SAYE - Chapitre 105 - Tu veux ba*ser ?
Outre le fait qu'il n'était pas très doué pour consoler les autres, Jiang Cheng pensait qu'il n'était pas non plus très doué pour prendre soin des autres.
Peut-être que c'était la façon inhabituelle de prendre soin de lui que ses parents adoptifs lui avaient montrée tout au long de son enfance. Pour lui, toute affection venant d'eux semblait plus être une demande, une sorte d'attente gracieuse et logique.
Il ne savait pas si c'était à cause de cela, ou si c'était les gènes de Li Baoguo qu’il portait, mais en fin de compte, il n'était pas exactement un expert dans l'art de « prendre soin ». Même Pan Zhi, son meilleur ami solide comme un roc, la personne qu'il considérait comme son seul ami proche, n'avait jamais reçu beaucoup de la part de Jiang Cheng en termes de soutien compatissant quand il était malade ou blessé dans le passé. Les consolations de Jiang Cheng semblaient toujours un peu raides. Plusieurs fois, Pan Zhi avait dit : « Il vaut probablement mieux que tu ne demandes pas. Avec ton comportement maladroit, les gens pourraient penser que nous avons une sorte d'histoire inavouable entre nous. »
Mais depuis qu'il avait rencontré Gu Fei, beaucoup de choses avaient changé maintenant.
Il avait appris à prendre soin d'une autre personne, à avoir le cœur serré pour une autre personne, avec une affection qu'il exprimait sincèrement, directement de son cœur, sans maladresse ni raideur...
Ah, donc voilà le pouvoir de l'amour. Tsktsktsk.
Jiang Cheng regarda Gu Fei, qui dormait et s'appuyait contre lui, et l'embrassa sur le haut de sa tête.
Les cheveux de Gu Fei étaient assez raides. Après qu’il les ait avoir coupés en brosse, ça grattait à chaque fois que Jiang Cheng les embrassait. Mais il les embrassa à nouveau après la première fois et, s'il n'avait pas été inquiet de réveiller Gu Fei, il aurait même pu les mordre.
Gu Fei était la première personne qui lui avait fait tellement mal au cœur qu'il en avait tremblé. Quand il était malade, Gu Fei n'avait pas l'air habituel du Gu Suprême de l'aciérieLa manière dont il était tranquillement allongé dans les bras de Jiang Cheng, les yeux fermés, le faisait ressembler à un chat intimidé.
Un chat qui était aussi un peu mouillé.
Si c'était Pan Zhi assis là, trempé de la tête aux pieds de sueur, Jiang Cheng se ferait battre juste pour s'approcher de lui, sans parler de le tenir dans ses bras.
... Bien sûr, Pan Zhi était son frère après tout, pas son amoureux.
Oyoo, amoureux.
Jiang Cheng tiqua silencieusement. Qu'est-ce que c'est que cette ambiance fleur bleue. Amoureux hein.
Peut-être qu'il n'était pas assez silencieux. Gu Fei bougea un peu la tête, l’accompagnant d'un petit gémissement.
"Qu'est-ce que c'est ?" demanda Jiang Cheng.
"Dois-je prendre des médicaments ?" murmura Gu Fei.
"Ah, oui !" Jiang Cheng se souvint alors seulement qu'il n'avait pas donné les médicaments contre la fièvre à Gu Fei. Il tendit frénétiquement la main vers les médicaments.
Cependant, les médicaments étaient sur la table basse ; il ne pouvait pas les atteindre. Pour les obtenir, il devrait lâcher Gu Fei, qui était en train de s'appuyer sur lui à ce moment-là. S'il s'éloignait, alors Gu Fei, le chat malade, devrait se tenir tout seul... Mais vraiment, il ne voulait juste pas le lâcher.
Après peut-être une seconde d'hésitation, Jiang Cheng tendit le pied, et avec ses orteils, prit le petit sac en papier contenant les deux pilules contre la fièvre de sur la table basse.
"Oh zut," dit Gu Fei en se détournant faiblement. "Je ne vais pas manger ça."
« Tellement tatillon », commenta Jiang Cheng en prenant le sac en papier avec son pied. «Les médicaments sont emballés à l'intérieur. Et puis, ce n'est pas comme si j'avais marché dans de la merde de chien avec mon pied. »
« Ah... » soupira Gu Fei. « Alors, tu vas aussi aller chercher le verre avec ton pied ? »
« Zut », dit Jiang Cheng en regardant le verre d'eau encore plus loin que les médicaments, et après une longue délibération, il tendit à nouveau le pied.
