MISVIL - Chapitre 119 - Finale

 



« Je suis fatigué d’avoir trop volé dans le ciel, puis-je me poser un moment chez toi ? »



Naissance, vieillesse, maladie, mort, rancune, peur, jalousie, avidité, ignorance, séparation douloureuse, désirs inassouvis… (NT : avec l’attachement, forment les douze souffrances de la tradition bouddhiste)

Le monde enfante toutes choses, et l’homme naît avec une multitude de souffrances. Le mal naît de la douleur, éternel et indestructible.

Les pensées vertueuses s’élèvent pour devenir divines, les pensées mauvaises chutent et deviennent démoniaques.

Heureusement, bien que toutes choses naissent dans l’obscurité, ce qu’elles poursuivent, c’est la lumière.

Au fil des innombrables guerres entre dieux et démons, les dieux ont toujours remporté de grandes victoires, repoussant les démons et les scellant dans de sombres abîmes étroits. Mais les démons ne se sont jamais résignés : ils cherchaient sans relâche à influencer chaque monde, à libérer la douleur et les ténèbres du cœur humain, à transformer les pensées vertueuses en pensées mauvaises, à engendrer des péchés, à attiser les guerres, jusqu’à transformer le monde en un enfer de ténèbres et de sang distordu.

Si l’Arbre-Monde était corrompu, les petits mondes devenaient autant d’enfers obscurs, d’où surgissaient encore plus de scélérats. Lorsque ces mondes arrivaient à maturité et chutaient dans les étoiles, la race démoniaque se renforçait à l’infini, se propageait comme une épidémie à travers tous les mondes. Les mauvaises pensées primitives dans le cœur des hommes furent alors toutes éveillées, dévorant sans fin la lumière. La race divine, elle, tomberait et disparaîtrait à jamais.

Le Dieu-Phénix était inconscient depuis longtemps, et l’Empereur Céleste s’en désolait tout autant depuis ce temps…

Il avait envoyé tous les dieux susceptibles de réveiller le Dieu-Phénix, mais rien n’y faisait. Car un cœur envahi par les démons, quelle que soit la force extérieure appliquée, ne peut être guéri que par lui-même. Tous les dieux revenus des petits mondes affichaient des visages sombres. Leur échec était cuisant. La plupart avaient choisi de sceller leurs souvenirs de ces mondes, de peur d’y repenser et de tomber eux-mêmes dans la démence.

Mais récemment, le général An Long était enfin revenu d’un petit monde. Il avait cessé de s’acharner.

L’Empereur Céleste plaçait en lui de grands espoirs. Après tout, il était l’ami intime du Dieu-Phénix, avait gardé le sceau démoniaque des années durant, et sa nature combative le rendait célèbre dans tout le royaume divin. Né avec des os de guerrier, il était courageux et tenace, à la volonté inébranlable. Il aimait se battre, n’avait jamais connu l’amour, et pour passer le temps, il n’hésitait pas à défier le Dieu-Phénix pour s’exercer au combat. Ils se rendaient coup pour coup : un jour, le Dieu-Phénix en ressortait blessé au visage, quelques-unes de ses belles plumes arrachées. Les autres dieux en étaient peinés, le supplièrent d’y aller plus doucement, mais An Long les regarda avec le plus grand mépris. : « Wuhuan est un homme. Pourquoi se soucierait-il de son apparence ? Il m’a bien arraché plusieurs écailles, et je n’ai même pas crié !

« Ce n’est pas le visage d’un homme qui compte, mais sa force.

« De toute ma vie, je ne gaspillerai jamais mon temps à chercher quelque compagnon taoïste ridicule.

« Ce bon à rien de Wuhuan ! Il ne voit même pas à travers une illusion aussi grossière ! Je vais dans ce petit monde pour le ridiculiser ! »

Les dieux étaient sans voix.

Et puis…

Dès son réveil dans le petit monde, la première chose que fit le général An fut de se gifler violemment deux fois. Son visage rougit, puis pâlit, avant de redevenir rouge, à plusieurs reprises. Un spectacle haut en couleurs. L’Empereur Céleste et les dieux présents n’avaient jamais vu pareille expression sur son visage. Ils furent stupéfaits, brûlant de curiosité.

