SAYE - Chapitre 119 - Salut, je m'appelle Xu Xingzhi.
Bien sûr, Jiang Cheng se souvenait du type aux lunettes comme étant l'aîné de Zhao Jin, qu'il avait rencontré une fois auparavant, mais il avait déjà oublié le nom du gars.
"Ke," demanda rapidement Jiang Cheng d'une voix basse. "Quel est le nom de famille de l'aîné?"
"Je pensais que Zhang Dantong viendrait avec eux," remarqua Zhao Ke. "Pourquoi n'est-elle pas là?"
"Parce que ce n'est pas encore l'heure," dit Jiang Cheng. "Le nom de famille de l'aîné est..."
"Devrais-je lui passer un coup de fil pour me renseigner?" demanda Zhao Ke. "Bien que nous aurions dû probablement attendre qu'elle vienne avec nous. Est-ce qu'elle voulait venir séparément parce qu'elle ne voulait pas aller avec moi?"
"Elle a dit que c'est parce qu'elle doit faire quelque chose d'autre d'abord," soupira Jiang Cheng. "Cet aîné... Ah, tant pis."
"Xu Xingzhi," répondit Zhao Ke.
"Oh." Jiang Cheng hocha la tête. "Je pensais que tu n'avais pas entendu."
"Je suis juste un peu nerveux," dit Zhao Ke. "Je n'ai pas mangé avec Zhang Dantong depuis après ma deuxième année de lycée. Ma sœur ne me laisse même pas les accompagner quand elles sortent."
"Deux filles qui font du shopping ensemble," soupira à nouveau Jiang Cheng, "à quoi cela servira-t-il de t'emmener, sinon pour gêner."
"Tongtong vient de m'appeler." Zhao Jin s'approcha d'eux. "Elle sera là dans dix minutes."
"C'est bon si elle ne vient pas," laâcha Zhao Ke.
Jiang Cheng tourna la tête pour regarder Zhao Ke et, d'une voix basse, lui lança: "Tu as besoin d'une pompe pour drainer toute l'eau de ton cerveau?"
"Ne fais pas attention à lui, je suis habituée," rétorqua Zhao Jin en agitant la main et désignant Xu Xingzhi. "Je ne vais pas faire d'introduction. Vous vous connaissez tous."
"Bonjour, aîné," dit Jiang Cheng.
"Tu peux m'appeler par mon prénom," sourit Xu Xingzhi et il s'assit avec Zhao Jin.
"Zhao Ke a dit que moi seule suffit," dit Zhao Jin en prenant une gorgée d'eau, "mais je me suis dit qu'il valait mieux amener quelqu'un qui sait de quoi il parle, puisque j'improvise au fur et à mesure. Cao-ge est génial, c'est le numéro un de notre patron."
… Cao-ge. (NT : cao 草 veut dire herbe, autrement dit beau gosse de l’école)
Xu Xingzhi se tourna vers Jiang Cheng et demanda. "Donc, il s’agit de la petite sœur de ton ami?"
Il était probablement habitué à l'introduction de Zhao Jin et ne montra presque aucune réaction.
"Mhm, ils habitent dans la ville d'où je viens," précisa Jiang Cheng.
"Elle a quel âge?" demanda Xu Xingzhi.
"Onze ans," Jiang Cheng fit un geste de la main, "mais de petite taille par rapport aux autres enfants de son âge."
"Une enfant de onze ans." Zhao Jin jeta un coup d'œil à Xu Xingzhi. "Est-ce que ça correspond à ce que tu fais?"
"Oui." Xu Xingzhi sourit. "Bien que je doive voir quelle est sa situation spécifique."
"Essentiellement, elle ne parle pas, ne peut pas discerner avec précision les émotions des autres la plupart du temps, et en même temps ne sait pas comment s'exprimer correctement non plus." Jiang Cheng fit de son mieux pour donner un résumé succinct de l'état de Gu Miao. "Elle crie chaque fois qu'elle est en colère, ou anxieuse, ou nerveuse; elle est très douée en skateboard; elle dessine les mêmes choses encore et encore, et écrit les mêmes caractères de façon répétée, mais a du mal à apprendre..."
"Mhm."