« Cheng-ge, s'il te plaît, réveille-toi », demanda Gu Fei.
Jiang Cheng ne répondit pas alors qu'il accrochait son pied sur le bord de la table basse et tirait cette dernière avec force vers le canapé. Après avoir traîné la table basse assez lourde à portée de main, il la tira avec sa main et l'amena juste à côté du canapé.
Il prit le verre d'eau et mit l'un des comprimés dans la bouche de Gu Fei. « Tiens, prends tes médicaments. »
« La grande sagesse vient de la personne paresseuse, hein », commenta Gu Fei en prenant quelques gorgées avec la paille et en avalant le comprimé.
« Ce n'est pas de la paresse », répliqua Jiang Cheng. « Je ne voulais tout simplement pas te lâcher. »
Suivant le principe de ne pas lâcher prise, Jiang Cheng utilisa ensuite son pied pour ramasser le thermomètre, un bonbon et la télécommande.
Ce n'est que lorsque Gu Fei voulut boire de l'eau et qu'il n'y en avait plus dans le verre, qu'il laissa échapper un soupir. La thermos d'eau chaude était sur une table à côté de la télévision. Il ne pourrait l'atteindre que s'il retirait sa jambe gauche et la connectait à sa droite.
« Tiens-toi juste un instant », dit Jiang Cheng en repoussant la table basse. « Je vais te chercher de l'eau. »
« Je prendrai une douche plus tard et irai m'allonger sur le lit », annonça Gu Fei.
« Une douche ? » s'étonna Jiang Cheng. « Tu as de la fièvre, que veux-tu dire par douche ? Attends au moins que la fièvre baisse. »
« Je ne peux pas continuer à vivre comme ça sans prendre une douche », expliqua Gu Fei. «Je suis couvert de sueur. »
Jiang Cheng n'avait pas beaucoup d'expérience pour s'occuper d'une personne malade. Après tout, la fièvre de Gu Fei n'était pas causée par quelque chose comme un rhume, donc il ne savait vraiment pas quoi surveiller. Il était donc un peu perdu entre le seul remède populaire qu'il connaissait, « transpirer pour évacuer », et la déclaration de Gu Fei selon laquelle il ne pouvait pas continuer à vivre sans une douche.
« Je suis un surdoué quand il s'agit de connaissances générales de la vie », plaisanta Gu Fei. « Toi, tu es un cancre. »
Jiang Cheng pensa qu'il avait un point, alors il ne continua pas à retenir Gu Fei et le laissa prendre sa douche.
« Et ne me couvre pas non plus, je n'ai pas froid pour l'instant », déclara Gu Fei après sa douche, en s'allongeant langoureusement sur le lit et en fermant les yeux. « Tant que tu me tiens. »
« D'accord. » Jiang Cheng lui donna une fine couverture.
Il se précipita ensuite vers la salle de bain pour prendre une douche lui aussi, puis revint rapidement dans la chambre pour vérifier à nouveau la température de Gu Fei.
« Elle est à 38 degrés maintenant », annonça Jiang Cheng en éteignant les lumières et en se couchant à côté de Gu Fei, en l'enlaçant. « Cela signifie que ça baisse, non ? »
« Mhm », répondit Gu Fei. « Si la fièvre est toujours là, j'aurai froid. »
« Ayy... » soupira Jiang Cheng. « Je pensais tout à l'heure, je pars à l’université, donc que vas-tu faire quand tu seras malade et que je ne serai pas là pour m'occuper de toi... Mais pour être honnête, même quand je suis là, je ne fais que rajouter des problèmes, n'est-ce pas. »
« Comment tu rajoutes des problèmes ? » sourit Gu Fei. « Si tu n'avais pas été là aujourd'hui, quand j'aurais de la fièvre, je me verserais juste un verre d'eau et je dormirais jusqu'à ce que la fièvre parte. »
« Attends, non », dit Jiang Cheng après y avoir réfléchi un peu plus. « Tu ne tomberas pas malade à nouveau. Tu as eu de la fièvre cette fois à cause de moi. »
« Je vais le dire une dernière fois », Gu Fei caressa la main de Jiang Cheng, « si tu continues à dire des choses comme ça, je vais... »
« Tu vas quoi ? » demanda Jiang Cheng.
