Jiang Chijing fit semblant de ne pas avoir entendu le jeu de mots de Zheng Mingyi. Quoi qu’il en soit, tant qu’il ne se sentait pas gêné, c’étaient les autres qui l’étaient à sa place.
Luo Hai et l’équipe de patrouille arrivèrent rapidement à la salle de récréation. Comme Zheng Mingyi avait frappé Ma Liu avec une violence excessive, Luo Hai ne put gérer la situation que sommairement et dut l’escorter dans une ambulance, l’envoyant à l’extérieur pour recevoir des soins médicaux.
Il ne subsista aucun doute dans l’enquête sur l’incident. Un détenu avait été chargé de distraire le gardien posté à l’escalier, un autre avait attiré Jiang Chijing dans la salle de récréation, Ma Liu avait clairement manifesté son intention de l’agresser, et, durant leur combat, Zheng Mingyi, alerté par le vacarme des armoires, était intervenu pour tirer Jiang Chijing de ce mauvais pas.
Ce petit épisode de la pause de l’après-midi fut ainsi provisoirement clos. La suite — à savoir les récompenses et les sanctions précises — serait laissée à l’appréciation du directeur.
Les détenus de la bibliothèque, quant à eux, avaient eu leur dose d’émotions. Lorsque deux heures sonnèrent, ils furent parqués dans la zone de l’usine derrière le bloc administratif pour reprendre le travail.
Le silence retomba sur le deuxième étage. En toute logique, Jiang Chijing s’était déjà acquitté de sa mission de lecture auprès de Zheng Mingyi, et celui-ci aurait dû repartir. Pourtant, Jiang Chijing jeta un œil à la main meurtrie de Zheng Mingyi et le retint malgré tout, l’emmenant à l’infirmerie momentanément inoccupée.
« Je t’ avais dit de faire attention à ta force, mais tu es tout de même allé trop loin. »
Luo Hai était parti accompagner le blessé à l’hôpital extérieur et ne reviendrait sans doute qu’à la fin de la journée. Comme la fois précédente, Zheng Mingyi s’assit sur le même lit d’examen, tandis que Jiang Chijing s’installa sur la chaise pivotante, en face de lui, pour nettoyer et soigner ses blessures.
« Pour quoi ce type at-il été condamné ? » demanda Zheng Mingyi.
« Viol et meurtre », répondit Jiang Chijing, en soulevant le poignet de Zheng Mingyi pour lui nettoyer le sang séché sur le dos de la main.
« Alors je n’avais pas besoin de me retenir. »
La peau de ses jointures était fendue. Les blessures anciennes et récentes se mêlaient, un spectacle douloureux à regarder pour Jiang Chijing. Lui qui n’était déjà pas d’une grande patience dut se forcer à appliquer les soins avec calme, bien que son visage trahît une certaine contrariété.
« Officier Jiang », l’appela Zheng Mingyi. « Vous êtes vexé ? »
« Hein ? » Jiang Chijing releva les yeux, les sourcils froncés. « Non. »
« Je ferai attention la prochaine fois. »
En réalité, Jiang Chijing n’était pas vraiment contrarié. Ma Liu n’était pas comparable à Chen Er, que Zheng Mingyi avait sciemment provoqué. Cet individu-là, on pouvait bien le passer à tabac sans éveiller le moindre remords. Ce qui inquiétait Jiang Chijing, c’était seulement que Zheng Mingyi ne sache pas quand s’arrêter et finisse par se mettre dans de vrais ennuis.
Puisqu’il n’en résultait rien de fâcheux pour l’instant, il n’avait aucune raison de s’en soucier davantage ; ce qui l’agaçait, c’était plutôt de devoir lui appliquer les soins.