"Ca n’a pas été toujours comme ça. Quand elle était petite, elle n'aimait tout simplement pas beaucoup parler, mais après avoir été blessée à deux ou trois ans, elle est juste devenue... comme ça depuis." Jiang Cheng réalisa qu'il ressentait une sorte de tristesse en décrivant Gu Miao de cette façon. Quelle petite fille belle et adorable.
"Blessée comment?" demanda Xu Xingzhi. "Par une autre personne?"
"Oui." Jiang Cheng acquiesça. "Elle a été jetée au sol. C'était assez grave."
Xu Xingzhi le regarda, comme s'il attendait qu'il continue, mais Jiang Cheng était un peu hésitant. Après tout, celui qui lui avait fait du mal était son propre père...
"C'est bon," dit Xu Xingzhi. "Nous pouvons parler des détails une autre fois. Cependant, une chose que je peux te dire dès maintenant, c'est que ce sera difficile de faire monter son niveau de langage jusqu’à la moyenne. Elle a déjà dépassé la tranche d'âge pour le développement du langage."
"Oui, je sais." acquiesça Jiang Cheng. Il avait lu un nombre substantiel de livres ces dernières semaines. Gu Miao avait été blessée juste au moment où elle était en train de développer ses compétences linguistiques, et combinée au fait qu'elle n'aimait pas beaucoup parler au départ, elle avait refusé de parler à nouveau après l'incident. Il serait presque impossible à ce stade de lui demander de communiquer verbalement comme les autres enfants.
Mais tant que Gu Miao avait des améliorations dans d'autres aspects, même si elle ne parlait jamais, ce serait quand même une toute autre vie pour elle et Gu Fei.
"Quant aux autres choses, je ne pourrai le dire qu'après l'avoir vue en personne," déclara Xu Xingzhi.
Cela ne surprit pas Jiang Cheng. "Voici la partie difficile." Il fronça les sourcils et se sentit un peu gêné en même temps. "C'est juste que... elle a une routine établie pour sa vie quotidienne, et elle se met en colère dès que des changements sont apportés. Elle ne peut même pas accepter de dormir dans un lit différent alors... nous ne pouvons pas l'amener ici."
"Ah. Je vois." Xu Xingzhi réagit plutôt calmement. "Mon directeur de thèse a un cas comme celui-ci, en thérapie actuellement, bien que l'enfant vive localement."
"Alors pour la circonstance de la sœur de mon ami," soupira Jiang Cheng doucement, "n'y a-t-il pas d'autre solution?"
"Il y a toujours une solution." Xu Xingzhi sourit.
"Pourrais-tu- aider?" demanda Zhao Ke, franc. "VTuous travailles sur une proposition de thèse, non? Ce cas serait parfait."
Xu Xingzhi jeta un coup d'œil à Zhao Ke avant de se pencher en arrière sur sa chaise et de rire. "Oui, je travaille sur ma proposition de thèse, mais le cas de la petite sœur... je devrai en savoir plus avant de savoir si je peux aider ou non."
Xu Xingzhi ne donna pas de réponse ferme, et ajouta plus tard qu'il n'était qu'un étudiant en master et pas encore professionnel. Cependant, ses commentaires donnèrent quand même à Jiang Cheng un peu d'espoir. Même une petite lueur suffisait à Jiang Cheng pour se jeter en avant et donner tout ce qu'il avait.
Ils continuèrent à parler pendant un moment avant que Zhang Dantong n'arrive. Zhao Ke donna un coup de coude à la jambe de Jiang Cheng dans son excitation, et Jiang Cheng réussit à peine à se retenir de sauter de sa chaise en tenant fermement le rebord de la table. Plongé dans une situation où il pouvait interagir avec sa fille de rêve de près, Zhao Ke était tellement nerveux qu'il ne réussit pas à dire une autre phrase complète dans les cinq minutes suivantes, à part "un rumsteck s'il vous plaît". Jiang Cheng craignait qu'il ne se fasse pipi dessus tellement il était excité.
Après avoir commandé la nourriture, ils ne sont pas restés sur le sujet de l'état de Gu Miao, et la conversation a dérivé vers autre chose.
