Le Hall Qinzheng était l'endroit où l'empereur légitime s'occupait des affaires gouvernementales, c'était là où il rencontrait des responsables civils et militaires. Son nom même parlait d'attention diligente aux affaires de l'État et d'amour pour le peuple (NT : qīn zhēng - 亲征   - signifie engagement, diligence). Chaque mot prononcé dans la salle de Qinzheng pouvait déterminer l'économie nationale et les moyens de subsistance du peuple; l'ascension et la chute du Dayu.

Une fois, Lin Qingyu s'était tenu dans cette salle en tant que médecin impérial pour diagnostiquer le pouls du défunt empereur. Aujourd'hui, il se tenait toujours ici en tant que médecin impérial. Les personnes auxquelles il faisait face étaient le premier ministre, l'eunuque et l'empereur.

Ces personnes portaient les uniformes de leur bureau - les robes de python, les robes de dragon - tandis que Lin Qingyu ne portait qu'une robe blanche et un manteau de fourrure de renard. Il n'y avait rien sur son corps qui évoque un fonctionnaire puissant. Il ne ressemblait à rien de plus qu'au beau fils d'une famille savante.

Cependant, c'était ce puissant ministre qui n'en ressemblait pas du tout à un, qui se tenait maintenant débridé face à l'empereur agissant librement. Devant l'empereur, il déclara sans ambages qu'il ôterait la vie à celui qui était le plus proche de l'empereur, celui en qui l'empereur avait le plus confiance.

Lin Qingyu a de nouveau émis son ordre, "Abattez Xi Rong."

Les deux gardes se regardèrent, l'embarras se reflétant dans les yeux de l'autre. Ils étaient membres des troupes du général Gu et ils avaient toujours été fidèles à la famille Gu. Mais c'était le Fils du Ciel; même sans pouvoir réel, il était toujours assis sur le trône du dragon. Même le médecin impérial Lin lui avait accordé de la courtoisie auparavant. Pourquoi méprisait-il complètement l'étiquette pour l'empereur et ses ministres maintenant ? C'était suffisamment grave pour être considéré comme une rébellion.

Avant que les deux ne puissent bouger, Xiao Jie, qui se tenait devant Xi Rong, s’étonna à haute voix : "Tu oses faire ça ?!"

Lin Qingyu répondit: "Oui."

Nan'an Hou estimait également que Lin Qingyu allait trop loin et lui rappela à haute voix: «Médecin impérial Lin, personne ne voulait ce qui est arrivé aux provisions. Même si Sa Majesté a mal calculé, c'était une erreur involontaire. Étant si irrespectueux envers l'Empereur, ne craignez-vous pas que Sa Majesté vous punisse ? »

« Oui… oui, je suis l'empereur ! Tu ne peux pas me parler comme ça ! Tu ne peux pas nuire à mon peuple ! » Xiao Jie était un peu hystérique : « Je veux te punir ! Venez, abattez Lin Qingyu. Battez-le, battez-le à mort ! »

Une fois qu'il a dit ces mots, la voix de Xiao Jie est devenue larmoyante. Il n'avait jamais pensé à contrer Lin Qingyu mais Lin Qingyu voulait qu'A'Rong meure. A'Rong ne pouvait pas mourir donc Lin Qingyu devait mourir.

Il ne voulait pas faire ça, mais il ne pouvait vraiment pas s'en empêcher. Tant qu'A'Rong allait bien, il ne voulait plus se soucier de rien d'autre.

"Votre Majesté." Li Chan s'agenouilla résolument : « L'eunuque Xi est en effet soupçonné de collaborer avec l'ennemi. Le médecin impérial Lin souhaite que Sa Majesté écoute ses paroles, pour débarrasser l'empereur des mauvais ministres. Il s'est laissé emporter par ses paroles dans un moment d'urgence… »

Cui Lian ricana et déclara: «Ce n'est pas à lui en tant que médecin impérial de cinquième rang de débarrasser l'empereur du mauvais ministre. Surtout quand nous n'avons pas encore prouvé qui sont les ministres de confiance et qui est le sycophante. »

Lin Qingyu regarda tranquillement Xiao Jie. Les dernières traces de pitié et de gentillesse dans ses yeux ont soudainement disparu lorsqu'il a prononcé les mots "battez le à mort".

