Diminution des effectifs.
En entendant les paroles de Lin Qiushi, Ruan Nanzhu s'arrêta brièvement dans son mouvement, mais sa prochaine action fut d'empêcher Lin Qiushi de continuer à observer, lui chuchotant : « Ne t'occupe pas de ça maintenant, trouvons d'abord Cheng Qianli. »
C'est alors que Lin Qiushi se rappela qu'ils avaient un autre compagnon. Depuis leur arrivée au temple, il n'avait pas vu Cheng Qianli et ne savait pas où il était passé.
À l'arrière, Xu Jin, qui les voyait se diriger vers l'intérieur du temple, les hella avec une voix tremblante : « Où allez-vous ? Vous comptez encore entrer ? Je trouve cet endroit vraiment effrayant. »
« Oui, nous allons voir. »lui répondit Lin Qiushi tout en continuant à observer autour de lui et en marchant plus profondément dans le temple.
Le temple était immense, avec à l'entrée une grande salle ouverte. Devant se trouvait une statue de Bouddha et quelques encensoirs allumés, signe que des offrandes y étaient faites régulièrement.
En avançant plus loin, ils arrivèrent à une série de petites pièces séparées, dont la plupart étaient fermées à clé. À travers les fenêtres, Lin Qiushi pouvait apercevoir des objets ressemblant à des statues, mais celles-ci étaient toutes recouvertes de tissus rouges.
« J'aimerais vraiment jeter un coup d'œil à l'intérieur. » murmura presque imperceptiblement Ruan Nanzhu.
« Qu'est-ce qu'il y a là-dedans ? » demanda Xu Jin, se frottant violemment les bras pour calmer la chair de poule, «C'est tellement effrayant... »
Ruan Nanzhu, entendant cela, se tourna soudainement vers Lin Qiushi. Les yeux brillants de larmes non tombées, il regarda l'autre et s'appuya sur lui en disant d'une voix douce et fragile : « Grand frère Linlin, moi aussi j'ai peur. »
Lin Qiushi, sachant que Ruan était de nouveau en train de jouer, , plongé dans son rôle de demoiselle en détresse au cœur faible. Il ne put s'empêcher de rire un peu tout en lui prenant la main et dit : « N'aie pas peur, je suis là. »
En voyant cela, Xu Jin grinça des dents de frustration, probablement en train de maudire passionnément intérieurement ce "couple de chiens infernal".
Ils continuèrent à avancer, et après avoir traversé un couloir, ils aperçurent enfin Cheng Qianli.
Ce dernier était debout dans un coin d'une salle latérale, face à un mur, fixant quelque chose.
En entendant des pas, il se retourna et, voyant Lin Qiushi et les autres, dit : « Venez voir, il y a des fresques ici. »
Lin Qiushi s'approcha et demanda : « Quelles fresques ? Je m'appelle Yu Linlin, et toi ? »
Cheng Qianli répondit : « Appelle-moi Mu Yu, et ces deux jolies dames ? »
Xu Jin et Ruan Nanzhu se présentèrent tour à tour.
« Eh bien, tu n'as vraiment pas de chance. » dit Cheng Qianli, « De si belles dames, et pourtant vous avez du entrer dans un monde aussi terrifiant. »
Xu Jin répondit : « Oui, j'ai tellement peur. » Enfin, elle trouva une occasion de libérer ses frustrations et, avec la voix étranglée par les larmes, ajouta : « Cet endroit est tellement étrange, je ne comprends toujours pas ce qui se passe. » Elle essuya ses yeux humides et renifla , son apparence des plus pitoyables.
« Ces fresques illustrent probablement les coutumes locales. » La voix de Ruan Nanzhu attira l'attention de Cheng Qianli. Il toucha légèrement le mur, ajoutant : « Ces fresques ont soit été récemment peintes, soit elles sont entretenues régulièrement, les couleurs sont encore vives. »
« Oui, mais qu'est-ce que ça représente ? Je n'arrive pas à comprendre. » Cheng Qianli ignora complètement Xu Jin à ce moment-là.
