SAYE - Chapitre 80 - Pour la première fois, Jiang Cheng a expérimenté ce que signifiait être submergé par la jalousie.
Gu Fei offrit un sourire à Jiang Cheng. Quand ils étaient avec d'autres personnes, le sourire de Gu Fei n'était généralement pas aussi évident, mais Jiang Cheng avait l'impression qu'il pouvait se perdre dans le moindre pli de ses lèvres.
C'etait juste que...
Jiang Cheng sentait que ce sourire n'était pas comme d'habitude. Si c'était n'importe qui d'autre, il n'aurait certainement rien remarqué. Après tout, Gu Fei continuait de maintenir sa personnalité de Mini Tyran de l'usine sidérurgique, et peu de gens avaient même vu Gu Fei sourire.
"Qu'est-ce qui ne va pas ?" demanda Jiang Cheng en s'approchant.
"Hm ?" Gu Fei avait la tête baissée alors qu'il commençait à assembler ses objectifs. "Quoi ?"
"Laisse tomber." Jiang Cheng aperçut une silhouette dans son champ de vision périphérique et pensa d'abord que c'était la maquilleuse faisant également office d'assistante-photographe de la dernière fois.
Cependant, lorsqu'il se concentra sur la personne, il réalisa qu'il s'agissait d'un homme. Même si ce n'était que de dos, il le reconnut comme étant Lin-ge qu'il avait vu lors de la séance photo pour les rouges à lèvres. Il détourna rapidement le regard. "Je suis prêt à commencer."
Il n'était pas étrange de rencontrer Lin-ge ici. Il était normal qu'il amène ses modèles pour la séance photo et il était également normal qu'il vienne dire bonjour lorsqu'il voyait Gu Fei ici.
Ce qui n'était pas normal, c'était l'humeur de Gu Fei. Chaque fois qu'ils croisaient ce type, il pouvait sentir le changement d'humeur de Gu Fei. Ce n'était pas très évident, et il ne pouvait pas dire s'il s'agissait de colère, de mécontentement, d'irritation ou d'autre chose... Néanmoins, Gu Fei semblait assez réticent à la présence de ce gars, en ce moment, même son sourire semblait contraint.
Bien sûr, Jiang Cheng pouvait voir que Gu Fei ne souhaitait pas mentionner cette personne à nouveau, et il n'était pas assez ennuyeux pour continuer à poser des questions à ce sujet, d'autant plus qu'ils étaient au travail en ce moment.
Mais malgré tout, il se sentait un peu déprimé. Même à ce stade de leur relation, même si Gu Fei avait dit qu'il lui dirait tout sur son passé, il y avait encore des gens et des choses qu'il préférait ne pas mentionner.
La séance de photos de la journée était assez simple. Pour quelqu'un comme Jiang Cheng qui jouait beaucoup au basket-ball, il pouvait ne pas savoir comment jouer au tennis, mais réaliser quelques poses était assez facile.
"Il n'y a que deux photos que nous devons refaire", déclara Gu Fei en feuilletant les photos la tête baissée. "Celle où tu frappais la balle, ton visage était couvert par l'ombre de ton bras."
"Mhm", répondit Jiang Cheng en reprenant la raquette.
"Je trouvais que celle-ci était plutôt bonne", dit Nini. "Un peu d'ombre ne devrait pas poser de problème, non ?"
"Tu sous-estimes sa beauté", répondit Gu Fei en pointant l'appareil photo vers Jiang Cheng. "Tu verras tout à l'heure. De plus, les ombres peuvent être acceptables, mais pas comme ça."
"Ah, je suis là pour apprendre", déclara Nini avec un sourire.
Après avoir refait les photos, le travail était terminé pour la journée. Nini s'approcha pour regarder les photos, puis observa Jiang Cheng. "Hé, Jiang Cheng, je suis sérieuse, as-tu déjà pensé à être mannequin éditorial ? Tu es tellement bon devant l'appareil photo, et tes traits du visage aussi sont tellement..."