Une pensée surgit soudainement dans l'esprit de Xi Rong - Lin Qingyu entretenait maintenant des pensées meurtrières envers Xiao Jie.

Xi Rong ne doutait pas que Lin Qingyu voulait sa propre vie ; mais avant cela, Lin Qingyu n'avait probablement jamais pensé à tuer Xiao Jie. Il mourrait; Xiao Jie vivrait. Lin Qingyu et l'impératrice douairière pourraient contrôler complètement Xiao Jie et ainsi contrôler l'ensemble de Dayu.

Une fois Xiao Jie mort, seul Xiao Li resterait avec le sang du défunt empereur. Aucun des officiels civils et militaires, aucun des soldats de la frontière ne prendrait un crétin pour empereur. S'ils insistaient pour aider Xiao Li à accéder au pouvoir, non seulement les frères du défunt empereur commenceraient à comploter, mais même la frontière nord pourrait bouger. Par conséquent, il était essentiel pour les plans de Lin Qingyu et de l'impératrice douairière que Xiao Jie vive.

Mais à ce moment précis, Lin Qingyu voulait vraiment que Xiao Jie meure.

Ce n'était pas la façon dont Lin Qingyu réagissait normalement - Lin Qingyu était sur le point de perdre le contrôle.

Et la perte de contrôle de Lin Qingyu était exactement ce qu'il voulait voir.

Debout derrière Xiao Jie, Xi Rong se pencha et dit à voix basse : « Votre Majesté, vouliez-vous dire ce que vous venez de dire ? »

Xiao Jie était en transe, n'osant pas regarder dans les yeux de Lin Qingyu. Il se mordit la lèvre jusqu'à ce qu'elle devienne rouge. "Lin Qingyu méprise l'empereur et a commis une rébellion. Son crime est impardonnable et il mérite d'être exécuté. »

Les lèvres de Xi Rong se retroussèrent. Il frappa dans ses mains et dit : « Maître Xie. »

"Ce ministre est ici."

À l'exception de Lin Qingyu, tout le monde s'est tourné vers la voix en même temps pour voir un homme solennel entrer. Cette personne était vêtue d'une tunique noire avec une épée attachée à sa taille. C'était le chef du camp de Tianji, Xie Min.

Xie Min s'agenouilla sur un genou devant Xiao Jie. "Salutations à l'Empereur."

Xi Rong a dit: "Avez-vous entendu clairement l'ordre de l'Empereur?"

Xie Min hocha légèrement la tête, se leva et tira son épée, la tenant dans sa main droite. Les mots « diligence dans les affaires de l'État » écrits sur la plaque accrochée dans le hall, se reflètaient sur la surface de son épée. Pas à pas, il s'est approché de Lin Qingyu.

"Non!" Li Chan leva la main et bloqua le chemin de Xie Min, «Le médecin impérial Lin a le jeton du camp de Tianji qui lui a été accordé par le défunt empereur lui-même. Il est votre maître ! »

Xie Min était inexpressif. "Le camp de Tianji ne sert que l'empereur. Maître Li, veuillez vous écarter.

Li Chan regarda Lin Qingyu, seulement pour le voir regarder l'épée, ses yeux cachés sous ses longs cils d'ailes de papillon. Personne ne pouvait deviner ce qu'il pensait. Li Chan était très vif d'esprit et il a crié aux deux gardes impériaux : « Allez appeler l'impératrice douairière ! »

Une voix grasse a retenti: "Quand cela a-t il été  la place d'un étranger de donner des ordres concernant les affaires de notre famille Xiao?"

Le neuvième oncle impérial de Xiao Jie, le prince Heng, est apparu aux portes de Qinzheng Hall, suivi de soldats d'élite qu'il avait secrètement transférés de son fief à la capitale. "A partir de maintenant, à moins que l'Empereur n'en donne l'ordre, personne ne peut sortir d'un pied du Palais Qinzheng."

Xiao Jie dit dans un état second : « Neuvième oncle impérial ? Pourquoi es-tu…"

Le prince Heng jeta un coup d'œil à Lin Qingyu, renifla froidement et dit: "Je suis venu en retard avec ma protection et j'ai fait peur à l'empereur."

