la façon dont ces problèmes, une fois exprimés à voix haute, n'ajouteraient que des soucis à l'autre personne, étaient également dissipées.
Demain... Gu Fei prit son téléphone, ouvrit le forum de Si Zhong, puis après quelques hésitations, le referma. Il n'avait pas besoin d'attendre jusqu'à demain, le forum devait exploser depuis cet après-midi.
Les gens de Si Zhong étaient très oisifs jour après jour. Des discussions et des discours sans fin émergeaient chaque jour. Il y avait même des messages sur la vie amoureuse des enseignants, y compris des paris sur le fait de savoir s'ils se sépareraient et au bout de combien de temps.
Un titre comme "Gu Fei sait composer de la musique" serait probablement suffisant pour les occuper toute une semaine. Lorsqu'il avait quitté l'auditorium aujourd'hui, il avait pensé à la réaction de Jiang Cheng ; il ne voulait pas que Jiang Cheng soit déçu.
Il aurait pu ignorer les exclamations sur le forum, mais quand tous les visages surpris et contemplatifs commencèrent à se tourner vers lui, il lui était impossible de rester assis.
Pouvez-vous croire que Gu Fei est si génial ! Pouvez-vous croire que Gu Fei est si impressionnant !
Le sentiment constant d'être jugé était insupportable. De plus, il avait eu tellement l'habitude d'éviter les regards des autres toutes ces années, que lorsque les mots "compositeur Gu Fei" sont sortis, il a ressenti une panique soudaine, semblable à une déchirure. Il n'avait pas pris le temps de penser à ce que Jiang Cheng ressentirait en le voyant partir. Il a pratiquement couru hors de l'auditorium à ce moment précis, comme s'il fuyait pour sa vie.
Il savait depuis combien de temps Jiang Cheng avait préparé la performance et combien d’efforts il y avait consacré. Il n'osait pas imaginer à quel point Jiang Cheng se sentirait déçu en voyant le siège vide.
Lorsque Jiang Cheng lui avait crié dessus au bord de la rivière, il n'était même pas un peu en colère ou agacé. Tout ce qu'il ressentait, c'était de la résignation. Et de la douleur.
Il souffrait pour Jiang Cheng, car ce dernier le retenait comme s'il s'accrochait à la dernière petite parcelle de soutien, mais ne pouvait toujours pas obtenir le sentiment de sécurité, d'atterrissage sur un sol solide, qu'il recherchait vraiment.
Gu Fei laissa échapper un soupir léger et jeta un coup d'œil à l'heure à son téléphone. Il était passé minuit. Le surdoué devait encore être plongé dans la grande entreprise de préparation aux examens.
Il décida d'attendre 1 heure du matin pour envoyer un message au surdoué.
Il y eut un bruit de porte qui s'ouvrait à l'extérieur. C'était sa mère qui rentrait à la maison. Gu Fei fut un peu surpris. Habituellement, à cette heure-ci, si sa mère n'était pas encore rentrée, elle passait la nuit chez le petit ami du moment.
Il fronça les sourcils, posa son téléphone et sortit de sa chambre.
Sa mère changeait de chaussures à la porte. Quand elle l'entendit sortir, elle dit sans relever la tête : "Tu es encore debout, hein ?"
"Mhm," Gu Fei la regarda. "Je ne pensais pas que tu rentrerais ce soir ?"
"Où puis-je aller si je ne reviens pas ici !" remarqua sa mère avec hauteur, puis elle attrapa son sac et se dirigea vers sa chambre.
Gu Fei balaya son regard sur son visage, puis attrapa son bras. "Qu'est-il arrivé à ton visage?"
"Rien," sa mère se détourna. "Retourne à ce que tu faisais."
Gu Fei ne répondit pas alors qu'il relevait une partie de ses cheveux, puis dit : "Ton petit ami t'a-t-il battue ?"
"Aiyah !" Sa mère secoua rudement sa prise, se tourna et ouvrit la porte de sa chambre. "Pourquoi tu t'en mêles autant !"
Quand Gu Fei arriva là-bas, elle avait déjà fermé la porte. Il essaya la poignée deux fois, mais n'arriva pas à l'ouvrir.
"N'en as-tu pas assez," dit Gu Fei d'une voix basse. "De te faire battre par des hommes !"
Il n'y eut aucune réponse de l'intérieur de la pièce, tout était calme.
"Tu n'as pas été battue à t’en rendre muette !" Gu Fei ne pouvait vraiment pas décrire ce qu'il ressentait à cet instant. "Ouvre !"
La porte s'ouvrit. Sa mère se tenait à la porte, un doigt pointé vers lui. "Répète ça une fois de plus !" Elle avait ramené ses cheveux derrière ses oreilles, et les ecchymoses sur son visage étaient encore plus évidentes.
