SAYE - Chapitre 108 - Tu me manques tellement. Ici, maintenant.
La lettre d'admission indiquait la date d'inscription comme étant le 9. Gu Fei suggéra qu'ils devraient arriver quelques jours plus tôt pour se familiariser avec les environs, mais Jiang Cheng ne fut ni d'accord ni en désaccord. Puisque Jiang Cheng avait dit qu'il achèterait les billets, Gu Fei n'insista pas davantage.
Jiang Cheng remit cet achat au plus tard possible, jusqu'au moment où, s'il n'achetait pas les billets à ce moment-là, il ne pourrait probablement plus en obtenir. Sous la menace de ce délai, il acheta enfin les billets pour le 8.
En regardant les informations de réservation envoyées sur son téléphone, Jiang Cheng se sentit un peu désespéré. À ce moment-là, le malheur de son départ imminent était si accablant qu'il éclipsait complètement et totalement toute joie de pouvoir enfin aller dans son école préférée.
"Cheng-ge", Gu Fei se tenait devant le placard alors qu'il sortait les vêtements de Jiang Cheng un par un, "tu ne veux vraiment pas faire tes propres bagages ? Et si je prenais quelque chose que tu n'aimes pas..."
"Je m'en fiche", Jiang Cheng était assis en tailleur sur le lit, jouant à l'idiotique Aixiaochu sur le téléphone de Gu Fei. Il n'avait pas vraiment aidé Gu Fei à jouer à ce jeu depuis longtemps, et Li Yan l'avait déjà dépassé de plusieurs niveaux. Le jeu avait même été mis à jour de trois niveaux supplémentaires.
"Alors ne me réprimande pas plus tard si tu n'aimes pas les vêtements que tu as pris", remarqua Gu Fei.
"Mhm." Jiang Cheng lui jeta un coup d'œil. "Pourquoi ne pas me prendre ce t-shirt à toi, celui avec 'F U C K' écrit dessus."
"Ce t-shirt de crétin est vraiment vieux", fit Gu Fei.
"Je vais le porter pour dormir." Jiang Cheng baissa la tête et retourna au jeu.
"D'accord alors. Je vais passer chez moi plus tard pour le prendre." Gu Fei sourit légèrement.
"Et ce pantalon de sport à rayures sur les côtés, et le sweat à capuche noir", nota Jiang Cheng. "Oh oui, et la veste grise... Oh et euh, pourquoi ne prendrais-tu pas quelques paires de tes... sous-vêtements, pour que je les emporte avec."
"Et si on arrêtait de faire les bagages ici, et que monsieur vienne les prendre directement chez moi?" ricana Gu Fei.
"C'est tout." Jiang Cheng y pensa et rit aussi. "Laisse-moi tranquille, ce n'est pas comme si quelques vêtements allaient te manquer."
"Ceux que monsieur a commandés, ce sont tous ceux que je porte au quotidien", remarqua Gu Fei.
"Ah bon", Jiang Cheng lui jeta un coup d'œil en coin, "dans ce cas, je suppose que tu devras juste courir tout nu, hein?"
"Allez." Gu Fei éclata de rire. "Autre chose que tu veux ? Je prendrai tout en une fois quand je rentrerai chez moi plus tard."
"Gu Fei", lâcha Jiang Cheng.
"Hm?" Gu Fei le regarda.
"Gu Fei", répéta Jiang Cheng.
“Huh?” répondit Gu Fei une fois de plus.
“Gu. Fei.” redit Jiang Cheng. “Quoi, tu es soudainement devenu muet?”
“... Oh,” Gu Fei se mit à rire, “j'ai compris.”
Il se dirigea vers le bord du lit et déposa un baiser sur le front de Jiang Cheng. “Tu n'as pas besoin d'emmener Gu Fei avec toi. Gu Fei est déjà à toi, il ne peut pas être perdu, il t'appartient quoi qu'il arrive.”
Jiang Cheng se redressa rapidement et mordit Gu Fei au menton.
“Merde.” Gu Fei tapota la tête de Jiang Cheng. “Tu ferais mieux de régler ton problème. Je suis probablement le seul qui puisse…”
“Quoi, qui d'autre?” Jiang Cheng fit la moue. “Devrais-je mordre Pan Zhi? Ou Li Yan, ou Wang Xu?”