En désespoir de cause, Li Chan s'agenouilla à nouveau : « Votre Majesté ! Votre Majesté, s'il vous plaît, pensez aux soldats du Nord-Ouest, aux habitants des Dayu. Tout comme le médecin impérial Lin l'a dit tout à l'heure, le fait que le commandant démon ait pu trouver Xi Rong pour "négocier la paix" montre que cette personne connaît intimement la situation dans la capitale. S'il y a un changement dans le palais à ce moment-là, nous tomberons dans son piège. Avec les astuces du commandant démon pour manipuler le cœur des gens, il va certainement profiter de ce vide et perturber le moral de notre armée. Tant que les affaires du Nord-Ouest ne seront pas réglées, aucun bouleversement ne pourra se produire dans la capitale ! »

« De quoi parlez-vous, monsieur le ministre adjoint ? » Signifia Xi Rong avec un sourire: "Quel changement pourrait-il y avoir dans la capitale en exécutant un médecin impérial de cinquième rang?"

Li Chan déclara: «Le médecin impérial Lin est l'épouse du général Gu. Si le général découvrait que le médecin impérial Lin est mort dans le palais… »

Xi Rong a laissé échapper un "Oh" et a ensuite minimisé l'importance en disant : "Ministre adjoint, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. L'Empereur ne laissera pas le général Gu savoir avant que le général Gu ne reprenne Yong Liang. »

Li Chan transpirait abondamment. Il manquait d'options. Se pourrait-il que Lin Qingyu veuille vraiment que le sang coule dans la salle Qinzheng aujourd'hui ?

Xi Rong a rétréci soudainement. "Maître Xie, qu'attendez-vous?"

Du coin des yeux de Li Chan, la prise de Xie Min autour de la poignée de l'épée se resserra; Pourtant, Lin Qingyu n'a montré aucune réaction. Il ne put s'empêcher de crier : « Lin Qingyu ! »

Dès que les mots sont tombés, Lin Qingyu a levé les cils, a regardé l'homme tenant l'épée devant lui. Il dit lentement: "Maître Xie, tout à l'heure, vous avez dit que vous ne serviez que l'empereur?"

Xie Min répéta: "C'est vrai."

« Si le Fils du Ciel derrière vous n'était pas celui reconnu par le défunt empereur ; s'il n'était pas mandaté par le Ciel, obéiriez-vous encore à ses ordres ? »

Xie Min fit une pause, "Qu'est-ce que tu veux dire?"

"J'étais comme Li Chan auparavant. Mon souci était de maintenir le statu quo dans la capitale de peur que les Xixia n'aient une chance d'en profiter. Je voulais que les soldats du Nord-Ouest n'aient rien à craindre. Maintenant, je comprends." Lin Qingyu regarda froidement la paire de frères Xi Rong et Xiao Jie. Il cotninua : « Ce n'est que lorsque ceux qui gênent disparaissent complètement que la capitale peut être vraiment stable. »

Le visage de Xi Rong a soudainement changé de couleur. « Lin Qingyu est insidieux et rusé. Ne lui donnez pas la chance de confondre les gens – Xie Min, faites-le. »

Lin Qingyu reprit : « Eunuque Xi, pourquoi es-tu si anxieux ? Le défunt empereur m'a donné le jeton du camp de Tianji. Même s'il ne suffit pas que Maître Xie me serve, cela devrait au moins me donner le temps de finir ce que j'ai à dire - Qu'en dis-tu, Maître Xie ? »

Xie Min hésita un instant. « Qu'est-ce que tu as à dire exactement ? »

"Tout à l'heure, l'eunuque Xi a applaudi et Maître Xie est immédiatement apparu." Lin Qingyu s'est moqué, " Je ne suivrai pas."

En disant cela, une voix rugueuse et retentissante est venue de la direction de la porte : «Faites place, faites place… Qu'est-ce que vous faites à bloquer la porte !? »

Le prince Heng fut bousculé par derrière. Il s'est retourné et a dit avec colère: "Qui est-ce?"