"Impossible", intervint Gu Fei. "Sais-tu quel genre de notes il obtient ?"
"Sont-elles vraiment si bonnes ?" s'étonna Nini.
"Plus que bonnes", affirma Gu Fei.
Sous le regard étonné de Nini, Jiang Cheng ne savait pas trop quoi répondre, alors il se contenta de sourire.
Un surdoué comme lui donnerait toujours le meilleur de lui-même pour se vanter et se moquer des autres, mais lorsque quelqu'un le complimentait, il n'y attachait pas trop d'importance.
Tout se mérite.
Cependant, quand les compliments venaient de la bouche de Gu Fei, c'était différent. Jiang Cheng jeta un coup d'œil à Gu Fei tandis qu'il rassemblait l'équipement. Seuls les compliments de Gu Fei pouvaient lui procurer une joie naissant du fond de son cœur et fleurissant jusqu'au sommet de sa tête.
Fly High payait la séance le jour même, il leur suffit de se rendre au bureau, de signer pour le paiement, puis ils pourraient partir.
"Xiao-Gu", déclara Luo Yiyang, assis dans son bureau en train d'observer les employés comptables traiter leur paiement, l'air ennuyé. "Tu joues au tennis ?"
"Non", répondit Gu Fei.
"Et toi, Xiao-Jiang ?" Luo Yiyang se tourna vers Jiang Cheng.
"Non", répondit Jiang Cheng.
"C'est dommage de ne pas jouer au tennis à l'apogée de votre vie, vous avez l'air si adaptés au tennis, c'est ce que j'ai pensé quand je vous ai vus pour la première fois", déclara Luo Yiyang en sortant deux cartes de visite de sa poche et en les leur remettant. "Si vous voulez jouer, venez ici, vous aurez des réductions avec mon nom."
Jiang Cheng prit la carte et la regarda. "Bian Nan ?"
"Désolé, c'est la mauvaise", Luo Yiyang sortit rapidement une autre carte, vérifia qu'il s'agissait de la sienne, et la leur tendit. "Luo Yiyang."
"Qiu Yi ?" Gu Fei le regarda.
"Ay !", Luo Yiyang continua à fouiller dans sa poche et finit par trouver sa propre carte. "Ça a été une paire de jours bien remplis, et tout a été repoussé sur moi, j'ai au moins cinq cartes de visite ici... Venez jouer quand vous voulez !"
Ils retournèrent à l'aciérie, mangèrent et se rendirent à pied dans l'immeuble de Jiang Cheng, il n'y avait alors plus de temps pour se reposer. Il était temps d'emmener la petite Gu Miao au centre de rééducation.
"Ha, le tennis", Gu Fei jeta un coup d'œil à son téléphone. "Où trouverais-je le temps."
"Partons ?" Jiang Cheng vérifia également l'heure, il y avait juste assez de temps pour aller chercher Gu Miao et se rendre au centre de rééducation.
"Tu n'as pas besoin de venir", Gu Fei jeta un coup d'œil autour de lui, puis tendit la main pour presser doucement la taille de Jiang Cheng. "Pourquoi ne fais-tu pas la sieste ? Tu dois encore aller chercher Pan Zhi demain."
"Je..." Jiang Cheng était assez somnolent. Il était fatigué d'avoir fait la fête et d'être resté debout tard la nuit précédente. La séance de photos aujourd'hui avait duré plusieurs heures. Si, après avoir passé plusieurs heures dehors devant le centre cet après-midi, il restait debout à nouveau ce soir, et enchaînait après avec les heures de la séance de photos demain, il pourrait bien s'effondrer devant son petit-fils. Mais pour l'instant, s'il n'y allait pas... il était encore réticent. "Je ne sais pas, j'ai envie d'y aller."
"Tu as encore une séance photo demain matin", sourit Gu Fei. "Ça prendra des heures, et si tu ne tiens pas le coup ? Tu veux pas prendre du recul entre travail et repos pour te venger une fois que Pan Zhi sera parti ?"
