KOD -Chapitre 42 - Le cadre noir

 

Un incident s'est produit.

 

Dormir sur un lit ? Impossible, jamais de la vie. Le sol est droit et dur, elle adorait ça – c'est ainsi que Tan Zaozao se consola, allongée sur son matelas posé à même le sol.

Sous le refus impitoyable de Ruan Nanzhu, la situation aboutit finalement à deux grands hommes entassés sur un lit, tandis que Tan Zaozao, petite, pitoyable et impuissante, devait se contenter d'un matelas par terre. Bien sûr, en préparant son lit de fortune, elle ne put pas s'empêcher de marmonner, espérant que Lin Qiushi mettrait encore un peu de temps à comprendre les choses, et qu'il ferait de la vie de ce villain Ruan Nanzhu un enfer absolu..

Après la sieste, la pluie se remit à tomber dehors.

D'épais nuages s'étaient amassés dans le ciel, et une fine pluie crépitait sur le sol, produisant un doux clapotis. Lin Qiushi, réveillé de sa sieste, resta un moment debout près de la fenêtre.

À travers la vitre, il aperçut les buissons touffus à l'extérieur du château.

Ces buissons devaient être des plantes de la famille des rosacées (NT : famille des roses mais aussi des framboisiers, spirées et pyracanthas), mais comme ce n'était pas la saison des fleurs et que les branches n'avaient pas été taillées, ils semblaient très désordonnés.

La pluie rendait l'air humide, et cette étrange odeur d'eau stagnante commençait à nouveau à flotter dans les environs, bien que moins intense que la veille, juste une légère présence intermittente.

"Que font-ils dehors ?" Tan Zaozao passa également la tête par la fenêtre et vit trois personnes avec des parapluies se déplacer devant la porte.

C'étaient des membres de l'équipe, qui semblaient chercher quelque chose.

"Ils cherchent des indices, peut-être", dit Lin Qiushi, qui les avait également remarqués. "Ils ont peut-être trouvé quelque chose ?"

Tan Zaozao demanda : "On les suit ?"

Lin Qiushi jeta un regard à Ruan Nanzhu, toujours allongé nonchalamment sur le lit.

Ruan Nanzhu capta son regard et dit avec indifférence : "Non." Son expression était froide. "Je déteste la pluie."

Lin Qiushi acquiesça : "Alors on n'y va pas."

Les personnes à l'extérieur s'enfoncèrent dans les buissons et disparurent de la vue de Lin Qiushi.

"Tout ce qui est humide me dérange", marmonna Ruan Nanzhu en enfilant négligemment sa veste et ses chaussures. "On n'a pas encore fini d'explorer ce château, allons-y."

Le château était vaste, et une matinée ne suffisait pas pour tout inspecter.

Après l'incident survenu à la membre de l'équipe nommée Xiao Su ce matin, l'ambiance au sein du groupe, déjà tendue auparavant, était maintenant carrément sinistre. La plupart des gens étaient assis dans la salle à manger, ne bougeant pas.

Ainsi, la journée passa, et après le dîner, chacun retourna dans sa chambre pour se reposer.

Ruan Nanzhu demanda à Lin Qiushi s'il avait peur d'être seul.

Lin Qiushi répondit : "Ça va, mais si quelque chose se passe, je viendrai te trouver."

Ruan Nanzhu hocha la tête et regarda Lin Qiushi entrer dans sa chambre avant de se retourner et de pousser la porte de sa propre chambre.

À cause de la pluie, il faisait déjà nuit noire dehors vers six heures. Avant de se laver, Lin Qiushi resta un moment à la fenêtre. À la faible lumière de la pièce, les buissons touffus à l'extérieur ressemblaient à des mains griffues s'étendant sur les murs.

L'endroit où il avait vu une silhouette la veille était toujours vide, sans rien d'étrange en vue.

Lin Qiushi observa encore un peu, puis se détourna pour prendre une douche.

Après s'être séché les cheveux, il se dirigea vers le lit, mais s'arrêta brusquement... Il avait vu une silhouette sombre à travers la fenêtre.

Une silhouette noire, de dos.

Cette silhouette portait une longue robe noire et un chapeau à larges bords, et se tenait immobile sous la pluie, tournant le dos à Lin Qiushi.

Un frisson pénétrant parcourut l'échine de Lin Qiushi. Il lécha ses lèvres sèches, essayant de se calmer.

Bien que floue, cette silhouette devait être celle de la maîtresse du château. Ce qu'il avait vu la veille n'était donc pas une hallucination.