Le nouveau venu s'est excusé et a dit avec un sourire: «Mes excuses, Neuvième Prince. Il y a un peu trop de monde dans votre entourage et ils ont rempli tout l'espace. Je n'avais d'autre choix que de positionner les gardes impériaux et les hommes du camp de cavalerie autour de votre peuple. »

Le prince Heng était tellement en colère qu'il laissa échapper un frisson. Il laissa tomber son ton obséquieux, « Wu Zhan ! Vous avez amené tant de soldats dans le palais, essayez-vous de vous rebeller !"

Wu Zhan répondit: "Alors pourquoi le prince Heng a-t-il amené tant de soldats ici?"

"Naturellement, c'est pour protéger Sa Majesté !"

Wu Zhan rit bruyamment et remarqua: «Alors ce général est également ici pour protéger Sa Majesté. Mais l'empereur que ce général souhaite protéger n'est pas l'empereur Chuxi injustement nommé, mais le défunt empereur. »

« Quelle absurdité totale ! Sa Majesté est le vrai Fils du Ciel nommé par le défunt empereur, juste et fidèle. Je pense que vous êtes de connivence avec Lin Qingyu et que vous orchestrez une rébellion ! »

Le roi Heng a parlé fermement mais il n'a pas pu voir la réaction de Xiao Jie et Xi Rong. Xiao Jie savait comment il était arrivé sur le trône et il a paniqué, « A'Rong… »

Xi Rong se força à se calmer. "N'aiepas peur, tout va bien."

Wu Zhan cessa de sourire et dit sérieusement : "Amenez-le !"

Un garde impérial a poussé un homme aux cheveux gris dans le hall. L'homme s'agenouilla devant Lin Qingyu, la tête baissée. "... Médecin Impérial Lin."

La voix n'était pas profonde comme celle d'un homme ordinaire, mais plutôt aiguë et fluette. Xi Rong a deviné son identité dès qu'il l'a entendue. "Est-ce que ça pourrait être…?"

L'homme leva lentement la tête, Xiao Jie eut une vue claire de son visage et il dit avec étonnement : "Eunuque Xue ?"

Xue Ying, l'eunuque chargé de l'administration sous le règne du défunt empereur. Il avait servi le défunt empereur pendant de nombreuses années. Lorsque le défunt empereur était tombé gravement malade, Xue Ying a soudainement choisi de prendre sa retraite et était rentré chez lui. Il n'y avait eu aucune nouvelle de lui depuis.

Wu Zhan dit à Xue Ying : « Eunuque Xue, n'ayez pas peur. Dites-nous tout ce que vous savez. Ce général vous protégera. »

Xue Ying jeta un coup d'œil à Xie Min. «Lorsque le défunt empereur tomba gravement malade, il rédigea un testament et le remit à ce serviteur. Il m'a chargé de le garder en sécurité et de l'annoncer au monde quand il décéderait. »

Cui Lian s’exclama : « Quelle absurdité ! J'ai vu l'édit du défunt empereur de mes propres yeux. Le défunt empereur a proclamé Sa Majesté comme son héritier pour continuer sa grande lignée. Si vous aviez un édit qui vous était confié, pourquoi ne l'avez-vous pas présenté à ce moment-là ? Au lieu de cela, vous avez attendu jusqu'à aujourd'hui pour jouer cette mascarade ! »

Xue Ying déclara comme s'il livrait une récitation: «À l'époque, le prince Ning supervisait le pays, il avait le pouvoir du gouvernement et du peuple. Le défunt empereur a été contraint d'écrire l'édit impérial l'établissant comme prince héritier. Lorsque l'esprit du défunt empereur s'éclaircit, il regretta son erreur et publia un deuxième édit. Lorsque l'empereur précédent est décédé, le prince Ning est monté sur le trône. Si ce serviteur avait montré l'édit à ce moment-là, cela n'aurait-il pas signifié ma mort ? »

La couleur est revenue sur le visage de Li Chan et il demanda: "Où est cet édit maintenant?"

"Ce serviteur s'est échappé du palais et a caché l'édit derrière la plaque dans la salle Qinzheng."

Xie Min leva la main vers la plaque et la frappa avec sa paume. La plaque trembla et un édit impérial scellé tomba, que Xie Min attrapa fermement dans sa main. Xie Min laregarda et affirma solennellement: "C'est en effet l'écriture et le sceau du défunt empereur."

Cui Lian s'est soudainement tourné vers Xi Rong. "Comment est-ce possible!"

