ISMM - Chapitre 28 - Mon William.

 

459.
Je restai là, hébété, suivis Gu Yiliang dans l'ascenseur, hébété, puis entrai dans sa maison, hébété, m’essayai sur son canapé et pris son chat dans mes bras, hébété, et en réfléchissant à la sensation qui ressemblait à un début de coup de cœur.

 

460.
Non, mais qu’est-ce qui se passe, je suis... devenu courbé ?
J'étais assis dans une voiture avec mon ami, écoutant de la musique et profitant du vent léger, et soudainement, je suis devenu gay ?!
Je vivais joyeusement dans mon petit monde, grandissant sans retenue, et en un clin d'œil, une main invisible m’a forcée à ouvrir les portes de mon placard, me mettant à nu sous la lumière du jour ?

 

461.
Je me sentais complètement vulnérable, faible et désemparé, complètement seul, impuissant et sans soutien.
Oubliez ça, je ferais mieux d'utiliser "seul et impuissant", après tout, j'ai encore un "soutien", celui de Gu Yiliang.

 

462.
...
Pourquoi est-ce que je parle de manière aussi acide ?!
Ça fait combien de temps que je connais Gu Yiliang, et pourtant, j'ai l'impression d'écrire un livre intitulé "Apprendre à être un zéro (NT : un shou) à partir de zéro" ?!
Pourquoi est-ce que je parle de moi comme si j'étais un "zéro" ?!
Si je devais être quelque chose, je serais un "un" !
Attendez, pourquoi j'ai automatiquement pensé que j'étais "courbé" ?!
Gu Yiliang, avec son nom, est-il vraiment en train de profiter de la situation ? Un nom de famille "Gu" (NT : , se soucier de), c’est déjà assez bien, mais en plus il a un "Yi" !( NT : , un, premier)
Non mais c’est quoi cette histoire ?!
Aidez-moi, je suis complètement perdu !!

 

463.
Calme-toi.
Wei Yanzi, tu dois rester calme, dans des moments aussi cruciaux, tu ne dois surtout pas te laisser perturber.

 

464.
Ce doit être une illusion, oui, une illusion.
Même les fleurs éparses peuvent peu à peu éblouir les yeux (NT : idiome signifiant même des éléments dispersés ou désordonnés peuvent captiver), alors que Gu Yiliang est si magnifique qu’il se dresse fièrement comme un oiseau perché au sommet des branches. Je ne suis qu’égaré par la beauté qui a charmé mes yeux et mon cœur !


Mon amour passager pour l’apparence extérieure est finalement superficiel, je dois avoir des aspirations plus élevées, une volonté ferme et inébranlable, ne pas me laisser distraire par les provocations de Gu Yiliang, il faut que je garde ma pureté !
Ce n’est que Gu Yiliang qui me drague, ha, ça ne me touche plus, j’ai construit une résistance !
Moi Wei Yanzi ne serai jamais courbé ! Si tu as du courage, viens me défier !

 

465.
Je me fis une sorte de monologue intérieur pour me raisonner, et la porte du placard se ferma finalement lentement.
Je poussai un long soupir, regardai autour de moi et vis que Gu Yiliang était en train de ranger un sac plastique dans la cuisine. Alors, je me concentrai sur caresser le chat, et deme confier à lui du fond de mon cœur.

