SAYE - Chapitre 103 - Ahahahahahahahahahaha !
Ce soir-là, Jiang Cheng continua son habitude de "méditation", et dans sa tête, il passa en revue tout ce qu'il avait révisé et mémorisé pour les matières qui seraient testées le lendemain. Il ne toucha pas aux livres, aux notes et aux autres documents d'étude sur son bureau, et se concentra uniquement sur le matériel qui était déjà dans son esprit.
Gu Fei ne suivit pas la méditation cette fois-ci. Il n'y avait rien à "méditer". L'examen d'aujourd'hui avait déjà été une surprise pour lui ; ce serait probablement la meilleure note qu'il obtiendrait au cours de ses trois années de lycée. Il devait juste garder cette sensation.
Après avoir fermé la porte de la chambre, il entra dans le salon et appela Wang Xu pour demander des nouvelles de Yi Jing. Yi Jing avait été emmenée à l'hôpital avant même la fin de son examen de mathématiques. Quand elle s'est réveillée, elle a pleuré toutes les larmes de son corps et a refusé de rester à l'hôpital une seconde de plus - elle voulait rentrer chez elle et réviser pour les examens du lendemain.
"Elle a encore une forte fièvre", dit Wang Xu. "Je sens que son état émotionnel est un gâchis en ce moment, si elle va aux examens comme ça demain... qui sait comment elle va se débrouiller."
"Tu es chez elle en ce moment ?" demanda Gu Fei.
"Quel droit ai-je de traîner chez elle à cette heure ? Lao-Xu et Lao-Lu sont montés là-bas tout à l'heure", soupira Wang Xu. "Je suis resté dehors tout ce temps."
"Tu devrais rentrer chez toi d'abord", dit Gu Fei. "Ou tu vas suivre Yi Jing et rater tes propres examens demain."
"Ça ne fait aucune différence que je les rate ou non, je suis juste là pour faire semblant, tu sais ça. C'est juste que…", dit Wang Xu. "Je voulais te dire quelque chose, Da-Fei, si Yi Jing rate ses examens cette fois et doit les repasser, je les repasserai avec elle."
Wang Xu dit tout cela avec un ton de détermination très différent de la façon dont il parlait habituellement quand il se vantait et parlait beaucoup ; il avait l'air solennel et cérémonieux. Cela fit penser à Gu Fei que cette fois, il était sérieux.
Oh, le pouvoir de l'amour de jeunesse.
Gu Fei mit fin à l'appel, alluma une cigarette, et la tint entre ses lèvres alors qu'il se tenait à la fenêtre, regardant le paysage qui était plus serein que d'habitude.
Comparé à Yi Jing, Jiang Cheng était dans un état d'esprit beaucoup plus stable. C'était un aspect de lui que Gu Fei admirait de tout son cœur. La confiance en soi obstinée que Jiang Cheng dégageait avait une base.
Même s'il était un surdoué atypique, il avait la capacité d'atteindre ses objectifs.
Si ce n'était Jiang Cheng, Gu Fei pensait qu'il passerait simplement par les motions pour les examens d'entrée à l'université comme le faisait Wang Xu. Il ne savait pas à quoi ça servait pour lui de passer ces examens.
Que sa note soit élevée ou basse, quelle différence cela ferait-il pour lui ?
Cependant, tout au long de ce chemin alors qu'il tenait compagnie à Jiang Cheng, il semblait en surface qu'il trouvait toujours de nouvelles façons de donner à Jiang Cheng la tranquillité d'esprit pendant qu'il étudiait, mais plus que cela, c'était ce que Jiang Cheng lui donnait.
Peut-être que Jiang Cheng n'avait pas traversé autant que lui, peut-être que ces lacunes et ces tranchées n'avaient pas été sur son chemin aussi longtemps, mais la forte conviction que Jiang Cheng avait pour affronter tout type de revers était quelque chose que Gu Fei n'avait jamais possédé.
Plus il voyait ce côté de Jiang Cheng, plus il se sentait sombre.
Il était resté trop longtemps au fond de la rivière, avait dérivé sans but avec le courant de sable et de boue autour de lui pendant trop longtemps. Plus il voulait se rapprocher de Jiang Cheng, plus il pouvait voir la nette différence entre eux. C'était la première fois qu'il abordait un test avec une attitude appropriée, et la première fois qu'il cherchait vraiment dans sa mémoire des réponses avant de mettre le crayon sur le papier.