« Je... Je vais y réfléchir d'abord, je n'ai pas encore décidé. » Gu Fei sourit. « Je n'aime tout simplement pas quand tu dis des choses comme ça. »
« Mhm, je ne le dirai plus », déclara Jiang Cheng en fermant les yeux.
Aucun des deux ne parla à nouveau, mais Jiang Cheng savait que Gu Fei ne s'était pas endormi – il pouvait le dire par le son de sa respiration, il était encore éveillé.
Ce silence était différent de leur habituel silence confortable. Jiang Cheng n'avait même pas besoin de demander, il savait que c'était à cause de ce qu'il avait dit plus tôt : « Je pars à l’université».
Ils n'avaient jamais discuté de cette question entre eux deux auparavant – la seule fois où elle avait été mentionnée était probablement quand il avait demandé à Gu Fei ce qui se passerait « après ».
Ils allaient devoir se séparer très bientôt, c'était une réalité qu'ils évitaient tous les deux. Il n'y avait eu aucune discussion, même pas concernant l’université que Jiang Cheng voulait fréquenter.
Jiang Cheng avait toujours pensé que même s'ils étaient séparés, ce ne serait pas si grave. Ils avaient encore des téléphones et des appels vidéo... Mais maintenant que la date de départ approchait de plus en plus chaque jour, et que l'excuse de « ne pas pouvoir avoir de pensées distrayantes pendant les études » ne pouvait plus être appliquée, il réalisait enfin à quel point il avait peur de ce jour-là.
Alors que Gu Fei s'endormait, sa respiration ralentit peu à peu. Jiang Cheng prit son téléphone et régla une alarme vibrante.
Il pensait que s'il se laissait complètement détendre, il ne pourrait peut-être pas se lever le lendemain matin. Et pourtant, il devait se lever tôt pour préparer le petit-déjeuner à Gu Fei.
Depuis longtemps, Jiang Cheng se réveillait tous les matins avec de la nourriture déjà prête. Même si Gu Fei n'était pas tombé malade, il voulait quand même que Gu Fei vive cette vie de paresse.
« Bonne nuit », murmura-t-il doucement à l'oreille de Gu Fei en s'approchant. Puis il embrassa le bout de celle-ci.
*
Ce fut une nuit chaotique.
Pour quelqu'un qui avait passé un certain temps sans avoir de rêves, Jiang Cheng pensa que ses rêves cette nuit-là auraient pu constituer quarante épisodes entiers, s'il s’était souvenu de tous. Bien que, lorsqu'il fut réveillé par son téléphone vibrant, il ne se souvenait que des moments forts.
Les moments forts étaient occupés par des scènes d'examens : un crayon oublié ici et une gomme qui se transformait en bloc de bois là, ou alors sa feuille de réponses était déchirée...
Il n'avait jamais été aussi nerveux pour les examens, mais il s'avérait que tous ses nerfs étaient concentrés ici.
Jiang Cheng jeta un coup d'œil à Gu Fei à côté de lui. Toujours endormi.
Très bien.
Jiang Cheng se redressa très soigneusement. Gu Fei était allongé sur l'oreiller, profondément endormi. La fièvre était vraiment quelque chose qui épuisait beaucoup une personne. Jiang Cheng tendit la main pour sentir le front de Gu Fei, mais après un moment d'hésitation, il retira sa main.
Il se leva et vérifia la température de Gu Fei avec le thermomètre : 37 degrés.
Beaucoup mieux. Ce n'était peut-être pas revenu à la normale, mais au moins cela avait beaucoup diminué, et ce n'était plus aussi effrayant.
Petit-déjeuner, petit-déjeuner.
Jiang Cheng courut vers la salle de bain avec de petits sauts, puis après s'être lavé, sauta par la porte pour sortir.
Il ne savait pas pourquoi il sautait, mais depuis qu'il était très jeune, il pensait que cela ressemblait à s'entraîner au qinggong chaque fois qu'il marchait en sautillant, comme si ses pas seraient plus légers de cette manière. (NT : qinggong litt. art de la légèreté : capacité des artistes martiaux à se déplacer rapidement et légèrement à une vitesse surhumaine)
Lorsqu'il revint avec le petit-déjeuner, Gu Fei était toujours affalé sur l'oreiller dans la même position.