 

466.
Je grattai le menton du chat : « Salut, je suis ton frère Yan du Jianghu. Puis-je te demander ton nom? »
Et en pinçant ma voix : « Salut, je m’appelle Gu, tu peux m’appeler Gu le chat. »
Je caressai son nez : « Oh, salut. Eh bien, je voulais te demander, est-ce que ton père drague tout le monde ? »
Le chat répondit, toujours avec une voix pincée : « Pas vraiment, mon père, bien qu'il manque de principes, ne drague que les belles personnes, mon ami, est-ce que tu en es affecté ? »
Je frottai son ventre : « Ah, c’est exactement ça, il m’angoisse complètement, comment peut-il être comme ça ? »
Le chat répondit encore d'une voix étranglée : "Jeune héros, ne t'inquiète pas. Comme on dit, le chemin du ciel est juste (NT : métaphore faisant référence à l'idée de karma : les actions d'aujourd'hui auront des conséquences dans le futur). Aujourd'hui, il s'amuse à séduire, mais demain, il pleurera en payant la note."
Je caressai le dos du chat : « Merci pour tes bons augures... »

 

467.
Lorsque Gu Yiliang vint vers moi avec deux verres d'eau tiède, je me tus immédiatement, faisant semblant de ne rien remarquer et baissant la tête pour caresser le chat.
Gu Yiliang jeta un coup d'œil au chat dans mes bras, posa les verres devant moi, et avec un ton un peu paternaliste, fier, il dit : « Il est mignon, n’est-ce pas ? »
Je hochai la tête, pris un verre et bus une gorgée : « Il est vraiment sage, il ne griffe jamais. »
« Oui, il comprend même quelques ordres, » répondit Gu Yiliang en me faisant un signe de la main. « William, viens ici, papa t’appelle. »
Moi : « … ? »
Je regardai, abasourdi, le chat dans mes bras qui se leva, se dirigea lentement vers Gu Yiliang, et s'effondra d’un coup, exposant son ventre.
Moi : « … Tu l’appelles comment ? »
Lui : « William, non ? — »
Il s'interrompit, un peu confus.
Lui : « … Hein ? On dirait que vous avez le même prénom ? »
Moi : « … »
Moi : « Tu as l’audace de poser cette question ?! »

 

468.
Non mais attendez, pendant tout ce temps où je m'amusais tout seul, est-ce que je jouais le rôle de son fils ?
Non, ce chat il l’a au moins depuis plus d’un an, et il l'appelle par mon prénom ?
Non, maintenant que je suis le CP officiel de Gu Yiliang, ce chat doit-il m'appeler « frère » ou «papa » ?
Non, ce bonheur pur et sucré, ce mélange de tendresse et de romance, n’a pas été découvert par les fans ?
Les équipes, vous avez vraiment fait du mauvais travail ?!
— tss.
Devrais-je d'abord savourer un bonbon pour retrouver des forces, ou bien faire une scène et donner un coup de pied à Gu Yiliang?

 

469.
Je réfléchissais à l'ordre des événements quand Gu Yiliang se leva soudainement, prit le chat dans ses bras et le déposa dans les miens.
Moi : ? Qu’est-ce qu’il fait ? Un échange de William ? Un acte symbolique pour le prénom commun? Une séance photo pour le CP ?
Il se retint de rire, sortit son téléphone et nous prit en photo, moi et le chat, sous différents angles : «Ne bouge pas, reste comme ça, William, ouvre bien les yeux. Bien, parfait. »
Chat : 0w0
Moi : ?????

 

470.
Rapport ! Gu Yiliang commence à choisir les photos !
Rapport ! Gu Yiliang commence à taper des messages !
Rapport ! Le téléphone de Wei Yanzi vibre !
Rapport ! Le téléphone de Wei Yanzi vibre trois fois !

 

471.
Je suis absolument sûre que ces trois vibrations étaient des notifications pour un commentaire, un nouveau tweet, et un @mention.
Je suis sûre que c’était un bonbon pur et naturel, ce mélange de romance douce et délicieuse.
C’était une situation critique, le temps pressait, je n’ai pas pu m’en empêcher et, avec un air sérieux, je posai le chat, sortis mon téléphone, déverrouillai l'écran, ouvris Weibo et, immédiatement —
J’ai discrètement savouré un énorme bonbon !

 

472.
@GuYiliangLiam: Two Williams. @WeiYanziWilliam
[Photo : Moi, le chat et le canapé de chez lui, l’horloge murale indique 21h46.]