Gu Fei rit tout le long du chemin de retour vers le placard et continua à faire les bagages des vêtements de Jiang Cheng. Lorsqu'il arriva aux sous-vêtements, il en prit un et demanda: “Pourquoi celui-ci a-t-il un trou? Tu l'as troué avec tes pets?”
“Je l'ai accroché au crochet l'autre jour quand je prenais ma douche, et il a accroché quelque chose et s'est déchiré quand je l’ai retiré”, expliqua Jiang Cheng. “Tu aurais pu demander si c'était toi qui l'avais troué.”
“Je ne suis pas si puissant que ça”, rigola Gu Fei. “Ou peut-être qu'on peut essayer ce soir.”
“Oh oui”, Jiang Cheng le regarda et frappa sa main sur le matelas, “je viens de me souvenir de quelque chose d'extrêmement important.”
“Quoi?” demanda Gu Fei.
“Puisque nous n'avons pas de plans pour les prochains jours, hâtons-nous d'utiliser notre temps restant pour se rouler dans les draps”, fronça les sourcils Jiang Cheng. “Sinon, quand je partirai à l'école, il faudra attendre le 1er octobre avant d'avoir du temps libre à nouveau.”
“... Ah, c'est vraiment un problème très sérieux et très important”, acquiesça Gu Fei.
Une activité comme celle de se rouler entre les draps, une fois commencée, n'avait pas de fin. Ils dormaient quand ils étaient fatigués et continuaient une fois réveillés. Les jeunes étaient remplis du feu de la vie - s'ils se sentaient vidés, il leur suffisait d'une nuit de sommeil pour retrouver toute leur énergie.
*
“Cheng-ge”, Gu Fei était allongé sur le lit en tenant son téléphone, regardant les informations sur les billets de train de l'autre jour, “puisque nous partons pour la gare demain matin, pour nous réveiller à l'heure, devrions-nous faire une pause dans le grand et important travail de se rouler ? C'est juste qu'il nous manque aussi du lubrifiant et des préservatifs et tout ça…”
“Pourquoi es-tu si sans gêne”, Jiang Cheng se tourna vers lui. “Tu n'as aucune honte quand tu dis des choses comme ça?”
“... Tu l'as fait comme cent huit mille fois déjà et tu veux me dire d’avoir honte?” Gu Fei éclata de rire. “Comme si ta voix n'était…”
“Espèce de salaud!” Jiang Cheng se jeta sur lui et lui couvrit la bouche. “Même si je l'ai fait deux cent seize mille fois je ne suis toujours pas aussi sans vergogne que toi, à parler sans arrêt comme ça!”
Gu Fei continua à rire sous la paume de Jiang Cheng - ses yeux se transformèrent en fentes courbes.
“Dis-moi! Tu avais tort!” Jiang Cheng fixa Gu Fei avec férocité.
Gu Fei marmonna quelque chose de inintelligible.
“Parle correctement!” Jiang Cheng le fixa intensément.
Cette fois, Gu Fei ne fit aucun bruit. Il sortit sa langue et lécha le centre de la paume de Jiang Cheng.
“Merde.” Jiang Cheng sentit immédiatement que son cœur était rempli d'une centaine de peluches de lapin - il était plein de douceur et de tendresse. Il retira sa main et lécha également Gu Fei sur les lèvres. “À cet instant même, tu me manques déjà tellement que ça me tue. »
"Je viendrai te rendre visite quand j'aurai du temps," promit Gu Fei en le tenant. "Pas besoin d'attendre jusqu'en octobre."
"Ouais." Jiang Cheng s'étala sur Gu Fei et enfouit son visage dans le cou de celui-ci.
Ce jour-là, ils ne sont pas sortis dîner. Après avoir emmené Gu Miao au magasin, ils ont cuisiné quelque chose à manger ensemble.
Gu Miao ne savait pas que Jiang Cheng partirait à l'université. Gu Fei pensait qu'il valait mieux qu'elle ne le sache pas. Elle pouvait passer un long moment sans voir Jiang Cheng, mais s'ils lui disaient que Jiang Cheng partait et qu'elle ne pourrait pas le voir pendant longtemps, elle trouverait cela inacceptable et ferait une crise.
