ROAMS - Chapitre 38 – Complice

 

Dans les jours qui suivirent, Bai Lang ne contesta pas la décision de rester à l’hôpital quelques jours de plus, bien qu’il n’eût aucun problème de santé réel. Il comprenait que Qiu Qian avait besoin de temps pour s’y habituer doucement. Et rester à l’hôpital apaisait au moins l’anxiété de ce dernier.

Pendant son séjour à l’hôpital, chaque membre de la famille Rong vint également lui présenter ses salutations.

Grand-père Rong avait été transporté aux urgences et opéré la nuit même. Grâce à une prise en charge rapide et des médicaments administrés sans délai, il ne subit aucune séquelle majeure. Une fois l’opération terminée le lendemain matin, son état et son rétablissement furent jugés satisfaisants. Il put quitter l’hôpital environ deux jours plus tard.

Quoi qu’il en soit, la famille Rong n’oublia pas la dette de gratitude qu’elle devait à Bai Lang. Ce type de reconnaissance ne pouvait être quantifié en argent. Ainsi, le chef de la nouvelle génération de la famille Rong, Rong SiChen, petit-fils aîné de Rong Ai et frère aîné de Rong SiQi, représenta la famille pour déclarer solennellement que, si Bai Lang avait la moindre requête à l’avenir, la famille Rong ferait tout son possible pour y répondre.

Lorsque Rong SiChen fit cette déclaration, Qiu XiaoHai et Rong Zan, qui n’étaient pas encore retournés à l’école, jouaient sur le canapé de la chambre d’hôpital. Ils dégustaient des petits pains à la vapeur en forme de lapin que Hong Hong leur avait achetés.

Le secret et la sécurité entourant l’admission de Bai Lang à l’hôpital étaient du même niveau supérieur que ceux mis en place pour Rong Ai. Cela incluait non seulement le personnel impliqué dans le traitement, mais aussi les employés qui livraient la nourriture ou faisaient le ménage dans la chambre VIP spéciale. Tous avaient reçu une formation et des instructions spécifiques, et les mesures de sécurité étaient extrêmement rigoureuses.

Ainsi, lorsque Qiu Qian se rendit au bureau de Wang Yun, situé dans le même hôpital universitaire, le deuxième jour du séjour de Bai Lang, Wang Yun n’avait absolument aucune idée que ce dernier était hospitalisé dans le même établissement.

Quand Wang Yun ouvrit la porte et aperçut Qiu Qian debout à l’extérieur, un éclair de surprise traversa son regard. Puis il sourit et dit : « Quelle rare visite. Comment se fait-il que tu aies trouvé le temps de venir aujourd’hui ? »

« J’avais du temps, alors je suis passé pour discuter. Tu es libre ? » répondit Qiu Qian d’un ton calme, un bâton de nicotine pour sevrage pendant à ses lèvres.

Wang Yun remarqua immédiatement l’objet dans la bouche de Qiu Qian. Son expression se figea un instant, puis il s’écarta pour le laisser entrer. « Tu es venu exprès, comment pourrais-je ne pas avoir le temps ? »

Qiu Qian ignora l’accent mis par Wang Yun sur le mot "exprès". Il entra dans le bureau, tira une chaise pivotante devant le bureau et s’y assit, scrutant la pièce du regard.

Le bureau individuel était relativement vide. À gauche se trouvait une étagère métallique où s’entassaient quelques documents. Même le bureau était dépouillé : hormis un ordinateur, il n’y avait qu’un porte-stylo, une boîte de cartes de visite et un service à thé. Il était évident que Wang Yun ne s’y était pas encore installé depuis longtemps.

Wang Yun referma la porte derrière Qiu Qian. Après quelques secondes d’hésitation, il finit par s’asseoir à son tour sur le siège derrière la table. Soudain, il se redressa et proposa :
« Tu veux du thé ? Je vais chercher de l’eau pour en préparer. »

« Pas besoin. Je veux juste dire quelques mots. » Qiu Qian fit rouler son bâton de nicotine entre ses dents. « Je pense que tu sais pourquoi je suis ici. »

Après ces paroles, Qiu Qian fixa Wang Yun dans les yeux.