 

473.
L’information était trop dense, c’était tellement excitant de grignoter un bonbon en cachette sous les yeux de tout le monde, j’ai failli m’effondrer en voyant toute l’opération se dérouler.
Qui danse avec un ruban ? Moi ! C’est moi !!
Dans ma tête, j’ai fait une série complète de gymnaste artistique de difficulté six étoiles, avant de feindre un calme absolu, de froncer les sourcils et de poser la question d’un ton faux « Est-ce que c’est vraiment bien de publier ça ? »
Gu Yiliang fronça aussi légèrement les sourcils, puis dit : « Peut-être ?... Attends, je suis membre Weibo, je vais éditer ça un peu. »
Quelques instants plus tard, je rafraîchis la page Weibo.
@GuYiliangLiam: Mon William avec @WeiYanziWilliam.

 

474.
Moi : Hmmm.
Moi : L’ambulance est là ?
Moi : Est-elle là ?
Moi : Aidez-moi.

 

475.
Je me pincai fortement la cuisse pour garder un minimum de lucidité, tout en demandant d’un ton normal, légèrement mécontent : « Pourquoi lui as tu donné ce nom ? »
Gu Yiliang rit doucement et répondit : « C’est quand je l’ai acheté, je lui ai donné ce nom sur un coup de tête, je trouvais que ça sonnait bien. Et c’est assez amusant, juste après que je l’aie ramené, tu t’es blessé au pied, donc j’ai pu l'utiliser dans une vidéo. Du coup, je me suis dit que même si tu voyait la vidéo, tu ne saurais pas ce que ça signifiait, tu ne savais même pas comment il s’appelle. Mais ça fait plus d’un an maintenant, je n’y pensais même plus jusqu’à ce que tu en parles. »
Il sembla continuer pendant un long moment, mais je n’écoutais plus vraiment, mon esprit étant totalement obsédé par un seul mot : « Vidéo, vidéo, vidéo, vidéo, vidéo !!! »

 

476.
Au début, j’ai cru que j’avais mangé un faux bonbon, puis j’ai réalisé que c’était bien réel. Ensuite, j’ai pensé que ce bonbon était périmé, mais maintenant je découvrais —
C’était un bonbon vieilli depuis cent ans, encore meilleur avec le temps, et infiniment joyeux à savourer !
Cent ans, c'est cent ans de mariage heureux pour Niangzi.
Dans ma tête, un maître de cérémonie hurla avec un mégaphone : « Bonbon ! Mange-le tout le temps ! Ne pas manger, Tu ne peux pas ne pas en manger ! »

 

477.
Je suis vraiment…
J’étais sur le point de disparaître.
Je le regardai fixement, mon cœur débordant de tendresse, essayant de graver son image dans mon cœur — je n’oublierai jamais ce grand homme qui m’a apporté tant de bonheur (et de diabète) jusqu’à mes 80 ans.
Les larmes me montèrent aux yeux, mes paupières devenaient rouges, ma respiration devenait plus rapide — excitée.
Mon regard se brouilla légèrement — emporté par le sucre.
Un sourire incontrôlable se dessina sur mes lèvres — excité.
Je —
Gu Yiliang se leva soudainement, se précipitant dans son bureau, puis s’en alla précipitamment aux toilettes.
Moi : ?

 

Journal de Gu Yiliang - Paragraphe 1
Que dois-je faire ? !
Je n’arrive pas à croire que j’ai utilisé mon premier point d’exclamation dans mon journal.
Non, ce n’est pas le moment de se concentrer sur les points d’exclamation.
!!!!!!!!!!!
Je ne suis vraiment pas habitué à cette situation, je dois vraiment…
Mais je ne peux pas rester trop longtemps aux toilettes, c’est trop gênant, je suis tellement nerveux.
Je ne sais pas ce qui lui prend, on parlait tranquillement et puis soudainement il m’a regardé avec un regard… très, érotique ?