Le général An utilisa un mot venu d’un monde technologique, et déclara d’un ton profond : « C’est mon histoire noire. »

(NT : signifiant honte, embarras. Idiome issu de la culture web chinoise. Le mot « noir » reflète l’idée de quelque chose de caché, tabou, ou négatif)

Il ne laissa pas les dieux l’interroger davantage et scella immédiatement ses souvenirs de ce monde.

Quelle humiliation ! Il ne voulait plus jamais y repenser de sa vie ! Sinon, il n’aurait plus jamais la face de défier le Phénix au combat !

Maudite race démoniaque ! Il allait se rendre sur leurs territoires pour y déchiqueter quelques grands démons afin d’évacuer sa frustration !

Il se transforma en dragon noir, balaya l’air d’un coup de queue, et partit furieusement massacrer les démons.

Les dieux : « ??? »

L’Empereur Céleste, enfin remis de sa surprise, demanda : « Qui reste-t-il dans le petit monde ? »

Les dieux réfléchirent : « Il n’y a plus personne, semble-t-il… »

Le Dieu-Phénix ne pouvait probablement plus être sauvé. Le royaume divin était voué à sa perte.

*

Lorsque Song Qingshi se réveilla, son esprit était confus à force d’avoir accompli trop de missions. Il resta longtemps assis dans un coin du temple céleste à trier ses souvenirs.

Ce fut seulement alors que l’Empereur Céleste se rappela son existence. Il remarqua que cette pierre, bien qu’éveillée, restait immobile, sans rien dire, sans avoir changé le moins du monde. Sans grand espoir, il s’approcha et demanda d’un ton distrait : « Alors, comment s’est passée ta mission ? »

Song Qingshi leva la tête et désigna la direction du temple du Phénix.

Dans les nuées, un messager céleste arriva en volant, proclamant à haute voix la bonne nouvelle :
« Il s’est réveillé ! Le Dieu-Phénix s’est réveillé ! »

Les dieux en furent transportés de joie. N’y tenant plus, ils prirent leurs chars célestes, déployèrent leurs ailes, montèrent sur leurs artefacts et s’élancèrent vers le temple du Phénix pour lui rendre visite.

L’Empereur Céleste, à la fois surpris et ravi, demanda à Song Qingshi : « Tu as réussi ? »

Song Qingshi hocha la tête.

« Comment as-tu fait ? Qu’as-tu accompli ? » demanda vivement l’Empereur Céleste, incapable de concevoir comment ce bloc de pierre sans cœur avait pu réveiller le Phénix, doté d’un cœur aussi raffiné que le jade. Il enchaîna une longue série de questions, et voyant que son interlocuteur était déconcerté, il se rappela enfin que Song Qingshi ne savait pas parler. Il se reprit, et demanda avec gravité : « Ce ne serait pas… de la chance, par hasard ? »

Song Qingshi réfléchit longuement, puis hocha de nouveau la tête.

« Je le savais, tu es un enfant béni par la chance. » L’Empereur Céleste, ému, lui tapota la tête avec affection. Devant cet heureux présage, il le couvrit de récompenses : trésors, ouvrages, des millions de livres réunissant l’essence de tous les mondes, ainsi que les artefacts les plus rares du royaume divin, y compris le Livre des Mondes laissé par le Dieu Créateur.

L’Empereur Céleste était vraiment un homme bon.

Song Qingshi, les bras chargés de récompenses, avait les yeux brillants de bonheur. Tous ces livres étaient d’un attrait irrésistible.

Il avait envie de rentrer chez lui et de passer quelques dizaines d’années à les lire en paix.

Voyant son enthousiasme, l’Empereur Céleste se réjouit aussi. Il ordonna aux messagers de transporter les récompenses jusqu’au pavillon céleste et de laisser Song Qingshi s’y reposer. Il le félicita : « Sois un bon garçon. Ne fais pas comme ce sot de général An, qui se réveille pour repartir directement au combat. »

L’Arbre-Monde était encore gravement flétri. Quand le Dieu-Phénix aurait retrouvé toute sa clarté d’esprit et achevé la réparation des petits mondes, il faudrait que Song Qingshi aille personnellement le remercier.

Une telle grâce méritait bien une récompense à la hauteur.