"Merde", cela fit rire Jiang Cheng. "Tu es fou."
"Si tu n'as vraiment rien à faire cet après-midi, pourquoi ne pas aller acheter un oreiller ?", dit Gu Fei.
"D'accord d'accord d'accord, j'achèterai un oreiller", rit Jiang Cheng. "T'as un TOC ou quoi ? C'est juste un oreiller, combien de fois tu m'en as parlé ?"
"Un oreiller double", Gu Fei fit un geste de la main. "Ceux qui sont vraiment longs."
"... C'est bon, j'ai compris !", répondit Jiang Cheng exaspéré.
*
Jiang Cheng retourna dans sa chambre et fit une courte sieste avant de se réveiller naturellement, cela ne dura qu'environ une heure au total. Il était difficile de s'endormir profondément une fois que l'on avait manqué la fenêtre de la sieste de midi, mais même une courte sieste le fit se sentir beaucoup mieux.
Il se leva, se lava le visage, puis s'assit devant son bureau.
Les vacances d'été avaient été réduites de moitié, mais il y avait toujours des devoirs d'été. Habituellement, il finissait d'écrire ses devoirs tous les jours, puis révisait un peu, mais ces derniers jours, il s'était laissé aller à des désirs plus charnels et n'avait rien fait.
Il était temps de se ressaisir. Il ouvrit un livre et fit tourner un crayon dans sa main. Maintenant qu'il avait fait ce qu'il voulait, il était temps de mettre son esprit en paix et de se concentrer sur ses études.
En parlant de tranquillité d'esprit... à peine deux pages dans les devoirs, il fronça les sourcils en pensant à l'image du dos de Lin-ge qui lui traversa l'esprit.
Tsk. Qu'est-ce qui se passe entre ce gars et Gu Fei ?
Gu Fei ne voulait clairement pas parler à ce gars, mais il insistait toujours pour discuter avec Gu Fei à chaque fois.
S'il ne doit pas d'argent à Gu Fei ou n'a pas fait quelque chose d'autre pour être en dette dans le passé, il doit être en train de courtiser Gu Fei.
Tsk tsk tsk, mon dieu.
Un rival !
Jiang Cheng écrivit rapidement trois "tsk" d'affilée sur un morceau de papier, puis prit une grande inspiration, calma ses émotions et se remit à ses devoirs.
Il termina rapidement le reste des devoirs sans qu'une autre pensée ne lui traverse l'esprit, puis se dirigea vers le marché pour acheter un oreiller long comme le voulait Gu Fei.
Après une longue recherche, il réussit enfin à trouver un oreiller long dans la boutique où il avait acheté un oreiller la dernière fois, et il était incroyablement cher.
"C'est en latex !", s'exclama la propriétaire de la boutique en tapant sur l'oreiller. "Je te le dis mon garçon, ce n'est pas un de ces oreillers ordinaires. Il ne va pas se déformer, il est respirant et durable !"
"C'est trop cher, en avez-vous qui se déforment, ne respirent pas et ne durent pas ?", demanda Jiang Cheng.
"Non !" La propriétaire de la boutique le regarda. "Un jeune homme costaud comme toi, ne sois pas si radin ! La dernière fois, quand je t'ai dit d'en prendre deux, tu as été avare et tu ne l'as pas fait. Maintenant tu es revenu ici. Tu penses que ce long oreiller est cher, je te le dis, même si tu achètes un qui se déforme, qui n'est pas respirant et qui n'est pas durable, tu reviendras quand même après deux mois pour passer à celui-ci ! C'est devenu une habitude maintenant !"
"...Madame, vous avez une si bonne mémoire", n'aurait jamais pensé que, après tout ce temps, la propriétaire se souvienne encore de lui. Tout à coup, il a réalisé à quel point c'était une excellente idée de venir seul aujourd'hui.