“Ce serait génial,” soupira doucement Jiang Cheng, “si c'était aussi son attitude envers toi.”
“Je suis quand même son grand frère,” sourit Gu Fei.
Jiang Cheng ne dit rien.
Gu Miao a aussi une maman, mais on ne la verra jamais faire une crise juste parce qu'elle ne voit pas sa maman.
Il savait cependant que ces mots étaient futiles.
Gu Fei était vraiment une présence unique pour Gu Miao. Il n'y avait probablement que deux sortes de personnes dans le monde de Gu Miao : son frère et tous les autres.
Cet endroit où elle avait vécu depuis sa naissance, et le seul soutien qu'elle avait eu tout ce temps - ces choses ne devaient pas changer, et ne devaient pas être perdues.
*
Gu Miao prit la main de Jiang Cheng et dessina un lapin vert dessus. Ensuite, elle le coloria.
“C'est super,” dit Jiang Cheng.
Ce compliment mit Gu Miao de bonne humeur, alors elle en dessina un autre exactement pareil sur sa main, et le coloria comme le précédent.
Juste au moment où elle s'apprêtait à dessiner un troisième, Gu Fei intervint de côté et dit: “Hé, c'est un marqueur à base d'huile. Comment ton Cheng-ge est-il censé sortir demain comme ça.”
“C'est assez cool,” dit Jiang Cheng en regardant le dos de sa main.
Gu Fei devait ramener Gu Miao à la maison le soir, donc Jiang Cheng est retourné dans son appartement en premier.
Il n'avait pas l'intention de résilier le bail ici, car il devait encore revenir pendant l'été. De plus, de cette façon, Gu Fei aurait un endroit où aller s'il voulait être seul.
Jiang Cheng ouvrit un tiroir, sortit une enveloppe et compta l'argent à l'intérieur, puis replaça les billets dans une enveloppe porte-bonheur.
Il avait dit à Gu Fei de ne pas se presser pour lui donner l'argent du mannequinat, et Gu Fei le gardait en sécurité pour lui. Il y a quelques jours, Gu Fei avait retiré tout l'argent et le lui avait donné.
Jiang Cheng prit 8000 yuans de cela pour les laisser à Gu Fei.
Ce n'était pas beaucoup d'argent (NT : environ 1000 euros), et il n'y avait aucun moyen que Gu Fei accepte plus. Bien qu'il ne soit pas sûr non plus pourquoi il voulait laisser de l'argent à Gu Fei.
Peut-être était-ce parce qu'il était réticent à quitter Gu Fei, ou peut-être voulait-il simplement faire quelque chose pour son petit ami - partager un peu de son fardeau.
Il ouvrit le placard et glissa l'enveloppe porte-bonheur dans la poche d'une des vestes de Gu Fei.
Jiang Cheng resta là et rigola devant le placard pendant un long moment en imaginant le visage de Gu Fei quand il mettrait un jour cette veste et trouverait l'enveloppe rouge à l'intérieur.
L'inquiétude de Gu Fei selon laquelle ils pourraient dormir trop tard et rater le train le lendemain se révéla comme étant plutôt sans fondement.
Ils ne manqueraient certainement pas le train, car aucun des deux ne dormit beaucoup toute la nuit.
Jiang Cheng tenait un compte assez précis du nombre de fois où Gu Fei se retourna. Gu Fei se tourna même vers lui plusieurs fois au milieu de la nuit pour lui caresser doucement la joue. Quand cela se produisait, Jiang Cheng essayait de toutes ses forces de serrer les dents et de rester immobile - il ne voulait pas que Gu Fei découvre qu'il ne pouvait pas dormir, et s'inquiète. Tout comme son cœur lui faisait mal pour Gu Fei, sachant qu'il n'avait pas dormi de toute la nuit.
Quand le soleil fut presque levé, Jiang Cheng ne put plus le supporter. Il se retourna et prit Gu Fei dans ses bras.
Gu Fei lui demanda doucement. "Tu es réveillé?"
"Mhm," murmura Jiang Cheng.
"Tu devrais dormir un peu plus. Ce n'est pas encore l'heure," remarqua Gu Fei en lui tapotant le dos. "Je te réveillerai quand ce sera l'heure de se lever."