Après avoir rassuré Song Qingshi, l’Empereur Céleste monta à bord de son char pour aller saluer le Dieu-Phénix. Mais en se retournant, il aperçut l’expression joyeuse de Song Qingshi. Quelque chose le troubla :
Depuis quand cette pierre manifestait-elle de la joie ?
Il ne put s’empêcher de demander : « Quelle sorte de chance as-tu eue pour réveiller le Dieu-Phénix ? »

Song Qingshi se retourna, ouvrit la bouche et dit : « C’est une chance obtenue après mille trois cent cinquante échecs. »

L’Empereur Céleste resta figé.

La pierre qu'il avait raffinée … savait parler ?!

*

Song Qingshi fit un détour par le palais du Phénix. Il voulait voir Wuhuan, mais constata que les divinités se pressaient à l’extérieur du palais, formant des cercles serrés et compacts, apportant des cadeaux de convalescence, formant une longue file, tous impatients de lui rendre visite.

On disait depuis longtemps que le Dieu Phénix était la divinité la plus belle et la plus populaire des Trois Royaumes. Tous les êtres l’aimaient, et nombre d’entre eux rivalisaient pour devenir son compagnon. Même les dieux ne faisaient pas exception.

Aujourd’hui, Song Qingshi constata de ses propres yeux à quel point Wuhuan était apprécié...

Il ne pouvait même pas s’approcher.

Les autres dieux avaient déjà tenté d’engager la conversation avec le Maître Song Qingshi, mais n’avaient jamais obtenu de réponse. La situation devenait rapidement embarrassante. Maintenant qu’ils le voyaient de nouveau, ils ne savaient toujours pas quoi lui dire. Après quelques regards curieux, ils reportèrent leur attention sur la grande nouvelle du réveil du Dieu Phénix.

Song Qingshi jeta un regard furtif de l’extérieur pendant un moment et entendit les discussions animées autour de lui :

« Le Dieu a dû beaucoup souffrir cette fois. Il va sûrement sceller ses souvenirs, non ? »

« Même le général An l’a fait. Il le fera aussi, sans doute… »

« De telles souffrances n’ont rien qui mérite d’être remémoré. Il faut les sceller. »

« Considérant qu’il est si parfait et si maniaque de la propreté… »

« … »

Song Qingshi trouva que leurs paroles étaient très sensées. Les corps dans les mondes inférieurs n’étaient qu’illusoires, les âmes des fragments ; désormais purifiés, même les sceaux des compagnons avaient disparu, les liens étaient rompus. Il suffisait que Wuhuan scelle ses souvenirs, et tous les restes de ses extrêmes, de ses troubles, s’évanouiraient. Il redeviendrait le Phénix d’autrefois, libre et heureux de voler dans les cieux.

Il y réfléchit longuement et décida de ne pas se précipiter pour prendre ses responsabilités vis-à-vis de Wuhuan, préférant lui laisser la liberté de choisir.

Le Phénix était né dans le chaos primordial, avait traversé des milliards d’années. Le temps passé dans un petit monde n’était qu’un grain de poussière dans le flot de sa vie, une brève écume sans importance.

Song Qingshi savait combien Wuhuan avait souffert, combien il avait été accablé. S’il voulait effacer sa mémoire, cela lui semblait être une bonne chose…

Après tout, c’était de sa propre initiative qu’il était parti à sa recherche dans un petit monde. Il n’avait jamais attendu de récompense.

Le simple fait que le Phénix se soit réveillé était déjà la meilleure des récompenses.

Son objectif était atteint.

Aussi, Song Qingshi retourna chez lui, heureux, pour lire ses livres.

*

De très nombreuses années avant son départ dans le petit monde.

Dans sa demeure parmi les nuées, Song Qingshi s’asseyait longtemps à la fenêtre, absorbé par sa lecture. Lorsqu’il se sentait fatigué, il levait les yeux pour contempler les nuages.

Les nuages blancs prenaient dans le ciel mille formes changeantes, toujours fascinantes, inlassablement variées. Mais ce qu’il aimait le plus, c’était cette lueur dorée et écarlate qui apparaissait à la fenêtre chaque soir au crépuscule.

Song Qingshi ne se souvenait plus exactement de la première apparition du Phénix.