« Ils semblent célébrer la naissance de deux nouveau-nés », expliqua Ruan Nanzhu. « L’un représente la lune, et l’autre le soleil... » Il décrivit simplement les images des fresques. « Le nouveau-né qui représente la lune aime frapper sur des tambours, tandis que celui représentant le soleil est caché par les gens. » Il montra un léger signe d’hésitation et répéta : « Caché ? »
« Qu'est-ce que ça veut dire ? » Lin Qiushi ne comprenait pas non plus la signification de ces mots.
« Je ne sais pas », répondit Ruan Nanzhu. « C’est ce qui est représenté dans les fresques, mais je ne sais pas ce que “caché” signifie exactement. »
Xu Jin, à nouveau ignorée parce qu'une certaine personne lui avait volé la vedette, lança avec une pointe de jalousie : « Grande sœur, tu sais vraiment beaucoup de choses. »
Ruan Nanzhu sourit légèrement : « Tu ne m’as même pas demandé mon âge, pourquoi m’appelles-tu grande sœur ? Ça donne l'impression que je suis plus vieille que toi. J’ai vingt ans, et toi ? »
Xu Jin répondit : « Vingt-trois... »
Ruan Nanzhu répliqua avec malice : « Oh, c’est toi la grande sœur, alors. »
Xu Jin fit une moue, vexée par la taquinerie de Ruan Nanzhu.
Lin Qiushi, observant la scène, ne put s’empêcher de sourire. Ruan Nanzhu semblait avoir pris goût à taquiner la jeune fille.
« Avez-vous trouvé l’escalier pour monter à l’étage ? » demanda Cheng Qianli. « Il y a une musique qui vient du toit, cela doit être les moines du temple, non ? »
En entendant parler de musique, Lin Qiushi se souvint du son qu’il avait entendu dans la grande salle. Grâce à son ouïe désormais très fine, il pouvait distinguer clairement l’origine des sons. Il était donc certain que la musique venait du plafond de la grande salle, et plus il s’en éloignait, plus le son faiblissait.
« Non, nous n’avons pas trouvé. » répondit Ruan Nanzhu. « Cherchons encore. »
Le groupe de seize personnes, assez animé au départ, s’était complètement dispersé dans le vaste temple. Ils avaient croisé seulement trois ou quatre personnes en longeant les couloirs, sans savoir où étaient passés les autres.
Mais à ce stade, Lin Qiushi n’avait pas vraiment d’énergie à consacrer à la recherche des autres. Il se concentrait plutôt sur la recherche d’indices pour la clé dans ce temple.
Tous quatre avancèrent jusqu’à arriver à l’extrémité du temple.
Au bout, ils découvrirent une vaste étendue sauvage remplie de rochers, ainsi qu’une plateforme en bois, apparemment construite pour un usage particulier. La plateforme était très haute, si bien qu’ils ne pouvaient voir ce qui se trouvait dessus depuis le sol.
« On monte voir ? » demanda Lin Qiushi.
« Allons-y », répondit Ruan Nanzhu, « ensemble. »
« Non, tu ne devrais pas y aller », Lin Qiushi s’inquiétait pour Ruan Nanzhu. « Je peux y aller seul. »
Cheng Qianli intervint : « On y va ensemble, et vous deux restez en bas. Si quelque chose se passe, prévenez-nous. »
« D’accord, allez-y tous les deux », répondit Ruan Nanzhu. « S’il y a un problème, descendez immédiatement. »
Il y avait une échelle en bois pour monter, mais elle était très étroite et haute, rendant l’ascension lente. Lin Qiushi avait deux raisons principales de vouloir monter : voir ce qui se trouvait sur la plateforme et avoir une vue d’ensemble des environs depuis ce point élevé. Après être montés, ils devraient, plus ou moins, être en mesure d'évaluer leur situation actuelle.
