KOD -Chapitre 25 – Erreur

 

Porte

 

Certaines choses, une fois commencées, ne peuvent plus être arrêtées.

La mort de Xiao Yi semblait être un prologue, levant le rideau de la tragédie. En seulement deux jours, Zeng Ruguo et Zhong Chengjian avaient successivement trouvé une mort horrible, mais la faux de la Mort ne s'arrêta pas là. Le lendemain de la résurrection de la femme, un quatrième mort apparut.

Cette fois, ce n’était pas l'un d'entre eux, mais Xiao Shi, l'une des triplées.

C’est Xu Xiaocheng qui découvrit le cadavre de Xiao Shi. Dès qu’elle entra dans les toilettes, elle en ressortit en hurlant, criant qu'il y avait encore un mort, encore un mort.

« Qui est mort ? » demanda Tang Yaoyao.

« Je ne sais pas, je pense que c’est l'une des deux petites filles, » répondit Xu Xiaocheng, les yeux écarquillés. Elle était déjà beaucoup plus calme face à la vue d’un cadavre, au moins elle ne vomissait plus continuellement. « Je n’ai pas osé regarder de plus près, j’ai juste jeté un coup d'œil avant de partir en courant. »

Ainsi, tout le monde se rendit aux toilettes et découvrit le cadavre éparpillé à l'intérieur.

Tout comme Xiao Yi, qui avait été massacrée à coups de couteau, le corps de Xiao Shi était également dans un état de chaos total, on aurait dit que des morceaux de chair avaient été projetés dans tous les sens.

Cette fois, tout le monde resta relativement calme en voyant le cadavre. Lin Qiushi examina rapidement la scène et confirma que Xiao Shi était bel et bien morte, il n’y avait plus aucun doute.

Ruan Nanzhu ne dit rien, restant debout à côté, plongé dans un silence profond.

Lin Qiushi lui demanda à voix basse à quoi il pensait.

« Rien, » répondit Ruan Nanzhu. « Je me demande juste comment sa mère va réagir en voyant cela. »

En pensant à cette femme, les visages de tout le monde devinrent pâles.

Et comme on dit, "quand on parle de Cao Cao, il apparaît".

(NT : L'expression est tirée du roman classique "Romance des Trois Royaumes" (三国演义), où il est fait mention que lorsqu'on parle de Cao Cao, il arrive souvent de manière inattendue. Cet idiome exprime l'idée que lorsqu'on parle de quelqu'un, cette personne a tendance à apparaître ou à se manifester soudainement. Cao Cao (曹操), né en 155 et mort en 220, était un politicien, poète et stratège militaire)

À peine Ruan Nanzhu avait-il mentionné cette femme qu’elle apparut à l’entrée des toilettes. Cette fois-ci, elle ne cria ni ne pleura, mais son visage était incroyablement calme. Elle tenait une serpillière et un sac, puis se mit à ramasser lentement le cadavre de sa fille.

C'était comme un spectacle muet, où seuls les bruits gluants de la serpillière frottant le sang brisaient le silence. La femme, avec des gestes habiles, emballa tous les morceaux du cadavre dans le sac, puis partit sans un mot.

« Je me sens vraiment mal à l'aise, » dit Tang Yaoyao, le visage livide. « Et vous ? »

« Moi aussi, » répondit Zhang Xinghuo. « Pensez-vous qu’on pourra vraiment survivre jusqu’à ce jour-là ? »

Il ne restait que deux jours avant l'anniversaire, mais chaque jour leur semblait être un an.

Personne ne put répondre à la question de Zhang Xinghuo. Dans un tel monde, la vie de chacun d’entre eux semblait sans la moindre garantie, leur survie ne dépendant que de la chance.

Dans l'après-midi, Tang Yaoyao, se sentant mal, décida d’aller se reposer tôt.

Lin Qiushi se souvenait de ce qui s'était passé la veille, alors il la mit discrètement en garde, lui disant de faire attention.

Tang Yaoyao ne prêta pas vraiment attention aux paroles de Lin Qiushi. Elle hocha simplement la tête et tourna les talons pour partir. Xu Xiaocheng la regarda s’en aller avec une expression hésitante.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Lin Qiushi en remarquant l’air préoccupé de Xu Xiaocheng.