 

478.
Son mouvement pour se lever fut tellement soudain que je frappai anxieusement à la porte des toilettes : « Gu Yiliang ? Ça va ? »
De l'intérieur, il répondit : « … Je viens de toucher William, je vais juste me laver les mains. »
Moi : ? Il a une obsession de la propreté ? Je ne l'avais jamais remarqué avant ?

 

Journal de Gu Yiliang - Paragraphe 2
Que faire maintenant ?
Est-ce que je n'aurais pas dû me lever si soudainement ? Est-ce qu'il va penser que je ne suis pas assez bien ?
… Pourquoi est-ce que je n'ai pas pris plus de précautions hier, pourquoi n'ai-je pas écrit plus de scénarios d'urgence ?
Je ne pensais pas que ça avancerait aussi vite, et je n’ai même pas donné toutes mes ressources…

 

479.
Est-ce que ça prend vraiment autant de temps de se laver les mains ? J'espère que ce n'est pas une gastro, ça pourrait être grave et il devrait aller à l'hôpital. Je frappai de nouveau à la porte, inquiet : « Tu te sens pas bien ? Ne cache pas ta maladie, il faut pas traîner avec ça — »
De l'intérieur, il répondit : « … Non, je prépare juste une pâtée pour William, je dois avoir les mains bien propres, sinon il va vomir. »
Moi : ? … Quel chat précieux… ?

 

Journal de Gu Yiliang - Paragraphe 3
Il pense vraiment que je ne suis pas capable… Il continue de me presser.
Ah, que faire ? Même pour écrire, je n'arrive pas à organiser mes pensées.
Enfin, si c’est si urgent pour lui… je vais juste le suivre et plus tard je compléterai mes ressources.

 

480.
Il n'y avait aucun bruit dans la salle de bains. J'avais vraiment peur qu'il ait attrapé une gastro aiguë et qu’il soit en train de s'évanouir à cause de la douleur. Je me suis mis à tourner en rond, de plus en plus anxieux, puis je me collai à la porte, comme un gecko, essayant d'entendre ce qui se passait à l'intérieur.
Finalement, la porte s’ouvrit brusquement.
Je manquai de tomber au sol, mais Gu Yiliang me rattrapa à temps en me soutenant.

 

481.
Trop près, trop près, trop près, trop près…
Je regardai de près le côté de son cou, ses lignes si douces et élégantes, et je ne savais plus où me mettre.
Il baissa légèrement la tête —
Ses cils ! Ses cils ne tremblent pas, arrête de me rendre fou !
Je rigolais quand je parlais de lancer un défi, Gu Yiliang ! J’ai perdu ! Je l’ai perdu, ça te va ?
Dépêche-toi de me lâcher, je ne suis pas juste en train de me courber, je vais complètement casser, tu comprends ?
Mais il ne sembla pas vouloir me lâcher, il garda sa main sur ma taille, et dit d’un ton bas et doux : « On… commence… »
Il hésita et s'arrêta avant de finir sa phrase.

 

482.
Je le regardais presque en état de choc.
Commencer quoi, exactement ?!
Les possibilités étaient trop nombreuses, là !!!
On parle de réserver une chambre ? De monter dans la voiture ? Ou commencer — ?
Le porte du placard s’ouvrit lentement devant moi ! La lumière était tellement aveuglante ! C’était tout blanc, tout brillant ! Au secours !

 

483.
Lui : « Jouons à un jeu en ligne, faisons une partie en duo. »

 

484.
Moi : ?

 

485.
La porte du placard se ferma brutalement.
C’était comme une scène inversée d’un épisode de Détective Conan. (NT :série de détective où le personnage principal, Shinichi Kudo, résout des enquêtes complexes en observant des indices apparemment insignifiants.)

 

Traduction: Darkia1030