06
Au beau milieu de la nuit, Lu Yan dormait profondément lorsqu'il sentit soudain une pression sur sa poitrine. Il souleva la couverture et vit Ye Tong, recroquevillé, allongé sur lui.
Lu Yan, impassible : « Tu fais quoi ? »
Ye Tong, d'un ton sinistre : « Je te fais peur. »
Lu Yan, à peine amusé, lui effleura le visage du bout des doigts : « Tu te glisses sous ma couverture en pleine nuit juste pour me faire peur ? »
Ye Tong, fier de lui : « C'est une scène classique dans ‘The Grudge’. »
Lu Yan : « C'est bon, t’as fini ? »
Ye Tong, sérieux : « Oui. »
Lu Yan l'attrapa et le tira vers le haut avant de se retourner pour l'enlacer : « Alors, dors. »
Ye Tong paniqua : « Tu dors en serrant un fantôme dans tes bras ?! »
Lu Yan : « Oui. »
Ye Tong : « Tu peux au moins faire semblant d'avoir peur, un minimum de respect ! »
Lu Yan, sans expression : « J’ai trop peur. »
Ye Tong : « … »
Lu Yan resserra son étreinte : « Alors serre-moi encore plus fort. »
Ye Tong se débattit, furieux : « Tu es juste un sale pervers ! »
07
Le matin, Lu Yan tapota Ye Tong, qui dormait recroquevillé contre lui, la bouche entrouverte et un filet de bave coulant sur son menton.
Lu Yan : « Debout. »
Ye Tong, paresseux : « Les esprits n'ont pas besoin de se lever… »
Lu Yan : « Dors, bon à rien. »
Ye Tong se redressa d’un bond : « C’est toi le bon à rien ! »
Lu Yan : « Oh ? »
Ye Tong marmonna en le critiquant : « Toute la journée collé à tes jeux vidéo, tu ne bosses pas, tu n'as même pas peur… À quoi sers tu, sérieux ? »
Lu Yan alluma une cigarette : « J’ai un boulot. »
Ye Tong leva les yeux au ciel : « Jouer à League of Legends ah ah? »
Lu Yan : « Non. »
Ye Tong : « Alors quoi ? »
Lu Yan tapota ses cendres : « Devine. Je vais te faire mourir de peur.. »
Ye Tong le scruta de haut en bas avant de claquer la langue : « Gigolo ? »
Lu Yan s’étouffa avec sa fumée et toussa violemment.
Ye Tong, méprisant : « Ça ne m’étonnerait pas. À part être beau gosse, tu as zéro talent. »
Les yeux de Lu Yan se plissèrent. Il lui attrapa le poignet d’une main ferme : « Viens, je te servirai gratuitement. »
Ye Tong se dégagea en sursaut : « Toi, toi, toi… tu as intérêt à pas faire d’imprudence ! »
Lu Yan : « Déshabille-toi et allonge-toi. »
Ye Tong, terrifié, se mit à voler dans la pièce en pleurnichant : « Même les fantômes, tu les harcèles ?! Es tu encore humain, toi ?! »
08
Ye Tong était affalé sur le canapé, à l'agonie, fixant Lu Yan qui mangeait.
Ye Tong : « Lu Yan, Lu Yan, Lu Yan. »
Lu Yan : « Hm ? »
Ye Tong : « Je suis en train de mourir de faim. »
Lu Yan : « Oh. »
Ye Tong, plein d’amertume : « Tu as l’air de bien te régaler, dis donc. »
Lu Yan, imperturbable : « Pas juste bien, c’est carrément délicieux. »
Ye Tong grinça des dents : « Et si je mélangeais un peu de cendres humaines à ton riz, ça te dirait ? »
Lu Yan s’étouffa légèrement.
