"Entre ciel et terre, Rong Air prend soin de ses clients, pilotant avec cœur."

Ce slogan publicitaire, utilisé par Rong Air pendant de nombreuses années pour cimenter sa place dans le cœur des gens, apparut pour la première fois dans un court clip tourné par Bai Lang pour la compagnie aérienne.

Le clip racontait l’histoire d’un petit garçon de huit ans. Il devait prendre joyeusement l’avion pour aller outre-mer à la recherche de son père (ne demandez pas pourquoi il n’avait pas de tuteur voyageant avec lui). Il se tenait devant les hautes baies vitrées du terminal de l’aéroport, observant avec excitation les nombreux avions qui atterrissaient et décollaient, attendant son appel à l’embarquement. À ce moment-là, son père, loin à l’étranger, l’appela. Fou de joie, le petit garçon refusa de raccrocher et discuta longuement avec lui. Malheureusement, absorbé par cette conversation, il manqua son vol.

Pris de panique et effrayé, il se retrouva complètement désorienté. Ses yeux rougirent sous l’effet de l’anxiété et des larmes menaçaient de couler. Il ne savait absolument pas quoi faire.

C’est alors que Bai Lang, vêtu de l’uniforme impeccable d’un agent de bord, fit son apparition.

Rong Air mettait un point d’honneur à souligner que, dans les airs, ils traitaient leurs clients comme des membres de leur propre famille. Prendre Rong Air, c’était comme rentrer chez soi. Bai Lang réconforta ainsi le petit garçon, l’aida à contacter ses parents et lui commanda un déjeuner. Ensemble, ils comptèrent les avions sur la piste, et Bai Lang alla même jusqu’à lui offrir un modèle réduit d’avion en guise de cadeau, tandis qu’ils attendaient que Rong Air organise son transfert sur le prochain vol.

Lorsque tout fut arrangé, Bai Lang accompagna personnellement le petit garçon et survola avec lui la moitié du Pacifique.

À l’arrivée, il prit la main de l’enfant et le remit dans les bras de son père, qui l’attendait à l’aéroport étranger. Le petit garçon lui lança un regard rempli de gratitude. Bai Lang lui sourit et agita la main pour lui dire au revoir. Plusieurs membres de l’équipage apparessaient alors en arrière-plan, et le slogan de l’entreprise, accompagné du symbole de Rong Air, s’afficha à l’écran.

Ainsi, lorsque ce clip promotionnel fut diffusé sur de grandes chaînes de télévision et en ligne, de nombreux internautes à la langue acérée se moquèrent gentiment. Ils estimèrent que cette publicité n’était pas seulement une publicité, mais également la plus « sourire stupide » de l’année.

Car, bien que l’histoire fût complètement illogique, elle avait le don de toucher profondément les spectateurs et de leur arracher des sourires bêtes et sincères. C’était à la fois absurde et émouvant. Si ce n’était pas une publicité « sourire stupide », alors qu’était-ce ?

Dans ce contexte, Bai Lang, qui jouait le rôle du steward, reçut énormément de louanges. Sa performance était naturelle, dénuée de toute maladresse ou artifices. Habillé de son uniforme blanc impeccable assorti à un pantalon gris clair, coiffé de sa casquette d’officier, il affichait un sourire radieux. Bai Lang dégageait une aura élégante et propre, à la fois amicale et chaleureuse, qui rappelait ses débuts dans l’industrie.

Il fallait reconnaître qu’après avoir expérimenté de nombreux styles différents, ce genre d’apparence correspondait le mieux à l’aura de Bai Lang. Même Qiu Qian, en le voyant pour la première fois dans son uniforme, ne put se retenir de le tirer dans ses bras pour le câliner furieusement. Quant aux membres féminins de l’équipage, lorsque Bai Lang sortit de sa loge, elles ne purent s’empêcher de l’encercler et de prendre des photos avec leurs téléphones pour enrichir leur collection personnelle.

Cependant, le court clip comptait une autre star : le petit garçon mignon qui avait raté son vol. Bien qu’on ne puisse pas dire qu’il était d’une beauté exquise, ses sourcils épais et ses grands yeux pétillants le rendaient incroyablement expressif et attendrissant. Son excitation dans le clip, tout comme son regard plein de confiance et de dépendance, paraissaient authentiques et émouvants.