"Mhm." Jiang Cheng ferma les yeux.
Il s'endormit enfin au lever du soleil.
Bien que la sensation soit plus comme s’il venait de fermer les yeux, juste pour que Gu Fei le secoue immédiatement après. "Cheng-ge, lève-toi et viens prendre le petit-déjeuner."
Se lever. S'habiller. Se laver. Prendre le petit-déjeuner. Vérifier les bagages. Partir.
Ils sont restés silencieux tout au long de ce processus. Même en sachant que Gu Fei monterait et descendrait du train là-bas avec lui, qu'il voyagerait jusqu’à l'université avec lui, Jiang Cheng se sentait quand même extrêmement déprimé.
Gu Fei ne pouvait rester avec lui que deux jours. L'inscription était le lendemain, et le surlendemain, Gu Fei devrait revenir dès le matin.
Et prendre le train du retour tout seul.
Rien que d'y penser était insupportable - partir à deux et revenir à un. Il n'osait pas imaginer ce que Gu Fei devait ressentir.
Il y avait beaucoup de monde à la gare. La gare, qui était vieille, toujours délabrée et sale avec des traces de désolation, semblait vivante grâce au début de l'année scolaire. Dans et hors de la gare, il y avait une foule d'étudiants avec des valises.
L'anticipation se lisait sur leurs visages. À ce stade, peu importe s'ils avaient bien réussi aux examens, et s'ils allaient dans leurs écoles préférées ou non, tout cela passait au second plan. La plupart de leurs cœurs étaient déjà remplis de l'excitation de la nouvelle vie inconnue qui les attendait.
Le trajet en train jusqu'à l'école n'était pas trop long, alors Jiang Cheng avait acheté des billets assis. Honnêtement, même si le voyage était plus long, il aurait quand même voulu prendre des sièges.
De cette façon, ils pouvaient s'asseoir côte à côte, bras contre bras, et jambe contre jambe. Ils pouvaient se pencher contre l'épaule de l'autre avec juste une inclinaison de la tête. S’ils avaient des couchettes, ces gestes ne seraient pas aussi naturels. Si deux garçons avec leurs propres couchettes insistaient pour se serrer sur une seule, cela ne manquerait pas de paraître suspect.
Ils trouvèrent leurs sièges dans le wagon bruyant, rangèrent leurs bagages et se sont assis, avant de souffler de soulagement. Ce n'est qu'alors que Jiang Cheng a ressenti un peu de regret d'avoir acheté les billets si tard. S'il les avait obtenus plus tôt, ils auraient peut-être pu choisir une rangée de deux sièges. Maintenant, ils étaient assis dans une rangée de trois sièges, et aucun des deux n'était à côté de la fenêtre.
"Ce n'est pas mal du tout." Gu Fei s'est penché et a pressé son bras contre celui de Jiang Cheng. "C'est déjà une chance que nous ne soyons pas séparés par l'allée. Regarde ces deux devant nous."
Jiang Cheng regarda devant eux - il y avait un jeune couple. Il était clair qu'ils étaient comme eux. Le garçon emmenait la fille à l'école. Ils étaient assis chacun d'un côté de l'allée, et se tenaient la main à travers le passage. Si quelqu'un passait, ils se lâchaient la main et se rejoignaient après que la personne soit passée, répétant ces actions à l'infini.
"Si nous devions nous asseoir comme ça, nous nous tiendrions par la main?" demanda Jiang Cheng.
"C'est un peu ringard," dit Gu Fei. "Nous pouvons entrelacer nos doigts et nous regarder dans les yeux."
Jiang Cheng rit en regardant Gu Fei.
"Est-ce que j'ai tort?" Gu Fei regarda dans ses yeux et rigola en disant. "Exactement comme ça, deux paires d'yeux se rencontrent à travers l'espace et le temps. Je vois ton désir, et tu m'entends dire : Je serai à tes côtés... Merci d'avoir écouté la Mini-Émission de Poésie Amoureuse de Gu Feifei."
"Dégage," Jiang Cheng tremblait de rire. "Ne me copie pas."
"Tu es dans l'erreur, Candidat Jiang Cheng. Tu ne devrais pas monopoliser le marché," dit sérieusement Gu Fei.