"Je te demande, n'en as-tu pas assez d'être battue par des hommes !" réitéra Gu Fei.
Elle ne dit rien, alors qu'une gifle atterrissait sur Gu Fei en plein visage. "Qu'est-ce que tu as dit !"
Gu Fei aurait pu esquiver cette gifle de sa mère, mais il ne l'a pas fait. La gifle atterrit sur sa joue, claire et nette.
"Qu'est-ce que tu as dit !" Des larmes commencèrent à perler dans ses yeux.
"Je te demande, n'en as-tu pas assez d'être battue par des hommes," répéta Gu Fei. Sa joue était chaude, mais ces sensations minimes n'étaient rien à côté de la peur provoquée par les souvenirs inoubliables que ces ecchymoses évoquaient invariablement.
"Comment aurais-je pu savoir qu'il me frapperait !" Elle éclata soudain en sanglots. "Il était si gentil avec moi avant ! Comment aurais-je pu savoir qu'il deviendrait violent !"
"Tu n'as pas d'yeux ? Tu ne sais pas lire les gens ? Tu n'as pas de compétences en jugement? Dois-tu attendre qu'il te frappe avant de savoir que ce n'est pas une bonne personne ?" Gu Fei enchaîna une série de questions, sa voix tremblante. "Quel âge as-tu maintenant ? Tu n'es plus une adolescente, tu t'attends à continuer à vivre comme une adolescente pour toujours ? Même les adolescentes ont plus de discernement que toi !"
"Qu'est-ce qui ne va pas avec agir comme une adolescente !" Elle le repoussa soudainement. "Qu'est-ce qui ne va pas si j’agis comme une adolescente ! J'ai été avec ton père depuis que j'étais adolescente ! Je n'ai jamais eu la chance d'agir jeune ! Il est mort ! N'ai-je pas le droit de me sentir jeune ! C'est ce que je veux faire ! Je veux agir comme une adolescente pour toujours ! Il est mort et parti, mais qui va me rendre ma jeunesse perdue ! Qui va payer ?!"
Gu Fei la regarda sans dire un mot.
"Je te l'ai déjà demandé, n'est-ce pas ?" Elle le fixa. "Tu m'as dit de me débrouiller seule, n'est-ce pas ? Alors c'est moi qui me rembourse ! N'est-ce pas ? J'essaie de me rembourser!"
Gu Fei la regarda pendant un long moment, puis se retourna et entra dans sa propre chambre.
"Da-fei..." Sa mère l'appela. "Da-fei." Il se retourna.
"En as-tu assez de moi ?" demanda-t-elle.
"Oui," répondit Gu Fei.
"Tu serais parti et tu m'aurais abandonnée, si ce n'était pas pour Er-Miao," elle essuya ses larmes. "Tu m'aurais laissée derrière depuis longtemps. Si je n'ai pas de petit ami, je serai seule tôt ou tard, et je serai une vieille femme solitaire quand je mourrai."
Gu Fei resta silencieux.
Quelle importance a le sentiment de sécurité pour une personne ? Ce besoin de sécurité caché au plus profond du cœur ou même jamais perçu, quelle est son influence sur une personne ?
Il soupira, puis ouvrit ses bras.
Sa mère se jeta dans ses bras et sanglota doucement.
Gu Fei tapota son dos. "Hé, ne pleure pas, va te laver plus tard, et ne sors plus avec cette personne."
Elle ne répondit pas.
"Si tu ne romps pas avec lui," dit Gu Fei. "Alors ne te plains pas que j’ai battu chacun de tes petits amis."
Elle le repoussa, le dévisagea pendant quelques secondes, puis se dirigea vers la salle de bains.
Gu Fei ne s'était pas encore lavé. Il retourna dans sa chambre et s'assit à son bureau. Il n'avait presque pas envie de se relever. Il pouvait à peine faire le pas et demi qui le séparait du lit une fois qu'il aurait fini d'éditer les photos, encore moins se lever pour aller se laver.
Il s'assit devant l'ordinateur et fixa une photo pendant au moins cinq minutes, avant de se rappeler ce qu'il était censé faire. En attrapant la souris, il ressentit soudain une admiration sans borne pour Jiang Cheng.
Peu importe l'environnement dans lequel il se trouvait, Jiang Cheng pouvait passer en mode étude en très peu de temps. Même après une journée comme celle-ci, il était certain qu'en ce moment même, l'esprit de Jiang Cheng n’était rempli de rien d'autre que les livres et les supports d'étude devant lui.
Quelle classe, une personne comme ça.
Il rit tout seul et cliqua avec sa souris. Le fond d'écran du bureau apparut. Le visage suffisant de Jiang Cheng s'afficha devant ses yeux. Gu Fei pencha la tête, appuyant son front sur un doigt, et fixa le visage.
