ISMM - Chapitre 25 - Niohuru Yiliang.

 

398.
Non seulement mon sucre est revenu, mais en plus il est revenu avec sa femme sucre et son fils sucre.
Si je ne me trompais pas, cette bague était un objet personnel de Gu Yiliang, non ? Et en plus...
Gu Yiliang était en train de me passer lui-même la bague au doigt ?!

 

399.
Hier encore, je pensais naïvement pouvoir accueillir tout ce sucre avec un visage impassible.
Désolé, c’est moi qui ai manqué de lucidité et surestimé mes capacités.
C’est aussi parce que je ne comprenais pas vraiment Gu Yiliang et que je l’avais sous-estimé.
Je le regardai, tête baissée, en train de me passer la bague, et je restai figé, suffoquant pendant un long moment.
L’air ? La respiration ? Tout cela ne m’est plus nécessaire. Tant que je peux savourer ce sucre, mon corps continuera de fonctionner, plein de vitalité.
Je pourrai vivre longtemps, en bonne santé, rien qu’en me nourrissant de ce sucre.

 

400.
Se nourrir de sucre, c’est vraiment bon pour la santé !
Je veux vraiment promouvoir ce nouveau mode de vie, de faire entrer ce “sucre géant de Niangzi” dans chaque foyer, pour apporter un bonheur authentique au peuple !
C’est pour le bien-être des gens, ce n’est absolument pas parce que je veux me vanter.

 

401.
Il passa d’abord la bague à mon index, la fit tourner légèrement, puis fronça les sourcils : « Trop grand. »
Il essaya alors sur le majeur, mais avant même de passer la deuxième phalange, il secoua la tête : «Ça ne passe pas. »
Puis, sans hésiter, il la mis à mon annulaire.
Sans chercher plus loin, il déclara très sérieusement : « Voilà, c’est parfait. »
Moi : « ... »
S’il vous plaît, mes doigts sont-ils si sauvagement disproportionnés ?!
À ses yeux, est-ce que j’ai des mains comme celles de Zhang Fei, épaisses et pourtant délicates? (NT : Général de l’époque des Trois Royaumes, réputé pour son caractère rude et sa force brute)

Je commence à me demander s’il ne s’appelle pas en réalité Zhang Yiliang, signifiant « plus vous essayez de cacher quelque chose, plus cela devient évident ».

 

402.
Si tu veux distribuer du sucre, fais-le franchement ! Pas besoin de tout ce spectacle ! Vas-y directement ! Je peux le supporter !
C’est ce que je pensais, mais voilà qu’il m’adressa un sourire espiègle, comme s’il savait exactement ce que je ressentais, ses yeux pleins de malice.
...
Désolé ! J’ai encore surestimé ma résistance ! Je ne peux pas gérer ça !
Qu’est-ce qui arrivait à Gu Yiliang aujourd’hui ? Il était devenu un véritable petit bonbon ?!
Pendant un bref instant, j’eus vraiment envie de me jeter sur lui et de le lécher pour voir s’il avait le goût du sucre.

 

403.
Je me débattais désespérément dans ce sirop sucré, quand le ciel eut pitié de moi : son assistante vint le chercher, me laissant seul dans la loge, en train de célébrer ma survie à cette avalanche de sucre géant.
Monsieur Chen, qui avait observé tout le processus, me donna un coup de coude dans les côtes : «Yanyan, vous en êtes où exactement, tous les deux ? »
Sa question me ramena à la réalité. Je ne pouvais pas laisser Xiao Chen se méprendre davantage !
Je suis immédiatement passé du fan exalté de CP au Wei Yanzhi rationnel, et j’expliquai avec désinvolture : « En fait, il n’y a rien entre nous. On a juste... établi des relations diplomatiques, c’est tout. »
Xiao Chen : « ... ! »
Moi : « ... ? »
Xiao Chen : « Euh, désolé, question idiote... Mais... quelle position ça représente, les “relations diplomatiques” ? »

 

404.
Moi : « ... Xiao Chen. »
Lui : « Oui ? »
Moi : « Une fois le tournage de Lan Jue terminé, signe un contrat à long terme avec moi et deviens mon assistant permanent. »
Lui : « Vraiment ?! Yanyan, tu es trop gentil ! »
Moi : « Oui, c’est vrai. Parce que si je te laisse partir, tu sèmeras le chaos dans le monde. »
Lui : « ... C’est censé être un compliment ? »
Moi : « Oui, c’en est un. »
Lui : « Oh... d’accord. »
Lui : « Mais du coup, les relations diplomatiques, c’est quelle posi— »
Moi : « Dégage !!! »