Jiang Cheng n'était pas vraiment d'humeur à discuter. Son esprit était rempli de pensées sur la maladie de Gu Miao et sur les prochaines étapes à prendre avec ce Xu Xingzhi pour transformer le cas de Gu Miao d'une simple discussion en pratique réelle. Il intervenait surtout de temps en temps pour aider Zhao Ke, chaque fois que ce dernier était exaspérément maladroit en essayant de lancer une conversation avec Zhang Dantong.
À la fin du repas, il ajouta Xu Xingzhi sur WeChat. "Si je peux me permettre, quel est un moment pratique pour toi, ainé ?" demanda Jiang Cheng.
"N'importe quand cette semaine me convient." Xu Xingzhi réfléchit un moment. "Fais-moi juste savoir quand tu es disponible, mais plutôt l'après-midi ou le soir."
"Et demain soir ?" répliqua immédiatement Jiang Cheng.
Xu Xingzhi sourit. "D'accord."
"Nous pouvons nous retrouver pour un autre dîner demain soir alors ?" demanda Jiang Cheng.
"Ne t’inquiète pas pour le dîner," dit Xu Xingzhi. "Pas besoin de casser la tirelire. Retrouvons-nous après le dîner."
"D'accord." Jiang Cheng acquiesça. "Vers sept heures, ça te convient ? Je t’appellerai avant de me diriger vers l'université de B."
"Je ne serai pas sur le campus demain," dit Xu Xingzhi. "Je serai dehors, mais je te donnerai l'emplacement exact demain."
"D'accord," dit Jiang Cheng. "Merci, ainé."
"Si tu ne peux pas te résoudre à m'appeler Xu Xingzhi," dit-il, "peut-être peux-tu suivre l'exemple de Zhao Jin et m'appeler Cao-ge."
"Honnêtement, je ne peux pas vraiment me résoudre à dire Cao-ge non plus," répondit sincèrement Jiang Cheng.
"Comme tu veux alors." Xu Xingzhi rit. "À demain."
"À demain," répondit Jiang Cheng. "Merci, ainé."
Xu Xingzhi agita la main avec exaspération. "De rien." Le repas d'aujourd'hui avait coûté assez cher à Jiang Cheng. Ce n'était pas quelque chose qu'il aurait remarqué auparavant, mais les choses étaient différentes maintenant. Il était un jeune exemplaire de la nouvelle ère, qui enregistrait ses dépenses chaque jour.
De retour sur le campus, lui et Zhao Ke ne sont pas allés à la bibliothèque aujourd'hui. Il n'y aurait de toute façon pas de places à cette heure. Jiang Cheng écrivit soigneusement ses dépenses de la journée, puis s'assit à côté de Zhao Ke. "Merci," dit-il.
"Merci." Zhao Ke parla en même temps. "D'accord, nous sommes quittes."
"Devrais-je apporter un cadeau ou quelque chose pour voir Xu Xingzhi demain ?" demanda Jiang Cheng. "Ce n'est pas bien de venir les mains vides, non ?"
"Ce n'est probablement pas nécessaire." Zhao Ke réfléchit un instant. "Je ne sais pas, je vais demander à ma sœur ?"
"... D'accord, demande," accepta Jiang Cheng. "Ce sera probablement bien si c'est juste ta sœur, mais Xu Xingzhi est un degré de plus éloigné de moi. Je pense que c'est faire preuve de mauvaises manières si je ne montre aucune gratitude."
"D'accord." Zhao Ke sortit son téléphone et appela Zhao Jin. Le thème de l'appel dériva très prévisiblement vers le sujet de Zhang Dantong. La chère sœur biologique de Zhao Ke a ri de lui pendant cinq bonnes minutes, lui a donné une félicitation prématurée pour sa confession ratée, et lui a en outre envoyé une enveloppe numérique porte-bonheur après l'appel comme consolation anticipée.
Heureusement, Zhao Ke était résistant aux attaques brutales et n'oublia pas le but original de l'appel, même sous le feu nourri de la violence de Zhao Jin. "Pas besoin d'apporter quoi que ce soit. Zhao Jin connaît Xu Xingzhi depuis ses années de licence", dit Zhao Ke. "Ils sont assez proches, donc cela ne compte pas comme un service rendu, plutôt comme des amis qui s'entraident. Apporter un cadeau rendrait les choses maladroites."
"Donc maintenant elle n'est plus ta 'jie'?" demanda Jiang Cheng en riant.
