ISMM - Chapitre 8 - Attends-moi dans ta chambre, je viendrai après ma douche
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Une bassine d'eau doit être portée à l'équilibre (NT : idiome chinois signifiant qu’il faut être juste et équilibré dans ses actions, sans favoriser une partie plus qu’une autre). J’ai encore attrapé sa main pour que mes fans Meiyan prennent quelques photos, et le temps était presque écoulé.
Je regardai les membres du staff presser les fans de partir, leur rappelant de faire attention sur le chemin du retour. D’un coup d'œil, j’aperçus une jeune fille inconnue debout non loin de moi, me regardant avec hésitation.
Je lui fit un signe de la main et souris en lui disant de faire attention. Elle sembla soudain prendre une décision, se précipita vers moi, sortit une banderole et un marqueur de peinture de son sac, et me demanda un autographe personnalisé.
"Pourquoi ne pas me l’avoir donné en même temps que les autres ?" Je retirai le capuchon du stylo. "Pour qui ?"
Elle répondit à voix basse : "Pour… @WilLiam…"
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Ce nom me semblait familier. En baissant les yeux, j’ai compris pourquoi elle ne m’avait pas donné cette banderole plus tôt.
Sur la banderole bleu pastel était dessiné une version chibi de Gu Yiliang, tenant une version chibi de moi, tous deux enveloppés dans une bulle en forme de cœur rose pâle.
Putain de merde, c’est une putain de banderole de couple !
Et WilLiam… n’était-ce pas l’une des fans les plus importantes du CP que j’avais suivi hier soir ?!
Une véritable machine à produire du contenu dans le fandom ! Une Yuan Longping du monde des fanfics ! Une moitié du ciel de la littérature CP !
(NT : Yuan Longping est connu comme le "père du riz hybride" en Chine, ici comparé à une personne extrêmement productive.)
Toi, c’est toi, le grand maître ?!
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Je ravalai mon trouble intérieur et me ressaisis rapidement, reprenant mon expression impassible d’idole.
Je pensai qu’il était temps de réévaluer la composition de mon fandom.
Alors comme ça, pendant que vous prétendez être mes fans, vous fantasmez secrètement sur moi en train de me faire dominer par mon rival ?
Pourquoi avez vous tous l’air si dignes et justes en apparence, alors qu’en coulisses, vous écrivez des milliers de mots de scènes torrides ?
Les enfants, vous mettez votre père dans une position difficile…
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Les fans de CP ont toujours eu une position délicate dans le fandom, et déranger la star en personne est assez impoli. Peut-être que mon état de pétrification a duré trop longtemps, car WilLiam, un peu mal à l’aise, agita la main : "Ce n’est pas grave, ce n’est pas grave, ne te force pas !"
Hésitant entre signer ou non, je me retrouvais coincé, quand Gu Yiliang s’approcha et me demanda : "Pourquoi tu n’es toujours pas rentré ?"
Dans un réflexe, je lui lançai un regard implorant.
Et j’entendis immédiatement WilLiam, debout à côté, laisser échapper un petit cri étranglé.
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D’accord, j’ai compris. Ce soir, je vais encore être embarqué dans des dizaines de milliers de mots de fanfics torrides…
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À ce stade, je lâchai prise et étalai la banderole devant Gu Yiliang pour recueillir son avis : "Je peux signer ça ?"
WilLiam se mit à couiner doucement comme un coq annonçant l’aube, mais je n’y prêtais plus attention. Après tout, ce n’était pas donné à tout le monde de voir ses stars préférées créer du contenu fan-service sous ses yeux, je pouvais comprendre.
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"Bien sûr, signe." Gu Yiliang m’ébouriffa les cheveux en riant. "Tu veux que je signe aussi ?"
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Regardez-moi ce vrai grand patron.
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J’entendis WilLiam laisser échapper un cri étranglé du fond de sa gorge. Craignant qu’elle ne s’évanouisse, j’ai rapidement fourré le marqueur dans la main de Gu Yiliang : "Tiens."
Véritable scène où le grand maître prend son stylo.
Sans hésiter, Gu Yiliang signa son nom du côté où mon image était dessinée.
Véritable production de contenu par les stars elles-mêmes. Véritable CP qui distribue du sucre en direct.
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Un biscuit au miel bien sucré nous avait été fourré de force dans la bouche, à moi et à WilLiam.
J’avais un peu plus de points de vie qu’elle, alors je pus encore tenir bon et signer mon nom juste à côté du visage potelé de la version chibi de Gu Yiliang.
Mais ses mains tremblaient tellement qu’elle n’en pouvait plus.
Je réfléchissais à qui devait signer le "Pour", mais WilLiam, tremblante, me prit la banderole des mains avec les deux siennes :
"… Non, pas de ‘pour’, pas besoin… Je ne veux pas que mon nom vienne entacher cette perfection… Je ne suis pas digne…"
Moi : "…"
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Elle rangea soigneusement la banderole et ajusta son sac à dos.
"Rentre vite, fais attention sur la route." lui dit Gu Yiliang.
J’enchaînai : "Et envoie un message aux autres quand tu es bien arrivée."
Les yeux rouges, elle nous fit de grands signes : "Je reviendrai vous voir un autre jour !"
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J’avais l’impression qu’il y avait quelque chose de bizarre dans cette scène…
Avant que je ne puisse y réfléchir davantage, Gu Yiliang se tourna vers moi avec un sourire : "On dirait un couple qui envoie son enfant à l’université."
Moi : "…"
Grand maître, je vous en supplie, ayez pitié ! Ce sucre est trop intense pour moi seul !