« Rien, » répondit Xu Xiaocheng. « Je pense juste qu’il serait peut-être plus sûr qu’on reste tous ensemble. »

Zhang Xinghuo intervint : « Peu importe la sécurité, de toute façon, même si on reste ensemble maintenant, il faudra bien se séparer ce soir. »

C'était effectivement vrai, Lin Qiushi poussa un soupir.

Tout le monde était de mauvaise humeur et personne n'avait vraiment envie de discuter.

Après un simple dîner, Ruan Nanzhu annonça qu'il était fatigué et, prenant Lin Qiushi par la main, il retourna dans leur pièce semblable à un cercueil.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Lin Qiushi. « Pourquoi tu es si pressé aujourd’hui ? »

Ruan Nanzhu déclara : « Je veux juste passer plus de temps avec toi... »

Lin Qiushi : « ... Parle normalement. »

Ruan Nanzhu : « Je crois que je sais où se trouve la porte. »

Lin Qiushi, choqué : « Tu sais où est la porte ? »

« Ce n'est qu'une hypothèse, » répondit Ruan Nanzhu. « Je vais vérifier, mais c'est plutôt dangereux, alors tu... »

« Je viens avec toi, » l'interrompit Lin Qiushi, sachant déjà ce que Ruan Nanzhu voulait dire. « Je ne suis peut-être pas d'une grande aide, mais au moins à deux, on pourra se surveiller mutuellement. » Il pinça les lèvres et baissa la voix : « Je sais que je suis faible, mais si quelque chose t'arrivait... »

Ruan Nanzhu sourit, presque moqueur : « C'est vrai, si je meurs, tu seras veuf. »

Lin Qiushi : « ... »

Ruan Nanzhu : « Je ne veux pas que tu partes chercher une autre femme. »

Lin Qiushi, exaspéré, lui répondit : « Est-ce qu'on peut être sérieux, s'il te plaît ? »

Ruan Nanzhu tapota soudainement les fesses de Lin Qiushi et dit : « Très bien, allons-y. »

Lin Qiushi : « ...» Tu ne peux pas t'en empêcher, hein.

Quelques minutes plus tard, les deux hommes se trouvaient sur le toit de l'immeuble. Un gros cadenas rouillé fermait toujours la porte. Mais, cette fois, Lin Qiushi remarqua quelque chose de différent : il y avait des marques autour du trou de la serrure, comme si quelqu'un avait essayé de l'ouvrir.

« Quelqu'un est venu ici ? » Lin Qiushi pensa immédiatement à l'histoire de cette porte interdite dans le conte de fées. « Est-ce que c'est cette porte ? »

« Peut-être, » répondit Ruan Nanzhu. « Je ne suis pas sûr, donc je vais aller vérifier. Toi, reste ici et surveille. »

Lin Qiushi hocha la tête.

Ruan Nanzhu sortit une épingle et commença à crocheter la serrure. En quelques mouvements rapides, le cadenas tomba par terre et la porte métallique s'ouvrit dans un grincement.

La scène qui se révéla à eux était inquiétante. Il faisiat déjà nuit à l'extérieur, Lin Qiushi avait du mal à discerner ce qui se passait sur le toit. Il remarqua qu'il y avait d'innombrables sacs en tissu noir, qui lui semblèrent étrangement familiers. Il les avait vus plus tôt dans la journée — c’étaient les mêmes sacs que la femme avait utilisés pour mettre les morceaux du corps des triplées.

Mais cette fois, il y en avait des dizaines.

« Hm, » fit Ruan Nanzhu en tournant la tête vers Lin Qiushi. « On dirait qu'on vient de commettre une petite bourde. »

Lin Qiushi : « Quoi ? »

Ruan Nanzhu : « Si ce n'est pas les trois sœurs qui ouvrent cette porte, mais des "œufs", que se passera-t-il ? »

Avant que Lin Qiushi ne puisse répondre, Ruan Nanzhu avança sur le toit. « Mais puisqu'on est déjà là... »

Lin Qiushi : « ... Tu crois que c'est des vacances ou quoi ? C’est quoi, cette idée de "puisqu'on est déjà là" ? Tu veux un souvenir aussi, tant qu'on y est ? »

Ruan Nanzhu fouilla le toit, observant chaque recoin, jusqu'à ce qu'il s'arrête dans un coin où s'entassaient des sacs noirs. Rien qu'à les voir, Lin Qiushi ne voulait pas s'en approcher.

Depuis la porte, Lin Qiushi surveillait Ruan Nanzhu fouiller les sacs. Mais soudain, il entendit des bruits de pas légers approcher.