« D’accord. » Jiang Chijing acheva enfin d’enrouler le bandage en tissu et conclut cette tâche capitale d’un claquement de mains. « Contente-toi de ça pour l’instant, c’est tout ce que je peux faire. »
Il avait enveloppé la paume droite de Zheng Mingyi dans une sorte de grosse boulette sans aucune élégance. Cela n’avait rien d’esthétique, mais c’était là le mieux que Jiang Chijing savait faire ; il n’avait jamais soigné une blessure à cet endroit auparavant.
« Puis-je être honnête ? » demanda Zheng Mingyi en levant la main droite, faisant pivoter son poing pour mieux l’observer.
« Tu ne peux pas », répondit aussitôt Jiang Chijing.
Zheng Mingyi sourit, mais déclara tout de même : « C’est moche. »
Des veines saillirent aussitôt sur la tempe de Jiang Chijing. « Fais-le toi-même, alors. »
Bien qu’il l’ait dit, il ne s’attendait pas à ce que Zheng Mingyi s’exécute aussitôt.
Celui-ci refit les bandages autour de sa paume : il serra l’extrémité entre son pouce et son index, enroula deux fois le tissu autour de son poignet, puis deux fois autour de sa main. Il passa ensuite le bandage entre chaque doigt, avant de refaire deux tours autour de la paume et de terminer en l’enroulant une dernière fois autour du poignet.
C’était ainsi qu’il s’enveloppait les mains pour la boxe.
Jiang Chijing se perdit accidentellement dans sa contemplation, car cette scène figurait en tête de sa liste de plaisirs visuels lorsqu’il l’espionnait.
Lorsque Zheng Mingyi commençait à enrouler les bandages de boxe autour de ses mains, cela annonçait qu’il allait bientôt enlever sa chemise et suer à grosses gouttes devant le sac de sable de sa chambre. Chaque fois qu’il terminait une séance de boxe, il se plaçait près de la fenêtre et déroulait les bandages, ses gestes fluides et empreints d’une désinvolture fascinante, au point que Jiang Chijing ne pouvait jamais en détourner les yeux.
C’était autrefois un spectacle qu’il ne pouvait observer qu’à travers un monoculaire, mais qui surgissait désormais brusquement devant lui. Ce n’était rien de plus qu’un geste banal, anodin en soi, et pourtant il le trouvait plus enivrant encore qu’un strip-tease.
« Voulez-vous apprendre, officier Jiang ? » demanda Zheng Mingyi, remarquant Jiang Chijing en pleine rêverie.
« Quoi ? » Jiang Chijing sursauta. « Ce n’est rien. »
« Je peux vous montrer. »
Aussitôt ces mots prononcés, Zheng Mingyi tendit la main droite et attrapa la chaise pivotante entre les jambes écartées de Jiang Chijing, le tirant brusquement vers lui, sans lui laisser le temps de protester.
Cette soudaine impulsion projeta Jiang Chijing en arrière ; et lorsque la chaise s’arrêta net, il bascula vers l’avant sous l’effet de l’inertie, le bout de son nez frôlant presque le menton de Zheng Mingyi.
Ses genoux cognèrent contre le rebord du lit, et Jiang Chijing referma instinctivement les jambes. Il se retrouva face à Zheng Mingyi, assis tout contre lui. Contrairement à lui, qui gardait les jambes soigneusement serrées, Zheng Mingyi les avait écartées avec négligence, lui laissant tout l’espace pour s’approcher davantage.
L’uniforme orange de la prison se tendait sur ses cuisses bien dessinées, et Jiang Chijing dut se mordre la langue pour réprimer les images déchaînées qui éclataient dans son esprit. Il leva les yeux, espérant échapper à cette agression visuelle, mais croisa alors le regard de Zheng Mingyi… et, pendant un moment, ne sut plus du tout où poser les yeux.
Zheng Mingyi allait être sa perte.