Ils ont continué à plaisanter jusqu'à ce que la dame assise près de la fenêtre arrive, et finalement s'arrêtèrent.
Jiang Cheng sortit son téléphone et prit une photo du quai pour la partager sur ses Moments WeChat. Très rapidement, il y eut une série de réponses dessous, lui souhaitant bonne chance et disant au revoir. Wang Xu laissa le premier commentaire : ‘Reviens pour le 1er octobre, nous mangerons de la tourte.‘
Jiang Cheng rit un moment avant de ranger son téléphone. Puis il s'est adossé au siège et a fermé les yeux. Peu de temps après, l'annonce les informa que le train allait bientôt partir. Jiang Cheng ouvrit les yeux. À l'instant où le train commença à bouger, son cœur s'arrêta un bref instant. Il dirigea rapidement son regard vers la fenêtre. Il n'y avait plus personne sur le quai.
Le paysage commençait à reculer. Le train partait vraiment.
La fenêtre était comme un écran, affichant la vue changeante comme des diapositives dans une lanterne magique. La gare disparut rapidement de vue, et sa vue fut remplacée par des étendues de cabanes délabrées et de bâtiments plus grands au loin.
Ces maisons sont devenues progressivement plus clairsemées, puis ont finalement disparu également. La vue montrait maintenant des étendues de champs agricoles.
Le cœur de Jiang Cheng se sentait également un peu vidé. Ce qu'il ressentait à l'époque, quand il était venu ici tout seul, traînant sa valise derrière lui, était complètement différent de ce qu'il ressentait maintenant. À l'époque, il n'avait guère jeté plus que quelques coups d'œil par la fenêtre.
C'était une petite ville où il était autrefois réticent à passer un autre jour, un endroit qu'il voulait seulement fuir. Mais maintenant qu'elle disparaissait de sa vue derrière lui, il commençait en fait à la regretter.
Il était toujours catégorique sur le fait de quitter cet endroit, il n'y avait aucun moyen qu'il puisse rester, mais il est vrai qu'il contenait des souvenirs précieux qu'il n'oublierait jamais, ainsi qu'une personne qu'il ne laisserait jamais partir.
Jiang Cheng détourna finalement son regard quand son téléphone sonna. C'était un appel de Pan Zhi.
Le gars avait vraiment mis ses paroles avant les examens en action. Même s'il n'avait pas exactement bien réussi, il avait quand même convaincu ses parents de mettre l'argent qui le ferait entrer dans une université dans la même ville que Jiang Cheng.
"C'est Pan Zhi?" demanda Gu Fei.
"Ouais," Jiang Cheng décrocha, "il a insisté pour venir me chercher..."
"Si je ne viens vraiment pas te chercher, ne serais-tu pas très déçu?" Pan Zhi entendit la voix de Jiang Cheng de l'autre côté et exprima son mécontentement. "Cheng-er, ne te méprends pas, mais la façon dont tu me traites en ce moment, c'est comme un playboy minable."
"En tant que véritable playboy authentique," dit Jiang Cheng. "Tu oses être si impudent pour accuser ton grand-père d'être minable?"
"Je ne peux pas? Peux-tu trouver à redire à ma dévotion sans faille pour toi?" se plaignit Pan Zhi. "Vous n'arrivez pas avant l'après-midi, et je suis déjà en train de me promener sur ton campus."
"Attends," dit Jiang Cheng. "Quand tu as dit que tu venais me chercher, tu voulais dire à la gare ou aux portes de l'école?"
"À la gare bien sûr! Quoi, tu ne me connais pas du tout, sommes-nous encore des potes?" Pan Zhi fit quelques bruits de désapprobation. "Je suis juste là pour une visite anticipée, il y a beaucoup de jolies filles dans ton école... Oh oui, est-ce que tu as dit à Gu Fei que je venais te chercher?"
"Je l'ai mentionné," confirma Jiang Cheng. "Pourquoi?"
"Rien, je voulais juste qu'il sache qu'il n'a pas le choix de tolérer cette troisième roue. Puisque tu as pratiquement ignoré cette troisième roue pendant tout l'été, comme si tu ne m'avais jamais connu," prononça Pan Zhi. "Bien que je sois quand même assez considéré. Je ne regarderai pas si tous deux voulez vous tenir la main ou vous embrasser ou quelque chose..."
