Neighbors- Chapitre 6 - L'objectif est atteint.
14.
Lin Wen prépara une petite casserole de porridge. Alors qu’il réfléchissait à son nouveau texte le soir, il avait oublié de dîner. Sur le moment, il ne s’en était pas rendu compte, mais en préparant le porridge pour Zhuang Nan, il sentit la faim le gagner. Il décida de manger ce qui resterait après que M. Zhuang aurait fini.
Cependant, contre toute attente, l’appétit de M. Zhuang, pourtant malade, était étonnamment bon. Il finit toute la casserole de porridge clair.
Lin Wen fut à la fois surpris et un peu déçu. Il n’osa pas en parler et regarda silencieusement M. Zhuang finir son repas avant de lui tendre les médicaments et un verre d’eau.
Ses talents culinaires n’étaient que le fruit de ses propres expériences pour se nourrir, et il ne savait pas vraiment s’ils étaient bons. Mais à en juger par l’appétit de M. Zhuang… peut-être que ce n’était pas si mal ?
Des pensées désordonnées traversèrent son esprit. Lin Wen vit que M. Zhuang s’apprêtait à débarrasser la table et l’arrêta rapidement : « Vous êtes malade, laissez-moi m’en occuper. Allez vous reposer. »
Zhuang Nan le regarda intensément, puis hocha la tête. Lorsque Lin Wen revint après avoir lavé la vaisselle, il trouva Zhuang Nan enroulé dans une couverture sur le canapé.
L’attitude de M. Zhuang était toujours douce et amicale : « Un invité ne peut pas occuper la chambre principale. Je vous ai déjà assez dérangé, je vais dormir sur le canapé. »
Cette maison n’avait jamais reçu d’invités, donc la chambre d’amis avait été transformée en débarras. Il n’y avait qu’un seul lit dans l’appartement.
Lin Wen ne savait pas où mettre ses mains, regrettant amèrement que son pyjama n’ait pas de capuche ou de poche. Il murmura : « Vous êtes malade… »
M. Zhuang sourit avec douceur : « La fièvre n’est pas si forte que ça. »
« Vous vous êtes évanoui… »
Zhuang Nan ne savait pas s’il devait avoir honte d’être tombé deux fois devant la porte de Lin Wen ou s’il devait se réjouir d’avoir été amené chez lui. Il sourit avec résignation : « Ce n’est vraiment pas si grave. »
Lin Wen fut surpris. Les mots ‘Alors, rentrez chez vous pour dormir’ restèrent coincés dans sa gorge, il était trop gêné pour les prononcer.
S’il les disait, M. Zhuang penserait-il qu’il le chassait ?
Lin Wen se mordit instinctivement le doigt, puis, se rappelant que M. Zhuang était devant lui, sursauta et retira rapidement sa main. Il secoua la tête et, pour une fois, prit une attitude ferme : « Si vous ne voulez pas dormir dans le lit, alors… rentrez chez vous. Le canapé est petit, vous ne serez pas à l’aise. »
Le petit écureuil montrait ses griffes.
Bien que Zhuang Nan aimât observer les petits gestes et les sautes d’humeur de Lin Wen, il ne voulait pas être renvoyé chez lui. Il obéit donc et retourna dans la chambre principale.
Le lit était doux, et la couverture dégageait une légère senteur agréable.
La pièce entière était emplie d’une douceur qui rappelait la fraîcheur d’une forêt après la pluie.
Zhuang Nan avait du mal à imaginer que Lin Wen, avec son caractère, l’ait laissé entrer chez lui deux fois et lui ait même cédé son lit.
Éprouvait-il aussi un peu d’affection pour lui ?
D’habitude, Zhuang Nan dormait peu et mal. Mais allongé sur ce lit imprégné de l’odeur de Lin Wen, il sentit une fatigue inhabituelle l’envahir, probablement à cause des médicaments contre la fièvre. Il sombra rapidement dans un sommeil agité, une pensée floue traversant son esprit :
Lin Wen est un garçon bien plus doux qu’il n’y paraît.
15.
Bien que M. Zhuang fût très occupé par son travail, il aimait faire du sport et avait une constitution physique robuste. Cette maladie était arrivée rapidement, mais elle disparut encore plus vite. Le lendemain matin, à son réveil, il se sentait déjà bien mieux.
Lin Wen prépara le petit-déjeuner et insista pour prendre la température de Zhuang Nan.
Il parlait peu, et sa voix était si douce qu’elle pouvait facilement être ignorée. Mais lorsqu’il s’entêtait, son attitude devenait ferme et résiliente, empêchant Zhuang Nan, qui aurait bien fait semblant d’être encore malade, de refuser.
En voyant que la fièvre était tombée, Lin Wen laissa échapper un léger sourire, aussi doux qu’une cuillère de miel. Zhuang Nan n’eut pas le temps de savourer ce moment que Lin Wen, avare, reprit ce sourire et retrouva son attitude habituelle, baissant les yeux et évitant son regard.
Quel que soit son désir de rester, Zhuang Nan savait que le « laissez-passer » qui lui permettait de rester ici avait expiré. Après le petit-déjeuner, il devrait partir.
Parfois, avoir une trop bonne condition physique peut aussi être source d’ennuis.
M. Zhuang était très mécontent. Après avoir fini son petit-déjeuner, il remercia Lin Wen, remit ses vêtements et retourna chez lui, dans l’appartement A2402 en face.
Dix minutes plus tard, M. Zhuang se déshabilla et prit une douche froide.
Après sa douche, il enfila deux vêtements légers, descendit et partit faire un jogging lent dans le vent froid.
Ainsi, en fin d’après-midi, la porte de l’appartement A2401 fut à nouveau frappée.
Lin Wen regarda par le judas et, voyant qui se trouvait à l’extérieur, ouvrit la porte, perplexe. Il vit M. Zhuang, grand et élégant, enveloppé dans un épais manteau d’hiver, le visage rougi, les lèvres pâles, l’air pitoyable et gravement malade : « M. Lin, je… »
Je suis vraiment immature.
Pourrais-je être encore plus éhonté ?
M. Zhuang avala ses mots intérieurs et, avec un sourire, toussa légèrement : « Pourrais-je vous emprunter un peu de médicament ? »
Lin Wen ne s’attendait pas à ce que M. Zhuang, qui était parti en bonne santé le matin, revienne le soir dans un tel état. Pris de panique, craignant qu’il ne s’évanouisse à nouveau chez lui sans personne pour s’occuper de lui, il l’invita rapidement à entrer et se précipita pour chercher les médicaments qu’il avait rangés.
M. Zhuang, l’air gêné, se laissa à moitié convaincre d’entrer. Tout en se méprisant intérieurement pour sa bassesse et son immaturité, il ne pouvait s’empêcher de se sentir satisfait – après tout, son objectif était atteint.
Traduction: Darkia1030
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