"Du moins pas dans les deux prochains jours", répondit Zhao Ke. "Je pense qu'au moins la moitié de la chasteté de Zhao Jin est due à sa bouche brutale."
Zhao Ke se mit au travail sur ses devoirs. Pendant ce temps, Jiang Cheng s'assit à son bureau, sortit son téléphone et ouvrit les Moments de Xu Xingzhi sur WeChat. Le nom d'affichage de Xu Xingzhi semblait plutôt sophistiqué - "marcher et savoir" (NT : de son nom de famille 行之) - tandis que son icône d'affichage était le caractère "知" écrit en calligraphie au pinceau (NT : 2e caractère de son nom de famille).
Tout cela donnait une impression de professeur âgé, ce qui contrastait fortement avec le contenu réel de ses Moments. Ceux-ci étaient presque tous des photos de chats. Une grande variété de photos de chats peuplait les Moments de Xu Xingzhi sur WeChat : son propre chat ; les chats de ses amis ; les chats dans les cafés à chats ; les chats errants sur le campus. Il avait même donné des noms aux chats errants familiers qu'il voyait souvent, tels que vagabond-a, vagabond-b, nomade-1, nomade-2, et ainsi de suite.
Mis à part les photos de chats, il y avait très peu de contenu textuel. Jiang Cheng a fait défiler rapidement et a réalisé qu'ils étaient toutes des variations du même message.
Quel chat adorable. Mignon. Mon maître est le plus beau. Tout ce que le maître miaule est juste. Chat chaton chat chat tant de chats. Miaou~ ...
Les Moments de ce gars pourraient être un peu différents de l'impression qu'il donnait en personne, néanmoins, Jiang Cheng pensait qu'il serait facile de s'entendre avec lui.
Il fit tourner le téléphone dans sa main. Son humeur était un peu compliquée en ce moment. Il se sentait un peu plein d'espoir et avait très envie de s'accrocher à ce minuscule fil d'espoir, mais en même temps, il craignait d'être déçu s'il fixait ses attentes trop haut.
C'était dans des moments comme celui-ci qu'il comprenait très bien ce que Gu Fei avait dû ressentir toutes ces années.
La plus grande différence entre eux était probablement, comme l'avait dit Pan Zhi : la naïveté. Comparé à Gu Fei, il était beaucoup plus naïf. D'un côté, il craignait la déception, tout en s'accrochant obstinément à l'espoir de l'autre, refusant de lâcher prise.
*
"Regarde le front d'Er-Miao." Dès que Gu Fei revint au magasin, sa mère pointa du doigt Gu Miao, qui traversait agilement les allées sur son skateboard. "Elle s'est cognée. Je voulais mettre un peu de médicament sur la plaie, mais elle ne veut pas que je la touche. Tu devrais vérifier."
"D'accord." Gu Fei s'approcha. Alors que Gu Miao roulait à côté, il marcha sur son skateboard, la souleva et la déposa devant lui. "Laisse gege regarder ta tête."
Gu Miao mit sa main sur son front.
"Tu as heurté un arbre?" demanda Gu Fei. Il pouvait voir des rougeurs et un gonflement sur la peau là où la main de Gu Miao ne pouvait pas couvrir.
Gu Miao secoua la tête.
"Tu t'es cognée contre quelque chose ?" demanda de nouveau Gu Fei.
"Poteau", murmura Gu Miao d'une voix très douce.
"Un réverbère ? Tu es entrée en collision avec un réverbère ?" Gu Fei étouffa son rire.
Gu Miao hocha la tête.
"Oh, comme notre Er-Miao progresse." Gu Fei éclata de rire. "Oublie les arbres, maintenant c'est les réverbères. Incroyable."
Gu Miao abaissa sa main et le regarda avec fierté. La blessure était assez petite - une rupture de la peau, mais elle s'était gonflée en une grosse bosse. Gu Fei sortit la trousse de premiers secours pour désinfecter la peau avant de coller un pansement dessus.
Après que Gu Miao soit sortie, skateboard en main, Gu Fei fronça les sourcils. À en juger par la zone de peau couverte par le pansement, la blessure de Jiang Cheng devrait être assez similaire à celle de Gu Miao. Mais si Jiang Cheng s'était cogné la tête et avait écorché sa peau, comment se faisait-il qu'il n'y ait aucune rougeur ni aucun gonflement ? Avait-il un front en titane, ou ne disait-il pas la vérité ?