Mais que faisait la maîtresse du château dans les buissons à une heure si tardive ?

Cette question semblait ne pas avoir de réponse pour l'instant.

La silhouette sous la pluie ressemblait à une statue immobile, figée sans bouger.

Lin Qiushi l'observa pendant une dizaine de minutes, mais la silhouette ne bougea pas d'un pouce. Finalement, c'est lui qui se sentit fatigué. Après avoir vérifié l'heure, il retourna à son lit et s'allongea sur le matelas moelleux.

Cependant, à peine allongé, Lin Qiushi remarqua quelque chose d'horrifiant : sur le mur devant lui, là où il n'y avait rien auparavant, se trouvait maintenant un cadre.

Dans ce cadre, une femme se tenait impassible, vêtue de noir et portant un chapeau noir, de l'eau de pluie coulant lentement le long de ses bords. Ses yeux semblaient mi-clos, et son teint était pâle comme du papier – c'était la fameuse "Dame sous la pluie".

Lin Qiushi se figea. Il se leva lentement du lit, voulant quitter la pièce.

En arrivant près de la porte, ses narines furent à nouveau envahies par cette odeur d'eau stagnante, si forte qu'elle donnait l'impression de respirer sous l'eau. Lin Qiushi remarqua clairement que des taches noires commençaient à apparaître sur le mur derrière le tableau.

Ces taches ressemblaient à des traces d'humidité, formant des motifs étranges sur le mur, comme un visage ou une silhouette humaine.

Lin Qiushi tourna la poignée de la porte, quitta précipitamment sa chambre et frappa à la porte de Ruan Nanzhu.

Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrit, et ce fut Tan Zaozao qui accueillit Lin Qiushi. Voyant son expression troublée, elle comprit immédiatement que quelque chose n'allait pas : "Qu'est-ce qui se passe ? Un problème ?"

"Oui", répondit Lin Qiushi. "Il y a quelque chose de bizarre dans ma chambre."

"Entre", dit Tan Zaozao en lui faisant de la place.

Lin Qiushi soupira et s'apprêtait à entrer lorsqu'il remarqua quelque chose d'anormal... La porte ouverte par Tan Zaozao s'ouvrait vers la gauche.

Or, dans ce château, toutes les portes s'ouvraient vers la droite.

Lin Qiushi resta immobile pendant un moment, puis recula lentement d'un pas au lieu d'avancer.

"Qu'est-ce qui se passe ?" demanda Tan Zaozao, l'air perplexe. Son expression était normale, comme si c'était bien la Tan Zaozao qui avait passé la journée avec eux.

"Comment tu t'appelles ?" demanda Lin Qiushi. "Je ne me souviens plus de ton nom."

"Je m'appelle Xu Xiaocheng," répondit Tan Zaozao, regardant Lin Qiushi comme s'il était un monstre. "Tu as un problème ? Tu as perdu la tête à force d'avoir peur ?"

Lin Qiushi n'arrivait vraiment pas à sourire. En privé, ils appelaient toujours Tan Zaozao par son vrai nom. Il ne lui répondit pas et se précipita dans sa chambre.

Tan Zaozao sembla surprise par sa réaction. Ce n'est qu'après que Lin Qiushi eut fermé la porte qu'elle réalisa ce qui se passait. Elle frappa plusieurs fois à la porte et dit : "Yu Linlin, ça va ? Yu Linlin ? Qu'est-ce qui t'arrive ?"

Lin Qiushi resta silencieux près de la porte.

La voix de Tan Zaozao continuait à résonner : "Yu Linlin, sors vite ! Tu as dit qu'il y avait un problème dans la chambre, non ? Yu Linlin—"

Lin Qiushi baissa les yeux vers le tapis près de la porte.

Le bord du tapis commençait à changer de couleur — une transformation que Lin Qiushi connaissait bien, celle causée par l'eau. La voix à l'extérieur était familière, mais il ne pouvait pas déterminer ce que c'était vraiment. Il jeta un coup d'œil au mur à côté de lui et vit que des gouttelettes d'eau commençaient à apparaître sur le cadre de la "Dame sous la pluie", glissant lentement le long du cadre, comme la pluie tombant du bord du chapeau de la dame.

"Linlin, Linlin—" La voix de Tan Zaozao devint de plus en plus étrange, de plus en plus aiguë et déformée. Elle frappa violemment à la porte, comme si elle voulait la défoncer. "Linlin, sors ! Sors !—"

Lin Qiushi ne répondit pas. Il prit calmement une chaise à côté de lui et la plaça contre la porte.