Et après ? Que pouvait-il faire d'autre ? Il était soudainement perdu.
*
Jiang Cheng s'endormit très tôt. Il n'était pas encore 22 heures quand il eut fini de passer en revue le contenu de son esprit, s'était douché et était allongé sur le lit.
" Petit ami, pourquoi ne me chantes-tu pas une berceuse ?"
"… Je n'en ai même jamais chanté une pour Er-Miao." Gu Fei s'assit sur le bord du lit, réfléchit un moment, puis commença d'une voix basse. "Gentil petit lapin, ouvre-moi la porte……" (NT : berceuse pour enfants ‘gentil petit lapin’ 小兔子乖)
Jiang Cheng se mit à rire les yeux fermés, mais avant que Gu Fei ait fini le premier couplet de la chanson, il était déjà endormi. Gu Fei ne se sentait pas fatigué. Il prit l'un des cahiers de Jiang Cheng, l'ouvrit et commença à le lire lentement en s'appuyant contre la tête de lit. Il était assez impressionné par lui-même, car en lisant les notes, il réalisa qu'il se souvenait de beaucoup de choses, et celles qu'il ne se rappelait pas bien, il en avait au moins une vague impression.
Qui savait si ces connaissances lui avaient été subtilement inculquées par Jiang Cheng, ou s'il les avait avalées avec réticence lui-même.
Il se tourna et regarda Jiang Cheng, qui avait la moitié de son visage enfoui dans l'oreiller.
Un petit ami si adorable…
Après avoir observé un moment, il tendit la main, saisit une mèche de cheveux sur le front de Jiang Cheng et la frotta entre ses doigts. Avant qu'il ne puisse la frotter à nouveau, Jiang Cheng fronça les sourcils et riposta d'une gifle. La moitié de la gifle atterrit sur la main de Gu Fei, tandis que l'autre moitié atterrit sur le visage de Jiang Cheng lui-même. Puis il grogna pour lui-même, roula de l'autre côté et continua de dormir.
Un petit ami si dur à cuire, sourit Gu Fei. Tellement dur à cuire qu'il n'hésite pas à se frapper lui-même.
En réalité, Jiang Cheng ne dormait pas si profondément ; il se tourna et se retourna toute la nuit. Heureusement, Gu Fei était déjà habitué à ne pas entrer dans un sommeil profond, donc cela ne le dérangea pas.
Cependant, il fut stupéfait de voir Jiang Cheng plein d'énergie le matin. "Encore un dernier combat aujourd'hui et nous serons libres."
Dans le taxi, Jiang Cheng sortit deux tranches de ginseng et en tendit une à Gu Fei. "Le ginseng nord-américain de Li Qian n'est pas mal, il est assez efficace pour te réveiller."
"Mhm." acquiesça Gu Fei.
"Essaie de remplir tous les espaces des grandes questions de l'examen complet en sciences humaines. Même si tu ne te souviens que d'une phrase, essaie de l'élargir et d'en tirer quelques lignes supplémentaires," Jiang Cheng le regarda. "Tu as une belle écriture, si tu écris plus, cela donne une meilleure impression aux enseignants, et ils pourraient te donner un ou deux points de plus sur cette base. Même un demi-point compte toujours."
"D'accord," rit Gu Fei. "Comment trouves-tu encore l'énergie de t'inquiéter pour moi ?"
"Pour personne d'autre," affirma Jiang Cheng. "Mais pour toi, j'en ai en abondance."
Une fois dans le centre d'examen, Gu Fei s'assit à sa place. C'était le dernier jour. Sa carrière universitaire, quelque chose qu'il n'avait jamais chargé d'espoir, allait prendre fin aujourd'hui. Gu Fei ne s'attendait jamais à ressentir autant de choses à propos de cet événement particulier.
Les copies furent distribuées et étalées devant lui. Il prit son crayon et le posa sur la page. Chaque trait et chaque ligne contenait ses souvenirs de Jiang Cheng. Tous ses souvenirs associés aux questions avaient un lien avec Jiang Cheng.
Lorsqu'il rencontrait des questions familières, il se rappelait d'abord la manière dont Jiang Cheng avait paru en mémorisant les textes. Pour certaines questions, il ne se souvenait pas des détails mot pour mot, mais il se rappelait très clairement la manière dont il avait interrogé Jiang Cheng à ce sujet cette fois-là, voire à chaque fois.