« Nanzhu !! Quelqu'un vient !! » murmura Lin Qiushi en panique. « Dépêche-toi de sortir ! »

Ruan Nanzhu répondit par un « Mh » mais ne bougea pas immédiatement.

Les bruits de pas se rapprochaient de plus en plus, et Lin Qiushi sentait la sueur froide couler sur son front. Même s'il ne savait pas qui venait, il avait la sensation que personne ne devait savoir qu'ils étaient montés sur ce toit.

« C'est bon. » Ruan Nanzhu sembla enfin trouver ce qu'il cherchait. Il se redressa et se précipita vers la porte. Heureusement, il était rapide. Il referma la porte en fer, remit le cadenas en place d'un geste fluide et sans hésitation.

Les pas arrivaient.

Lin Qiushi eut une idée soudaine. Il prit la main de Ruan Nanzhu et le poussa contre le mur, puis se rapprocha de lui, faisant semblant qu'ils étaient en train de s’embrasser.

« Qui est là ? » Les pas s'étaient approchés, Lin Qiushi se tourna enfin, avec une expression d'impatience d'avoir été dérangé. « Qui est là ? »

Personne ne répondit.

Ruan Nanzhu lui lança un regard, et ils se levèrent tous deux pour descendre les escaliers. Cependant, en bas, ils ne virent personne, comme si les bruits qu'ils avaient entendus n'étaient qu'une illusion.

« Personne ? » demanda Lin Qiushi.

Ruan Nanzhu secoua la tête et désigna un coin du mur.

Lin Qiushi tourna la tête dans la direction indiquée et remarqua une tache de sang supplémentaire dans le coin. Cette tache semblait être la trace de quelque chose traînant sur le sol. Lin Qiushi ne pouvait penser qu'à des sacs mortuaires noirs.

« Ça va, » dit Ruan Nanzhu. « Lin Lin, tu as bien réagi. »

Lin Qiushi répondit : « Ça va, je suppose. » En réalité, ses paumes étaient moites de sueur, et il essuya rapidement ses mains. « Qu'as-tu vu ? »

Ruan Nanzhu répliqua : « On en parlera en rentrant. »

Ainsi, ils retournèrent dans la chambre.

Étant donné que l'insonorisation ici était très mauvaise, ils n'osèrent pas parler trop fort. Ruan Nanzhu s'appuya contre Lin Qiushi et baissa sa voix au minimum : « J'ai trouvé la porte. »

« Tu l’as trouvée ? » Lin Qiushi ne s'attendait pas à ce que cela soit si facile. « Sur le toit ? »

« Oui, sur le sol du toit, cachée sous des sacs mortuaires, » expliqua Ruan Nanzhu. « Je parie que la clé apparaîtra le jour de l'anniversaire, et il faut absolument saisir l'occasion. »

« Hmm. » Pour une raison inconnue, Lin Qiushi se sentait particulièrement rassuré avec Ruan Nanzhu près de lui. Et maintenant qu'ils avaient découvert une issue, il avait l'impression qu'il pouvait enfin respirer un peu.

« Allons dormir, » proposa Ruan Nanzhu. « Encore un peu de patience, et on pourra sortir. »

*

Le lendemain matin, tout le monde se retrouva dans le salon.

Comme Tang Yaoyao avait aussi des traces de sang sur elle, Lin Qiushi y prêta une attention particulière et remarqua qu'elle ne semblait pas avoir eu d'incident ; elle prenait son petit déjeuner avec les autres comme d'habitude.

« Je veux aller voir en bas aujourd'hui, » dit Ruan Nanzhu. « Les deux personnes en bas devraient avoir encore des informations. »

« Je viens avec toi, » proposa Lin Qiushi.

Tang Yaoyao dit qu'elle ne voulait plus y aller. Les deux jours précédents, elle avait couru en bas sans obtenir aucune information, soit elle se heurtait à une porte fermée, soit elle ne pouvait pas communiquer. Le plus frustrant était que l'ascenseur ne fonctionnait pas, et elle devait monter les escaliers pendant des dizaines d'étages. Chaque fois qu'elle courait, c'était comme si elle était dans un film d'horreur.

« Alors restez en haut, je descends avec Yu Linlin, » proposa Ruan Nanzhu.

