ISMM - Chapitre 11 - Tu m’apprends à fumer ?
174.
Si je vivais dans un manhwa, cette case serait celle où j’aurais tout le visage plein de lignes d'ombre, les yeux vides et la bouche grande ouverte, avec une âme ronde et dodue qui sortirait de ma bouche.
Je feignis l'ignorance, affichant un sourire gêné, et penchai la tête en demandant à Gu Yiliang : «Hein ? Que veux-tu dire ? »
Bien que mon jeu d'acteur soit médiocre, j’étais effectivement choqué et confus, et aussi embarrassé. La petite partie de mon âme appartenant aux fans de CP voulait aussi rire, alors mon expression était totalement naturelle.
Gu Yiliang, voyant ma réaction, resta un instant aussi surpris, puis leva les mains pour se couvrir les yeux, avec un mélange de résignation, d'irritation et de léger amusement : « Je pensais que tu savais déjà… »
Moi : ? Mais qu’est-ce que je suis censé savoir ? Peux-tu être plus clair, je suis sur le point de faire une crise cardiaque ici !
Je l'observai discrètement, puis, prudemment, je demandai : « … Savoir quoi ? »
Lui, d’un air tranquille, éteignit sa cigarette et agita la main : « Tu t’étais pas foulé la cheville ? Je voyais les messages dans mon groupe de fans, elles s’agitaient depuis un moment, et certaines sont même allées sur ton Weibo… Quand je regardais les messages du groupe, je trouvais qu’elles étaient un peu ennuyantes. Et puis, entre toi et moi, il n’y a pas de conflit. »
« La photo que tu as postée, elle était trop poignante, même quelqu’un de simple peut voir à quel point ça semblait grave. Elles ont continué à crier que c’était faux, » continua-t-il en fronçant légèrement les sourcils et en se touchant le nez, avant de sourire un peu. « Mon agent m’avait dit de ne pas intervenir, et comme je ne suis pas proche de toi, j’ai fait une vidéo et l’ai envoyée à un ami. J’ai ensuite évité de publier sur Weibo toute la journée. Elles ont probablement compris que ça ne me plaisait pas et se sont calmées. Je ne pensais pas que tu verrais la vidéo, et même si tu la voyais, vu que mes paroles étaient sans queue ni tête, tu n’aurais probablement rien compris. »
J'étais complètement abasourdi.
Une moitié de mon âme, celle du fan du CP, était comme frappée par un gros sucre géant. Je n'arrivais même pas à parler, mon esprit était rempli de points d’exclamation :
Pourquoi es-tu si expérimenté pour distribuer du sucre ! Pourquoi est-ce que ta façon de distribuer du sucre semble si avancée !
Les grandes lunettes et les microscopes ne servent à rien, un grand maître sait tout de suite comment faire ! Énorme sucrerie, tout juste balancée dans ma bouche !
L'autre moitié de mon âme, celle de Wei Yanzi, était totalement déstabilisée par sa manière simple et directe de s’exprimer, avec des milliers de questions :
Pourquoi quelqu’un qui partageait même ses histoires de contes de fées préférées sur Weibo faisait tout ça pour me protéger, moi son rival, alors qu’on avait à peine échangé quelques mots ?
Attendez, pourquoi voulait-il me défendre ?
Il était tellement gentil, comment pouvait-il avoir une image aussi parfaite ?
Et pourquoi est-ce que je ressentais un étrange battement de cœur, j'avais la sensatio n que j’allais avoir une crise cardiaque à force de trop "manger de sucre" ?
Gu Yiliang… Il semblait… un peu séduisant ?
« Tout à l’heure, je pensais que tu savais déjà ce que cela voulait dire quand tu m’as demandé… »
Il sourit et marqua une pause avant de se tourner vers moi : « D’ailleurs, comment l’as-tu su ? »
Un frisson me parcourut soudainement la nuque.
C'était fini. Je m'étais tellement concentré sur le sucre et mes dilemmes que j'avais oublié de trouver une excuse.
180.
D’habitude, j’aurais probablement trouvé une excuse bidon pour esquiver, mais maintenant, entre les points d'exclamation, de questions et cette sensation étrange, mes pensées étaient bloquées. Je ne pouvais que le fixer, le visage rouge, incapable de dire quoi que ce soit.
Gu Yiliang me regarda, l'air soudainement plus calme, semblant comprendre quelque chose, avant de sourire : « Bon, bon, je ne demanderai plus. Allons vite, n’est-ce pas qu’on doit répéter nos scènes ? »
Quoi, c’est tout ? C’est fini ?
Je ne comprenais rien. Je lâchai un « oh » un peu perdu, forçant mes émotions à se contenir et je marchai, les jambes molles, suivant Gu Yiliang vers l’hôtel.
182.
Nous marchions sans échanger un mot, mais son humeur semblait s'être améliorée. L’atmosphère autour de lui semblait soudainement plus légère, et cela me rendait encore plus perplexe.
Est-ce que tous ceux qui font de l’art sont aussi difficiles à comprendre, avec des pensées aussi imprévisibles ?
183.
Lorsque nous arrivâmes à l'entrée de l'hôtel, une femme mince avec des cheveux bouclés et des lèvres rouges se tenait à l'extérieur du hall, nous fixant de loin.
Gu Yiliang s'arrêta brusquement, me tira pour faire demi-tour, mais la femme l'appela par son nom, ce qui le fit stopper net.
Mon âme s'envola à des kilomètres, et je ne comprenais absolument pas ce qui se passait. Tout ce que je savais, c’était que l'humeur apparemment améliorée de Gu Yiliang venait de plonger à nouveau.
Je jetai un regard à la femme.
Tiens, cette fille, je l'avais déjà vue.
184.
Je l’avais vue plusieurs fois près de l’entreprise de Gu Yiliang. Ils semblaient proches. Une fois, ils avaient même été photographiés ensemble, mais dans la photo, ils ne faisaient que discuter, sans gestes inappropriés. Cela n’avait pas fait de vagues.
Maintenant, en la voyant de près, il s'avérait que Gu Yiliang préférait ce type de beauté.
Elle avait un certain charme, mais un peu vulgaire.
Si vous me demandez pourquoi je pouvais regarder sans problème et sans aucune culpabilité la "femme" de Gu Yiliang ? Parce que je savais très bien qu’entre nous il n'y avait rien, je suis hétéro, il est hétéro. Je mangeai des sucreries pour soulager le stress et apaiser mes émotions.
Mais… il y avait toujours cette petite sensation de malaise.
C'était probablement mon âme de fan qui se faisait poignarder dans le cœur après avoir vu la vraie petite amie de mon idole.
La femme ajusta ses cheveux et remarqua : « Tu ne salues même pas ? »
Gu Yiliang, impassible, répondit froidement : « Pourquoi es-tu ici ? »
Elle rit légèrement, jetant un regard sur moi, puis répondit avec calme : « Tu ne comptes pas me présenter ton ami ? »
Gu Yiliang sembla réfléchir un instant, avant de me regarder sans émotion : « C’est ma belle-mère.»
Ah, donc ce n’était pas sa petite amie.
Je revins à moi en une seconde, retirant immédiatement le couteau qui m’avait frappé en plein cœur. Je fis un signe de tête poli à la femme : « Bonjour, maman. »
187.
Gu Yiliang : …
La femme : …
Moi : …
Traduction: Darkia1030
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