C'était vraiment fascinant de penser qu'il serait capable de se souvenir de tant de contenu — que ce soit vaguement ou autrement — de cette manière.
Suivant les instructions de Jiang Cheng, il remplit autant qu'il le pouvait pour l'examen complet en sciences humaines ce matin-là, et ajouta même plus de mots lorsqu'il le relit pour le vérifier.
L'examen d'anglais de l'après-midi n'était pas si facile à manœuvrer, en particulier la question de l'essai. Cependant, il fit quand même de son mieux pour écrire les phrases à un niveau élémentaire, assemblant un essai complet avec une courte phrase après l'autre.
Lorsque la dernière sonnerie des examens retentit, Gu Fei laissa échapper un souffle de soulagement soudain. Son cœur se sentait tout à coup vidé, et en cet instant, son cerveau était également complètement vide.
Ah, c'est fini.
Je me demande comment mon petit ami s'en est sorti de son côté.
Toutes sortes de discussions commencèrent à éclater lorsque tout le monde sortit en foule ensemble, certains élèves commencèrent à comparer et à vérifier les réponses. Il y avait de la joie quand ils avaient donné la bonne réponse, et de la détresse quand c’était l’inverse. Puis, quelqu'un commença à pleurer.
Ce genre de pleurs était très touchant. Ils étaient remplis d'excitation, de refus d'accepter son destin, de perte, et de la sensation désorientante de ne pas vraiment savoir pourquoi.
Jiang Cheng n'avait pas autant de sentiments, il se sentait seulement léger, comme s'il avait des ressorts sous ses pieds et des ballons attachés à son corps ; il avait envie de rebondir à chaque pas.
Il s'en était plutôt bien sorti. Selon son jugement perspicace sur lui-même, c'était au moins le deuxième meilleur, sinon le meilleur, qu'il avait jamais réalisé dans tous les tests depuis le premier examen blanc. Il ne s'attarda pas trop sur le score spécifique, et n'avait pas l'intention de le calculer, ni de vérifier les réponses. Il avait tout donné dans cette lutte, il avait fini, et voilà tout.
Tout ce qu'il lui restait à faire maintenant était d'attendre la conclusion. Avant son arrivée, il ne gaspillerait pas d'énergie supplémentaire à trop y réfléchir.
La seule pensée qui remplissait son esprit en ce moment était de se dépêcher de trouver Gu Fei parmi la foule.
Gu Fei l'attendrait sous le troisième arbre le long du chemin menant au portail principal à chaque fois. Il ne savait pas comment à chaque fois qu'ils sortaient, Gu Fei était capable de marcher plus vite que lui.
Comme prévu, aujourd'hui ne fit pas exception. Il balaya du regard devant lui et repéra Gu Fei, se tenant sous l'arbre en scrutant contre le courant de la foule.
Contrairement aux fois précédentes, Gu Fei ne se tenait pas contre l'arbre aujourd'hui, mais debout, droit comme un piquet.
Jiang Cheng se fraya un chemin à travers la foule d'élèves, courut vers Gu Fei et lui tapota le bras. "Comment ça s'est passé !"
"C'était correct, j'ai écrit plein de trucs pour l'essai aussi." Gu Fei sourit en se frottant le bras. "L'anglais est ta spécialité, tu vas voler avec un score parfait ?"
"Je ne peux pas voler," répondit Jiang Cheng avec un sourire. "Il y avait deux questions sur lesquelles je n'étais toujours pas sûr même lorsque j'ai rendu ma copie, mais c'est suffisant."
“Alors on ne s'en préoccupera pas,” dit Gu Fei en s'étirant. “Allons, Lao-Xu doit t'attendre dehors, en train de s'impatienter à en devenir aveugle.”
“Je me demande… comment Yi Jing s'en est sortie, elle est quand même allée à ses examens aujourd'hui, n'est-ce pas?” s’interrogea Jiang Cheng.
“Mhm, Jiuri a dit qu'elle voulait quand même participer,” soupira Gu Fei. “Elle est assez têtue, elle ne peut probablement pas juste laisser tomber comme ça. Après tout, elle a toujours été l'élève studieuse et sérieuse, contrairement à toi.”