Ye Tong, sadique : « Dis, tu crois que si je fais un sort et que d’un coup tout explose dans une gerbe de sang, tu arriverais encore à manger ? »
Lu Yan : « … Tu es malade. »
Ye Tong : « Si moi je crève de faim, tu n’auras pas non plus le droit de manger tranquille. À partir de maintenant, chaque fois que tu mangeras, je te dégoûterai avec un sort. Riz aux cendres, soupe de cervelle, ragoût d’orteils… »
Lu Yan, glacial : « Ferme-la. »
Ye Tong, ricanant : « Je vais tout faire péter. »
Lu Yan : « Attends une minute. »
Ye Tong : « Hm. »
Lu Yan : « J’ai un moyen pour te nourrir. »
Les yeux de Ye Tong s’illuminèrent : « Vas-y, dis-moi, comment je peux enfin te faire flipper ? »
Lu Yan posa ses baguettes, s’approcha du canapé et s’agenouilla devant lui. Leurs regards se croisèrent.
Ye Tong, mal à l’aise, toussota : « Pourquoi tu me fixes comme ça… »
Lu Yan se pencha lentement et posa un baiser sur ses lèvres.
09
Cœur intangible, boum, boum.
10
Un silence s'installa. Personne ne parlait.
Ye Tong toucha son propre visage, glacé mais brûlant, et murmura : « … Pourquoi m’as tu embrassé ? »
Lu Yan, indifférent : « Je ne t’ai pas embrassé. »
Ye Tong écarquilla les yeux : « Attends, tu penses avoir la peau dure ou quoi ? Tu mens les yeux dans les yeux maintenant ?! »
Lu Yan sourit : « Je t’ai nourri. »
Ye Tong resta figé un instant avant de réaliser que cette sensation de faim persistante qui le tourmentait depuis longtemps avait disparu.
Lu Yan : « Ma force spirituelle est bien plus puissante que celle des gens ordinaires. Toi, tu absorbes l’énergie des humains à travers leur peur. Mais si je te la transmets directement, c’est pareil. C’est pour ça que je peux te toucher. »
Ye Tong, confus : « Ah… Ha ha… Donc… Tu me nourris, en fait… Mais… pourquoi tu me l’as pas dit avant ? J’ai été affamé pendant des jours ! »
Lu Yan lui attrapa le menton : « T’as assez mangé ? »
Ye Tong, nerveux : « Ouais, ouais, je suis repu. »
Lu Yan : « Reprends-en un peu. »
Ye Tong fit un signe de la main : « Non non, il faut que je garde la ligne. »
Lu Yan, sans un mot, se pencha et l’embrassa à nouveau.
Une minute plus tard, Ye Tong, rouge écarlate, le repoussa : « Ça suffit ! Je suis gavé ! »
Lu Yan : « Ah bon ? »
Ye Tong : « Vraiment, je n’en peux plus. »
Lu Yan, impassible : « Je trouve que tu as encore faim. »
Ye Tong : « … Hey ! Arrête ! Tu as pris goût à m’embrasser ou quoi ?! Dis la vérité ! »
11
Cette nuit-là, Lu Yan et Ye Tong étaient blottis sous la couette, regardant un film d’horreur.
Ye Tong : « Franchement, tu as des goûts bizarres. Regarder un film de fantômes au lit avec un fantôme. »
Lu Yan rit doucement : « Tu as encore beaucoup à apprendre. »
Ye Tong posa son menton sur le bras de Lu Yan et répondit mollement : « Je ne vais rien apprendre du tout. De toute façon, même sans faire peur, j’ai mon repas. »
Lu Yan baissa les yeux vers lui : « C’est bon, ça te plaît ? »
Ye Tong s’écarta discrètement : « C’est… ça va. »
Lu Yan : « Tu as encore faim. »
Ye Tong, indigné : « Non ! »
Lu Yan, avec un calme absolu : « Je décide que t’as faim. »
Ye Tong : « Tu n’es rien! »
Lu Yan se retourna et le plaqua sous lui : « J’ai décrété que tu avais faim toutes les dix minutes. »
Ye Tong : « J’ai faim mon cul ! »
Lu Yan, souriant : « Tu sais à quel point mon énergie spirituelle est puissante ? »
Ye Tong : « Ouais… »
Lu Yan : « Je peux t’envoyer directement au paradis, si tu veux. »
Ye Tong : « Non ! Si c’est si bien, pourquoi n’y vas tu pas toi-même ? »
Lu Yan : « Alors… »
Ye Tong : « OK ! J’ai faim toutes les dix minutes, OK ! »
Traducteur: Darkia1030
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