Jiang Cheng jeta un coup d'œil à l'heure, il était encore tôt. Il n'y avait aucune raison de réveiller Gu Fei maintenant. S'il voulait dormir, il pouvait dormir toute la journée.
Jiang Cheng attrapa une chaise, s'assit dessus à l'envers, et observa Gu Fei.
Il n'avait plus besoin d'ouvrir les yeux tous les jours sur des pensées d'études. Cette vie si oisive qu'elle en devenait presque ridicule était incroyablement bénie. Il pouvait juste rester là et passer la journée entière à regarder Gu Fei. Le visage de Gu Fei pouvait le supporter aussi. Même avec la moitié enfouie dans l'oreiller, il était toujours hypnotisant, surtout un jour comme aujourd'hui où il avait les yeux fermés, et une trace de fatigue se mêlait encore à son état détendu...
Et dès qu'il se rappelait le "tiens" rauque et légèrement plaintif de Gu Fei de la veille, Jiang Cheng avait envie de se précipiter et de lui sauter dessus à l'instant même.
Sexy. Juste incroyablement sexy.
"Tu veux baiser ?" Gu Fei parla soudainement.
Jiang Cheng sursauta. Il se leva précipitamment de sa chaise et faillit basculer sur le sol.
Les yeux de Gu Fei étaient toujours fermés. Il ne changea même pas de position.
Jiang Cheng pensa qu'il était peut-être trop assoiffé, au point d'entendre des choses. Il fixa Gu Fei pendant quelques secondes, avant de demander doucement, "Gu Fei ?"
"Je demande, est-ce que tu veux baiser ?" Gu Fei ouvrit un œil et releva un coin de ses lèvres. "Ça fait au moins 20 minutes que tu es resté là à me regarder, non ?"
"Quoi ?" Jiang Cheng se leva. "Tu étais réveillé tout ce temps ?"
"Ton téléphone a une vibration si forte." Gu Fei se redressa sur ses avant-bras et, en tenant toujours l'oreiller, se frotta les yeux. "Il m'a réveillé dès qu'il a vibré."
Jiang Cheng le regarda sans un mot. Non pas à cause du fait qu'il avait quand même réussi à réveiller Gu Fei malgré sa prudence, mais à cause... de la pose de Gu Fei à cet instant. Avec la moitié supérieure de son corps allongée sur ses coudes, chaque ligne et chaque courbe, de son épaule à son bas du dos en passant par ses fesses, était une pure tentation.
Jiang Cheng se dirigea vers le lit, tout en gardant ses yeux fixés sur le bas du dos de Gu Fei. Pour éviter de paraître trop assoiffé, il essaya de vider de force son esprit en demandant, "Pourquoi faire semblant de dormir alors que tu es déjà réveillé ?"
"Je ne faisais pas semblant. J'étais juste un peu fatigué et je ne voulais pas bouger. Je pensais rester ici et me détendre un peu." Gu Fei tourna son visage pour regarder Jiang Cheng.
Le mot "fatigué" ramena instantanément Jiang Cheng à la réalité. La fièvre de Gu Fei n'avait pas complètement disparu, et parce qu'il avait brûlé toute la nuit, il devait encore être très fatigué maintenant.
Jiang Cheng, tu ne peux pas avoir des pensées inappropriées à propos d'une personne malade !
"Alors tu devrais... faire une petite sieste un peu plus longue," dit Jiang Cheng avec difficulté. "Je..."
"Tu ne le veux vraiment pas ?" Gu Fei baissa la tête et posa son front contre l'oreiller. "Avant que je ne change d'avis à cause de tes tergiversations..." Les contours des épaules de Gu Fei qui devinrent immédiatement définis lorsqu'il baissa la tête s’harmonisèrent parfaitement avec ses omoplates.
Avec la manière dont Gu Fei regardait à ce moment-là, Jiang Cheng sentit que s'il pouvait s'empêcher de sauter sur Gu Fei dès cet instant, il devrait probablement dire adieu au sexe pour toujours.
Il arracha son t-shirt d'un geste fluide, sauta sur le lit et se pressa contre le dos de Gu Fei, avant de mordre sa nuque.