"Achète juste celui-ci. Je te le dis, ces oreillers en latex, même si tu parcours toute la ville, je suis la seule à vendre ces longs oreillers. Tous les autres n'ont que ces petits oreillers simples ! Et ceux-là n'ont même pas une forme régulière comme celui-ci..." La propriétaire parlait avec insistance. "Si tu ne me crois pas, tu peux regarder par toi-même, tu pourrais peut-être en trouver un en ligne, mais certainement pas à ce prix !"
Jiang Cheng soupira. Il n'était pas très bon pour marchander, et après cette attaque en règle, il ne savait plus quoi dire. Le problème était que, même s'il était cher, c'était vraiment le seul oreiller long qu'il avait pu trouver, il n'y avait pas d'alternatives moins chères.
Pour empêcher son petit ami qui avait couru toute la journée de se sentir déçu, il sortit de l'argent et acheta l'oreiller.
"Veux-tu regarder ces couvertures ? Il y en a de plus grandes aussi, la taille double fait deux mètres...", la propriétaire saisit l'occasion de faire de la vente incitative.
Jiang Cheng n'osa pas poursuivre la conversation, il serra l'oreiller et sortit du magasin en courant comme si quelqu'un lui en voulait à mort.
Cependant, l'oreiller n'a pas eu l'occasion de remplir son destin pendant sa première nuit à la maison. Gu Fei était venu après avoir dîné avec Gu Miao, et il s'était allongé dessus pendant une heure tandis que Jiang Cheng révisait, avant de recevoir le message de Gu Miao.
Rentre
"Ah...", Jiang Cheng s'affaissa sur son bureau. "Je ne veux vraiment pas me battre avec Gu Miao pour son frère, mais tu vois, euh... son frère est aussi mon petit ami..."
Gu Fei a répondu à Gu Miao, puis l'a regardé. "Je lui ai dit une demi-heure, est-ce que tu veux faire quelque chose, Cheng-ge ?"
Jiang Cheng jeta son livre et se retourna pour sauter sur le lit.
Tout juste à genoux sur le bord du lit, avant même que sa main ne touche Gu Fei, il poussa un cri et s'effondra les dents serrées. Son visage atterrit directement sur le ventre de Gu Fei.
"Je..." Gu Fei dut retenir sa respiration de peur qu'elle ne lui soit littéralement expulsée. "Ta tête est faite de fer, pourquoi est-elle si lourde ?"
"Nous, les surdoués, avons une matière cérébrale plus dense", déclara Jiang Cheng tout en étant couché sur le lit, sa voix étouffée par le ventre de Gu Fei. "Elle a plus de masse et tend à être plus lourde que celle des paresseux."
Gu Fei rit et lui caressa la tête. "Qu'est-ce qui ne va pas ?"
"Mes jambes sont endolories", dit Jiang Cheng en tournant la tête et fronçant les sourcils. "Je n'ai plus rien ressenti après avoir marché toute la journée, mais après être resté assis pendant un moment, ça recommence à me faire mal."
"Il semble donc qu'elles ne puissent rien faire pour l'instant", déclara Gu Fei. "Devrais-je faire quelque chose?"
"Qu'est-ce que tu racontes ?" Les yeux de Jiang Cheng se sont instantanément écarquillés.
"Essaie d'être un peu plus sain, je voulais simplement masser tes jambes", répondit Gu Fei. "Le veux-tu ou pas ?"
"D'accord", Jiang Cheng se retourna et s'allongea, plaçant ses jambes sur Gu Fei. Les compétences de massage de Gu Fei n'avaient aucune technique réelle à proprement parler, mais sa pression était parfaite et visait les points qui en avaient le plus besoin, donc cela faisait vraiment du bien. Jiang Cheng ferma les yeux et laissa échapper un long soupir.
Agréable .
"Dit quelque chose", dit Jiang Cheng.
"Quoi ?" demanda Gu Fei.
"N'importe quoi", les coins de la bouche de Jiang Cheng se relevèrent. "J'aime écouter le son de ta voix."