Jiang Cheng pressa le téléphone contre l'oreille de Gu Fei pour qu'il puisse écouter. Gu Fei éclata de rire, "Nous devrons te présenter le prix de la meilleure roue géante alors."
Ils n'ont pas beaucoup parlé pour le reste du trajet, choisissant plutôt de s'appuyer l'un contre l'autre les yeux fermés.
Jiang Cheng était certain que lui et Gu Fei s’étaient tous les deux endormis, et très négligemment de plus. Plusieurs fois, leurs têtes se heurtèrent l'une à l'autre, et ils ouvrirent les yeux, échangeant un regard puis se rendormant.
Le train était très ponctuel. Environ 20 minutes avant son arrivée prévue, beaucoup de gens attendaient déjà à la porte avec leurs bagages.
"Cheng-ge," Gu Fei bâilla et tourna son épaule, "tu n'as pas bien dormi la nuit dernière?"
"Nah. J'ai plutôt bien dormi." Jiang Cheng se frotta le visage.
"Tu ronflais juste maintenant," remarqua Gu Fei.
“Mer—” commença Jiang Cheng, mais s'interrompit à mi-chemin pour se retourner et lancer un regard noir à Gu Fei. “Vraiment?”
“Non,” dit Gu Fei.
“Merde.” Jiang Cheng souffla de soulagement. Où qu'il soit, il était toujours important de préserver son image. Un beau mec qui ronfle la bouche ouverte dans le train serait sûrement un phénomène tragique qui ne pourrait même pas être compensé par son beau visage.
La dame au siège près de la fenêtre s'apprêtait également à passer devant eux pour rejoindre la porte avec ses bagages. Jiang Cheng se leva avec une jambe repliée sur le siège et balaya le wagon du regard.
Gu Fei glissa discrètement sa main sous la chemise de Jiang Cheng et caressa son ventre. Juste au moment où il allait retirer sa main, Jiang Cheng se pencha en avant contre le dossier du siège et emprisonna sa main.
“Audacieux, n'est-ce pas?” Gu Fei le regarda. “C'est le moment de se laisser emporter par la passion.”
Jiang Cheng lui sourit. “Ce n'est pas comme si quelqu'un ici me connaissait.”
Gu Fei ne dit rien. Ses doigts se recroquevillèrent et chatouillèrent le ventre de Jiang Cheng. Ce n'est que lorsque tout le monde eut quitté le wagon qu'ils descendirent enfin du train avec leurs bagages, se dirigeant vers la porte de sortie où Pan Zhi les attendait.
À mi-chemin, Jiang Cheng reçut un appel de Pan Zhi. “Grandpa ! Sois honnête, est-ce que vous vous vengez tous les deux ? Tout le monde d'autre de votre train est déjà foutu parti ! Vous sortez ou quoi ?”
“Presque là.” Jiang Cheng ne put s'empêcher de rire. “Qui a le temps de se venger de toi. Je ne voulais juste pas sortir précipitamment avec la foule, c'est tout.”
“Dépêchez-vous,” l’incita Pan Zhi. “J'ai déjà réservé une chambre d'hôtel pour vous. Nous pouvons aller manger après avoir posé vos affaires. J'ai aussi réservé une table.”
“Une chambre d'hôtel ?” Jiang Cheng ne comprenait pas tout à fait. “Vous deux alliez dormir sous un pont ce soir ? Ou tu allais dormir dans ton dortoir, et Gu Fei sous un pont ?” demanda Pan Zhi.
“Non, je veux dire, je peux le faire moi-même,” dit Jiang Cheng.
“Je t’en supplie, grandpa, donne-moi une chance de montrer mon affection s'il te plaît. Gu Fei a à peu près pris toutes mes parts,” dit Pan Zhi. “Nous, les seconds rôles masculins, avons du mal, tu sais ?”
“Je te donnerai des scènes supplémentaires dans un instant - nous pouvons avoir une étreinte appropriée,” promit Jiang Cheng.
“Tu devrais d'abord demander au premier rôle masculin si c'est autorisé,” suggéra Pan Zhi.