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Je soulevais deux gros sacs, un bleu et un vert, quand Xiao Chen apparut de nulle part et m’arracha les sacs des mains :
"Yanyan, Yanyan, laisse-moi faire ! Si quelqu’un te voit, tes fans vont encore se plaindre que l’assistant ne devrait pas laisser leur bébé porter ses propres sacs !"
Je ris : "Ce ne sont que quelques pas."
Mais le sac dans mon autre main fut aussi pris… cette fois par Gu Yiliang.
Voyant mon expression figée, il soupesa le sac vert et a dit : "Vert, ça me correspond." (NT : le vert est la couleur de la tromperie en chinois)
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Moi : "…"
Moi : "Tu trouves pas qu’il y a un problème avec ce que tu viens de dire ?"
Lui : "…"
Lui : "Oublie, rentrons vite avant que le réalisateur ne commence à râler."
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Les protagonistes masculins et féminins étaient en train de tourner une scène de confrontation. Je m'étais assis sur un petit tabouret à l'extérieur du plateau, regardant autour de moi.
Gu Yiliang était appuyé sur la table à côté de moi, révisant silencieusement ses répliques.
"… Je pensais que j'allais oublier, j’ai tout gardé dans mon cœur, je pensais que ça resterait dans mon cœur, mais c’est gravé dans mes os, me laissant..."
Peut-être que les répliques trop dramatiques du personnage masculin secondaire étaient trop émouvantes, il s'était arrêté quelques secondes.
Sans y réfléchir, je continuai : "Quand je repense à ces images, à ces paroles, à ces interactions, ça me fait tellement mal, une douleur profonde et grave, car je sais bien que tout cela, à partir de maintenant, ne reviendra plus jamais."
Gu Yiliang me regarda, un peu surpris : "… Tu les as mémorisé?"
C’étaient les répliques du deuxième protagoniste et de l'héroïne, elles n'avaient rien à voir avec moi, ce n'était pas étonnant qu'il soit surpris. Je répondis honnêtement : "Je mémorise les répliques de tout le monde."
J’avais un peu exagéré, aussi j’ajoutai : "Enfin, juste pour ces quelques scènes, je n'ai pas encore vu les suivantes."
Il sembla encore plus surpris : "Tu pouvais vraiment tout retenir après les avoir lues ?"
Je hochai la tête : "Je peux les retenir après les avoir lues quelques fois, mais après le tournage, je les oublie, sinon ça prendrait trop de place dans mon cerveau."
Il feuilleta son script, en choisissant une partie au hasard : "Hé, c'est facile de parler de manière pompeuse, déchirée…"
Moi : "… Avec ton visage hypocrite, tu n’es qu'un délinquant sans vergogne, un chien sans honneur."
Lui : "Ruo'er, regarde ce ciel…"
Moi : "… Il est déjà sombre, il reste encore quelques kilomètres jusqu'au village le plus proche, pourquoi ne pas passer la nuit ici ?"
Lui : "Aïe ! Ta jambe !"
Moi : "C'est juste une petite blessure, ça ne pose pas de problème, toi tu n'es pas blessé, n’est ce pas ?"
Lui : "Tes yeux, ton sourire…"
Moi : "… Aussi brillants que les étoiles, doux comme la brise nocturne, c'est le paysage le plus magnifique que j'aie jamais vu."
Peu importe de qui il énonçait les répliques, il savait toujours ajuster ses expressions et son ton de manière vivante, tandis que moi, je restais comme un poisson mort, récitant sans émotions.
Gu Yiliang prit une légère inspiration, me regarda en silence pendant un moment, puis retourna son regard vers le script : "… Tu es libre ce soir ?"
J'e fusun peu surpris et jetai un coup d'œil à son script : "C'étaient les répliques de qui ? Cette scène n'existae pas."
Il eut un léger hoquet et me regarda d'un air désespéré : "… Non, je voulais dire, si tu es libre, est-ce que tu veux qu'on répète ensemble ?"
Ah, ça y est ! Un véritable artiste me demandait de répéter avec lui ! Je répondit joyeusement : "D'accord d'accord, attends-moi dans ta chambre, je viendrai après ma douche."
Juste à ce moment-là, Xiao Chen, qui tenait un petit ventilateur, s'approchait de moi, son expression changea brusquement.
Il regarda autour de lui avec méfiance, sembla hésiter à dire quelque chose, puis jeta un coup d'œil à Gu Yiliang à côté de moi, mit rapidement le ventilateur dans ma main, puis s'enfuit de sous l'e parasol.
Mon téléphone vibra deux fois, affichant un nouveau message WeChat.
SoleilchaudOrange: Yan Yan, fais attention à ton environnement quand tu parles, il y a beaucoup de gens qui écoutent.
Je me sentis un peu perplexe, et le chat commença à se remplir de nouveaux messages.
SoleilchaudOrange: Dis-moi, tu n'avais pas prévu de faire venir un paparazzi pour tenter de séduire l'autre camp et le discréditer, si ?
SoleilchaudOrange: Ça ne semble pas vraiment bien, tu ne trouve pas ?
SoleilchaudOrange : Ou alors tu voulais séduire l'autre camp, pour lui soutirer de l'argent et du sexe ?
SoleilchaudOrange: Ou tu voulais le séduire pour le torturer à la fois physiquement et émotionnellement ?
SoleilchaudOrange: Ça ne semble pas vraiment bien, tu ne trouve pas ?
SoleilchaudOrange: Si tu as besoin de quelque chose, dis-moi, je t'aiderai avec plaisir !
Je le bloquai.
Traduction: Darkia1030
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