Quand cette publicité fut diffusée, elle déclencha immédiatement une vague de discussions. En plus de conquérir le cœur de nombreuses femmes d’âge moyen, elle séduisit également de nombreux pères. Le téléchargement du clip depuis le site officiel de Rong Air atteignit plusieurs millions en seulement une semaine, renforçant encore davantage la portée de cette campagne publicitaire.

Suite à cela, les gens se posèrent naturellement la question : qui était le petit garçon du clip ?
Peu de temps après, les fans de Bai Lang sortirent immédiatement leurs précieuses photos, petites et grandes, datant de trois ans auparavant.
Ils ne purent cacher la vérité : c’était Qiu XiaoHai, accompagné de son Ah Bai.

Le fait que Qiu XiaoHai ait participé au tournage de la publicité de Rong Air résultait en réalité d’une coïncidence.
Le jour du tournage tomba sur un jour férié. Qiu Qian n’avait aucun plan établi, et Qiu XiaoHai n’avait pas école. À l’origine, le rare jour de congé de cette famille de trois personnes devait être perturbé par le travail de Bai Lang. Ils décidèrent donc d’aller ensemble sur le plateau de tournage à l’aéroport et de considérer cela comme une sortie en famille. De toute façon, Qiu XiaoHai adorait l’aéroport, et cet immense espace moderne regorgeait d’installations pour le shopping et le divertissement. Ils n’avaient donc aucune crainte qu’il s’ennuie.

Cependant, à peine la famille arriva-t-elle dans la salle d’attente réservée pour le tournage qu’ils furent informés que le jeune acteur engagé pour jouer le rôle du petit garçon, ainsi que sa mère, arriveraient en retard. Un appel leur apprit qu’ils étaient coincés dans un sérieux embouteillage. Toute l’équipe n’eut d’autre choix que d’attendre.

L’embouteillage était causé par un accident de voiture survenu au dernier moment sur l’autoroute menant à l’aéroport. Il semblait peu probable qu’il soit dégagé rapidement. Puisqu’il s’agissait d’un événement malheureux échappant au contrôle de quiconque, tout le monde se résigna à coopérer et à attendre.

Pendant ce temps, Bai Lang, déjà vêtu de son uniforme impeccable, profita de son apparence élégante de steward pour taquiner et plaisanter avec Qiu Qian. Une fois ce moment de légèreté passé, le petit acteur n’était toujours pas arrivé. Naturellement, le père et le fils de la famille Qiu accompagnèrent Bai Lang pour passer le temps.

Cependant, une heure passa, puis une deuxième… et le petit acteur, toujours coincé sur la route, ne donnait aucun signe d’arrivée. Les membres de l’équipe appelèrent frénétiquement à plusieurs reprises, tandis que le producteur, Fu Yu, stressait au point d’avoir le front couvert de sueur. Toute l’équipe de tournage était également nerveuse. Après tout, ils faisaient attendre deux grandes figures, Bai Lang et le Patron Qiu, sans but précis, ce qui constituait un sérieux risque pour leur propre tranquillité d’esprit !

À ce moment-là, le réalisateur Chen Bing s’approcha discrètement de l’écran de contrôle près de la caméra. Il murmura au producteur : « Xiao Fu, en fait, jusqu’à maintenant, j’ai déjà filmé pas mal de choses. Près d’un quart des scènes importantes sont prêtes. »

Fu Yu, toujours tourné vers l’entrée dans l’attente du petit acteur, ne lui prêta aucune attention et répondit : « Les acteurs ne sont même pas encore arrivés. Comment as-tu pu filmer ? »

Chen Bing baissa encore la voix et expliqua : « Bai Lang et ce petit garçon, Qiu. Plusieurs des prises peuvent être utilisées… Non, en fait, si on ne les utilisait pas, ce serait un véritable gâchis. Qu’en penses-tu ? Devons-nous… ? »

Le cœur de Fu Yu bondit. Il s’approcha précipitamment de l’écran pour revoir soigneusement les prises secrètement enregistrées un peu plus tôt. Lorsqu’il les visionna, il dut admettre qu’elles correspondaient parfaitement au script. On y voyait un petit garçon bondissant d’excitation devant la baie vitrée, accompagné d’un Bai Lang qui l’aidait à compter les avions. Chaque scène était naturelle et émouvante, chaque angle superbement travaillé. Chen Bing avait également fait preuve d’une extrême prudence en veillant à ce que le Patron Qiu n’apparaisse dans aucune image. Réaliser cela avait dû demander à Chen Bing un courage monumental, presque suicidaire.