Le sol près de entrebâillement de la porte devenait de plus en plus humide, comme si "Tan Zaozao" à l'extérieur dégoulinait d'eau. Si possible, Lin Qiushi aurait aimé voir ce qui se passait dehors, mais il n'était pas assez téméraire pour se pencher et regarder par la fente entre la porte et le plancher.. Qui sait à quel point ce serait effrayant de voir une paire d'yeux sinistres à travers la fissure.

En entendant les coups à la porte, Lin Qiushi regretta presque de ne pas avoir accepté la cigarette de Ruan Nanzhu. À ce moment-là, il n'avait rien d'autre à faire que de fumer une cigarette pour se calmer.

L'odeur âcre de l'eau stagnante lui piquait les narines. Lin Qiushi resta silencieux près de la porte, écoutant la voix de Tan Zaozao se déformer de plus en plus.

Finalement, elle se mit à hurler, comme un hibou pleurant à minuit, un son qui glaçait le sang.

"Sors ! Sors !" Une créature inconnue gémissait à l'extérieur, et des mains commencèrent à gratter l'espace entre la porte et le sol e.

Lin Qiushi recula de quelques pas, voyant des ongles blanchâtres émerger de la fente.

La fenêtre, pourtant bien fermée, fut à nouveau ouverte par le vent, frappant violemment le cadre avec un bruit strident. Les rideaux, soulevés par le vent, ressemblaient à deux mains géantes tendues vers Lin Qiushi dans la pièce. Bien qu'un peu éloigné, Lin Qiushi distingua clairement la silhouette dans les buissons à l'extérieur de la fenêtre. Elle s'était retournée et faisait maintenant face à lui. Comme il l'avait deviné, c'était bien la maîtresse du château.

Le visage pâle de la femme était couvert de pluie, et ses yeux sombres fixaient intensément la pièce où se trouvait Lin Qiushi.

Lin Qiushi n'osa pas regarder plus longtemps et détourna les yeux, priant pour que l'aube arrive vite.

Il ne savait pas combien de temps s'était écoulé lorsqu'il entendit un bruit violent de coups à la porte.

Il se frotta les yeux et réalisa qu'il s'était endormi assis près de la porte, adossé au mur. Il se releva du sol, et une voix familière résonna à l'extérieur. Tan Zaozao l'appelait : "Linlin, ça va ? Ouvre la porte ! Si tu n'ouvres pas, je vais la défoncer !!"

En entendant cela, Lin Qiushi jeta un coup d'œil instinctif à la fenêtre. La pluie avait cessé, et un faible rayon de soleil perçait à travers les nuages, suffisant pour le rassurer.

Lin Qiushi demanda : "Comment tu t'appelles ?"

"Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as dormi et tu as perdu la tête ?" répondit Tan Zaozao, perplexe.

Lin Qiushi resta silencieux un moment, puis tourna la poignée de la porte.

La porte s'ouvrit, et Tan Zaozao était bien là, debout devant lui. Elle se gratta la tête : "Tu as l'air mal en point. Qu'est-ce qui s'est passé hier soir ?"

Lin Qiushi ne répondit pas directement et demanda : "Et lui ?"

Tan Zaozao comprit qu'il parlait de Ruan Nanzhu. "Il est encore en train de se préparer."

Lin Qiushi : "Hum..."

Tan Zaozao : "Quoi ?"

Lin Qiushi dit : "J'ai failli mourir hier soir."

Tan Zaozao : "..." Pourquoi peux-tu raconter quelque chose d'aussi terrifiant avec autant de calme ?

Quelques minutes plus tard, Lin Qiushi expliqua à Tan Zaozao et Ruan Nanzhu ce qu'il avait vécu la nuit précédente. Bien qu'il en parlait simplement et calmement, Tan Zaozao sentit des frissons lui parcourir le dos. Elle avala sa salive et murmura : "Alors tu n'as pas dormi de la nuit ?"

"Non," répondit Lin Qiushi. "Je me suis reposé un peu juste avant l'aube."

Ruan Nanzhu resta silencieux après avoir écouté, semblant réfléchir à quelque chose.

Le simple fait de voir Ruan Nanzhu rassurait Lin Qiushi. Il ne le pressa pas, lui laissant l'espace pour réfléchir.

Mais Ruan Nanzhu agita simplement la main et dit : "Allons d'abord prendre le petit-déjeuner. Mon cerveau manque de sang, je n'arrive à penser à rien."