"Mnnhg..." Gu Fei gémit d'une voix très basse, mais il était difficile de dire si c'était à cause de la morsure ou parce qu'il était écrasé.
Envoûtant.
C'était probablement ce que le mot était censé signifier. Jiang Cheng tint Gu Fei pendant qu'il parsemait de baisers et de morsures tout autour, laissant ses mains vagabonder librement sur le corps de Gu Fei. Il ressentit avec acuité la température élevée de Gu Fei alors qu'il caressait sa peau lisse et tendue. Cela le brûla jusqu'à ce qu'il entende sa propre respiration s'alourdir à chaque souffle.
Toutes ses pensées lubriques envers Gu Fei avaient été enfermées profondément à l'intérieur pendant les derniers mois. Lorsqu'elles étaient laissées muettes, c'était comme une graine en hibernation, son existence pratiquement indétectable.
Mais dès qu'elle était exposée au soleil et à la pluie, elle poussait soudainement comme folle.
Ces souvenirs du corps de Gu Fei qui étaient enfermés avec son désir : le parfum, si familier qu'il en était enivrant ; la voix, dont un seul petit chuchotement suffisait à toucher son nerf le plus sensible ; le contact qui envoyait des étincelles même avec le contact le plus fugace...
En cet instant, ces sentiments se multiplièrent rapidement, comme des branches se déroulant dans tout son corps et sur sa peau, engloutissant rapidement la totalité de son être.
Peut-être avait-il trop longtemps été privé de ce genre de contact intime, peut-être était-ce qu'il venait d'être libéré d'une immense pression, ou peut-être était-ce le départ imminent qui les attendait dans un avenir pas si lointain. Jiang Cheng ressentit un désir particulièrement fort d'écraser Gu Fei morceau par morceau dans son propre corps, désireux d'être enveloppé par sa chaleur.
Il ne savait même pas comment il réussit à quitter le côté de Gu Fei, à se précipiter vers la table de chevet, à tirer le tiroir, et à sortir les fournitures nécessaires avec une vitesse comparable à l'éclair ; il ne savait pas non plus comment il sauta dans le lit, retournant au combat avec la force du tonnerre.
Huit cents rounds étaient une aspiration, mais mener à bien un seul round solide était un objectif possible digne d'être méticuleusement réalisé.
Les sons mélangés de souffles lourds et de gémissements s'atténuèrent peu à peu dans la pièce, et Jiang Cheng se coucha sur Gu Fei les yeux fermés. Il prit une minute pour reprendre son souffle, puis se tourna, planta une autre morsure sur le cou de Gu Fei, et se redressa. Il regarda une goutte de sueur tomber du bout de son nez sur la poitrine de Gu Fei.
"Est-ce que tu ressens un quelconque inconfort ?" Jiang Cheng toucha le front de Gu Fei avec sa main, mais comme lui-même se sentait chaud partout en ce moment, il ne pouvait absolument pas évaluer la température du front de Gu Fei.
"Non." Gu Fei sourit.
"Est-ce que tu vas attraper un rhume à cause de toute cette transpiration ?" Jiang Cheng fronça les sourcils et passa de nouveau sa main sur la peau de Gu Fei. "Dépêche-toi et va prendre une douche chaude."
"Occupe-toi d'abord de toi." Gu Fei caressa le ventre de Jiang Cheng du doigt. "Tu as l'air d'avoir couru cinq kilomètres."
"Allez," sourit Jiang Cheng en se levant du lit, "allons prendre une douche."
"Mhm," Gu Fei le suivit hors du lit et dit en marchant vers la porte. "Apporte-moi des vêtements."
"Augmente la température," rappela Jiang Cheng en ouvrant la porte du placard. Gu Fei semblait bien ; pas comme un patient qui venait d'être exploité.
Alors que Jiang Cheng sortait de la chambre avec un change de vêtements pour eux deux, il leva les yeux et vit les rideaux du salon, ouverts sur un espace d'un pied.
"Quoi ?" Il se figea sur place, puis abaissa rapidement les vêtements qu'il tenait pour couvrir l'endroit clé, puis entre les choix de foncer dans la salle de bain ou de retourner dans la chambre, il opta en un éclair pour la salle de bain. Après tout, se retourner exposerait ses fesses.