“Ce n'est pas comme si je me foutais de tout,” répliqua Jiang Cheng en ricanant, puis sourit en y pensant. “Ayy… même si je n'étais vraiment pas aussi assidu qu'elle. Mis à part mes notes, il n'y a vraiment rien d'autre qui me qualifierait comme un ‘bon élève’.”
“Qui dit ça?” Gu Fei le regarda.
“Je…” Jiang Cheng ne continua pas.
“Chaque petite chose à propos de toi est géniale,” assura Gu Fei. “Tout est génial. Tes notes sont la dernière chose sur cette liste.”
“Putain j'ai tellement envie de t'embrasser,” remarqua Jiang Cheng.
“J'ai l'impression que Lao-Xu va t'embrasser en premier,” Gu Fei fixa un point vers l'avant.
Lao-Xu était aux portes principales, agitant frénétiquement son éventail pliant. “Jiang Cheng ! Jiang Cheng !”
“Ouais ! J'arrive !” répondit Jiang Cheng, un peu amusé, et il accéléra le pas en montant.
“Comment ça s'est passé ! Ton anglais ne devrait vraiment pas poser de problème, c'est ta spécialité, le professeur Lu a dit que tu aurais sûrement une bonne note !” Lao-Xu le fixait avec des yeux brillants.
“Ce n'était pas mal du tout,” sourit Jiang Cheng. “Vraiment, ce n'était pas mal du tout. Je me sens plutôt bien à ce sujet.”
“C'est bien ! C'est bien ! Ayyyy, c'est bien !” répéta Lao-Xu encore et encore, sa main tenant l'éventail pliant tremblait un peu.
Jiang Cheng ouvrit ses bras et déclara, “Xu-zong, envie d'une étreinte ?”
“Je pensais que tu ne laissais jamais personne te toucher,” Lao-Xu se souvenait très bien de ce fait, chaque fois qu'il tapotait les épaules et frappait les bras, il faisait sursauter Jiang Cheng. “Wang Xu a dit que si quelqu'un te touche, tu ripostes.”
Sans parler, Jiang Cheng rit en allant donner une étreinte à Lao-Xu. “Merci, Xu-zong.”
“Hey ! Pas de problème ! Je fais juste mon travail ! Tant que tu réussis à l'examen, je serai heureux et comblé.” Lao-Xu tapota le dos de Jiang Cheng, un peu excité. “Bon garçon !”
Juste au moment où Jiang Cheng allait lâcher prise, Lao-Xu posa soudainement ses mains sur la tête de Jiang Cheng et lui déposa un baiser bruyant sur la joue. “Bon garçon !”
“Qu'est-ce que c'est que ce bordel !” Jiang Cheng recula immédiatement d'au moins un mètre, manquant de renverser Gu Fei, qui se tenait derrière lui. “Xu-Zong, êtes-vous devenu fou !”
“Je suis juste heureux, ravi,” rit joyeusement Lao-Xu.
“Je… restez loin de moi !” Jiang Cheng se frotta la joue de sa main. “Ça suffit comme ça !”
“Vous deux, montez dans ce bus,” dit Lao-Xu en souriant et en pointant du doigt un bus stationné sur le côté de la route. “Nous retournerons directement à l'école plus tard, vous pourrez partir une fois que vous aurez récupéré votre guide d'inscription.”
Il y avait déjà quelques étudiants de Si Zhong dans le bus, qui était bruyant de clameurs.
Ceux qui ne plaçaient aucun espoir dans les examens discutaient tous à ce stade. Après avoir passé cet obstacle, ils voulaient tous se lâcher et s'amuser, peu importe que le résultat final soit la vie ou la mort. Il y avait aussi plusieurs étudiants qui étaient silencieux alors qu'ils regardaient fixement par la fenêtre, et quelques-uns dont les yeux étaient rouges. Mais plus que tout, les gens comparaient les réponses. Quand une question donnait lieu à trois réponses différentes, ils étaient tous un peu horrifiés.
“C'est pourquoi tu ne peux pas vérifier les réponses maintenant, peu importe comment tu les vérifies, tu ne peux pas retourner au centre d'examen et changer tes réponses.” Jiang Cheng s'assit au dernier rang. “Qui sait si tu avais vraiment tort ou si tu te souvenais simplement mal, ou peut-être que c'est l'autre personne qui se souvient mal. Tu ne feras que te faire peur.”
“Mhm, Cheng-ge a raison,” acquiesça Gu Fei.