Cheng Qianli, qui montait derrière Lin Qiushi, murmura : « Qu’est-ce qu’il se passe avec Ruan ? Il avait l’air vraiment pâle. »
« Il ne se sent pas bien », expliqua Lin Qiushi. « Son état mental n’est pas encore complètement rétabli. »
Cheng Qianli continua : « Oh. Alors qu'est-ce qui se passe avec cette Xu Jin ? »
« C’est une nouvelle. Je l’ai emmenée avec nous pour éviter d’éveiller les soupçons »
Alors qu’ils parlaient, tous deux montèrent progressivement l'échelle, jusqu'à ce qi’ols soient presque arrivés en haut de la plateforme en bois. Lin Qiushi, qui montait en premier, posa le pied sur la dernière marche de l’échelle et se hissa finalement sur la plateforme. Il regretta immédiatement de l’avoir fait. La plateforme était couverte de morceaux de chair et d’os brisés, ainsi que de cheveux noirs. Ces restes semblaient très frais, n’ayant montré aucun signe de décomposition, comme s'ils venaient d'être déposés là.
« Ne monte pas », dit Lin Qiushi. « Il y a des cadavres partout ici. »
Cheng Qianli s’arrêta net et jura.
Bien que Lin Qiushi voulût se convaincre que ces morceaux de chair et d’os appartenaient à d’autres créatures, il pouvait clairement distinguer plusieurs crânes humains parmi les restes. Leurs orbites vides semblaient le fixer, lui donnant une terrible impression d’être observé et créant une sensation terrifiante, comme si les crânes étaient animés, attendant sa mort avec impatience.
« Descendons.» Un sentiment d'appréhension assaillit rapidement Lin Qiushi, qui sentit que quelque chose n’allait pas. Il se retourna immédiatement.
Cheng Qianli réagit vite. Après un rapide acquiescement, il commença à descendre. Lin Qiushi s’apprêtait à faire de même, quand il entendit Ruan Nanzhu crier d’en bas : « Ne te retourne pas ! »
Mais l’avertissement arriva trop tard. Au moment où Lin Qiushi se tournait pour descendre, il sentit une paire de mains se poser sur son dos, suivie d’une violente poussée. Tout son corps fut propulsé vers l'avant.
La plateforme était à environ quatre mètres du sol, et tout en bas, il n’y avait que des rochers acérés. Une chute à cette hauteur pourrait être mortelle.
Heureusement, Cheng Qianli réagit rapidement et attrapa Lin Qiushi, qui était en train de basculer de la plateforme. Tous deux dégringolèrent de plusieurs marches sur l’escalier en bois, mais heureusement, rien de grave ne se produisit et aucun d'eux ne fut blessé.
Lin Qiushi se redressa maladroitement, n'osant pas rester plus longtemps sur les marches, et, avec Cheng Qianli, ils dévalèrent rapidement l’escalier.
« Merde, merde, j’ai eu la peur de ma vie ! » Cheng Qianli avait peur de ses esprits; trempé de sueur froide, il s’écria : «Yu Linlin, qu’est-ce qui t'est arrivé ? Tu as glissé ? »
« Non », répondit Lin Qiushi, « j’ai été poussé. »
« Il n’y avait vraiment personne ? » demanda Xu Jin, terrifiée. « Quand vous descendiez, j’ai vu une paire de mains surgir de la plateforme, elles t'ont poussé, Yu Linlin. »
« Linlin. » Ruan Nanzhu interrompit soudain. « Il y a deux empreintes de paumes de mains dans ton dos. »
Lin Qiushi, stupéfait, se tortilla et tira sur son T-shirt. Effectivement, deux traces de mains ensanglantées apparaissaient clairement sur son dos. Les empreintes étaient petites, comme celles d’un enfant ou d’un petit adulte, marquant son dos d’une manière frappante.
« Cette plateforme serait-elle une sorte de lieu pour les funérailles célestes ? » suggéra Lin Qiushi, en faisant le lien avec les os et les morceaux de chair qu’il avait vus plus tôt.
(NT : Dans cette tradition, surtout Mongole et Tibétaine, le corps d'un défunt est offert aux vautours et autres oiseaux charognards, qui consomment les restes)
« Mais dans une jungle aussi dense, il n’y a généralement pas de grands oiseaux charognards », objecta Cheng Qianli. « Alors, qu'est-ce qui a mangé leurs cadavres ? »
Lin Qiushi resta silencieux.