C’était il y a peut-être dix mille ans ?

La première fois qu’il l’avait vu, il était resté figé longtemps, ignorant de quoi il s’agissait. Il savait seulement que cela différait de tout ce qu’il avait vu, rayonnant de couleurs éclatantes. Il avait ensuite fouillé longuement dans ses livres et avait finalement trouvé quelques termes appropriés : chatoyant, resplendissant, précieux, somptueux, d’une beauté inouïe.

Dès lors, chaque jour, le Phénix survolait sa fenêtre, parfois accompagné de chants célestes.

La monotonie des nuages s’était teintée de couleurs nouvelles.

Les livres appelaient cela une « scène magnifique ».

Ainsi, Song Qingshi s’asseyait chaque jour à la fenêtre, à l’heure exacte, pour attendre le passage du Phénix, admirer le plus merveilleux des spectacles, écouter les plus mélodieuses des voix… Peu à peu, cela devint une habitude, comme une partie essentielle de sa vie.

Puis, un jour, le Phénix ne revint pas.

Il resta seul, assis à sa fenêtre, fixant les nuages à l’horizon, et attendit… longtemps, très longtemps…

Le ciel s’assombrit, se leva de nouveau, puis se replongea dans la nuit…

Il attendit, hébété, des jours entiers, sans que le Phénix ne reparaisse.

Les livres qu’il tenait entre ses mains perdirent leur saveur. Chaque mot lui devenait incompréhensible.

Où était donc passé le Phénix ?

Alors, il prit plume et papier, rédigea sa question, et la confia au messager divin chargé de lui livrer les livres.

Le messager, habitué de longue date à traiter avec lui, était d’un naturel très patient. Il lui raconta alors ce qui était arrivé au Phénix.

Song Qingshi fixa longuement les nuages à la fenêtre, réfléchit sérieusement, puis décida d’aller le chercher.

Le Souverain céleste lui parla longuement, lui expliqua combien cela serait difficile.

Mais il s’en moquait.

Il n’était qu’unee pierre, incapable de comprendre les émotions ou la logique du monde des hommes. Il voulait seulement que le Phénix réapparaisse à sa fenêtre, flamboyant, fier, libre dans les airs. C’était pour lui le plus beau spectacle de son existence. Il était prêt à tout sacrifier pour cela, même à être brisé en mille morceaux, sans jamais regretter…

*

Dans le petit monde, le premier sentiment qu’il apprit fut la tristesse.

Il découvrit que les humains, lorsqu’ils étaient au comble de la douleur, pleuraient. En pleurant, il nota avec soin cette émotion dans son carnet. Ensuite, il comprit ce qu’était la colère, pourquoi, lorsqu’on était en colère, on voulait frapper. Puis il apprit ce qu’étaient le manque, la peur, la panique, la gêne, l’humiliation, la honte, et enfin la joie…

Wuhuan lui dit qu’il l’aimait, qu’il le trouvait beau lorsqu’il souriait.

Et c’est ainsi qu’il comprit ce qu’était aimer, et ce qu’était un sourire.

Il aimait les livres, apprendre, rechercher, la médecine, résoudre des problèmes, contempler les nuages.

Mais ce qu’il aimait le plus, c’était Wuhuan.

À chaque cycle de réincarnation, son amour pour le Phénix devenait plus ferme, plus certain.

Il devait impérativement le ramener.

*

« Wuhuan ? » Song Qingshi sortit de sa rêverie. Il voulait partager un souvenir amusant qu’il venait de retrouver avec Wuhuan, mais il constata qu’il n’était plus dans le petit monde. Wuhuan n’était plus à ses côtés. Le Phénix, à sa fenêtre, n’était pas réapparu depuis longtemps.

Où était-il allé ?

Song Qingshi resta immobile, le livre dans les mains, l’esprit vide pendant un long moment, puis se mit soudain à pleurer.

Ainsi, c’était cela, la solitude.

Il découvrit qu’il n’aimait pas être seul, pas plus qu’il n’aimait la solitude, l’ennui, ou regarder les nuages sans personne à ses côtés. Ce qu’il aimait le plus n’était pas tant la beauté du Phénix, mais sa présence quotidienne à sa fenêtre, ce sentiment qu’il n’était plus seul…

Dans sa pièce emplie de livres, régnait une froideur morte, un silence absolu.