“Après toute cette vérification, ils ne peuvent même pas se détendre et jouer avant que les résultats sortent,” continua Jiang Cheng doucement. “De toute façon, je me sens fantastique. Je vais profiter de ce sentiment d'abord.”
“Mhm oui, Cheng-ge a raison,” Gu Fei continua de hocher la tête.
Jiang Cheng le regarda. “Tu cherches à te faire gifler?”
“Si Cheng-ge veut, Cheng-ge peut gifler. La logique est du côté de Cheng-ge, vive Cheng-ge,” sourit Gu Fei en se tournant vers lui.
“Tu n'arrêtes jamais de parler,” rit Jiang Cheng.
Il y avait de la fatigue sur le visage de Gu Fei. Même s'il ne s'était pas exactement dédié à l'étude pour la majeure partie de cette année, il avait dépensé son énergie à s'occuper des études de quelqu'un d'autre. Ce n'était que maintenant que ses nerfs tendus se relâchaient soudainement, et il commençait à montrer un peu de fatigue.
Jiang Cheng se rapprocha de Gu Fei et prit sa main dans l'espace entre leurs jambes.
La main de Gu Fei était très chaude. Même dans le bus climatisé, il ne lui fallut pas longtemps pour que sa paume devienne moite.
Lorsqu'ils arrivèrent à l'école et dans leur salle de classe, tout le monde était un peu nostalgique de cette sensation intensément familière qui, à cause de leur courte absence, était devenue un peu étrange.
La salle de classe était bruyante, tout le monde parlait. Jiang Cheng s'assit à sa place et regarda les camarades de classe avec qui il avait passé l'année et demi écoulée, et réalisa qu'il en restait encore pas mal dont il ne se rappelait pas les noms.
Il ne leur avait jamais prêté attention auparavant, et ce n'était qu'à ce moment-là, avec tous ces visages soudain devant lui, qu'il réalisa qu'il pouvait à peine tout absorber.
Yi Jing n'était pas là. Apparemment, ses parents l'avaient emmenée chez eux immédiatement après l'examen d'anglais ; Jiang Cheng se demandait comment elle se portait en regardant dans la direction de Wang Xu.
Wang Xu discutait aussi avec les autres, mais il était évidemment un peu distrait et abattu.
Quelqu'un à proximité mentionna Yi Jing, et l'atmosphère vive et turbulente se refroidit soudainement. En de telles occasions, les émotions des gens avaient tendance à devenir beaucoup plus sensibles, de sorte que le moindre petit mouvement serait amplifié. Sans parler du fait que c'était leur chef de classe qui portait toujours une certaine autorité parmi eux. Plusieurs filles se mirent immédiatement à pleurer sur leurs pupitres.
Le visage de Jiang Cheng ne trahissait aucune émotion. Il s'adossa à sa chaise et ne put pas comprendre exactement ce qu'il ressentait à ce moment-là. Il tenait simplement la main de Gu Fei sous le pupitre.
C'était la première fois depuis tout ce temps qu'il était assis là et ne lisait pas un manuel, ne travaillait pas sur des questions, ne prenait pas de notes. Il était simplement assis là, tranquillement.
Lao-Xu entra dans la salle de classe et dit quelque chose, mais Jiang Cheng n'entendit pas ce qu'il dit, seulement qu'ils allaient dîner ensemble le lendemain soir, et qu'il espérait que tout le monde pourrait venir. Ce serait la dernière activité de classe de leur vie lycéenne.
“Ayy… c'est l'heure du dîner d'adieu,” dit quelqu'un.
La main de Jiang Cheng trembla légèrement. Son cœur se serra soudain à ce mot.
C'est vrai. C'est fini.
La vie au lycée se terminait comme ça. Il n'avait même pas eu le temps de s'arrêter et de savourer correctement avant que ce ne soit déjà du passé. Et quand il se retournait, ce n'était déjà plus qu'un souvenir.
Et cette dernière année, elle commençait déjà à s’estomper.
Gu Fei devait aussi le ressentir, alors il pressa légèrement la main qu'il tenait. Jiang Cheng se tourna vers Gu Fei, qui lui sourit en disant : “Comme c'est agréable.”
“Hm ?” Jiang Cheng le regarda à nouveau, un peu étourdi.
"D'avoir pu te rencontrer pendant le lycée," dit Gu Fei.
Jiang Cheng revint à la réalité et sourit, “Oui, quelle chance de t'avoir rencontré.”