« Donnez-moi votre main. »
Zheng Mingyi parla d’un ton calme, puis saisit nonchalamment le poignet droit de Jiang Chijing. Il prit un rouleau neuf de bandage dans la trousse de premiers secours posée à côté de lui. Tandis qu’il l’enroulait autour de sa main, il expliqua : « Commencez par ici, puis faites un tour là… deux fois ici… et écartez vos doigts. »
L’esprit de Jiang Chijing était totalement vide ; il observait Zheng Mingyi entourer lentement ses doigts de bande, coopérant docilement en écartant l’index et le majeur.
Le tissu rugueux glissa entre ses doigts. Tiré par Zheng Mingyi, il frottait contre sa peau, réveillant en lui une sensation de déjà-vu saisissante.
Il avait la nette impression que ses deux doigts représentaient ses jambes. Zheng Mingyi venait de lui faire écarter les ‘jambes’ et utilisait les bandages pour violer symboliquement une zone interdite…
« Zheng Mingyi. » Jiang Chijing inspira profondément, au bord de l’implosion.
« Hm ? » Les mains de Zheng Mingyi ne s’interrompirent pas, continuant à enrouler le bandage autour de son majeur, puis de son annulaire.
« Peux-tu arrêter de flirter ? »
Ces mots, Jiang Chijing les retenait depuis longtemps. Déjà dans la salle de récréation, lorsque Zheng Mingyi avait passé ses bras autour de ses épaules et chuchoté à son oreille, il avait voulu qu’il cesse. Qu’il arrête d’exhiber ce sex-appeal décontracté qu’il traînait comme une arme.
Mais Zheng Mingyi parut sincèrement étonné par cette remarque. Sa voix se fit amusée lorsqu’il répondit : « Mais je n’essaie pas de vous séduire, officier Jiang. »
« Tu le fais », insista Jiang Chijing, les sourcils froncés.
« Je vous jure que non. » Zheng Mingyi termina d’enrouler les bandages, puis releva les yeux vers lui. « Voulez-vous voir à quoi ça ressemble si je vous séduis pour de vrai ? »
Jiang Chijing sursauta. « Quoi ? »
Les jambes de Zheng Mingyi se refermèrent brusquement, coinçant Jiang Chijing entre ses cuisses. Puis il passa la main gauche derrière sa nuque pour le maintenir fermement en place, et se pencha lentement vers lui.
Jiang Chijing vit le visage de Zheng Mingyi se rapprocher de plus en plus et voulut instinctivement fuir. Mais ses jambes et sa nuque étaient immobilisées par Zheng Mingyi ; il ne put se dérober.
Le temps sembla ralentir devant ses yeux. Le regard de Jiang Chijing balaya la ligne des sourcils de Zheng Mingyi, jeta involontairement un coup d’œil dans ses yeux profonds et obscurs et, comme fuyant, glissa vers son nez droit, avant de finir par se fixer sur ses lèvres qui se rapprochaient peu à peu.
La soi-disant « séduction » de Zheng Mingyi consistait-elle à l’embrasser directement ? N’était-ce pas trop brutal ? Ou Zheng Mingyi avait-il toujours été aussi agressif au départ ?
Les cils de Jiang Chijing tremblèrent, luttant de toutes ses forces contre l’envie de fermer les yeux.
Mais juste avant que leurs lèvres ne se touchent, Zheng Mingyi ajusta soudainement sa trajectoire. Ses lèvres effleurèrent la joue de Jiang Chijing, puis il murmura à son oreille : «Officier Jiang, pouvez-vous m’aider à vérifier si un moustique m’a piqué ? »
Zheng Mingyi recula légèrement, ouvrit son col d’une main, désignant ses clavicules.
La chaleur de ses lèvres sur la joue de Jiang Chijing y demeurait encore. Ce dernier baissa mécaniquement les yeux, regardant les clavicules de Zheng Mingyi. En raison de la position penchée de ce dernier, menton incliné, Jiang Chijing pouvait non seulement voir ses clavicules mais aussi la saillie particulièrement marquée de sa pomme d’Adam.
Putain de moustiques. Enfoiré
Ces mots surgirent brusquement dans son esprit.