Cette aura imposante suffisait à faire vaciller un coupable. Après quelques secondes à soutenir son regard, Wang Yun remonta ses lunettes et baissa les yeux. « Tu es au courant ? » demanda-t-il d’une voix tendue.

« Tu fais allusion à la maladie de Bai Lang ? » répondit Qiu Qian sans détour, d’un ton ferme. « Oui, je sais. »

Wang Yun sourit avec impuissance. « Je savais qu’un jour tu viendrais. Après tout, demander un dossier laisse une trace impossible à effacer. »

« Alors pourquoi ? » demanda Qiu Qian.

« Pourquoi quoi ? » Un éclat fugace traversa les yeux de Wang Yun.

« Puisque tu savais, pourquoi es-tu venu me tester ? » reprit Qiu Qian franchement. « La dernière fois que tu es passé me voir, ton but était de savoir si j’étais au courant de sa maladie, n’est-ce pas ? »

Le dossier que Fang YingQi lui avait montré indiquait non seulement qui avait demandé le fichier, mais aussi l’heure exacte de la requête. Cela remontait à quelques jours seulement avant la visite de Wang Yun chez Qiu Qian.

Wang Yun se tortilla, mal à l’aise, sur sa chaise. « Je ne sais pas exactement comment Su Quan te l’a présenté… Il m’a même demandé de ne pas te dire que c’était moi qui l’avais informé. Mais honnêtement, je pensais que, puisque tu ne savais pas, ce n’était pas une mauvaise chose que Bai Lang te le fasse savoir indirectement, via Su Quan. À tout le moins, il vaut mieux qu’il ait quelqu’un à ses côtés qui soit mentalement préparé. »

Qiu Qian fixa Wang Yun d’un regard perçant. « Tu aurais aussi pu me le dire directement. Si c’était ta motivation, pourquoi tourner autour du pot ? »

Un sourire amer passa sur le visage de Wang Yun. « Su Quan m’a demandé de l’aider... En vérité, si je peux aujourd’hui m’asseoir ici, c’est entièrement grâce aux relations de Su Quan.»

Qiu Qian éclata d’un rire moqueur. « En quoi le fait d’en parler aide-t-il Su Quan ? Explique-moi, car je ne vois pas où cela l’arrange. »

Wang Yun haussa un sourcil et répliqua d’un ton réprobateur : « Ne me dis pas que tu ignores ce que Su Quan veut réellement. Je ne te croirai pas. Même Ah Cheng ne te croirait pas. »

Qiu Qian haussa les épaules. « Mais, au final, n’est-ce pas mieux si tout le monde fait semblant d’être stupide ? Je vous ai même présenté Bai Lang pour éviter tout malentendu. »

Wang Yun croisa les mains et répondit, légèrement embarrassé : « Tu crois que je ne le sais pas ? Ce que j’ai dit à Su Quan ne devrait pas être un gros problème, n’est-ce pas ? Je savais que tu n’aurais pas de préjugés contre Bai Lang et que tu ne le quitterais pas à cause de sa maladie. Peu importe combien Su Quan tenterait de te persuader, cela n’aurait probablement aucun effet. Alors, je me suis dit que ce n’était pas grave de rendre une simple faveur à Su Quan et, en même temps… »

« En même temps, de garder ce poste, » compléta Qiu Qian à sa place.

Wang Yun soupira et hocha la tête. « Tu as raison. »

Après ces mots, Qiu Qian se leva brusquement. Avec une force violente, il projeta sa chaise contre le mur voisin, faisant sursauter Wang Yun.

« La dernière fois, tu avais encore dit quelque chose de censé, » lança Qiu Qian froidement. « Après toutes ces années, nous sommes vraiment devenus des étrangers. »

Le visage de Wang Yun s’assombrit. Il resta silencieux, incapable de prononcer un mot.

Qiu Qian fixa Wang Yun de son regard acéré. « Je n’ai jamais dit que Su Quan était venu me parler de la maladie de Bai Lang. »

Il laissa un silence lourd s’installer, attendant que Wang Yun croise ses yeux. Puis il ajouta :
« Su Quan est allé directement chercher quelqu’un pour pousser Bai Lang à avoir une attaque. Alors, qu’en penses-tu ? Dois-je te considérer comme un complice ? »

Wang Yun resta sans voix. Tout son visage se décomposa.