"D'accord, je vais parler au hasard. Laisse-moi réfléchir euh...", Gu Fei pétrit les jambes de Jiang Cheng, puis, après avoir réfléchi un moment, il éclaircit sa gorge. "Il y avait une fois un vieil homme Ding, qui me devait deux petites pièces, je lui ai dit de les rendre en trois jours, il a négocié quatre jours..."
Les yeux fermés, Jiang Cheng éclata de rire.
"Il pleut, il pleut, le tortue porte son chapeau de paille", déclara Gu Fei en frottant les jambes de Jiang Cheng. "Bien que pour ce genre de choses, il vaut mieux aller voir Li Yan. Quand il était petit, sa grand-mère le tenait sur ses genoux et récitait ces rimes toute la journée, il peut en inventer un tas à la volée."
Jiang Cheng plissa les lèvres et resta silencieux. Il ne voulait rien dire, seulement écouter comme ça. Peu importe ce que disait Gu Fei, il l'appréciait.
Gu Fei continua à réciter plusieurs autres comptines, qui en réalité comprenaient pas mal d'insultes, donc elles étaient mélangées à ses explications alors qu'il riait. Peu à peu, sa voix devint floue aux oreilles de Jiang Cheng. La voix de Gu Fei lui parvint de très loin et chatouilla doucement ses oreilles.
Quand Jiang Cheng rouvrit les yeux, il était un peu désorienté. Il fixa le plafond pendant un long moment avant de se rendre compte qu'il était toujours allongé sur son lit, avec l'oreiller sous sa tête.
"Gu Fei ?" Il releva la tête et regarda autour de lui, il n'y avait personne d'autre dans la pièce.
Il se leva et chercha dans le salon et la salle de bains, mais ne trouva pas Gu Fei. Il retourna en courant dans la chambre pour appeler Gu Fei sur son téléphone portable, quand il aperçut la note sous son téléphone.
"Tu dormais tellement profondément que je n'ai pas eu le coeur de te réveiller, je rentre pour le moment pour tenir compagnie à Gu Miao, envoie-moi un message quand tu te réveilleras, smack smack."
Elle était signée "Gu Fei, dont l'écriture est 80 fois meilleure que la tienne".
Jiang Cheng tint la note dans sa main et ne put s'empêcher de rire. L'écriture de Gu Fei était vraiment plutôt bonne, pensa-t-il, et pas du tout compatible avec son identité de fainéant.
Il avait dormi un bon moment, il était presque 11 heures à ce stade. Il envoya un message à Gu Fei.
-Je suis réveillé
Deux minutes plus tard, Gu Fei répondit.
-Bien, retourne te coucher
-Que fais-tu ?
-Dodo
-T'ai-je réveillé ?
-Non, j'ai gardé un œil ouvert pour toi
Jiang Cheng sourit et s'assit devant son bureau, prévoyant d'étudier encore pendant deux heures.
-Alors tu peux relâcher cet oeil maintenant, bonne nuit.
-Bonne nuit.
*
Comme ils n'avaient pas dormi ensemble, ni le photographe ni le modèle ne furent en retard le lendemain. Ils se sont retrouvés pour prendre le petit-déjeuner ensemble, puis sont arrivés dans le studio pile à l'heure. Il y avait pas mal de monde présent, c'était la première fois que Jiang Cheng devait travailler en binôme avec une mannequin féminine pour une séance photo. L'autre mannequin était également jeune, très jolie, et avait une personnalité plutôt extravertie. Jiang Cheng le sentit dès le départ quand elle vint le saluer.
"Tu peux m'appeler Xiao-Zhen, mon prénom sonne un peu campagnard, mais je l'aime bien", dit Xiao-Zhen en lui tendant la main. "Prenons un bon départ ensemble."
Jiang Cheng, répondit-il en prenant sa main, après un bref temps d'arrêt. "Au pliasir de coopérer."
"Tu es le mannequin masculin le plus séduisant que j'aie rencontré ces six derniers mois," dit Xiao-Zhen. Cherches-tu une petite amie ? Si c'est le cas, nous pouvons échanger nos coordonnées ?"