Lin Qiushi : "..." D'accord.

Les trois se rendirent au restaurant du deuxième étage, où ils virent que les autres membres de l'équipe étaient également arrivés. Après avoir compté le nombre de personnes présentes, ils vérifièrent rapidement que personne d'autre n'était mort la nuit dernière.

La maîtresse du château était toujours assise à la table du fond, mais son humeur semblait moins bonne que la veille. Son visage était pâle, son expression sombre, rendant les autres réticents à l'approcher, d’autant plus à la regarder.

Après les événements de la nuit, Lin Qiushi eut l'impression que la femme lui lança un regard noir lorsqu'il entra dans le restaurant.

Le petit-déjeuner était en revanche délicieux, surtout le pain fraîchement sorti du four, moelleux et parfumé. Lin Qiushi en mangea plusieurs tartinés de confiture.

Tan Zaozao, voyant son appétit, exprima une admiration teintée de perplexité, disant que si elle avait vécu ce que Lin Qiushi avait traversé la veille, elle n'aurait probablement rien pu avaler de la journée.

"Au cas où ce serait mon dernier repas," dit Lin Qiushi, reprenant les mots de Ruan Nanzhu, "je préfère quitter ce monde le ventre plein."

Tan Zaozao : "..." Voilà que tu t'y mets aussi.

Ruan Nanzhu, tout en mangeant, semblait plongé dans ses pensées et ne parla presque pas. Ce n'est qu'après avoir fini qu'il trouva un endroit pour partager ses réflexions.

"Hier, c'est elle qui voulait te tuer," dit Ruan Nanzhu. "Mais tu n'as pas déclenché la condition de mort, donc elle n'a pas réussi."

Lin Qiushi : "Elle voulait m'attirer dans la pièce. Si j'étais entré, c'était fini. Ouf..."

Ruan Nanzhu : "C'était probablement le monde du tableau. C'est la seule explication pour la porte inversée." Il jeta un coup d'œil au tableau accroché à côté. "Est-ce que tu as touché au tableau sur le mur ?"

"Oui," répondit Lin Qiushi. "Quand je suis arrivé, le tableau sur le mur me mettait mal à l'aise, alors je l'ai décroché et mis dans un tiroir."

Ruan Nanzhu : "Cela pourrait être une condition de déclenchement. Mais ce n'est certainement pas la condition de mort."

Les esprits derrière la porte ne faisaient pas de cadeaux. Si une condition était déclenchée, personne ne survivrait à la nuit. Si Lin Qiushi n'avait pas reconnu la fausse Xu Xiaocheng hier soir, ils ne l'auraient probablement plus revu aujourd'hui.

Ruan Nanzhu : "Je veux revoir le tableau d'hier." Il parlait de la jeune fille encadrée, Xiao Su, qui semblait être leur seule piste pour l'instant.

Ils retournèrent donc à l'étage pour examiner à nouveau le cadre, mais ne trouvèrent toujours rien de particulièrement révélateur.

"Attendons un peu," dit Ruan Nanzhu. "Il y aura sûrement d'autres indices."

Les actions des esprits ne s'arrêteraient pas et leur fourniraient plus de pistes.

Ensuite, ils allèrent retrouver le groupe qui avait fouillé les buissons la veille, pour leur demander s'ils avaient trouvé quelque chose d'intéressant.

"On a trouvé quelque chose, mais pourquoi on vous le dirait ?" Le chef du groupe, un homme d'une trentaine d'années nommé Zhang Tao, montra une forte réticence face aux questions de Ruan Nanzhu. Il était accompagné d'une nouvelle recrue et d'un autre jeune homme.

"On peut échanger des indices," proposa Ruan Nanzhu. "On connaît une condition qui déclenche la mort."

Zhang Tao, méfiant : "Vraiment ?"

"Bien sûr," répondit Ruan Nanzhu. "Un de nos membres a failli mourir."

Zhang Tao : "Dis-moi d'abord."

Ruan Nanzhu haussa un sourcil : "Vous n'avez même pas dit ce que vous avez trouvé dans les buissons, et vous voulez qu'on parle en premier ? Comment savoir si votre indice est utile ?"

Zhang Tao : "Alors, on fait comment ?"

Ruan Nanzhu : "Écrivons chacun notre indice sur un bout de papier, puis échangeons."

Zhang Tao hésita un instant, puis acquiesça.