« Je veux venir avec vous, » s'empressa de dire Xu Xiaocheng, regardant Ruan Nanzhu avec timidité. « Soeur Meng, est-ce que ça convient ? »

« Comme tu veux, » répondit Ruan Nanzhu sans s’en soucier.

Ainsi, les trois se levèrent et se dirigèrent vers la sortie. En passant, Lin Qiushi remarqua que la porte de la chambre était entrouverte, laissant entrevoir une paire d'yeux, apparemment ceux de Xiao Tu, la dernière des triplées, qui les observait en secret.

Cependant, lorsque son regard croisa celui de Lin Qiushi, elle détourna immédiatement les yeux, et la porte se referma à nouveau.

Lin Qiushi fronça les sourcils en voyant cela.

Prendre les escaliers du quatorzième au quatrième étage sans utiliser l'ascenseur était une expérience douloureuse. Surtout que l'escalier était sombre, étroit, et sentait l'humidité typique des vieux bâtiments.

« Quand est-ce que je pourrai sortir ? » demanda Xu Xiaocheng en descendant les escaliers. « Soeur Meng, j'ai tellement peur chaque jour. »

« Ça ne sera pas long, » répondit Ruan Nanzhu. « Encore deux jours à tenir. »

Xu Xiaocheng acquiesça d'un air fatigué.

Lin Qiushi l'observait avec curiosité. Ruan Nanzhu avait dit qu'elle l’avait embauché, qu'elle était une grande star dans la vie réelle. Il se demandait comment Ruan Nanzhu avait fait pour la recruter et comment ils avaient commencé à travailler ensemble.

« Nous sommes arrivés. » Pendant que Lin Qiushi réfléchissait, ils atteignirent le quatrième étage. Dès qu'ils sortirent de l'escalier, une forte odeur de sang les frappa. Cette odeur était si forte que même une personne ayant un odorat peu sensible pourrait la sentir clairement.

« C'est quoi cette odeur, c'est dégoûtant, » s’exclama Xu Xiaocheng en se couvrant le nez et en agitant la main.

« C'est l'odeur du sang, » répondit Lin Qiushi, déjà familier avec cette senteur. Il se trouvait à l'avant et aperçut immédiatement la porte d'un appartement au bout du couloir.

« Mon dieu. » En voyant l'état de l'appartement, Lin Qiushi ne put s'empêcher de jurer.

La porte de l'appartement était grande ouverte, et le seuil était couvert de sang rouge vif, qui avait déjà commencé à coaguler sur le sol.

Les trois restèrent silencieux et avancèrent jusqu'à la porte de l'appartement.

Lin Qiushi appela à la porte sans grande espoir. « Y a-t-il quelqu'un ? »

Comme il l'avait prévu, il n'y eut aucune réponse à l'intérieur. Il franchit la mare de sang et jeta un coup d'œil à l'intérieur. Découvrant que tout était plongé dans l'obscurité, il sortit son téléphone, alluma la lampe de poche et éclaira l'intérieur.

Bien qu'il s'y soit préparé mentalement, lorsque la lumière éclaira un corps ensanglanté, Lin Qiushi ne put s'empêcher de reculer d'un pas.

« Il est mort, » nota Ruan Nanzhu en entrant dans la pièce.

Tous les fenêtres de la maison étaient scellées avec des planches de bois, et aucune lumière n'entrait. La pièce était relativement propre, et le propriétaire n'était autre que le jeune homme qui leur avait ouvert quelques jours auparavant.

Il avait maintenant perdu tout signe de vie, son corps affaissé sur le canapé, la tête en arrière, avec une expression de terreur sur son visage.

« Ses yeux ont été crevés, » dit Ruan Nanzhu.

Lin Qiushi s'approcha de Ruan Nanzhu et regarda le corps. Il remarqua que les globes oculaires avaient disparu, ne laissant que deux grands trous sanglants. Cela lui rappela Zheng Ruguo, dont le crâne avait été fracassé, et Zhong Chengjian, dont la chair avait été arrachée.

« Pourquoi est-il mort si soudainement ? » demanda Lin Qiushi. « Y a-t-il eu un problème ? »

Ruan Nanzhu ne répondit pas et se dirigea vers un interrupteur sur le mur, l'allumant pour éclairer la pièce.

« Il y a du sang sur les fenêtres, » observa-t-il. Avec la lumière suffisante, il était plus facile de repérer les anomalies dans la pièce. Lin Qiushi remarqua que toutes les fenêtres étaient couvertes de sang, qui ne pouvait pas provenir du mort, car il se trouvait à au moins deux ou trois mètres de la fenêtre.