Profitant de l’absence de regard, et sans crainte du ridicule, il se jeta sur son bureau et pleura à en perdre haleine.

Il se dit qu’une fois ses larmes taries, il travaillerait dur, résoudrait dix mille feuilles d’exercices pour oublier sa peine…

Quand soudain, on frappa à la porte.

Le messager divin n’avait-il pas encore terminé ses livraisons ?

Song Qingshi s’empressa d’essuyer ses larmes avec sa manche et alla ouvrir.

La lumière douce du soleil couchant inonda la pièce. Le Dieu Phénix avait replié ses ailes éclatantes. Vêtu de nuées dorées et écarlates, il se tenait sur le pas de la porte, souriant doucement :

« Je suis fatigué de voler dans le ciel. Puis-je m’arrêter un moment dans ta demeure ? »

Ses magnifiques yeux étaient emplis d’attente.

Song Qingshi resta un instant figé, puis, pris de panique, il invita le Dieu Phénix à entrer, s’empressa de sortir des pâtisseries et du thé spirituel, et les poussa tous devant lui.

Le Dieu sourit en observant ses gestes : « Tu étais déjà ainsi autrefois. Tout ce que j’aimais, tu me le donnais. »

Song Qingshi hocha la tête et affirma : « Oui, je te donne tout… »

Il réalisa soudain que le Dieu Phénix parlait du petit monde.

« Le Souverain céleste m’a demandé de te remercier solennellement, mais dans tout le Palais du Phénix, je n’ai rien trouvé qui soit digne de toi. Je ne savais que t’offrir, » dit doucement le Dieu Phénix en essuyant avec tendresse les larmes encore présentes au coin de ses yeux et en remettant en ordre ses cheveux épars. Puis il demanda avec précaution : « Alors, j’ai pensé à m’offrir à toi. Est-ce que cela te conviendrait ? »

Ce cadeau était un peu grand, mais il lui plaisait énormément.

Song Qingshi l’accepta avec bonheur : « Merci. C’est le plus beau cadeau de toute ma vie. »

Que le Dieu Phénix accepte de sceller sa mémoire était une bonne chose. Qu’il refuse de le faire… c’était encore mieux.

Puisqu’il avait été choisi par le Dieu Phénix, il en assumerait pleinement la responsabilité.

Song Qingshi chercha au fond de lui, se promit de devenir un bon amant, et de le chérir jusqu’à l’excès.

Le Dieu Phénix demanda en souriant : « Et comment comptes-tu me chérir ? »

Song Qingshi, homme d’action, n’hésita pas une seconde à déballer son cadeau. Il se mit aux exercices, mettant à profit tout ce qu’il avait appris dans le petit monde. Il avait une grande confiance en cet examen : désormais de retour au royaume divin, son corps n’avait plus aucune faiblesse. Peu importait le jeu, il n’aurait plus jamais à supplier.

Finalement, des lianes de sang vinrent ramper jusqu’à couvrir toute la pièce, et des gémissements mêlés de sanglots résonnèrent dans la salle d’examen.

« Wuhuan, je t’aime. »

« Oui, je le sais. »

« Uuh… Wuhuan, je t’aime tellement. »

« … »

Après coup, le Dieu Phénix serra Song Qingshi contre lui avec satisfaction, écoutant en silence les battements de son cœur, comme s’il ne pouvait jamais s’en lasser. Song Qingshi réfléchit longuement, puis posa enfin la question qui dormait en lui depuis si longtemps :

« Wuhuan, il y a une chose que je ne comprends pas. »

« Hm ? »

« Pourquoi passais-tu chaque jour devant ma fenêtre ? »

« Il existe des milliers de chemins menant au Palais du Phénix, et pourtant, chaque jour, je choisissais toujours celui-là. Devine pourquoi ? »

« Tu m’aimais ? »

« Je passais mes journées à attendre que la pierre fasse naître un cœur. J’ai attendu si longtemps… »

« Wuhuan, mon cœur est né pour toi, je te le donne. »

« Merci. C’est aussi le plus beau cadeau de ma vie. »

 

Fin de l’histoire principale

 

Traduction: Darkia1030

 

 

 

 

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