Gu Fei soupira en rangeant la trousse de premiers secours et s'assit derrière la caisse enregistreuse. Si Jiang Cheng ne voulait pas lui dire quelque chose, cela devait certainement avoir un rapport avec lui. Il sortit son téléphone, regarda longuement le nom de Jiang Cheng dans sa liste de contacts, puis envoya finalement un message à Pan Zhi à la place.
-Pan-le-beau
-Oui ?
Gu Fei hésita soudainement de nouveau après avoir vu la réponse de Pan Zhi. Il ne savait pas comment aborder cette question. Comment poser la question de manière à ce que Pan Zhi comprenne qu'il était inquiet, et non simplement en train de vérifier l'état de son petit ami ?
-crache le morceau
-rien, juste voulu dire ton nom
Gu Fei pensa qu'il était peut-être un peu trop tendu ces derniers temps. Il pouvait être inquiet pour Jiang Cheng, mais demander à d'autres personnes des choses que Jiang Cheng ne voulait pas lui dire était quelque chose qu'il n'aurait jamais fait auparavant.
-toi ! salaud !
-pardonnez-moi Seigneur Pan
-je n'arrive pas à croire que tu aies été corrompu toi aussi !
Gu Fei rit et remit son téléphone dans sa poche.
*
Jiang Cheng venait de revenir du café à son dortoir, se demandant s'il devait prendre l'initiative de contacter Xu Xingzhi en premier, quand il reçut un appel de l'homme lui-même. "Je serai à ton école dans environ une demi-heure."
"Hein ?" Jiang Cheng cligna des yeux. "Où es-tu ? Je viendrai te voir. Comment pourrais-je te déranger à voyager jusqu'ici."
"C'est sur mon chemin", répondit Xu Xingzhi. "Je te dirai de sortir une fois que je serai à l'entrée ouest."
"Oh, d'accord", accepta Jiang Cheng. Après avoir raccroché, il se tourna vers Zhao Ke à côté de lui. "Il a dit que c'est sur son chemin, mais est-ce vraiment sur son chemin ou fait-il un voyage ici spécialement ? Je me sens un peu mal, comme si je le dérangeais."
"C'est sur son chemin", le rassura Zhao Ke. "Ne t'inquiète pas. Zhao Jin et ses amis ne sont pas si gentils."
"Ah." Jiang Cheng le regarda.
"Ce que je veux dire, c'est que s'il n'est pas sur son chemin, il te le dira sûrement et te demandera de venir vers lui," dit Zhao Ke. "Donc tu n'as pas besoin de te sentir mal."
"Mhm." Jiang Cheng hocha la tête.
Jiang Cheng se rendit à l'entrée ouest avant que Xu Xingzhi ne puisse l'appeler. Il ne lui fallut que vingt minutes pour repérer Xu Xingzhi qui marchait tout en cherchant son téléphone. Il agita la main. Xu Xingzhi sourit et remit son téléphone dans sa poche.
"Je t'ai dit d'attendre mon appel," remarqua Xu Xingzhi.
"Ce n'est pas comme si j'avais quelque chose de mieux à faire après le dîner," dit Jiang Cheng. "Alors... devrions-nous trouver un endroit pour s'asseoir ?"
"Allons au café de ton école," proposa Xu Xingzhi. "Comme ça, tu n'auras pas à faire des allers-retours."
"D'accord." Jiang Cheng hocha la tête.
Xu Xingzhi était une personne agréable à côtoyer. Cependant, Jiang Cheng n'avait jamais eu l'occasion de demander une faveur à quelqu'un auparavant et ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu tendu et mal à l'aise. Il craignait que le moindre geste ou mot maladroit de sa part ne dissuade l'autre personne de l'aider.
"Alors, la petite sœur de ton ami," dit Xu Xingzhi alors qu'ils marchaient, "va-t-elle à l'école?"
"Elle était à l'école primaire, mais elle a arrêté il y a deux ans. Elle est restée à la maison depuis," expliqua Jiang Cheng.
"École spécialisée ou école primaire ordinaire ? Pourquoi n'y va-t-elle plus ?" demanda Xu Xingzhi.