« Te souviens-tu qu'il y avait du sang devant sa porte ? » demanda Ruan Nanzhu. « Au début, je pensais que c'était pour chasser les mauvais esprits, mais maintenant que j'y pense… »

« Quelqu'un voulait le tuer ? » Lin Qiushi comprit soudainement. « Quelqu'un a délibérément éclaboussé du sang devant sa porte ? »

« Oui. » Ruan Nanzhu hocha la tête.

« Cette personne est-elle morte à la place de Tang Yaoyao ? » Lin Qiushi se rappela alors que Tang Yaoyao avait aussi du sang sur elle, mais elle avait passé la nuit en toute sécurité. Il avait pensé qu'elle avait échappé à un danger, mais il ne s'attendait pas à voir un autre mort en descendant.

« Cela semble être le cas, » constata Ruan Nanzhu.

« Allons voir au rez-de-chaussée, » proposa Lin Qiushi, pensant à la vieille dame qui s'y trouvait.

« D'accord, » approuva Ruan Nanzhu.

Ils quittèrent le quatrième étage et se rendirent au rez-de-chaussée. Là, ils virent la grande porte fermée. Comme Ruan Nanzhu l'avait déduit, bien que la porte du rez-de-chaussée soit close, quelque chose de nouveau était apparu – le seuil était éclaboussé de sang frais, qui n'était même pas encore coagulé, donnant l'impression d'avoir été déposé récemment.

Ruan Nanzhu frappa à la porte.

Au départ, ils n’espéraient pas vraiment que quelqu'un à l'intérieur réponde, mais après un moment, la vieille dame leur ouvrit effectivement la porte. Elle avait les yeux à demi fermés et les regarda tous les trois avec un regard trouble, murmurant sans cesse quelque chose.

Lin Qiushi n'avait même pas besoin d'écouter, il savait qu'elle répétait sans cesse la même phrase : « J'ai déjà mangé. »

Il n'avait pas prêté attention à ce que disait la vieille dame auparavant, mais en y repensant, cette phrase était étrangement inquiétante.

Pourquoi répétait-elle sans cesse qu'elle avait déjà mangé ? Qui voulait lui donner à manger? Qu'est-ce qu'elle voulait manger ? Bien qu'elle fût confuse, elle continuait à refuser par réflexe.

« Madame, vous ne voulez pas manger quelque chose ? » demanda Lin Qiushi.

Dès qu'il posa la question, la vieille dame se tut pendant deux secondes, puis dit d'une voix rauque : « J'ai déjà mangé, j'ai déjà mangé du gâteau. »

Lin Qiushi : « ... »

« Je ne veux plus, je ne veux plus, » répéta-t-elle en articulant mal, elle leva la main pour fermer la porte, mais Ruan Nanzhu saisit la porte en fer et dit d'une voix douce : « Vieille dame, vous n'allez pas au rassemblement d'anniversaire cette année ? »

Lorsque l'ancienne entendit les mots « rassemblement d'anniversaire », elle trembla légèrement. Un regard étrange traversa son regard trouble, puis elle répondit : « Je n'y vais pas, je n'y vais pas. »

Ruan Nanzhu demanda : « Pourquoi ne voulez-vous pas y aller ? »

La vieille dame répondit : « Ceux qui y sont allés ne sont pas encore revenus, je dois les attendre. » Après avoir murmuré cela, elle recommença à répéter qu'elle ne voulait pas manger, et peu importe les questions que Ruan Nanzhu posait, il n'arriva pas à obtenir d'autres informations.

En désespoir de cause, Ruan Nanzhu dut relâcher la porte pour la laisser se fermer.

Cependant, même si ce n'était que quelques mots, cela confirmait déjà leurs soupçons : cette maison était vide pour une raison, et cette raison semblait être l'anniversaire des triplées au quatorzième étage.

« Personne n'est revenu de l'anniversaire ? » analysa Lin Qiushi. « Mais ce monde exige que nous attendions sept jours, après quoi nous participerons à leur anniversaire. N'est-ce pas un paradoxe ? »

Ruan Nanzhu remarqua : « Le monde derrière la porte ne met pas en place de situations sans issue, participer à l'anniversaire n'est peut-être pas une condition nécessaire à la mort. »

Lin Qiushi fronça les sourcils. « Alors qu'est-ce que c'est ? »

« Pour l'instant, je ne sais pas, » répondit Ruan Nanzhu. « Nous devons attendre. »

Tout en discutant, ils retournèrent au quatorzième étage.