 

405.
Le shooting des photos se déroula sans accroc.
Je n’étais peut-être pas un bon acteur, mais pour les photos, je gèrais vraiment bien. Franchement, si les films étaient faits uniquement de diapositives PowerPoint, je décrocherais sûrement le prix du meilleur acteur.
Pendant une pause pour retoucher mon maquillage, j’étais sagement assis sur un accessoire pendant que la maquilleuse me tapotait le visage, et je discutais avec Gu Yiliang, qui était appuyé à côté, dans un échange sans fondement de compliments mutuels.
Tout en bavardant, j’aperçus l’actrice principale passer à côté en talons hauts.
Elle portait une jupe moulante qui soulignait ses hanches, et ses longues jambes, enduites d’une poudre scintillante couleur bronze, semblaient s’étendre à l’infini.
Je me suis soudain rappelé que dans le direct l’autre jour, Gu Yiliang avait dit qu’il aimait les longues jambes.
Je jetai un coup d'œil discret aux jambes de l’actrice, puis me tournai pour observer Gu Yiliang.
Bien sûr, il était en train de regarder l’actrice principale.

 

406.
Quel regard naïf et direct, il ne se retenait même pas.
J'étais en train de le critiquer intérieurement quand Gu Yiliang tourna soudain la tête vers moi et dit : « Mes jambes sont plus droites que les siennes. »
Moi : « Hein ? »
D'un ton ferme, légèrement menaçant, il ajouta : « À l'avenir, regarde seulement les miennes. »

 

407.
Quelle réplique audacieuse et dominatrice ! Il ne fait vraiment aucun effort pour dissimuler ses intentions !
Il est obligé de jouer ce rôle en permanence ? Est-ce que “Madame” reste ouverte 24 heures sur 24 ?
Vendre du sucre de manière aussi flagrante, ce n’est pas un peu trop ? Même la maquilleuse essaie de retenir son rire !
Je dois ramener l’ambiance à quelque chose de plus léger. Faisons comme si c’était une plaisanterie entre amis.
Je me suis mis à rire bruyamment et je répondis avec malice : « Eh bien, mes jambes sont longues aussi. Tu n’as qu’à les regarder à partir de maintenant. »
Il plissa légèrement les yeux, avec un regard lourd de sens : « Très bien. »
La maquilleuse : « Pfff. »

 

408.
Comme on pouvait s’y attendre... de Niohuru Yiliang.
Je me retrouvai de nouveau sans souffle, le cœur battant la chamade, presque désorienté.

(NT : Niohuru ( 钮钴禄, loup en mandchoue) est l'un des clans nobles les plus éminents de la noblesse mandchoue sous la dynastie Qing. Ce clan était réputé pour son influence politique et sociale, plusieurs de ses membres étant devenues impératrices ou concubines de haut rang)

 

409.
Non, non, ça n’allait pas.
Je ne devais pas me laisser aveugler par tout ce sirop sucré !
L’art de “vendre du sucre” devait rester mesuré et subtil. Même lorsqu’on jouait un rôle, il fallait savoir choisir le bon moment et le bon endroit, sinon ça pourrait finir par ruiner tout le business !
Torturé par ces pensées, j’attendis la fin du tournage, assis sur le canapé de la salle de repos comme un roi, bien déterminé à discuter avec Gu Yiliang des limites à ne pas franchir en matière de flirt public.
Mais dès qu’il est apparu, mon assurance s’évapora.
La raison ? Simple —
Gu Yiliang, pourrais-tu arrêter de me sourire comme ça, avec un charme à faire fondre n’importe qui ? Mon cœur est fragile, tu sais ?
Qu’est-ce qui lui prenait aujourd’hui ? Pourquoi tout chez lui me semblait-il anormal ?
Sous l’effet de son sourire, je sentis mes vertèbres se ramollir, et je demandai d’une petite voix : «Qu’est-ce qui t’arrive aujourd’hui ? »
Il inclina la tête avec un air perplexe : « Hein ? Quoi donc ? »
Quoi donc ?! Jepris une grande inspiration, prêt à énumérer tous ses “crimes” d’aujourd’hui... mais soudain —
En y réfléchissant bien, il n’avait en fait rien fait de mal, n’est-ce pas ?