Il changeait son fond d'écran environ une fois par semaine. À ce rythme, sa collection privée de photos de Jiang Cheng pourrait lui durer jusqu'aux examens d'entrée à l'université l'année prochaine.
Il fixa la photo pendant un peu plus longtemps, puis attrapa sa souris et commença à travailler. Ces photos devaient toutes être soumises le lendemain. Depuis qu'il avait commencé à aller chez Jiang Cheng tout le temps pour le tenir compagnie pendant ses études, toutes ses tâches d'édition de photos avaient été repoussées jusqu’à des délais trop courts.
Ces photos devaient être terminées ce soir. Si c'était comme avant, il pourrait sauter la moitié ou même toute une journée de cours le lendemain, et rester à la maison pour y travailler tranquillement. Mais il devait aller à l'école demain.
Même s'il devait sécher les cours, cela ne pouvait pas être demain. S'il n'y allait pas demain, Jiang Cheng penserait sûrement que c'était à cause de "compositeur Gu Fei".
Il prit son téléphone à 1h du matin pour envoyer un message à Jiang Cheng. Juste au moment où il le prit, son téléphone vibra et un message arriva. C'était de Jiang Cheng.
– je vérifie si tu m'as laissé un nerf
Gu Fei sourit en répondant.
– je suis toujours debout, tous mes nerfs t'ont été laissés – encore debout à cette heure ?
– en train de travailler sur des photos, je dormirai un peu plus tard, tu as fini d'étudier ?
– mhm, tu as le temps de faire une visio ?
Gu Fei envoya une demande de visio, et Jiang Cheng l'accepta rapidement de l'autre côté.
Quand le visage de Jiang Cheng apparut sur l'écran, les émotions de Gu Fei, qui avaient été mises en pièces par sa mère tout à l'heure, se calmèrent soudainement.
Jiang Cheng était vraiment un remède omnipotent. Il pouvait aider à dormir, à stimuler la libido, à tranquilliser, à énergiser...
Tous vos besoins émotionnels peuvent être résolus avec un seul Jiang Cheng.
"Tu prévois de dormir maintenant ?" Gu Fei s'adossa à sa chaise et sourit.
"Mhm, je vais m'endormir avec un enregistrement en anglais." dit Jiang Cheng.
"Tu pourras t'endormir comme ça ?" s’étonna Gu Fei.
"Bien sûr, c'est à peu près aussi efficace que l'hypnose, je m'endormirai à moitié." bâilla Jiang Cheng. "Combien de temps avant que tu aies fini avec les photos ?"
"Une demi-heure." Gu Fei fixa le cou de Jiang Cheng.
Jiang Cheng était adossé à la chaise avec la tête penchée en arrière. La ligne de son cou était très... énergisante.
"Alors, tu continues, et demain..." Jiang Cheng hésita. "Tu vas à l'école ?"
"Ouais," Gu Fei hocha la tête. "Mais tu devras m'appeler quand tu te réveilleras, je ne pourrai probablement pas me réveiller tout seul."
"D'accord," Jiang Cheng sourit immédiatement. "Je t'attendrai aux stands de petit-déjeuner."
"Ce sera à ta charge ?" demanda Gu Fei.
"Je paie." Jiang Cheng hocha la tête.
"D'accord alors," Gu Fei jeta un coup d'œil à l'heure. "Tu devrais dormir maintenant."
"Attends, attends, attends," Jiang Cheng se redressa. "Um... je veux te voir."
"... On a parlé mais tu ne pouvais pas me voir pendant tout ce temps ?" Gu Fei était un peu perplexe en regardant son téléphone. Son visage était très clair dans la petite fenêtre.
"Voir ta clavicule." dit Jiang Cheng.
"Oh," Gu Fei se mit soudain à rire. Une fois qu'il a commencé, il n'a pas pu s'arrêter, puis d'un geste, il enleva sa chemise. "Les clavicules suffisent ? J'ai d'autres parties, si tu veux tu peux en acheter une et en avoir une deuxième gratuite." (NT : référence aux tactiques marketting de lots)
Jiang Cheng rit et ne répondit pas.
Gu Fei orienta la caméra vers lui-même et la balaya de son visage à son cou, à ses clavicules, puis continua vers le bas. Quand il arriva à son ventre, il demanda, "Tu en as besoin de plus?"
"... Non," dit Jiang Cheng. "Ça va affecter mon sommeil si tu continues, et je dois encore réciter de l'anglais dans mes rêves..."
Avant que Jiang Cheng ne finisse la phrase, Gu Fei tira rapidement sur son pantalon et orienta la caméra vers cela, "Petit Feifei, viens dire bonjour à Cheng-ge."
"Va te faire foutre, Gu Fei !" cria Jiang Cheng de l'autre bout. "Espèce de foutu chien sans vergogne !"