Les yeux de Fu Yu brillèrent d’une lueur d’excitation, mais son cœur, lui, se débattait entre le doute et la peur. « Qui oserait demander cela, ah ? C’est le fils du Patron Qiu, après tout. Aujourd’hui, on les a déjà contraints à attendre pendant des heures. Maintenant, on comploterait pour utiliser leur enfant ? Tu veux peut-être mourir, mais moi, je veux encore vivre, ah ! »

Chen Bing nourrissait quelques réserves, ce qui expliquait pourquoi il avait filmé en secret. « Mais cela pourrait être une opportunité en or, ah. J’ai filmé discrètement pendant un bon moment. Ce petit garçon, Qiu, semble très attaché à Bai Lang. Peut-être serait-il d’accord ? »

Fu Yu l’entendit, et son cœur vacilla. « Mais le principal décideur, c’est Patron Qiu, ah. Tu en es vraiment sûr ? »

Chen Bing jeta un nouveau regard à Qiu XiaoHai et Bai Lang, qui apparaissaient à l’écran. Soudain, il fut submergé par un sentiment impulsif : ce court clip semblait destiné à être tourné par ces deux-là. Son cœur s’embrasa, il redressa son dos et décida fermement :
« Si tu as trop peur pour demander, alors je le ferai ! Une opportunité comme celle-ci ne se présente qu’une fois dans une vie, je dois la saisir à tout prix ! »

Fu Yu n’eut même pas le temps de réagir qu’il vit Chen Bing attraper son chapeau de réalisateur, le visser fermement sur sa tête, puis marcher droit, la posture fière, vers les trois membres de la famille.

La mâchoire de Fu Yu resta suspendue un long moment. Après un combat intérieur, il se retint de rappeler Chen Bing. Pour se consoler, il se persuada qu’il ne reculait pas par lâcheté. Si Chen Bing mettait vraiment Patron Qiu en colère, il pourrait toujours intervenir pour calmer les choses. En ce moment, il portait une lourde responsabilité : il devait serrer les dents pour préserver la situation dans son ensemble. Oui, c’était pour le bien commun...

Cependant, il observa Chen Bing approcher et échanger quelques mots avec Bai Lang. Ce dernier secoua immédiatement la tête. Pas besoin d’entendre leur conversation : rien qu’à leur langage corporel, il était clair que Chen Bing venait d’être rejeté net. Fu Yu, qui surveillait la scène de loin, ne put s’empêcher de se sentir découragé. Pourtant, il remarqua avec soulagement que Patron Qiu ne montrait aucun signe de mécontentement.

Mais c’est alors que le petit garçon, Qiu XiaoHai, se mit à bouder. Il enlaça fermement la taille de Bai Lang et sembla protester pendant un moment, indiquant clairement qu’il était prêt à jouer dans le clip. Une lueur d’espoir s’alluma dans le cœur de Fu Yu. Pourtant, Bai Lang secoua de nouveau la tête en direction de Chen Bing, un refus évident. Son expression restait ferme et résolue.

Chen Bing parut hésiter. Fu Yu se demanda s’il devait intervenir pour l’aider.

Puis, soudain, tout changea.

Le petit garçon explosa de colère. Il tapa du pied avant de crier d’une voix forte et claire :
« Ah Bai est stupide !! »

Après cette déclaration, il courut se réfugier dans un coin et s’accroupit, les bras croisés, manifestement furieux.

Ce cri résonna dans la vaste salle d’attente, amplifié par l’écho. Naturellement, cela attira l’attention de toute l’équipe.

Cette scène provoqua une vague de chuchotements et de commérages. Tous arrivèrent rapidement à la même conclusion : puisque Bai Lang et Qiu Qian étaient ensemble, cela faisait de Bai Lang la "belle-mère" du petit garçon, Qiu XiaoHai. La "belle-mère" essayait visiblement de discipliner le fils, mais celui-ci refusait de se plier. Alors, de quel côté Patron Qiu allait-il se ranger ?