Jiang Cheng ne pensait pas que ça faisait si longtemps depuis qu'il avait vu Pan Zhi, mais en sortant de la gare et en voyant Pan Zhi debout là avec une nouvelle coupe de cheveux et une tenue qui criait littéralement "playboy minable", Jiang Cheng ne put empêcher un sourire sincère de se dessiner sur son visage.
“Grand-père !” s'écria Pan Zhi avec un enthousiasme extrême.
“Petit-fils !” répliqua Jiang Cheng.
Les passants à proximité regardèrent tous dans leur direction, témoins de cette réunion intergénérationnelle.
Pan Zhi se précipita vers Jiang Cheng et lui donna une accolade. “Merde ! Tu m'as vraiment manqué.”
Jiang Cheng rit en tapotant le dos de Pan Zhi. Pan Zhi le lâcha et se tourna pour donner une accolade à Gu Fei aussi. “Ça fait longtemps.”
"Tu es devenu huit fois plus beau que la dernière fois que je t'ai vu," dit Gu Fei.
"Bon œil." Pan Zhi lui fit un pouce levé, puis fit un geste. "Allez, allons-y, nous pouvons y aller directement en métro."
"Tu es arrivé vraiment tôt ?" demanda Gu Fei.
"Eh bien sûr," confirma Pan Zhi. "J'ai réprimé mes envies et passé du temps avec mes parents tout l'été, je devais m'échapper dès que possible. Je suis déjà ici depuis deux semaines, à errer toute la journée en attendant que vous deux arriviez."
Pan Zhi était déjà très familier avec les différentes lignes de métro et les emmena directement à l'université. La chambre qu'il avait réservée était dans un hôtel à côté de l'école.
"Vous deux allez ranger vos affaires et vous préparer. On se retrouve dans le hall dans une demi-heure," proposa Pan Zhi. "Ne soyez pas en retard, ils annuleront notre réservation si nous ne sommes pas là à l'heure."
"D'accord." Jiang Cheng entra dans la chambre et ferma la porte. Il s'assit sur le bord du lit, regardant Gu Fei déposer les bagages avant d'entrer dans la salle de bain pour vérifier s'il y avait de l'eau chaude.
La joie de revoir Pan Zhi et la facilité de bavarder tout le long du chemin après si longtemps, se dissipaient lentement après être entré dans cette chambre.
Et maintenant, en voyant Gu Fei faire les cent pas dans la pièce, l'hésitation de la séparation qui éclata en cet instant unique le remplit jusqu'à ce qu'il soit prêt à exploser.
Une nuit aujourd'hui, et un jour demain. Ensuite, le jour suivant, Gu Fei partirait. Pendant ce temps, Jiang Cheng commencerait une nouvelle vie ici seul. Un nouvel environnement, avec de nouvelles personnes. Une nouvelle vie, sans Gu Fei à ses côtés.
Pendant une très longue période, lui et Gu Fei devraient rester en contact via leurs téléphones portables omniprésents mais pas du tout adéquats.
Chaque fois qu'il ressentirait l'envie d'étreindre Gu Fei, ou de l'embrasser, il n'aurait qu'un écran…
Dès que des pensées comme celles-ci commençaient à émerger, il était impossible de les refouler.
"Gu Fei," l'appela-t-il.
"Hm ?" répondit Gu Fei depuis la salle de bain, mais il ne sortit pas.
Jiang Cheng se leva et se dirigea vers la porte de la salle de bain. Il vit Gu Fei debout, les mains appuyées contre le lavabo, se regardant dans le miroir.
Lorsqu'il entendit Jiang Cheng derrière lui, Gu Fei ouvrit rapidement le robinet et se versa de l'eau sur le visage.
"Gu Fei," l'appela de nouveau Jiang Cheng. Son cœur s'était transformé en un énorme nœud.
"Ouais." Gu Fei se retourna et lui fit un petit sourire.
Ses yeux étaient un peu rouges.
"Tu pleurais." Jiang Cheng s'approcha de lui. Il y avait un tremblement dans sa voix. Il prit le visage de Gu Fei entre ses mains et essuya doucement les gouttes d'eau. "Tu pleurais ?"
"Ouais," répondit Gu Fei. Il ferma les yeux un instant. "Cheng-ge, tu me manques tellement. Ici, maintenant."
Traducteur: Darkia1030
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