« Qu’est-ce que ça pourrait être d’autre ? Naturellement, c’est ce qui t'a poussé du haut de la plateforme », déclara Ruan Nanzhu, fermant les yeux. « J’ai été imprudent, je n’aurais pas dû vous laisser monter. » Il semblait épuisé, ses paupières lourdes, comme s'il allait s'effondrer d’un instant à l’autre.
« Est-ce que tu te sens bien ? » s’inquiéta Lin Qiushi. « On ferait mieux de rentrer et de te reposer. »
Ruan Nanzhu acquiesça doucement.
Ainsi, le groupe se mit à rebrousser chemin.
Xu Jin, qui avait aussi vu la scène, décrivit la même chose que Ruan Nanzhu. Elle expliqua que, lorsqu’il s’était retourné, une paire de petites mains ensanglantées, appartenant à un enfant, était apparue sur la plateforme. Ces mains n’avaient ni peau ni chair, seulement des muscles exposés qui enveloppaient des os fragiles. Elles s’étaient plaquées sur le dos de Lin Qiushi. C’était la première fois qu’elle assistait à un événement surnaturel de cette ampleur, et elle semblait complètement secouée.
Mais Lin Qiushi ne pouvait pas se concentrer sur elle, car il remarquait que l'état de Ruan Nanzhu se dégradait de façon critique. Voyant son visage pâlir, il proposa de le porter. Ruan Nanzhu accepta et s’ allongea docilement sur le dos de Lin Qiushi.
Avant même qu’ils n’arrivent à la grande salle, Ruan Nanzhu semblait déjà s’être endormi.
« Comment a-t-elle pu simplement s'endormir ? » Xu Jin était abasourdie. Elle, qui était terrifiée et tremblante, n’arrivait même pas à envisager de fermer l’œil, alors voir quelqu’un dormir si paisiblement sur le dos de quelqu’un d’autre dans une telle situation lui paraissait incompréhensible. « Elle fait semblant, c’est sûr ! »
« Peut-être que cette fille ne se sent pas très bien », suggéra Cheng Qianli.
Alors qu’ils approchaient de la grande salle, des bruits de voix agitées leur parvinrent, suggérant que quelque chose s'était produit.
« Il a disparu dans la grande salle ! » Une femme pleurait. « Je me suis juste retournée un instant pour regarder la statue de Bouddha, et il avait déjà disparu. »
« Mais on était tout près, on n’a vu personne sortir par la porte principale », répondit quelqu’un d’autre. « Est-ce qu'il est parti dans les couloirs ? »
« Impossible, comment aurait-il pu aller si vite ? » dit la femme. « Il n’a certainement pas pu courir jusque dans les couloirs. »
Lin Qiushi, portant toujours Ruan Nanzhu, entra dans la pièce. Cheng Qianli le suivit et s’avança pour demander ce qui se passait.
Apparemment, deux personnes attendaient là que le groupe se rassemble, mais soudain, l’un d’eux avait disparu dans la grande salle. La deuxième était resté là tout du long et n’avait rien remarqué d’inhabituel.
Dans ce monde, une disparition équivalait presque toujours à la mort. Mais la question restait de savoir ce que ces gens avaient fait pour déclencher cette condition fatale.
« Que disiez-vous quand vous attendiez dans la salle ? » demanda Meng Yu. « Avez-vous mentionné vouloir aller quelque part ? »
La femme restante sembla réfléchir un instant, avant de se figer, comme si elle venait de se souvenir de quelque chose.
« Quoi ? » demanda Meng Yu, remarquant son changement d’attitude.
La femme leva lentement les yeux vers le plafond sombre. Elle dit : « Juste avant qu'il ne disparaisse, nous parlions de ce qu'il pourrait y avoir au plafond... »
Tous restèrent silencieux après avoir entendu ces paroles.
Depuis leur arrivée dans le temple, la musique n'avait jamais cessé. Au début, ils pensaient qu'elle venait du deuxième étage, mais en y regardant de plus près, ils réalisèrent qu'il n'y avait pas d'étage supérieur dans ce temple. L'obscurité leur voilait la vue, les empêchant de distinguer ce qui se trouvait sur le plafond. Certains auraient pu considérer cela comme un obstacle, mais ils n'avaient jamais envisagé que cette obscurité était en réalité une forme de protection.