"C'est une école primaire ordinaire. Je ne pense même pas qu'il y ait une école spécialisée là-bas," dit Jiang Cheng. "Alors... elle a frappé et blessé un autre élève, et elle a arrêté après ça."
"Est-ce qu'elle montre habituellement un comportement agressif ?" continua Xu Xingzhi.
"Non. Je ne l'ai vue frapper quelqu'un qu'une seule fois, et c'est parce que ces enfants gribouillaient partout sur son cahier et l'insultaient," dit Jiang Cheng.
"Donc elle est capable de ressentir les attitudes des autres, qu'elles soient amicales ou hostiles," dit Xu Xingzhi.
"Parfois. Mais beaucoup de fois, elle ne semble pas comprendre ce que nous disons," soupira Jiang Cheng.
Ils continuèrent à marcher tout en discutant du cas de Gu Miao, et lorsqu’ils arrivèrent au café, Jiang Cheng s'était peu à peu détendu. Xu Xingzhi avait simplement posé des questions tout au long pour obtenir plus d'informations, mais son ton de voix égal et son rythme de parole régulier permirent facilement à Jiang Cheng de baisser sa garde. C'était probablement une compétence spécialisée de quelqu'un dans cette profession.
Bien que –
Jiang Cheng se souvint de Zhao Jin, et pensa peut-être que son jugement était un peu faussé.
Le café n'était pas bondé à cette heure de la journée. Ils trouvèrent une table dans un coin et s'assirent. "Je prendrai du thé aux fruits - j'ai eu beaucoup trop de café ces derniers jours," dit Xu Xingzhi alors que Jiang Cheng était sur le point de commander une cafetière de café.
"D'accord." Jiang Cheng commanda plutôt une carafe de thé aux fruits. "Tu travaillais tard dans la nuit ? Zhao Ke a dit que tu étais sur le point de soumettre ta proposition."
"Ce n'est pas exactement ça. Je ne voudrais pas rester éveillé pour travailler sur une proposition," Xu Xingzhi sourit en disant cela. "C'est parce que mon chat est de mauvaise humeur ces derniers temps, alors je reste avec elle la nuit."
"Ah ?" Jiang Cheng regarda avec surprise.
"Je l'ai trop gâtée," dit Xu Xingzhi. "Si je ne joue pas avec elle, elle vient sur le lit et me marche dessus. Dans tous les cas, je ne peux pas dormir."
"Oh." Jiang Cheng sourit. "Tu aimes vraiment les chats, hein. J'ai vu que ton Moments est plein de chats."
"Oui, dès que je vois un chat, je ne peux plus faire un autre pas," rit Xu Xingzhi.
Lorsque le thé aux fruits arriva, Jiang Cheng versa d'abord un verre pour Xu Xingzhi. "Est-ce que je te retiens de jouer avec ta maîtresse féline aujourd'hui ? Sera-t-elle contrariée si tu rentres tard ?"
"J'ai préparé la nourriture en conserve à l'avance." Xu Xingzhi sortit un stylo et un carnet de son sac. "Je vais d'abord prendre quelques informations sur la petite sœur de ton ami. Pourquoi ne me racontes-tu pas la cause de sa blessure quand elle était petite ?"
"D'accord." Jiang Cheng prit le verre entre ses mains. "Elle... a été blessée quand son père l'a jetée au sol."
"Son père biologique ?" Xu Xingzhi le regarda.
Jiang Cheng hocha la tête. "Son père était toujours violent ; les deux frère et sœur le craignaient."
"Et comment sont leurs relations avec leur père maintenant ?" Xu Xingzhi nota des notes.
"Son père est mort... Ça fait des années," dit Jiang Cheng.
Le stylo de Xu Xingzhi fit une pause. "Comment est-il mort ?"
"Il s'est saoulé et est mort noyé." Jiang Cheng fronça les sourcils. Il ressentait une pointe dans son cœur pour Gu Fei chaque fois qu'il se rappelait l'incident.
"Quel a été l'intervalle entre le moment où son père l'a blessée et sa mort par noyade ?" demanda Xu Xingzhi.
"Ça... je ne suis pas sûr." Jiang Cheng réfléchit un instant. "Mon ami ne l'a pas mentionné."