Lorsqu'il entra dans la salle de bain, Gu Fei avait déjà ouvert l’eau de la douche, et se tenait sous elle avec une main contre le mur. Il éclata de rire en voyant Jiang Cheng arriver en courant. "Les rideaux étaient ouverts."
"Tu l'as vu et tu ne m'as rien dit ?" Jiang Cheng le regarda d'un air sévère.
"Je n'ai pas eu l'occasion, je suis juste entré ici en couvrant petit Feifei avec mes mains." Commenta Gu Fei. "Ce n'est pas une ouverture très grande de toute façon, et il n'y a pas de fenêtres de l'autre côté, c'est bon."
"Tu l'as fait exprès, n'est-ce pas ?" Jiang Cheng posa leurs vêtements sur le porte-serviettes et se pressa contre le dos de Gu Fei sous l'eau.
"Non." Gu Fei se retourna et s'appuya contre lui, posant son menton sur l'épaule de Jiang Cheng.
"Je sais que tu l'as fait exprès même si tu ne l'admets pas," fit Jiang Cheng. "Tu n'es même pas complètement rétabli, et tu es toujours aussi embêtant."
Gu Fei sourit sans dire un mot.
Ce n'était pas du tout pratique de prendre une douche tout en étant blotti avec une autre personne, mais Gu Fei continua à s'accrocher à lui, peut-être à cause de la fatigue, ou peut-être parce que Gu Fei voulait simplement être choyé. Plutôt que de repousser Gu Fei, Jiang Cheng mit beaucoup d'efforts pour les laver tous les deux, tout en tenant Gu Fei dans ses bras.
Après le petit-déjeuner, Gu Fei se rallongea sur le lit. Peut-être parce qu'il avait transpiré plus tôt, sa température était descendue à 36,8 degrés à ce moment-là. Jiang Cheng fut grandement soulagé alors qu'il se couchait sur le lit à ses côtés.
"On devrait dormir un peu plus," dit Jiang Cheng. "Il n'y a de toute façon rien d'autre à faire."
"Mhm." Gu Fei se retourna et mit ses bras autour de Jiang Cheng.
Même si Jiang Cheng ne se sentait pas très somnolent, il s'endormit presque instantanément après avoir fermé les yeux.
Jusqu'à ce que le bourdonnement d'un appel entrant les réveille.
"Qui appelle ?" demanda Gu Fei, la confusion du sommeil toujours épaisse dans sa voix.
"Je ne sais pas." Jiang Cheng était aussi encore dans le brouillard. Il tâtonna sous l'oreiller pendant un moment, mais même après que le téléphone eut cessé de vibrer, il ne put toujours pas le trouver. "Ils ont raccroché."
"Est-ce qu'ils t'appellent pour aller au dîner d'adieu ?" dit Gu Fei.
"C'est ce soir." Jiang Cheng trouva enfin son téléphone et regarda par la fenêtre. Il faisait plutôt sombre dehors, similaire à quand ils s'étaient réveillés ce matin-là. "Est-ce qu'il va pleuvoir ou… Qu'est-ce que c'est que ça ?"
Il était absolument perplexe en voyant l'heure sur son téléphone. "Il est six heures ?"
Gu Fei leva la tête, surpris. "Quoi ?"
L'appel était de Lao-Xu. Tout le monde s'était déjà rassemblé pour le dîner d'adieu et était arrivé à l'hôtel. À part Yi Jing, ils étaient les seuls absents.
"Je me suis rendormi." Jiang Cheng se sentit désolé. "Désolé pour ça, Xu-zong. J'y vais tout de suite."
"Tu peux contacter Gu Fei ?" demanda Lao-Xu. "Je l'ai appelé mais son téléphone est éteint... Je sais qu'il n'a jamais aimé participer à ces activités de groupe, mais c'est la dernière fois, on va juste avoir un dernier repas ensemble. J'espère qu'il viendra."
"Je…" Jiang Cheng regarda Gu Fei à côté de lui. "Je vais le contacter, on viendra ensemble."
Après avoir raccroché, il toucha le front de Gu Fei, il avait l'air d'avoir une température acceptable. "Lao-Xu craint que tu ne viennes pas au dîner."
"J'y vais." Gu Fei se frotta le visage. "C'est la dernière fois, après tout."