"Heh ..." Xi Rong a ri, une expression vile sur son visage. "Le médecin impérial Lin a-t-il prévu ce jour il y a longtemps et c'est pourquoi vous avez falsifié une copie du testament de feu l'empereur?"

"Taisez-vous !" gronda Wu Zhan amèrement : « Même Maître Xie dit que ce dernier édit a été écrit par le défunt empereur lui-même. Qu'avez-vous à dire d'autre !"

Les jambes de Xiao Jie sont devenues molles et il est presque tombé. Xi Rong le soutenait. "Se pourrait-il que l'édit de votre soi-disant défunt empereur ait été de nommer le sixième prince comme héritier?" C'était comme si Xi Rong avait entendu une grande blague: "Le défunt empereur est si sage et si puissant, comment aurait-il pu remettre l'empire Dayu à un prince mentalement incomplet?"

Xie Min secoua la tête. "L'édit stipule que l'ancien prince héritier Xiao Cheng est le seul candidat à hériter du trône et qu'il ne peut être aboli."

Li Chan a immédiatement déclaré: «La mère concubine du défunt prince, Chen Shi, a commis une fois le grand crime de tromper l'empereur, mais même alors, le défunt empereur l'a simplement bannie dans le palais froid et n'a pas impliqué le défunt prince. Cela montrait que le défunt empereur avait de grands espoirs pour le défunt prince. Le défunt empereur n'a jamais exprimé son intention de déposer le prince héritier devant qui que ce soit. Comment a-t-il pu le déposer soudainement ? Il doit y avoir plus à ce sujet. »

Un frisson lui vint au cœur, Xi Rong fit quelques pas en arrière et dit à voix basse : "Ce n'est pas encore fini."

Xiao Jie pleurait et l'a arrêté. "A'Rong..."

Xi Rong a soudainement secoué la main de Xiao Jie. Pointant du doigt vers Lin Qingyu, il dit: «Prince Heng, Xie Min, que faites-vous encore ? Croyez-vous ses paroles? Lorsque le défunt empereur était gravement malade, l'impératrice douairière et Lin Qingyu étaient ceux qui restaient à ses côtés. Ils étaient avec le défunt empereur beaucoup plus souvent et beaucoup plus longtemps. Ce sont eux qui ont forcé feu l'empereur à écrire l'édit ! »

« Vous voulez mettre la main sur lui ? Alors dépêchez-vous et arrêtez de dire n'importe quoi. » Wu Zhan frotta ses mains, "Ils ne m'ont pas laissé aller au Nord-Ouest pour combattre ces barbares Xixia et j'étouffe d'ennui! Neuvième Roi, d'où viennent vos soldats ? Il est temps de tester leur courage. »

Le prince Heng regarda en arrière. Le bataillon de cavalerie et les gardes impériaux formaient déjà autour d'eux un cercle impénétrable. Ils étaient trois fois plus nombreux que ses soldats. Ils attendaient à leur aise un ennemi épuisé. Il n'avait aucune chance de gagner.

À ce stade, la vérité sur l'affaire n'avait plus d'importance. Pouvoir sortir d'ici vivant prévalait sur tout.

Le prince Heng s'éclaircit la gorge et dit: «Le défunt empereur était mon frère et bien sûr, le dernier souhait du défunt empereur doit passer en premier - Xi Rong, Xiao Jie, vous deux avez d'abord persécuté le prince. Vous avez conspiré pour usurper le trône. Même la mort ne peut expier votre offense"

Les mains de Xi Rong s'abaissèrent lentement. Ses yeux étaient vides et son visage avait une immobilité mortelle.

Wu Zhan secoua la tête et fit claquer sa langue. "Il change certainement de position plus vite que la météo."

Xiao Jie saisit le bras de Xi Rong. Étouffé, il a dit : « A'Rong, A'Rong, s'il te plaît, dis quelque chose… »

« Que pouvons-nous dire d'autre ? » Déclara Xi Rong d'un ton hébété : "Le gagnant est le roi, le perdant est l'ennemi - A'Jie, nous avons perdu."

"Ah ? Nous n'allons pas nous battre ? » constata Wu Zhan avec regret: "J'étais tellement excité pour rien."