« Tu démissionnes, ou je m’occupe de te faire démissionner. Le choix t’appartient. »

Sur ces mots, Qiu Qian quitta la pièce, laissant Wang Yun, choqué, figé sur sa chaise.

*

Quant à la personne qui se trouvait dans l’ombre de l’instructeur, Qiu Qian passa plusieurs jours et déploya des efforts considérables pour la démasquer.

Pour cela, il réprima l’envie de s’occuper immédiatement de cet homme. Il demanda même à Fang Hua d’organiser un travail fictif pour Bai Lang, prétextant une excuse pour l’empêcher d’assister à l’entraînement. Il veilla à ce que personne ne sache que Bai Lang et l’instructeur avaient eu une altercation.

Les méthodes de Su Quan se révélaient bien plus sophistiquées que celles de Wu ShenEn. L’instructeur en question avait été recruté de manière légitime par l’équipe du programme ; Su Quan n’était intervenu à aucun moment dans ce processus. Mais, après avoir découvert que cet homme avait une passion pour les jeux d’argent, Su Quan dépensa une somme colossale pour trouver un moyen de le corrompre.

Pour établir un lien avec l’instructeur, Su Quan utilisa des intermédiaires multiples et des couches d’anonymat. Si Fang Hua n’avait pas confié à Qiu Qian que Bai Li s’était rendu au bureau plusieurs fois après le Nouvel An dans l’espoir de croiser Bai Lang, et si Qiu Qian n’avait pas déjà demandé à quelqu’un de surveiller Bai Li, il aurait été extrêmement difficile de remonter jusqu’à la personne ayant contacté ce dernier.

Quant à la raison pour laquelle Su Quan avait agi de manière aussi détournée, elle était simple : si l’instructeur venait à être démasqué, le premier suspect, en tant que manipulateur dans l’ombre, serait le frère de Bai Lang, Bai Li. Ce dernier n’entretenait pas de bonnes relations avec son cadet.

Si l’on demandait à Bai Li pourquoi il avait pris un tel risque, il répondrait probablement que l’embauche de l’instructeur visait uniquement à donner une leçon à Bai Lang, et n’avait aucun lien avec une tentative de provoquer une attaque. D’ailleurs, Bai Li ignorait honnêtement l’état de santé de son frère cadet. Ainsi, personne ne pourrait prouver une intention malveillante ou un projet prémédité.

Si cette version était retenue, il devenait facile d’imaginer pourquoi Bai Li, criblé de dettes, avait accepté de se laisser corrompre en échange d’une forte somme d’argent. De plus, si un frère aîné voulait punir son cadet, certains diraient que cela relevait simplement d’une affaire de famille sans gravité.

Cependant, si Bai Li finissait par céder à la pression et dénonçait la personne à l’origine de tout cela, Su Quan avait prévu de faire porter le chapeau à Qi ShaoDong.

La raison pour laquelle Su Quan avait impliqué Qi ShaoDong dans l’affaire était calculée : il comptait d’abord utiliser l’instructeur pour humilier Bai Lang, puis permettre à Qi ShaoDong d’intervenir en utilisant ses relations pour évincer l’instructeur déshonoré. De cette manière, Qi ShaoDong gagnerait des points aux yeux de Bai Lang, puisqu’il était sincèrement attiré par lui. Ainsi, les intermédiaires qui rencontrèrent Bai Li pour lui remettre l’argent et les instructions furent envoyés par Qi ShaoDong.

De cette manière, si l’affaire était examinée de près, rien ne semblait relier Su Quan directement aux événements.

Cependant, tout ce plan reposait sur l’hypothèse que chaque geste de Bai Lang passerait inaperçu et ne serait pas immédiatement rapporté à Qiu Qian. Dans des circonstances normales, cela aurait pu être possible. Mais, compte tenu des précédentes actions de Su Quan, Bai Lang vivait déjà sous une suspicion constante, impossible à dissiper.

Mais pour Qiu Qian, la logique derrière les plans de Su Quan n’avait aucune importance. Tout ce qui comptait, c’était de confirmer, sans le moindre doute, que Su Quan était bien la personne derrière l’instructeur. Cela suffisait.