La peau couleur blé formait une étendue lisse et pâle, sans la moindre trace de piqûre. Au contraire, c’était lui qui aurait voulu mordre Zheng Mingyi et lui laisser une marque.
« Ta peau te démange-t-elle ? » Après avoir réussi à résister à une telle tentation, Jiang Chijing lança la question entre les dents serrées, en regardant Zheng Mingyi.
Ce dernier gloussa, sa pomme d’Adam roulant doucement. Il se redressa, reprit sa position assise et dit : « J’essayais juste de prouver que je ne vous séduisais pas. »
Comparée à cette ruse du « moustique », la leçon de bandage donnée plus tôt par Zheng Mingyi semblait bien moins suggestive. Pourtant, quelle que fût son intention, tout cela attirait Jiang Chijing comme un papillon de nuit vers une flamme, ce qui était d’autant plus détestable si c’était prémédité.
« Relâche tes jambes », ordonna Jiang Chijing.
Zheng Mingyi ne bougea pas.
Jiang Chijing essaya de se dégager, mais Zheng Mingyi resserra au contraire ses jambes.
« Je compte jusqu’à trois », tempéra Jiang Chijing, agacé. « Un — »
« Trois. »
Zheng Mingyi lui vola son décompte, posant nonchalamment ses mains derrière lui, inclinant la tête pour le regarder. Admirer Jiang Chijing perdre son sang-froid semblait être l’un de ses plaisirs favoris.
Jiang Chijing s’emporta. Il se leva d’un bond et poussa Zheng Mingyi sur le lit, sa main gauche tirant sur le col de ce dernier tandis que son poing droit se levait. « Tu crois que je ne vais pas te frapper ? »
« Non. » Le coude gauche de Zheng Mingyi soutenait son poids derrière lui et sa main droite saisit le col de l’uniforme de Jiang Chijing, le tirant brusquement vers lui. « J’attends que l’officier Jiang me frappe. »
Ce mouvement le prit totalement au dépourvu. Son centre de gravité instable le força à poser son poing levé pour se soutenir, le maintenant contre le corps de Zheng Mingyi.
« Officier Jiang. » La main de Zheng Mingyi serrait toujours le col de Jiang Chijing. Ses yeux étaient voilés tandis que son regard parcourait la zone autour du col. « Puis-je arracher votre uniforme ? »
Jiang Chijing demeura stupéfait. Il savait pertinemment que leur position pouvait être captée par la vidéosurveillance, et sans doute ses collègues de la salle de contrôle avaient-ils déjà remarqué quelque chose d’anormal entre eux. Si Zheng Mingyi arrachait son uniforme…
« Tu es un pervers ! »
Il repoussa rapidement Zheng Mingyi, se releva et s’éloigna du lit en lissant les plis de son col.
Zheng Mingyi se rassit tranquillement, mais cette fois son regard se porta soudain vers la porte de l’infirmerie.
Jiang Chijing sursauta presque. Il suivit du regard la direction du regard de Zheng Mingyi et aperçut quelqu’un près de la porte. Ou, plus exactement, Yu Guang, qui se tenait discrètement caché derrière la porte, ne montrant que la moitié de sa tête, les observant tous deux intensément.
Les sourcils de Jiang Chijing se froncèrent : « Pourquoi es-tu ici ? »
« Je suis venu vous chercher, officier Jiang, » répondit Yu Guang d’un ton sombre.
« Moi ? » Jiang Chijing fut surpris. « Pourquoi ? »
Les yeux noirs de Yu Guang se posèrent sur Zheng Mingyi, ne voulant manifestement pas qu’il reste.
Jiang Chijing vérifia l’heure puis dit à Zheng Mingyi : « Tu ferais mieux de partir. »
Zheng Mingyi se leva et s’approcha de Yu Guang. Pressentant sans doute qu’il ne valait mieux pas jouer avec lui, Yu Guang se recroquevilla davantage derrière le mur à mesure que Zheng Mingyi s’avançait.