Dès que Lin Qiushi entra, il vit Tang Yaoyao assise sur le canapé avec un air froid, et Zhang Xinghuo à ses côtés avait également une expression peu engageante. En voyant leur retour, ils ne les saluèrent même pas, n'ayant même pas l'intention d'échanger quelques mots.

« Que se passe-t-il ? » demanda timidement Xu Xiaocheng.

« Rien, » dit Tang Yaoyao. « Cette fille est venue nous causer des ennuis. »

« Elle vous a causé des ennuis ? » demanda Ruan Nanzhu. « Que s'est-il passé ? »

« Elle voulait absolument que je dise son nom, » répondit Tang Yaoyao. « Je n'en sais rien, elles se ressemblent toutes les trois, qui sait qui est morte, c'est maudit. » Elle cracha ces mots avec colère, puis, un peu irritée, elle ajouta : « Zhang Xinghuo dit qu'il ne faut pas s'énerver contre les enfants, mais est-ce une enfant ? Je pense que c'est un petit démon. »

Zhang Xinghuo rétorqua : « Peux-tu au moins changer d'attitude ? Si c'est un petit démon, avec ton attitude, ne serais-tu pas morte plus vite ? »

« Qui va mourir en premier, on ne sait pas ! » répondit Tang Yaoyao avec irritation. « Je ne comprends pas ce que tu as dans la tête, tu peux les reconnaître, toi ? »

Zhang Xinghuo tomba dans le silence.

Depuis qu'elle avait été éclaboussée de sang la veille, l'humeur de Tang Yaoyao n'était pas vraiment au beau fixe, et cela s'était particulièrement intensifié maintenant.

« La restante est Xiao Tu, ne te trompe pas la prochaine fois, » dit calmement Ruan Nanzhu. « Cela pourrait être une condition de mort, nous avons vu que l'homme au quatrième étage était mort. »

Puis Lin Qiushi expliqua ce qui s'était passé au quatrième étage et partagea certaines informations que leur avait données la vieille dame.

Qui aurait deviné, après avoir entendu ce qu'il avait à dire, l'attitude de Tang Yaoyao s'était encore détériorée. Elle se leva et commença à faire des tours dans la pièce comme une bête traquée, avec une expression horriblement déformée.

« Tang Yaoyao, que se passe-t-il ? » demanda Xu Xiaocheng, inquiète de son comportement.

« Ne te préoccupe pas de moi, » répondit Tang Yaoyao. « Je vais très bien !! » En disant cela, elle frotta vigoureusement ses bras.

Il ne faisait pas froid ici, tout le monde portait des t-shirts et des vestes, et Tang Yaoyao aussi, sous sa veste, elle avait un T-shirt et une chemise légère par-dessus, ses mouvements étaient très larges et très brutaux.

Personne ne dit un mot, chacun ressentait que quelque chose n'allait pas avec Tang Yaoyao.

Xu Xiaocheng n’a pas pu s’empêcher de l’interroger à voix basse : « Tang Yaoyao, qu'est-ce qui ne va pas avec ta main... »

Tang Yaoyao rétorqua avec colère : « Qu'est-ce qui ne va pas ? Je vais très bien, je vais très bien !! » Après avoir dit cela, elle retroussa sa manche et continua à frotter son bras.

Cependant, en retroussant sa manche, Lin Qiushi aperçut une marque sur sa main.

C'était une tache rouge, ressemblant un peu à une trace de sang. Tang Yaoyao frottait fortement cette zone, comme si elle avait une démangeaison insupportable.

Ensuite, Lin Qiushi vit que la tache rouge commençait lentement à s'étendre, se propageant du bas du bras jusqu'à l'épaule. Tous les regards étaient écarquillés, voyant cette scène terrifiante, tandis que Tang Yaoyao semblait insensible, continuant son geste jusqu'à ce qu'elle remarque le regard des autres.

« Pourquoi vous me regardez comme ça ? » demanda-t-elle, le visage commençant à devenir rouge vif, avec une expression perplexe.

 

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L'auteur a quelque chose à dire :

Ruan Nanzhu : Tout est là...

Lin Qiushi : Ta main, elle touche quoi ?

 

Traducteur: Darkia1030