Xiao Jie dit d'un air absent : « Perdu ? Que va-t-il se passer maintenant… allez-vous mourir ? Je ne veux pas… » Il se précipita vers Lin Qingyu. Il voulait saisir les vêtements de Lin Qingyu mais ensuite il a rencontré les yeux de Lin Qingyu. Qu'adviendrait-il de ses mains ? Il n'a pas osé tendre la main. « Médecin impérial Lin, ne tue pas A'Rong, je t’en prie… s'il te plaît, ne le fais pas… »

Lin Qingyu ouvrit lentement les lèvres. "Vous m'en suppliez ?"

Xiao Jie hocha la tête comme s'il pilait de l'ail. "Je t'en supplie! Je t'en supplie…"

"Si notre plan militaire échoue parce que ce lot de provisions ne peut pas atteindre l'armée, nos hommes seront vaincus par les Xixia." La voix de Lin Qingyu tremblait légèrement: "Penses-tu que le Xixia épargnera la vie de ces soldats vaincus?"

Xiao Jie se figea soudainement. Wu Zhan soupira : « Provisions, oh provisions. Peu importe la puissance du général, il ne peut pas se battre sans provisions. »

"Je ne vais pas le tuer maintenant." déclara Lin Qingyu: "Je le garderai en vie et lorsque l'armée du Nord-Ouest triomphera, je le décapiterai en sacrifice au ciel."

Les yeux de Xiao Jie s'écarquillèrent et il continua à secouer la tête, "Non, non..."

Lin Qingyu marcha aux côtés de Xi Rong. D'une voix que seuls eux deux pouvaient entendre, "Je t'ai donné le choix. Je t'ai dit que si vous n'écoutiez pas tous les deux, je demanderais à quelqu'un d'autre de prendre votre place. Je ne plaisantais pas. »

Xi Rong regarda droit devant. « Si je n'avais rien fait, une fois Gu Fuzhou revenu, j'aurais perdu la vie malgré tout. Je ne le regrette pas. »

Lin Qingyu dit légèrement: "Pas nécessairement."

Xi Rong renifla légèrement, ne croyant évidemment pas ce que disait Lin Qingyu. Il a finalement regardé Xiao Jie, qui avait des larmes coulant sur son visage. Il dit doucement : «Laissez-le en vie. Il ne comprend rien."

Lin Qingyu n'a fait aucun commentaire. Il leva la main et deux gardes impériaux s'avancèrent et emmenèrent Xi Rong.

Xiao Jie avait le cœur brisé. Insouciant de tout, il se précipita après lui, "A'Rong!"

Wu Zhan bloqua son chemin et demanda à Lin Qingyu : « Médecin impérial Lin, que devrions-nous faire à propos de l'em-… à propos de lui ? »

Lin Qingyu déclara: «L'empereur est fatigué. Aidez-le à retourner au palais pour se reposer. »

Xie Min fronça les sourcils. "Bien que le décret du défunt empereur visait à protéger la position du premier prince héritier, le précédent prince héritier est déjà décédé de maladie."

"Maître Xie a raison." déclara le prince Heng d'un ton juste: «Il n'y a personne de la lignée du défunt empereur qui puisse hériter du trône et Xiao Jie, qui a conspiré pour usurper le trône, ne doit pas être autorisé à continuer à régner. Selon les règles du Dayu établies par nos ancêtres, un héritier ne peut être choisi que dans le clan. »

Lin Qingyu remarqua: "Le neuvième prince a-t-il oublié le prince Huai?"

« Est-ce une sorte de blague ! Le prince Huai est mentalement incomplet. Il est comme un enfant de trois ans. Comment peut-il gouverner le pays ? »

'' Au moins, le prince Huai ne prétendra pas être intelligent. De plus, il pourrait ne pas être sans possibilité de guérison. » Lin Qingyu changea de sujet et déclara : « Les affaires dans le Nord-Ouest sont à un moment critique. L'affaire d'aujourd'hui ne doit pas être portée à la connaissance du public. Vous êtes tous des piliers de la cour. Vous devriez tous savoir clairement ce qui est à l'avantage du peuple et ce qui ne l'est pas. »

.