Ce qui était sur le plafond, si on le voyait, pouvait vous coûter la vie.
Après avoir entendu l’histoire de la femme, la plupart baissèrent la tête, évitant de regarder au-dessus d'eux.
Meng Yu, cependant, ne semblait pas du tout effrayé. Il leva la tête pour observer le sommet du bâtiment : « Cette structure doit faire au moins six mètres de haut. Sans lumière, il est impossible de voir ce qui se trouve là-haut. Alors d'où vient leur source de lumière ? »
« Un téléphone ? » Lin Qiushi suggéra instinctivement.
Meng Yu se tourna vers lui : « Oui, c’est une possibilité. »
La plupart des gens n’emportaient pas de téléphone en entrant ici. Lin Qiushi avait posé la question à Ruan Nanzhu auparavant, et celui-ci lui avait expliqué que parfois, avoir un téléphone pouvait être dangereux ou être perdu, mais qu’on pouvait en amener un quand même et le jeter ensuite si nécessaire. C’était ainsi que Lin Qiushi avait pris l’habitude de toujours garder son téléphone sur lui, jouant parfois à des jeux pendant les moments d’inactivité.
« Sortons d’ici », murmura quelqu’un, incapable de supporter l’atmosphère oppressante. «Il semble qu’on ne puisse plus rien découvrir. »
Meng Yu regarda l’heure : « Si vous voulez partir, allez-y. Il reste un peu plus d’une heure avant l’heure de rendez-vous avec le guide. »
« Mais il pleut dehors », objecta Xu Jin, qui, effrayée, cherchait désespérément à se rapprocher des autres, comme pour se protéger.
« Il pleut ? » Lin Qiushi était surpris. « Depuis quand ? »
« Juste à l’instant, pendant que vous parliez », répondit Xu Jin.
En temps normal, on entendrait le bruit de la pluie tomber, mais cette pluie, bien que torrentielle, ne produisait aucun son. C’était comme si elle faisait partie d’une scène muette. Même avec son ouïe extrêmement fine, Lin Qiushi n’avait pas capté le moindre bruit.
Cette pluie, manifestement anormale, poussa ceux qui voulaient sortir à rester immobiles.
Alors qu’ils observaient la pluie silencieuse, la musique qui avait joué sans relâche depuis leur arrivée cessa soudainement, plongeant le temple dans une atmosphère de silence effrayant et étouffant.
« Il n’y a plus de son », chuchota Xu Jin. « C’est terrifiant… »
Lin Qiushi fronça les sourcils : « Tu n’entends vraiment rien ? »
Xu Jin parut confuse : « Entendre quoi ? »
« Des tambours… quelqu’un frappe sur un tambour », répondit Lin Qiushi.
Au début, les autres semblèrent perplexes, mais rapidement, le son des tambours se fit plus fort. Une fois que tout le monde put l’entendre, d'autres bruits apparurent, accompagnant le rythme des tambours.
C’était comme le grincement d’une porte en bois qui s’ouvrait lentement. Lin Qiushi, immédiatement sur ses gardes, secoua doucement Ruan Nanzhu pour le réveiller : « Zhu Meng, tu ne peux plus dormir, quelque chose ne va pas. »
Ruan Nanzhu ouvrit les yeux : « Je me suis endormi ? »
« Oui », répondit Lin Qiushi, « quelque chose cloche. »
« Que se passe-t-il ? » demanda Ruan Nanzhu.
« Il y a des tambours... » commença Lin Qiushi, mais ce n’était pas seulement ça. Il entendait aussi clairement un bruit provenant du couloir par lequel ils étaient arrivés, comme si quelque chose se rapprochait.