"...Je ne cherche pas," précisa Jiang Cheng.
"Ce n'est pas grave", sourit Xiao-Zhen. Ce n'est probablement pas la seule fois où nous travaillerons ensemble. Tu pourras toujours me contacter si ça arrive un jour."
Jiang Cheng ne répondit pas. Après le départ de Xiao-Zhen pour la mise en beauté, il soupira de soulagement et jeta un coup d'œil à Gu Fei, qui s'était déjà éloigné pour tripoter son appareil photo depuis longtemps. Gu Fei leva les yeux et lui sourit. Il était sur le point de s'approcher, quand Nini lui tapota des mains.
"Jiang Cheng, viens faire ta mise en beauté, dépêche-toi !"
Mmh, il n'y avait pas d'autre choix que d'y aller et de s'asseoir.
Xiao-Zhen était arrivée tôt, alors peu de temps après qu'il se soit assis, elle termina sa mise en beauté et commença à poser pour ses photos en solo. C'était la première fois que Jiang Cheng pouvait observer comment Gu Fei se comportait quand il photographiait d'autres personnes. Il était... plutôt froid.
Même si Gu Fei n'était pas en train de faire la grimace, il n'avait aucune expression sur son visage. De temps en temps, il ouvrait la bouche pour donner une brève direction, mais c'était dans un ton impassible.
Jiang Cheng pensa que si Gu Fei avait été comme ça tout le temps lorsqu'il prenait des photos de lui, il aurait probablement été sous une grande pression, comme s'il était trop moche et que le pauvre photographe devait se serrer les dents pour gagner de l'argent.
Bien que Xiao-Zhen ne semblait clairement pas ressentir une telle pression. Elle souriait comme il se devait, se tournait comme il le fallait, et plaisantait même de temps en temps avec Nini. Nini était pliée en deux de rire, tandis que Gu Fei arborait toujours une expression de "considère-moi comme un sourd".
En fait, voir Gu Fei comme ça exerçait une sorte de fascination étrange.
Alors que Jiang Cheng attendait sur le côté après avoir terminé sa mise en beauté et s'être changé, il fixait Gu Fei tout le temps. La façon dont il avait l'air si sérieux et froid, la façon dont il ne vous accorderait même pas un regard direct ; cela donnait à Jiang Cheng envie de se précipiter, de le jeter au sol et de le prendre là, tout de suite.
Jiang Cheng se pinça la cuisse.
Tss. Tss tss.
"Lin-ge", dit quelqu'un à côté de lui en direction de la porte.
Merde !
Au son de ce nom, Jiang Cheng ressentit une poussée d'irritation. Il se retourna juste à temps pour voir Lin-ge entrer avec une fille en remorque. Lin-ge hocha la tête et présenta la fille à la personne qui l'avait accueilli, c'était une mannequin pour une séance photo à venir.
Jiang Cheng détourna le regard et continua à observer Gu Fei. Il était un peu inquiet. Gu Fei ne l'avait pas remarqué, il ne souhaitait vraiment pas voir l'humeur de Gu Fei changer soudainement à nouveau.
Dépêche-toi de partir ! As-tu fini avec l'introduction? Alors bouge ! Tu n'as pas besoin de rester tout le temps si tu amènes simplement ton modèle ici ! Pars alors !
Cette sorte de prière était aussi inutile que les flemmards qui vont prier devant les pieds des "dieux de la réussite aux examens" juste avant un test. Jiang Cheng n'eut même pas le temps de répéter les mots dans sa tête que Lin-ge prit une chaise et s'assit carrément à côté de lui.
Quoi cette merde ??
Jiang Cheng ne put s'empêcher de se tourner pour le regarder. "Tu t'appelles Jiang Cheng, n'est-ce pas ?" Lin-ge sourit.
"Oui." Jiang Cheng fut surpris qu'il connaisse son nom.