Lao-Xu leur donna à chacun un guide qui contenait des informations générales sur diverses universités et programmes. Jiang Cheng le feuilleta rapidement avant de le refermer. Il se sentait presque un peu étourdi en voyant ces gros blocs de texte maintenant, il ne voulait pas y jeter un autre coup d'œil, même s'il ne pouvait de toute façon rien en retenir. Mais peu importe, il n'avait que quelques écoles en tête, il lui suffisait d'attendre que le résultat final sorte avant de prendre une décision.
“Allez,” dit Gu Fei. “Retournons-y.”
“Mhm,” Jiang Cheng se leva. Alors qu'ils sortaient de la salle de classe, il entendit quelques personnes parler de rendre visite à Yi Jing, alors il donna un coup de coude à Gu Fei. “Devrions-nous peut-être aller voir comment va Yi Jing ?”
"J'irai seul," dit Gu Fei. "Toi... attends un peu, peut-être laisse passer un peu de temps."
“Oh.” répondit Jiang Cheng.
“Rentrons, prends une douche et nettoie-toi. Je t'emmènerai manger un bon festin ce soir,” dit Gu Fei. “Maintenant que tu es libre, tu peux manger tout ce que tu veux, autant que tu veux, plus besoin de te soucier d'une intoxication alimentaire ou de tomber malade.”
“Merde,” Jiang Cheng se mit à rire. “J'avais en fait toute une liste de choses que je voulais manger, mais quand tu le dis comme ça, je ne sais soudainement plus quoi choisir.”
"Nous ne sommes pas pressés, allons à la place du centre-ville, il y a beaucoup de nourriture là-bas. Nous nous promènerons, et si tu vois quelque chose que tu veux manger, nous entrerons,” sourit Gu Fei. “Je suis aussi prêt à lâcher prise et à manger, j'en ai marre de manger ma propre cuisine.”
“Nous devrions probablement amener Er-Miao, non ?” dit Jiang Cheng. “Elle n'a pas pu festoyer avec nous depuis longtemps.”
“Nous l'emmènerons la prochaine fois. Ce sera juste nous deux aujourd'hui,” dit Gu Fei en claquant des doigts. “Pas de troisième roue. Elle est non seulement une troisième roue, mais de plus une particulièrement grande.”
“D'accord.” Jiang Cheng acquiesça en riant, puis quelques pas plus loin, il tourna soudainement la tête vers lui et le fixa. “Gu Fei !”
“Hein ?” Gu Fei répondit immédiatement en le regardant. “Qu'est-ce qu'il y a ?”
“Alors euh... plus tard, quand nous rentrerons...” Jiang Cheng se sentit soudain embarrassé alors que les mots atteignaient le bout de sa langue. “Est-ce que... euh...”
“Le faire avant de sortir, n'est-ce pas ?” devina Gu Fei.
“Qu'est-ce que c'est que ça,” dit Jiang Cheng, en le regardant. “Comment peux-tu être si sans vergogne ? Comment peux-tu le dire aussi facilement, n'as-tu aucune honte !”
“... C'était toi l'autre jour qui as dit que tu ne t’occuperais de rien d'autre que de moi cet été, n'est-ce pas ?” Gu Fei le regarda en retour. “Maintenant tu vas revenir sur tes paroles ? C'est toi le sans vergogne.”
“Attends,” Jiang Cheng ne put s'arrêter de rire une fois qu'il y avait pensé. “J'étais vraiment un peu gêné tout à l'heure. Je veux dire, ça fait un moment qu'on n'a pas fait ça, alors en parler soudainement, j'étais juste... un peu conscient de moi-même.”
“Tu ferais mieux de ne pas me dire merci s'il te plaît et de rien plus tard.” vlagua Gu Fei.
“Oh.” Jiang Cheng acquiesça en retenant son rire.
C'était la première fois depuis longtemps que Jiang Cheng se sentait si léger en rentrant de l'école. Il n'y avait pas un seul point clé dans son esprit, pas une seule équation, année historique, repère géographique, ou règle de grammaire... Il n'y avait que Gu Fei.
Cou, épaule, clavicule, abdominaux, cuisses, mollets, et fesses !
Ahahahhahahahahahaa !
Alors qu'ils montaient les escaliers, il ne put vraiment pas se retenir de donner une petite claque aux fesses de Gu Fei.