Gu Fei remonta la caméra du téléphone et ne put s'arrêter de rire, "Pff, tu peux m'insulter, mais tu insultes aussi mon petit ami ? Ta conscience ne te fera pas mal ?"
"...... Tes fesses te font mal !" Jiang Cheng se jeta en arrière sur l'oreiller et orienta sa propre caméra. "Tu affectes mes études, tu sais ça ?"
"Vraiment ?" dit Gu Fei. "Alors devrais-je t'interviewer demain matin, voir si tu as rêvé d'anglais ou de moi."
Même si le travail était devenu plus efficace dès que son humeur s'était améliorée, comme il passait tant de jours à accompagner son petit ami, il avait laissé un peu trop de travail à faire à la dernière minute. Au moment où Gu Fei aterminé, il était déjà passé 3 heures du matin.
Gu Fei mettait généralement environ une demi-heure à s'endormir, mais ce jour-là, dès que sa tête toucha l'oreiller, il ferma les yeux et perdit conscience, comme si quelqu'un l'avait assommé.
Il n'était pas du genre à rêver en anglais, mais toute cette nuit, il n'avait même pas eu le temps de rêver de Jiang Cheng avant d'être réveillé par une sonnerie.
"Merde." Gu Fei se retourna. S'il n'avait pas de rêves, il avait toujours l'impression que toute la nuit de sommeil n'était bonne à rien, comme s'il venait de fermer les yeux et devait les ouvrir immédiatement après.
L'appel téléphonique était de Jiang Cheng. Gu Fei répondit, et avant qu'il puisse faire un son, la voix de Jiang Cheng se fit entendre à travers la ligne, "Gu Fei, es-tu réveillé ?"
"Ouais," Gu Fei se redressa. Il était encore un peu ensommeillé et pas tout à fait réveillé, mais il pouvait encore dire que la voix de Jiang Cheng manquait de la gaieté habituelle qu'elle avait en le réveillant le matin. "Qu'est-ce qui ne va pas ?"
"Li Hui est dehors, et il a amené quelques autres gars aussi." dit Jiang Cheng. "Je ne sais pas comment il a trouvé cet endroit, mais il ne sait probablement pas quel étage je suis, c'est pourquoi il n'est pas encore monté. Mais il est juste en bas."
"J'arrive tout de suite." Gu Fei sauta du lit. "Comment as-tu réalisé qu'il était dehors ?"
"Il vient de m'appeler," dit Jiang Cheng d'un air agité. "J'ai déjà dit que je ne veux rien de Li Baoguo. Rien de tout ça n'a plus rien à voir avec moi. Pourquoi continue-t-il à me harceler sans fin ?"
"A-t-il dit pourquoi il te cherche ?" Gu Fei courut dans la salle de bains. Il n'avait pas le temps de se brosser les dents, alors il gargarisa un peu de rince-bouche de la malette que sa mère avait acheté, sous l'influence d'un de ses petits amis qu'elle avait rencontré sur son chemin pour retrouver son adolescence.
"Il m'a demandé le numéro de compte d'épargne de Li Baoguo."expliqua Jiang Cheng. "Ne viens pas, je descends maintenant. Je déteste putain de ces abrutis qui ne savent tout simplement pas quand s'arrêter."
"Attends-moi." Gu Fei ne prit même pas la peine de se laver le visage lorsqu'il se précipita hors de la porte torse nu.
Que Li Baoguo ait réellement un compte d'épargne était une autre histoire, mais même s'il en avait un, il n'y avait aucune chance qu'il soit laissé à Jiang Cheng.
Li Baoguo n’avait pas pu s'entendre avec Li Hui durant toute leur vie, pour aucune autre raison que celle qu’il essayait de prendre soin de Li Hui d'une manière unique à l'usine sidérurgique, et que Li Hui y répondait d'une manière tout aussi unique au même endroit.
Li Hui devait comprendre ce point lui-même. Il était venu voir Jiang Cheng non parce qu'il ne pouvait pas trouver le compte d'épargne. Il était plus probable qu'il demandait de l'argent.
Jiang Cheng avait grandi dans la grande ville. Sa famille adoptive s'en sortait bien. Il avait une carte bancaire donnée par ses parents adoptifs. Si Li Baoguo avait su cela, alors Li Hui le savait aussi. Quelqu'un comme Li Hui était comme du chewing-gum fondu sous le soleil, et il n'y avait ni logique ni sentiment avec lui.
Jiang Cheng ne pouvait pas s'occuper de lui. Si quelqu'un le pouvait, c'était le mini-tyran de l'usine sidérurgique... Gu Fei ne prit pas son vélo. Il sortit sa moto et fila tout droit vers l'appartement de Jiang Cheng.
Traducteur: Darkia1030
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