"Je m'appelle Tan Lin, je suis l'ami de Gu Fei...." Il tendit la main. "Tout le monde m'appelle Lin-ge."
Tan Lin ? Le nom de famille de Lin-ge n'est pas Lin ? Alors pourquoi les gens ne t'appellent-ils pas Tan-ge !
Probablement parce que Tan-ge ne sonnait pas très bien. Par exemple, si Gu Fei l'appelait Jiang-ge, il aurait envie de se battre avec lui.
Jiang Cheng jeta un regard à sa main et se contenta de hocher la tête sans tendre la sienne. "Lin-ge."
Tan Lin retira sa main et s'adossa à la chaise, regardant dans la direction de Gu Fei. "Tu ne travailles qu'avec Gu Fei ? Je ne crois pas t'avoir vu avant."
"Mhm." répondit Jiang Cheng.
"Tu es son camarade de classe ?" demanda de nouveau Tan Lin.
"Mhm." continua Jiang Cheng.
"Il a un camarade de classe aussi proche de lui," dit Tan Lin. "Cela me surprend."
Jiang Cheng resta silencieux.
"Je connais à peu près tous ses amis", Tan Lin était plutôt bavard. "Je ne l'ai vraiment jamais vu amener un camarade de classe à sortir avec lui."
Jiang Cheng voulut le corriger en disant qu'il n'était pas ici pour s'amuser, mais après réflexion, il réalisa qu'il s'était concentré sur le point erroné. Le point de cette phrase aurait dû être que Gu Fei avait dit qu'il n'avait que très peu de contacts avec cette personne et ne la croisait que lors de séances photo, mais cet homme affirmait qu'il connaissait à peu près tous les amis de Gu Fei ! Jiang Cheng ressentit une sensation d'étouffement jusqu'à la gorge.
Qu'est-ce qui se passe ?
Il repassa mentalement les mots de Gu Fei prononcés précédemment. Peut-être parce qu'ils se connaissaient depuis l'époque où il jouait dans le groupe de musique, après quoi Tan Lin avait appris à connaître les amis de Gu Fei ?
Mais pourquoi Gu Fei dirait-il quelque chose comme "pas tout à fait des amis" ?
Pour la première fois de sa vie, Jiang Cheng sut ce que cela faisait d'être submergé par la jalousie. Ce n'était pas du tout une sensation merveilleuse. Il ne pouvait absolument pas ressentir la saveur du "je l'aime, c'est pourquoi je suis jaloux".
Au lieu de cela, il éprouvait un mécontentement extrême à l'idée de ne pas trouver de réponse à sa question. Gu Fei ne voulait pas en parler. Et il ne voulait pas le harceler comme une vieille dame.
Mais il était clair que les quelques mots prononcés par Gu Fei ne correspondaient pas du tout à ceux de cet homme. Bien que s'il prenait vraiment les paroles de cet homme pour remettre en question Gu Fei, il serait le plus grand des imbéciles.
Gu Fei ne dirait pas la vérité, alors il ne pouvait pas poser de questions. Et ainsi il en était revenu au point de départ, Gu Fei ne voulait pas en parler.
"Vous deux êtes vraiment des camarades de classe ?" demanda soudain Tan Lin.
"Mhm." Un peu agacé, Jiang Cheng prit une bouteille d'eau dans le casier à côté de lui, pencha la tête en arrière et but deux grandes gorgées.
"Juste des camarades de classe ?" Insista de nouveau Tan Lin.
Jiang Cheng marqua une pause et, sans dire un mot, se tourna vers Tan Lin. "Ce que je veux dire, c'est que vous n'êtes pas voisins ou quelque chose comme ça ?" dit Tan Lin avec un sourire. Ses yeux se posèrent sur Gu Fei, puis il hocha la tête dans sa direction avec un autre sourire.
Jiang Cheng se tourna également et vit le visage de Gu Fei avec une expression si sombre qu'elle était prête à déverser toute une saison entière de pluie en une seule tempête.
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