Lao-Xu et Lao-Lu avaient réservé une salle de conférence au deuxième étage de l'hôtel, et avaient gardé plusieurs tables. Lorsque Jiang Cheng et Gu Fei arrivèrent, la pièce était remplie de cris et de rires animés.
"Ils sont là, ils sont là !" s'écria quelqu'un en les voyant.
"Je savais qu'ils viendraient ensemble," dit l'une des filles en riant.
"Ici !" Wang Xu était assis à la table la plus éloignée. Il se leva et leur fit signe. "J'ai gardé des places pour vous ! Venez ici !"
"Où est Yi Jing ?" demanda Gu Fei doucement en s'asseyant.
"Elle ne vient pas, je l'ai déjà appelée," soupira Wang Xu. "Lao-Xu et Lao-Lu ont tous deux essayé de l'appeler ; elle ne viendra pas, et maintenant même son téléphone est éteint."
"Peu importe, n'importe qui se sentirait mal si cela lui arrivait," remarqua Gu Fei.
"Mhm," Wang Xu leur versa du thé à tous les deux, puis leur servit deux verres de bière, "c'est bien si elle ne veut pas venir, ou si elle repasse les examens l'année prochaine, ou quoi que ce soit d'autre. Elle m’a toujours."
Jiang Cheng lui lança un regard et sourit.
"Ne doute pas de moi, Jiang Cheng." Wang Xu le fixa du regard. "Quand je me fixe un objectif, je m’y tiens."
Jiang Cheng hocha la tête. "Je te crois."
"Sur ce point, vous deux devriez prendre exemple sur moi." Wang Xu le regarda avec une expression résolue.
"Si quelqu'un t'entend, je veillerai à te donner un relooking pour que même Yi Jing ne te reconnaisse pas," le menaça Gu Fei.
"Je parlais doucement !" Wang Xu baissa à contrecoeur la voix. "Peux-tu avoir un peu plus confiance en moi ?"
"Non," répondit Gu Fei.
"… Mince." Wang Xu prit sa tasse d'un air bougon et avala une grande gorgée de thé.
"Étudiants ! Étudiants !" De l'autre côté de la table, Lao-Xu se leva de sa chaise, tenant un verre de bière. "J'ai quelque chose à dire."
Les voix de tout le monde s'abaissèrent, mais il y avait encore un bourdonnement dans la pièce.
"Parmi vous tous, certains m'ont écouté pendant trois ans, et d'autres pendant deux, mais la plupart d'entre vous n'aiment pas m'entendre. Aujourd'hui, c'est la dernière fois." Lao-Xu tapa ses baguettes contre le verre. "Alors aujourd'hui, vous allez tous m'écouter correctement."
Tout le monde se tut et se tourna vers lui.
"Les examens d'entrée à l'université sont terminés, tout comme votre vie lycéenne", déclara Lao-Xu. "Peu importe comment vous avez passé ces trois dernières années, quand vous y repenserez à l'avenir, c'est la période de jeunesse qui vous appartenait..."
Lao-Xu marqua une pause et prit une gorgée de son verre, "Après ces vacances d'été, certains d'entre vous quitteront cet endroit et iront étudier dans une autre ville, et d'autres resteront ici, peut-être pour l'université et peut-être pour travailler. Il sera probablement très difficile pour nous de nous réunir avec un tel effectif complet à l'avenir. Et donc—aujourd'hui …!"
Jiang Cheng regarda les larmes scintillantes dans les yeux de Lao-Xu, et se sentit un peu ému.
"Et donc aujourd'hui !" Lao-Xu leva son verre au-dessus de sa tête. "Si nous voulons pleurer, ou rire, ou prendre un petit verre—allons-y et faisons le. Peu importe quels seront vos chemins à l'avenir, je suis fier de vous tous, car vous m'avez apporté beaucoup de surprises agréables. Et bien sûr, beaucoup de problèmes aussi. Mais ce sont tous des souvenirs précieux, qui ne devraient pas être oubliés, peu importe le temps écoulé..."
Sur ces mots, Lao-Xu pencha la tête en arrière et termina son verre, avant de crier, "Classe-8, classe-8 ! Le cheval noir à la porte !"
"Classe-8, classe-8 ! Le cheval noir à la porte !" Tout le monde leva ses verres et reprit la phrase, jusqu'à ce que toutes les voix se fondent en une seule.
Traducteur: Darkia1030
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