Ruan Nanzhu resta silencieux un moment, tentant visiblement de chasser la torpeur qui l’envahissait. « Ne t’inquiète pas », dit-il calmement. « On est tous ensemble ici. Il n’y aura pas de catastrophe. »
Des bruits de frottements et de déplacements devinrent rapidement audibles. Peu après, les autres aussi entendirent les sons venant du couloir. Le bruit s'intensifiait, et bien que la lumière dans le temple fût faible, ils finirent par voir clairement ce qui approchait.
C’étaient des êtres humains écorchés vifs, accroupis, tenant des couteaux longs et tranchants, qui couraient en direction de la grande salle.
Face à cette vision, tous dans la salle eurent des expressions de terreur absolue. Certains, plus faibles mentalement, commencèrent à crier à pleins poumons.
« Restez calmes ! » ordonna Meng Yu, essayant d'apaiser la foule paniquée . « Ils ne nous tueront pas nécessairement ! »
« Qu'est-ce que tu racontes enfoiré? Ces trucs vont nous tuer à coup sûr ! » hurla un nouveau venu, le blondinet qui semblait au bord de la crise de nerfs. Il se mit à lancer des insultes tout en se précipitant vers la sortie. « Vous pouvez rester ici à attendre la mort si vous voulez, moi je me barre !! »
L’expression de Meng Yu se durcit soudainement, perdant toute sa bienveillance habituelle pendant un court instant, avant de retrouver son visage souriant. « Ne vous précipitez pas, tout le monde» dit-il d’une voix apaisante. « Ce lieu ne devrait pas être conçu pour être un piège mortel. Il est impossible que tout le monde déclenche simultanément les conditions de mort. Ne vous pressez pas de sortir imprudemment! »
Comme pour confirmer les paroles de Meng Yu, le jeune homme blond qui venait de se précipiter à l'extérieur poussa un hurlement déchirant alors que son corps éclatait en gerbes de sang.
Toujours accroché au dos de Lin Qiushi, Ruan Nanzhu prit soudain la parole : « Ce n'est pas de la pluie. »
« Hein ? » Lin Qiushi fut surpris.
Ruan Nanzhu expliqua : « Ce sont des lames. »
Lin Qiushi : "..." Il comprit soudain ce qui se passait.
Le jeune homme qui s'était précipité hors du temple paya un prix terrifiant. En une fraction de seconde, sa peau fut lacérée par des lames tranchantes, laissant son corps dans un état pitoyable, couvert de sang et de blessures. C’était comme une exécution par découpage, où chacun des témoins pouvait voir son corps se réduire à une masse de chair et de sang. Ses cris résonnaient dans toute la salle, interminables et horribles.
Bien que mutilé jusqu'aux os, il tenta de revenir vers eux, trébuchant et s'effondrant sur le sol. Pourtant, malgré l'état effroyable de son corps, il continuait de hurler, car les lames semblaient éviter les zones mortelles.
C’était presque comme s'il était écorché vif.
Xu Jin, terrifiée par la scène, commença à avoir des haut-le-cœur.
Les créatures sanguinolentes qui venaient de surgir dans le temple, elles-mêmes sans peau, poussèrent des cris de joie en voyant la scène.
Finalement, les hurlements du jeune homme s’arrêtèrent. Son corps, ou plutôt ce qu’il en restait, gisait au sol, un squelette presque dépouillé de toute chair.
Les monstres se ruèrent hors du temple vers son cadavre et commencèrent à dévorer ce qui restait de sa chair. En un instant, tout avait été consommé, sans même laisser une trace de sang derrière eux.
Une fois leur festin terminé, les créatures semblèrent ignorer les autres vivants présents dans le temple et se dispersèrent à nouveau, comme s'ils n'avaient jamais été là en premier lieu.
Le silence qui suivit dans le temple était d'une intensité oppressante. Personne ne bougeait, personne ne parlait.
« Comment cela a pu arriver... » murmura finalement quelqu'un, l'air absent. « Qu’est-ce que sont ces choses ? »
Meng Yu répondit calmement : « Qui sait. »
« Pourrons-nous vraiment sortir d'ici ? » demanda Xu Jin, tremblante de peur. « Est-ce qu’on va tous mourir dehors si nous essayons de sortir ? »
« Je ne pense pas », murmura Lin Qiushi. « La guide nous a donné rendez-vous à l'extérieur, et l'heure approche. »
« Sortir ? Et si cette pluie de lames recommence ? » Xu Jin était encore sous le choc de la mort violente à laquelle elle venait d’assister. Le cadavre mutilé du jeune homme était encore à l’entrée, un spectacle insoutenable qui leur glaçait le sang..