"Après cela, quelqu'un lui a-t-il parlé de son père ?" Xu Xingzhi écrivit rapidement dans son carnet. Jiang Cheng était un peu étourdi par la série de questions. "Probablement que ce n'a pas été mentionné à nouveau. Mon ami préfére ne pas y penser lui-même."
"Je vois." Xu Xingzhi hocha la tête. "Serait-il possible que je discute avec ton ami ?"
"Ah ?" Jiang Cheng fut pris au dépourvu.
"Non ?" Xu Xingzhi le regarda. En théorie, il serait beaucoup plus simple pour Xu Xingzhi de contacter Gu Fei directement. Mais pour l'instant, avec tout encore en suspens, il hésitait à laisser Gu Fei savoir - lui qui avait déjà vécu trop de déceptions. Gu Fei ne lui avait jamais révélé les détails sur la régression de Gu Miao, mais il le ressentait dans l'humeur de Gu Fei, ce genre de déception.
Il ne voulait pas que Gu Fei soit déçu à nouveau.
De plus, Gu Fei n'avait jamais voulu qu'il porte le poids de la condition de Gu Miao comme le sien. Toutes ces choses qu'il avait faites tout seul, il n'avait pas encore pensé à une façon de le dire à Gu Fei sans que celui-ci pense qu'il le retenait.
À l'écoute de la question de Xu Xingzhi, Jiang Cheng fut soudainement pris au dépourvu. Il ne savait pas comment expliquer les subtilités et les complexités de sa raison à quelqu'un avec qui il était seulement légèrement familier.
Xu Xingzhi ne poursuivit pas. Il tourna son attention vers le bas et continua à remplir des détails dans son carnet.
C'est un moment plus tard que Jiang Cheng dit enfin : "Je n'ai pas encore parlé de ça à mon ami. Je voulais juste voir d'abord, s'il y a un moyen..."
"Tu crains qu'il soit déçu ?" Xu Xingzhi sourit.
“Mhm,” soupira doucement Jiang Cheng.
"Ce doit être un très bon ami," remarqua Xu Xingzhi. "Compréhensible. Ce n'est pas grave - la vérité est que je ne peux pas non plus donner de réponse précise pour le moment. Je dois y réfléchir. J'ai quelques idées sur l'état de la petite sœur, mais j'aimerais quand même en discuter avec mon conseiller d'abord, voir si mon évaluation initiale était correcte."
"D'accord," acquiesça Jiang Cheng.
"Si je peux aider, alors nous discuterons de la manière exacte de mettre cela en pratique," déclara Xu Xingzhi.
"Ça me va. Merci beaucoup." Jiang Cheng n'était pas tout à fait sûr de quoi dire d'autre. Il n'était pas doué pour exprimer sa gratitude, et en même temps, il craignait de paraître insincère s'il n'exprimait pas correctement ses remerciements. À la fin, il se contenta de se répéter. "Vraiment, merci beaucoup. Merci..."
"Tu n'as vraiment pas besoin d'être si formel," rit Xu Xingzhi en prenant une gorgée de thé aux fruits. "Tu ne sembles pas être une personne si formelle sur la chronologie de tes Moments."
"Ah." Jiang Cheng parcourut rapidement dans son esprit le contenu de ses Moments WeChat et se sentit soudain un peu embarrassé. Il n'y avait pas grand-chose, mais ce qui y était comprenait beaucoup de vantardises, des choses comme "l'homme le plus beau du monde" et autres. "Ah."
"Tu n'as pas besoin d'être excessivement courtois avec moi. Je connais Zhao Jin depuis longtemps," dit Xu Xingzhi. "Elle m'a beaucoup aidé par le passé, donc ce n'est pas un gros problème pour moi d'aider un ami à elle."
"Je suis... l'ami de son frère," corrigea Jiang Cheng sans réfléchir. Il était encore plongé dans son audit mental de contenus particulièrement embarrassants et stupides dans ses Moments WeChat.
"Oh." Xu Xingzhi fut surpris un instant et rit à nouveau. "Tu es assez drôle. D'accord alors, nous sommes amis maintenant."
"Hm ?" Jiang Cheng le regarda.
Xu Xingzhi tendit la main. "Salut, je m'appelle Xu Xingzhi."
"Jiang Cheng." Jiang Cheng tendit la main pour le saluer.
Traducteur: Darkia1030
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