Une fois qu’il eut rassemblé toutes les informations nécessaires, Qiu Qian alla trouver Hong Yu.

Il ne perdit pas de temps en détours. D’un ton sec, il déclara à Hong Yu : « Je n’aiderai plus Su Quan. »

Quoi que Hong Yu décide de faire à Su Quan à l’avenir, cela ne le concernerait plus. Toutefois, si Hong Yu ne voulait pas se mettre à dos Qiu Qian, il ferait mieux de cesser d’apporter son aide à Su Quan.

Hong Yu observa attentivement le visage de Qiu Qian, comme s’il cherchait à lire entre les lignes. Finalement, il demanda : « Il s’en est pris à ce M. Bai ? »

Qiu Qian ne répondit pas. Ayant dit ce qu’il était venu dire, il se tourna pour partir.

Hong Yu l’arrêta. « J’ai une suggestion, » dit-il calmement. « Si tu veux t’assurer que Su Quan n’ait plus le temps de penser à M. Bai, tu pourrais essayer quelque chose. »

Les pas de Qiu Qian s’interrompirent.

Un sourire subtil, presque imperceptible, se dessina sur le visage de Hong Yu. Lorsqu’il négociait, il portait toujours cette expression. « Laisse Su Quan penser que tu l’as manipulé en échange de nombreuses faveurs de ma part. Qu’en dis-tu ? »
Qiu Qian tourna la tête, agacé. Il répondit d’un ton mécontent : « Quelle différence cela fait-il ? »
« De cette façon, il me suivra plus docilement à l’avenir, » soupira Hong Yu. « Cela pourrait aussi, dans une certaine mesure, apaiser son inimitié envers M. Bai. »
« Croira-t-il à ton histoire ? »
« Tant qu’un échange a réellement lieu, ce délicieux gâteau que tu es lui paraîtra forcément moins appétissant, comme s’il contenait un ver à l’intérieur. » Hong Yu sourit légèrement, presque moqueur.
« … Même s’il te suit, je ne le laisserai jamais profiter de la vie glorieuse qu’il mène actuellement, » l’avertit Qiu Qian d’un ton froid.
« Regarde ce corps paralysé qui est le mien. Je ne peux pas non plus garder quelqu’un d’aussi “excellent”. » Hong Yu haussa légèrement les épaules, son ton empreint d’un détachement amer. « C’est aussi bien ainsi. »
« Très bien. Dis-lui ce que tu veux. » Qiu Qian tourna à nouveau la tête et fit mine de partir.

Hong Yu l’arrêta encore une fois. « Ne pars pas si vite. Nous devrions d’abord discuter des “faveurs” que je t’ai faites. Pourquoi tant d’urgence ? »
Qiu Qian se retourna, fronçant les sourcils.
« Puisqu’il s’agit d’un échange, il faut une véritable transaction, » reprit Hong Yu calmement. « Ou bien… tu n’arrives toujours pas à te résoudre à l’utiliser ? »
Qiu Qian resta silencieux, son regard s’assombrissant légèrement. Après un moment, il esquissa un sourire faible et ironique. « Je doute sérieusement de sa valeur. »

*

Le dernier jour du séjour à l’hôpital de Bai Lang, veille de la résiliation par Total Entertainment du contrat de Su Quan, Qiu Qian se rendit dans la chambre de Bai Lang.

C’était l’après-midi. Bai Lang était assis sur le lit, lisant le scénario de Rue chaotique.
La lumière du soleil de l’après-midi illuminait doucement la couverture du livre et se reflétait sur Bai Lang. Même sans vêtements extravagants, il dégageait une aura de propreté, de beauté, et ne manquait pas d’attirer l’attention.

Lorsque Qiu Qian entra dans la pièce, Bai Lang referma le script et leva les yeux vers lui.
« Est-ce que tout est réglé ? » demanda-t-il calmement.
« À peu près. Demain, tu es autorisé à reprendre le travail, » répondit Qiu Qian en s’asseyant près du lit.
« Et pour l’instructeur ? » Bai Lang ne put s’empêcher de poser la question, inquiet.