« Je vous l’ai dit, » répliqua Meng Yu d'un ton étonnamment calme, comme si cette situaion était naturelle. « cette porte ne cache pas un piège fatal. Tant que nous faisons tous la même chose, il ne devrait rien nous arriver.»
Ruan Nanzhu, entendant ces mots, eut un petit rire. Intrigué, Lin Qiushi lui demanda pourquoi il riait.
Ruan Nanzhu répondit : « Ce Meng Yu est vraiment intéressant. »
Lin Qiushi ne comprit pas pourquoi il disait cela, il ne pouvait certainement pas comprendre pourquoi il appellerait l'autre "intéressant".
« À ton avis, que se passerait-il si tout le monde faisait la même erreur ? » demanda Ruan Nanzhu à voix basse.
« La mort ? » Lin Qiushi hésita. « Maisn'a-t-il pas dit qu'il était impossible pour nous tous de mourir ? »
Ruan Nanzhu acquiesça : « C’est vrai, tout le monde ne mourra pas en même temps, mais les monstres peuvent choisir librement qui ils veulent tuer. Il suffit qu'il en reste un à la fin.»
Lin Qiushi resta silencieux.
Ruan Nanzhu poursuivit : « Alors pourquoi Meng Yu essaie-t-il délibérément de tromper tout le monde ? »
Lin Qiushi réfléchit à cette question, sombrant dans le silence.
Pendant qu’ils parlaient, la voix du guide se fit entendre à l'extérieur : « Rassemblement, rassemblement, vite, sortez ! Je ne vous attends que cinq minutes ! »
En entendant ces paroles, tout le monde poussa un soupir de soulagement, convaincu que l'extérieur était désormais sûr. Ils commencèrent donc à marcher lentement vers la sortie du temple.
--
L'auteur a quelque chose à dire :
« Le thème 'amour et gore' que j'ai choisi n'est qu'une blague, ne le prenez pas au sérieux." (L'auteur allume une cigarette avec une expression fatiguée)
Petit aparté pour expliquer plus en détail le concept des portes :
Pensez aux portes comme à un système de niveaux d'examen, allant de un à douze. Ruan Nanzhu a déjà passé le niveau dix, donc lorsqu'il revient pour passer un examen de niveau cinq, ça ne compte plus vraiment pour lui. Les portes peuvent être sautées, sous certaines conditions, vous pouvez en franchir plusieurs à la fois. Par exemple, Lin Qiushi a pu "profiter" de la porte de Cheng Qianli, sautant directement du niveau deux au niveau cinq.
Cependant, la première porte pour un nouveau venu est spéciale, c'est comme un examen de qualification. Plus quelqu'un est proche de la mort dans le monde réel, plus l'examen sera difficile. Par exemple, si quelqu'un est sur le point de mourir dans la minute suivante, sa première porte pourrait en fait être équivalente à la cinquième porte d'une autre personne. S'il survit, la difficulté sera recalculée pour les portes suivantes. Donc, techniquement, la deuxième porte est la plus simple, et elles deviennent de plus en plus difficiles par la suite.
À part les nouveaux venus, les autres personnes dans les portes ont généralement un nombre similaire de portes franchies, bien qu'il puisse y avoir des exceptions pour ceux qui ont "sauté" des portes.
Il y a, bien sûr, plus d'exceptions et plus de règles et autres, et il se pourrait que d'autres personnages arrivent avec des indices ou des objets supplémentaires, mais je ne veux pas en dire plus pour ne pas gâcher le suspense. Continuez à lire pour le découvrir.
Enfin, le cancer de Lin Qiushi était déjà en phase terminale, mais après avoir franchi la première porte, il est revenu à un stade précoce.
Traducteur: Darkia1030
Créez votre propre site internet avec Webador