“Juste ici,” Gu Fei se retourna pour le regarder, puis pointa du doigt la fenêtre sur le côté de l'escalier. “Tu veux parier que te jeter par la fenêtre ne nécessiterait même pas mes deux bras ?”
“Je te crois.” Jiang Cheng passa devant lui et monta les escaliers en courant, donnant un autre coup à la taille de Gu Fei en passant. “Mais tu ne me ferais pas ça, hoho.”
“Bizarre.” Remarqua Gu Fei doucement, puis il monta les escaliers derrière Jiang Cheng.
Dès qu'il franchit la porte, Jiang Cheng arracha sa chemise et se jeta sur Gu Fei, le bombardant de baisers, avant de le pousser sur le canapé et de passer ses mains sous la chemise de Gu Fei.
“Hey,” Gu Fei rit tout en répondant de même. “La télécommande me pique le dos, attends…”
Jiang Cheng n'écoutait pas alors qu'il continuait à frotter son visage contre le cou de Gu Fei.
Après avoir retiré la télécommande et l'avoir jetée sur la table basse, Gu Fei tint Jiang Cheng fermement, mais Jiang Cheng se redressa soudainement contre le canapé et fronça les sourcils en regardant Gu Fei.
“Quoi ?” Gu Fei se caressa le menton.
“Pourquoi sembles tu si chaud ?” Jiang Cheng toucha la peau de Gu Fei, elle brûlait.
“C'est sûrement l'excitation, bien sûr,” Gu Fei remonta les hanches. “Quand je suis excité, je…”
“Tu as de la fièvre,” Jiang Cheng se pencha et pressa ses lèvres sur le front de Gu Fei, puis releva brusquement la tête. “Merde ! Je me demandais pourquoi ta main était si chaude tout ce temps ! Où est le thermomètre !”
Gu Fei retint Jiang Cheng pour l'empêcher de se lever, “Cheng-ge, Cheng-ge, ne te laisse pas distraire.”
“Va te faire foutre,” Jiang Cheng secoua sa main et se leva. Il fouilla dans les tiroirs de la table basse, trouva le thermomètre digital que Gu Fei avait acheté pour surveiller sa santé pendant la période d'étude, et le posa contre le front de Gu Fei, puis resta figé. “Merde, 38 degrés !”
“Hmm, 38 degrés... toujours baisable.” Gu Fei sourit. “Et tu sais, ces trucs digitaux ne sont pas précis.”
“Dégage d'ici,” Jiang Cheng fronça les sourcils. Il ne savait pas pourquoi Gu Fei avait soudainement de la fièvre, et il était immédiatement anxieux au point que son cœur lui faisait mal pour Gu Fei. “As-tu attrapé un rhume ? Ou c'était...”
Il prit la température de Gu Fei plusieurs fois d'affilée, et obtint à chaque fois 38 point quelque chose.
“Je vais bien,” Gu Fei caressa le visage de Jiang Cheng alors qu'il se redressait. “Vraiment, je ne sens même rien.”
“Putain de bordel de merde !” Jiang Cheng le regarda d'un air sombre. La main de Gu Fei était brûlante, la sensation était désormais aussi claire que le jour. “Je me demandais pourquoi tu n'avais pas l'air si énergique depuis la sortie des examens ! Tu n'as pas été en forme depuis un moment et tu ne me l'as pas dit, n'est-ce pas ?!”
“Ayy……” Gu Fei soupira même s'il souriait.
“On doit aller à l'hôpital,” Jiang Cheng attrapa la main de Gu Fei et tira dessus. “Dépêche-toi.”
“J’irai bien avec un peu de repos, vraiment.” Gu Fei ne bougea pas, puis finit par dire très doucement. “Je n'ai vraiment pas d'énergie en ce moment, je ne veux pas bouger.”
Jiang Cheng ressentit un pincement au cœur, cela lui faisait presque mal. Peut-être était-ce parce qu'ils venaient de traverser un événement majeur de la vie comme l'examen d'entrée à l'université, que même en tant que surperformant, ses émotions à ce moment-là étaient encore sujettes à des fluctuations...
Jiang Cheng prit Gu Fei dans ses bras et le serra fort. Ses mains tremblèrent lorsqu'elles touchèrent le corps brûlant de Gu Fei.
Son cœur tremblait presque de douleur pour Gu Fei.
Et ainsi, les larmes se mirent à couler de manière incontrôlable.
Traducteur: Darkia1030
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