Après ce jour, l'empereur Chuxi a déclaré qu'il était tombé malade et qu'il ne se présenterait pas à la cour. Au lieu de cela, il a commencé à émettre simplement des lettres pour instruire la Cour. La gestion du gouvernement était laissée à son cabinet. De plus, le Premier ministre Cui Lian a clairement indiqué qu'il souhaitait prendre sa retraite et après avoir obtenu la permission de l'empereur, il est parti, emmenant sa famille avec lui loin, très loin de la capitale. Le prince Heng a également été condamné à retourner dans son fief, interdit d'entrer dans la capitale sans ordre exprès.

Lin Qingyu et Li Chan avaient épuisé tout ce qu'ils avaient pour envoyer ce lot de fournitures. Il aurait dû soutenir l'armée du Nord-Ouest pendant longtemps mais maintenant, il n'en restait plus que 20%. Li Chan était impatient de transférer plus de provisions vers le nord-ouest, mais les routes étaient bloquées par de fortes chutes de neige. Le voyage initial de sept ou huit jours prendrait un demi-mois et il ne savait pas s'il serait capable de le faire à temps.

Après avoir éradiqué les dissidents, c'était censé être un moment où il pourrait se détendre un peu. Mais une couche de peur indescriptible s'était installée dans le cœur de Lin Qingyu. Il fut en proie à des cauchemars pendant plusieurs nuits d'affilée.

Dans son rêve, il était de retour dans le manoir de Nan'an Hou, debout dans la cour du pavillon du vent bleu. Il tenait un parapluie cramoisi, une vaste étendue de neige sous ses pieds. Il voyait le fauteuil roulant familier et Lu Wancheng assis dessus, vêtu de rouge. Il dormait paisiblement, la tête baissée.

Il marchait pieds nus sur la neige, faisant glisser l'ourlet de sa robe de mariée. Il se dirigea vers Lu Wancheng, pas après pas, utilisant le parapluie pour se protéger contre les flocons de neige qui tombaient.

À ce moment, le visage de Lu Wancheng s'est soudainement transformé en celui de Gu Fuzhou. Il tendit désespérément la main, le parapluie tombant sur le sol enneigé. Mais peu importe ce qu'il faisait, il ne pouvait pas atteindre la personne devant lui.

Lin Qingyu s'assit sous le choc. Huan Tong, qui était de service de nuit, a entendu le mouvement et s'est empressé d'apporter une lampe. "Jeune maître?"

Lin Qingyu a été momentanément étourdi. Il leva la main pour toucher les coins de ses yeux, sentant un peu d'humidité. "Est-ce qu'il… neige dehors ?"

"Oui. Il a neigé presque toute la nuit. » Huan Tong poursuivit avec inquiétude: "Jeune Maître, ça va?"

Lin Qingyu baissa lentement les yeux. "Je vais bien."

Cela faisait un demi-mois et il n'avait toujours pas reçu une autre lettre de Gu Fuzhou.

Après un an de séparation, quelle que soit la profondeur de l'affection, seule une ombre solitaire restait errante; leurs rencontres confinées uniquement dans les rêves.

Mais maintenant, il n'osait même plus rêver.

.

Passé le douzième mois lunaire, dans le nord-ouest, le vent a soufflé plus fort et la neige est tombée plus fort que dans la capitale. Les rations et la consommation de fourrage de l'armée augmentaient de jour en jour. Les 20 % de provisions que Shen Huaishi protégeait désespérément n'étaient qu'une goutte d'eau dans l'océan.

Afin de stabiliser le moral de l'armée, Gu Fuzhou a caché le fait qu'ils avaient été dépouillés de leurs provisions. À part lui et Shen Huaishi, seuls Wu Youyuan et Shi Pei étaient au courant de la pénurie d'approvisionnement. Ce jour-là, Shen Huaishi, combattant un contre cent, réussit à s'échapper avec 20% des provisions. À son retour au camp, il était grièvement blessé. Heureusement, les compétences miraculeuses de Hu Ji l'ont ramené au bord du gouffre. Gu Fuzhou voulait à l'origine envoyer Shen Huaishi dans un endroit sûr pour récupérer, mais Shen Huaishi a résolument refusé.

"Le médecin impérial Lin m'a demandé de suivre et de protéger le général."

Gu Fuzhou sourit et dit: «Pourquoi es-tu si obéissant envers ma femme? L'aimes-tu?"