En théorie, tous ceux qui entraient dans la porte faisaint partie de la même équipe, mais à cause de ces bouts de papier, chacun gardait ses secrets. Qui ne voudrait pas être le premier à quitter cet endroit et à obtenir l'indice pour la prochaine porte ? De plus, certains n'avaient aucune organisation et ne comprenaient même pas les règles du monde des portes. Partager avec de tels novices rendait les anciens hésitants.

Après avoir échangé les papiers avec Zhang Tao, Ruan Nanzhu partit avec Lin Qiushi et Tan Zaozao.

Tan Zaozao demanda à voix basse ce que Ruan Nanzhu avait écrit sur le papier — c'était forcément faux, car ils ne connaissaient pas encore la condition de mort.

"J'ai écrit n'importe quoi," avoua Ruan Nanzhu. "Juste une hypothèse, pour qu'ils la testent."

Tan Zaozao : "Comment ça, la tester ?"

Ruan Nanzhu : "Si l'un d'eux meurt, ça voudra dire que la condition est fausse."

Tan Zaozao : "..." Impressionnant.

Mais il ne fallait pas blâmer Ruan Nanzhu pour son manque de sincérité, car le papier de Zhang Tao était tout aussi vague, mentionnant simplement qu'il y avait un cadre noir dans les buissons.

"Un cadre noir..." Lin Qiushi repensa à la silhouette qu'il avait vue la veille. "Est-ce que la silhouette que j'ai vue hier a un lien avec ça ?"

Ruan Nanzhu : "Allons voir."

Profitant qu'il ne pleuvait pas encore, ils se dépêchèrent d'aller vers les buissons où Zhang Tao et son groupe étaient allés la veille. Effectivement, dans un coin près de la lisière, ils trouvèrent un cadre noir. Le cadre était planté en biais dans le sol, des gouttes d'eau perlant à sa surface.

Ruan Nanzhu, après avoir vu le cadre, s'accroupit et sembla chercher quelque chose. Après un moment, il poussa un soupir agacé et fit signe à Lin Qiushi : "Viens voir."

"Mmh ?" Lin Qiushi s'approcha de l'endroit où Ruan Nanzhu se tenait et s'accroupit.

"Tu vois ?" demanda Ruan Nanzhu en désignant le cadre.

Lin Qiushi regarda un moment avant de comprendre ce que Ruan Nanzhu voulait dire. De cet angle, sa chambre était parfaitement encadrée par le cadre. L'angle du cadre était si particulier que, vu de n'importe quel autre endroit, on ne voyait que les buissons touffus. Seule sa fenêtre était exposée dans le cadre noir.

"C'est probablement la raison," dit Ruan Nanzhu. "Ce cadre a dû être déplacé par quelqu'un."

Lin Qiushi : "À cause de la terre dessus ?"

"Oui," répondit Ruan Nanzhu. "Il a été tourné... peut-être pas par une personne."

Lin Qiushi : "Alors, enlevons-le d'abord." En y réfléchissant bien, la silhouette qu'il avait vue la nuit dernière semblait correspondre à l'emplacement du cadre. Est-ce que le propriétaire du cadre l'avait considéré comme faisant partie du tableau... et c'était pour ça que ces choses lui étaient arrivées ?

Ruan Nanzhu hocha la tête.

Ne sachant pas si le cadre avait d'autres fonctions, Lin Qiushi n'osa pas le ramener à l'intérieur. Il trouva plutôt un endroit facile à repérer, creusa un trou et enterra le cadre.

Une fois cela fait, ils retournèrent au château.

Peu après leur retour, la pluie recommença à tomber. Depuis leur arrivée, la pluie n'avait presque jamais cessé, tombant pendant sept ou huit heures par jour, avec seulement un peu de soleil le matin, suivi d'une pluie fine persistante le midi et le soir, ce qui rendait tout le monde agité et de mauvaise humeur.

Lin Qiushi détestait particulièrement cette odeur âcre de pluie. Dès qu'il la sentait, il repensait aux événements terribles de la nuit précédente.

À cause de cela, il mangea son déjeuner distraitement, son attention s'égarait constamment vers la vue à l'extérieur de la fenêtre.

" Quel est le problème ?" lui demanda Ruan Nanzhu.

"Je me demande si ces choses vont se reproduire ce soir," dit Lin Qiushi. "Ugh, c'est énervant."

Ruan Nanzhu, impassible, proposa : "Tu veux dormir avec moi ?"

Lin Qiushi : "... Je vais y réfléchir."

Ruan Nanzhu : "Réfléchis, alors." Il semblait plutôt mécontent et un peu contrarié par l'hésitation de Lin Qiushi et posa ses couverts, arrêtant de manger.