« À demain, officier Jiang. »
Zheng Mingyi tourna la tête en arrière et lança cette seule phrase à Jiang Chijing avant de s’éloigner.
Jiang Chijing repensa aux lèvres de Zheng Mingyi effleurant sa joue, et la pointe de ses oreilles rougit involontairement. Mais Zheng Mingyi partit rapidement, permettant à Jiang Chijing de retrouver son calme habituel. Il regarda Yu Guang, à moitié caché derrière la porte, et demanda : « Pourquoi me cherches-tu ? »
Yu Guang gardait ce même regard sombre. Il répondit : « Officier Jiang, négocies-tu des actions ? »
« Des actions ? » Jiang Chijing fut encore plus étonné. « Non. »
« Menteur, » murmura Yu Guang en baissant les yeux.
La confusion envahit l’esprit de Jiang Chijing comme un brouillard. Il s’avança vers Yu Guang, prêt à répéter : « Pourquoi est-ce que tu me cherches ? »
Bien qu’ils ne fussent pas proches, ils pouvaient au moins communiquer normalement. Mais Jiang Chijing ne s’attendait pas à ce que, dès qu’il se rapproche, Yu Guang recule, apparemment décidé à garder ses distances.
« Ne vous approchez pas, » déclara Yu Guang. « Je ne peux pas être trop près de vous. »
Les coins des lèvres de Jiang Chijing se crispèrent. Toute tentative de communication avec Yu Guang s’évapora aussitôt. Il ne comprenait souvent pas ce que ce gamin puant pensait, ni comment Luo Hai comblait ce fossé générationnel entre eux.
« Oublie ça, alors. »
Jiang Chijing quitta l’infirmerie et retourna à la bibliothèque, tandis que Yu Guang le suivait furtivement. Jiang Chijing fit semblant de ne pas le voir et poursuivit ses tâches. Après un long moment, Yu Guang sembla ne plus pouvoir se contenir et marcha avec hésitation jusqu’à l’entrée de sa zone de travail.
« Officier Jiang, j’ai quelque chose d’important à vous dire. »
Yu Guang s’avança vers la zone de travail en parlant. Jiang Chijing l’interpela immédiatement.
« Recule, » dit-il en levant le menton. « Quoi qu’il en soit, tu peux le dire de là. »
Les lèvres de Yu Guang se retroussèrent : « Est-ce que Zheng Mingyi n’entre pas toujours ?»
« Il est lui, et tu es toi, » répondit impitoyablement Jiang Chijing. « Je pose cette question une dernière fois : qu’est-ce que c’est ? »
Yu Guang inspira profondément, s’étala sur le bureau, une main bloquant le côté de sa bouche, puis chuchota à Jiang Chijing : « Officier Jiang, je connais votre secret. »
Secret ?
Les sourcils de Jiang Chijing se froncèrent à cette annonce, supposant instinctivement que Yu Guang avait découvert la caméra à sténopé dans la salle de récréation.
Mais en y réfléchissant, Yu Guang ne s’était même pas rendu dans la salle de récréation au préalable, comment aurait-il pu savoir ce que les autres détenus ignoraient ?
« Quel secret ? » demanda Jiang Chijing, sans laisser transparaître la moindre émotion.
« J’ai fouillé dans l’administration ces deux derniers jours, observant tous les agents de la prison. » La voix de Yu Guang s’amenuisa peu à peu.
« Et alors ? »
« Vous êtes le Dieu du Go, n’est-ce pas, officier Jiang ? » Les yeux de Yu Guang brillèrent d’excitation. « Je vous ai enfin trouvé, idole. »
Jiang Chijing resta bouche bée, « …… ? »
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L’auteur a quelque chose à dire :
Jiang Jiang : Tu es un pervers !
Zheng Zheng : Il faut en connaître un.
Traducteur: Darkia1030
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