Shen Huaishi affirma à la hâte : « Je ne suis pas – je ne le suis pas ! Le Général est le pilier du pays et je t’admire depuis longtemps. Même sans l'ordre du médecin impérial Lin, j'aurais quand même choisi de servir le général. »

Voyant Shen Huaishi si troublé, à presque sauter pour prouver son innocence, Gu Fuzhou le repoussa sur le lit. « Je plaisante, vas-y doucement. Même si tu l'aimes quand même, ça ne me dérange pas. Il y a beaucoup de gens qui l'aiment, mais il..."

N'aime que moi.

Gu Fuzhou rit légèrement et ajouta: «J'apprécie ta gentillesse. Pourquoi ne vas-tu pas dans un endroit sûr, prends soin de toi d'abord ? Tu pourras revenir une fois que tu auras complètement récupéré. »

Shen Huaishi secoua la tête. "Je veux rester dans le Nord-Ouest pour récupérer."

« Qu'y a-t-il de si bien dans le Nord-Ouest ? Le vent froid est comme un couteau. Chaque jour ici fait vieillir ton apparence de dix ans. »

Shen Huaishi est resté silencieux pendant un long moment puis fit : « J'ai été dans de nombreux endroits. Mon corps est comme la lentille d'eau et ma vie, comme un brin d'herbe. Ce n'est que dans le Nord-Ouest que je me suis senti vraiment vivant. J'ai vu mes frères mourir au combat, j'ai vu des innocents mourir en vain. J'ai réalisé que toutes ces choses du passé, que ce soit Jingchun ou Xiao Cheng, sont momentanés, comme des rêves éphémères. »

Ce moment inattendu de dévoilement de son âme fit hausser les sourcils à Gu Fuzhou. Shen Huaishi était dans le Nord-Ouest depuis un an ; il n'avait jamais mentionné le passé et Gu Fuzhou n'a jamais posé de questions à ce sujet. Ce qui l'a le plus surpris, c'est que Shen Huaishi a pu mentionner le nom de Xiao Cheng si calmement. Si sa belle épouse était présente, il serait sûrement surpris aussi.

"Puisque tu as mentionné Xiao Cheng, j'ai une question que j'aimerais te poser."

Shen Huaishi réplique: "Demande-moi n'importe quoi, général."

Gu Fuzhou l’interrogea: "Le faux médicament de la mort que ma femme t’avais donné ce jour-là, l'as-tu utilisé?"

Shen Huaishi sourit légèrement mais garda le silence .

Gu Fuzhou n'a pas posé d'autres questions, mais a juste soupiré : « Ceux qui sont partis ne peuvent pas être persuadés mais ceux qui viennent peuvent toujours être poursuivis. Si tu veux rester, alors reste. Je vais appeler Youyuan et Shi Pei et nous réfléchirons à ce qu'il faut faire ensuite. » Tapotant Shen Huaishi sur l'épaule, il ouvrit le rabat de la tente et sortit dans le vent et la neige.

Shen Huaishi baissa les yeux sur son épaule que Gu Fuzhou venait de tapoter.

Parler à Gu Fuzhou était une chose extrêmement confortable. Il semblait avoir une capacité magique pour ramener les gens coincés dans leur bourbier vers le monde actuel avec un sourire. Tout comme ce jour-là, lorsqu'il revint criblé de blessures, Wu Youyuan et Shi Pei apprirent que leurs provisions avaient été volées. L'un était furieux, menaçant de pénétrer à lui seul dans le camp ennemi pour récupérer ses provisions et l'autre était déçu et déprimé. Seul Gu Fuzhou, après un long silence, dit de son ton paresseux habituel : « Ça suffit. Ce qui est fait est fait. Ça ne sert à rien d'être en colère. La colère ne fera que nous faire perdre la tête. Je ne veux aucun de ces longs visages maintenant. Que diriez-vous que je joue du Xiqin pour vous et que nous parlions d'affaires sérieuses après que vous vous soyez calmés ? »

Dans ce monde, seules des personnes comme Gu Fuzhou peuvent se connaître intimement et passer une vie avec le médecin impérial Lin.

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L'auteur a quelque chose à dire : Les chapitres suivants seront du point de vue d'Er Zhuang