Tan Zaozao, à côté, jubilait intérieurement, on dirait que tu as la vie dure aussi, hein ? Ça te va bien, Ruan Nanzhu. Le karma est vraiment une garce..

Mais Ruan Nanzhu sembla deviner ses pensées et lui lança un regard froid : "Tu penses que tu n'as pas de problèmes, toi ?"

Tan Zaozao : "... Non, non, patron, j'ai besoin de toi. Linlin, pourquoi hésites-tu ? À trois, on est bien plus en sécurité ! Impossible d'obtenir une meilleure offre que ça ! Si quelque chose t'arrive, le patron sera là pour t'aider ! C'est super rassurant !"

Ruan Nanzhu : "Hum."

Tan Zaozao se sentit un peu honteuse de sa flagornerie.

Lin Qiushi réfléchit et trouva que cela avait du sens. Il hocha la tête : "D'accord, alors on dormira ensemble."

Ruan Nanzhu fit un signe de tête.

Tan Zaozao poussa un long soupir.

Lin Qiushi, perplexe, ne comprit pas ce que ce soupir signifiait.

Pendant le déjeuner, tout le monde partagea les indices qu'ils avaient trouvés, bien que la plupart gardèrent certaines informations pour eux.

Lin Qiushi raconta ce qui lui était arrivé dans sa chambre la nuit précédente. Les autres écoutèrent avec un mélange de terreur et de soulagement, et quelqu'un lui tapota même l'épaule en disant : "Mon frère, tu as vraiment de la chance."

Lin Qiushi ne put que sourire amèrement.

Dire qu'il avait de la chance ? Pourtant, il avait été la cible de l'attaque. Dire qu'il n'en avait pas ? S'il n'en avait pas eu, il ne serait probablement pas assis là aujourd'hui.

En tout cas, il était difficile de dire si cette chance était vraiment bonne ou mauvaise.

 

Ruan Nanzhu demanda si quelqu'un était allé dans l'atelier de peinture au dernier étage ou dans la salle d'exposition des œuvres inachevées.

Tout le monde secoua la tête, disant qu'ils n'y étaient pas allés. Quelqu'un ajouta : "Le majordome n'a-t-il pas dit que ces endroits étaient interdits ? Pourquoi irions-nous là-bas ? Chercher la mort ?"

Ruan Nanzhu répondit froidement : "Tu crois que ne pas y aller t'empêchera de mourir ?"

La personne : "..."

"Allons-y, il n'y a pas d'indices ici," dit Ruan Nanzhu en emmenant Lin Qiushi et Tan Zaozao hors de la pièce. "Les gens dans cette porte sont de mauvaise qualité. On ne peut pas compter sur eux."

"De mauvaise qualité ? Comment tu le vois ?" demanda Tan Zaozao, clignant des yeux avec curiosité.

Ruan Nanzhu : "Est-ce que tu obéirais à 100 % aux instructions des PNJ ?"

Tan Zaozao : "Non."

Ruan Nanzhu pointa derrière lui : "Eux, si."

Tan Zaozao réfléchit et trouva que Ruan Nanzhu avait raison. Les nouveaux arrivants semblaient plutôt timides. Depuis l'incident de la fille nommée Xiao Su le premier jour, la plupart avaient été terrifiés. Seuls deux ou trois continuaient à chercher des indices, tandis que les autres se cachaient dans leurs chambres ou se recroquevillaient dans la salle à manger, attendant Dieu-sait-quoi.

"Je vais aller voir l'atelier de peinture," annonça Ruan Nanzhu. "C'est dangereux, mais c'est un endroit qu'il faut absolument explorer." Il remonta soigneusement ses manches, révélant ses poignets aux lignes élégantes. "Après tout, ces PNJ veulent tous que nous mourrions à l'intérieur de cette porte."

 

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L’auteur a quelque chose à dire :

Ruan Nanzhu : "Je veux un câlin."

Lin Qiushi : "Tan Zaozao, ton frère Ruan veut te faire un câlin."

Tan Zaozao : "???"

Zhu Meng : "Je veux un câlin."

Lin Qiushi, rougissant : "Câlin, câlin, câlin."

Ruan Nanzhu, arrachant sa jupe : "Putain, Lin Qiushi, je vais te défoncer !"

Hahaha, vous osez critiquer Ruan en tenue masculine ? Sexistes ! Je vous dénonce !

 

Traducteur: Darkia1030

 

 

 

 

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