Auparavant, tante Yang avait fait les gros titres après s’être suicidée. On disait que ceux qui marchaient trop souvent dans l’obscurité finissaient toujours par croiser un fantôme. (NT : idiome chinois signifiant que les personnes qui s'aventurent fréquemment dans des situations risquées, moralement douteuses ou dangereuses finissent inévitablement par faire face aux conséquences de leurs choix.)

Qiu Qian plissa les yeux. « À court terme, je ne ferai rien contre lui. J’ai encore besoin de lui.»
Il savait que s’il voulait coopérer avec Hong Yu, il ne devait pas provoquer de remous autour de l’instructeur pour le moment.

Bai Lang hocha la tête, bien que son inquiétude ne disparût pas. Il murmura finalement :
« Su Quan est une personnalité publique. Tu dois être plus prudent… »

Mais Qiu Qian, ne voulant pas entendre davantage, interrompit Bai Lang avant qu’il ne puisse terminer. Sans un mot, il se pencha et scella les lèvres de Bai Lang d’un baiser. Les mots restants de Bai Lang se perdirent entre leurs lèvres. Docilement, Bai Lang ferma les yeux, ouvrit légèrement la bouche et laissa Qiu Qian approfondir leur échange. Après un instant, il enroula ses bras autour du dos puissant de Qiu Qian.

Ils s’embrassèrent longuement, avec une passion brûlante. Lorsque la chaleur monta et que leurs respirations s’accélérèrent, ce fut finalement Qiu Qian qui rompit le baiser.
Entre eux, un fin filet de salive brillait sous la lumière tamisée. Qiu Qian se lécha lentement les lèvres, un sourire satisfait sur le visage. Après avoir entendu la respiration haletante de Bai Lang, il s’arrêta, le fixant intensément.

Cependant, l’instant d’après, Bai Lang l’embrassa à nouveau, cette fois de manière proactive.
Il était rare qu’il prenne l’initiative. Profitant de l’effet de surprise, Bai Lang pénétra sans difficulté dans la bouche, complètement prise au dépourvu, de Qiu Qian et l’incita à l’enlacer de nouveau.

Ce ne fut que lorsque Qiu Qian repoussa Bai Lang avec difficulté que leur étreinte cessa. Sa voix rauque trahissait son état lorsqu’il dit : « Ça suffit. Ne fais pas de bêtises. »

« Faisons-le. » Bai Lang accrocha ses bras autour du cou de Qiu Qian et embrassa passionnément son menton, sa détermination évidente.

Qiu Qian, stimulé par cette audace, se figea un instant, mais finit par repousser Bai Lang, bien qu’à contrecœur.

Bai Lang, cependant, connaissait parfaitement l’anxiété de Qiu Qian. Il savait que cet homme avait encore des responsabilités importantes à régler avant de quitter l’hôpital.

« Je n’ai jamais décidé de devenir abstinent, » déclara Bai Lang avec un sourire provocateur. « Alors si c’est ce que tu veux, j’ai bien peur que nous devions rompre. »

« Jamais ! » Qiu Qian attrapa Bai Lang fermement, ses yeux brillants d’une résolution farouche.

« Alors faisons-le ici. Le médecin est juste à côté. Ce serait bien plus pratique au cas où quelque chose arriverait, non ? » lança Bai Lang avec une innocence feinte.

« … »

« Et tant que tu prends soin de me remettre mon pantalon avant d’appuyer sur la sonnette, tout ira bien. »

Qiu Qian, les mâchoires serrées, attrapa la main vagabonde de Bai Lang et respira profondément, visiblement tiraillé.

« Aussi, à l’avenir, tu devras faire plus d’efforts et ne pas me faire bouger autant, » ajouta Bai Lang avec un ton légèrement moqueur.

« Toi ! Depuis quand t’ai-je fait bouger, espèce de petit… ! » s’exclama Qiu Qian, piqué au vif.

« … »

Ce jour-là, jusqu’à ce que Qiu XiaoHai termine ses cours et revienne dans la chambre d’hôpital bien plus tard, tout ce qui se déroula à l’intérieur resta strictement réservé à un public averti.

 

Traducteur: Darkia1030