Pas étonnant que Patron Qiu soit resté assis tout ce temps, silencieux et impassible, sans exprimer la moindre opinion. Tsk, tsk, n’était-ce pas là la scène typique d’un drame familial ?

Une tempête de ragots s’éleva dans le ventre de chaque membre de l’équipe, alimentée par cette scène inattendue.

Cette fois, le cœur de Fu Yu bondit littéralement de terreur. Il lança un regard furieux à Chen Bing, qui se tenait à proximité, tenant son chapeau entre ses mains d’un air impuissant. Attendait-il vraiment qu’il intervienne pour le sauver ? Maintenant, il avait même déclenché une dispute familiale ! Comment était-il censé gérer cette situation ? Depuis toujours, il était connu qu’il était difficile pour un officier civil de s’immiscer dans les affaires de famille, n’est-ce pas ?

Soudain, dans cette atmosphère tendue, Qiu XiaoHai, encore en colère, tourna brusquement la tête et cria à nouveau : « Qui se soucie si d’autres personnes le savent ? Je suis le fils de papa, mais je suis aussi le fils d’Ah Bai, oh ! Qu’est-ce qui ne va pas avec ça ?! »

Bai Lang, qui se trouvait à une certaine distance, trembla soudainement.

À cet instant, Qiu Qian posa enfin une main réconfortante sur son dos et déclara : « Il s’est préparé depuis longtemps à se tenir à tes côtés. »

Bai Lang semblait toujours figé par le choc. Cependant, un léger coup de pouce dans le dos de la part de Qiu Qian le fit avancer d’un pas.

Les yeux de Qiu XiaoHai s’emplirent de larmes rouges. Il regarda Bai Lang avec une certaine appréhension et murmura d’une voix faible : « ... Ou est-ce qu’Ah Bai ne veut pas de moi ? »

Cette phrase fit pâlir Bai Lang. Il se précipita immédiatement vers Qiu XiaoHai et, d’un seul geste, souleva le petit garçon, qui n’était pourtant plus si léger. Ce dernier agrippa Bai Lang, enroulant ses bras et ses jambes autour de lui.

À ce moment-là, en voyant le grand et le petit s’enlacer si étroitement, tous les spectateurs purent deviner, à peu près, quelles promesses et réponses Bai Lang murmurait à l’oreille de Qiu XiaoHai. Mais ils ne purent s’empêcher de ressentir une pointe de frustration : quelle déception de ne pas entendre directement les mots de Bai Lang dans cette scène de confession.

Cependant, Qiu XiaoHai renifla quelques fois, puis répondit à haute voix à la curiosité qui brûlait dans le cœur de tout le monde : « Mm. Je veux être le fils d’Ah Bai, toujours et pour toujours. »
Il ajouta ensuite avec sérieux : « Même si Ah Bai ne veut plus de papa, ça ne changera rien, oh. »

Ce fut au tour du visage de Qiu Qian de s’assombrir. Il s’approcha des deux personnes et dit d’un ton faussement sévère : « Hé, coquin, tu démolis le pont après l’avoir traversé, c’est ça, ah ? »

Puis il passa un bras puissant autour des deux et les enveloppa dans une étreinte protectrice.

Ainsi, la famille se retrouva unie.

*

Finalement, non seulement Qiu XiaoHai participa au tournage, mais même Qiu Qian fit une apparition furtive.

Dans le scénario original, le parent qui attendait le petit garçon à l’aéroport était censé être sa « mère ». Cependant, Qiu Qian fit une demande spéciale, et le réalisateur changea immédiatement le personnage en « père ». Dans le court clip, Qiu Qian n’apparaissait que brièvement, montrant une paire de mains et une scène de dos où il étreignait le petit garçon. Mais cela comptait tout de même comme une participation au tournage, et il ne fut pas laissé de côté dans cette activité familiale.

Ce clip pouvait donc être considéré comme la première production officielle de Qiu XiaoHai, n’est-ce pas ?

Eh bien , c'était peut-être penser trop loin dans le futur. Après tout, en ce moment Qiu XiaoHai était encore un enfant simple.

Rong Zan ne pouvait pas en être plus sûr.

 

Traducteur: Darkia1030