 

410.
Si je laissais de côté mon obsession de fan de CP et mon interprétation subjective, qu’y avait-il de mal à offrir une boisson à un ami ? À se vanter de ses compétences en jeu vidéo ? À donner des conseils d’acteur en toute amitié ? À aider quelqu’un avec son style vestimentaire ? Et ce sourire irrésistible, était-ce de sa faute s’il était charmant ?
Quant aux petits gestes, aux paroles et aux intonations, tout ça restait dans le cadre du flirt innocent, qu’on pouvait très bien interpréter comme des blagues de mec hétéro.
Alors, au fond, si mon cœur battait aussi fort... c’était parce que...
J’étais trop facile à séduire ?

411.
Une profonde détresse m’envahit, au point de me remettre en question.

412.
C’est faux ! Tout est faux !
Ce n’est pas l’ennemi qui est trop rusé, c’est moi qui manque de volonté !
Furieux contre moi-même, je me laissai tomber sur le canapé, abattu. En baissant les yeux, j’aperçus la bague à mon doigt —
Une dose de sucre solide, douce à souhait et incroyablement addictive, un stimulant cardiaque inégalé !

 

413.
Avec une bouchée de ce sucre, je ressentis une bouffée d’énergie et me redressai d’un bond, proposant avec enthousiasme : « Et si tu me vendais cette bague ? »
Il me regarda, surpris : « Hein ? Pourquoi ? »
Évidemment, c’est parce que je veux garder ce morceau de sucre en souvenir !
J’inventai une excuse : « J’aime bien cette marque, et je n’ai pas réussi à acheter cette bague. Alors... »
Il m’interrompis immédiatement : « Prends-la, je te la donne. »
« Hein ? Non, non, » protestai-je , tentant de retirer la bague en panique. « Elle vaut bien plusieurs milliers, non ? Et je ne t’ai rien offert, je ne peux pas... »
Il retint fermement ma main.

 

414.
Nos regards se croisèrent. Nous nous tenions la main, le silence s’étirant entre nous.
J’étais sur le point de dire quelque chose quand une lueur traversa ses yeux, comme s’il avait eu une idée soudaine.
Il lâcha alors ma main, se retourna et se précipita hors de la pièce, puis revint en courant avec un sac dans les bras.
Je l’observai, perplexe, alors qu’il ouvrait le sac pour en sortir un écrin à bijoux.

 

415.
Sous mon regard abasourdi, Gu Yiliang sortit deux colliers de l’écrin et me les passa autour du cou.
Puis il sortit un bracelet et me le mit au poignet.
Ensuite, il sortit une chaîne de cheville et me l’accrocha.
Puis encore un autre bijou...

 

416.
Attends, il est en train de... me décorer comme un sapin de Noël ?
Ou bien il se prépare à me marier en grande pompe ?
Ou pire, il prépare ma somptueuse mise en bière ?

 

417.
Complètement pétrifié, j’observai Gu Yiliang, tout excité à l’idée de m’orner de bijoux. Je soulevai une chaîne d’un doigt tremblant et demandai : « Euh... c’est quoi, tout ça ? »
Il jeta un coup d'œil et répondit avec évidence : « Oh, ça, c’est la collection automne 2017— »
Moi : « Non, je sais, je reconnais la collection, je demande... pourquoi tu fais ça ? »
Lui : « Tu as dit que tu aimais cette marque. »
Moi : « Oui, mais... non, attends... »
Lui : « Ces pièces sont difficiles à trouver. »
Moi : « C’est vrai, mais... »
Lui : « Je te les offre toutes. »
Moi : « ... »
Je sentais ma tête sur le point d’exploser : « Non, mais... toi... moi... »

 

418.
Il esquissa un sourire en coin, ses yeux brillants de sincérité, et demanda doucement, avec une touche de supplication et beaucoup de tendresse :
« Je te les donne toutes... en échange, tu pourrais chanter juste pour moi ? »

 

419.
Ah, je ne peux plus respirer, est-ce que je flotte dans l'univers maintenant ?
Ah, j’ai une douleur au cœur, où est ma pilule de secours ?
Ah, mon réservoir de sang est vide, je ne sais pas si cet homme l'a utilisé pour vendre de l'argent ou pour faire un plat épicé.
Ah, je vais mourir, maman, je suis un fils si peu filial !

 

420.
Je pensai que Gu Yiliang avait peut-être un autre job dans l'escroquerie, je voyais juste des étoiles devant mes yeux, mon esprit était vide, et avant que je puisse réagir, l'argent avait déjà été transféré - non, les mots avaient déjà été convenus.
Gu Yiliang avait l'air très heureux : « D'accord, on s'en tient à ça. »
Je tendis la main pour me tenir le front : « ...Non, attends une seconde. »
Ses lèvres se courbèrent légèrement vers le bas, ses yeux clignaient, et il semblait un peu plaintif : «Tu veux changer d’avis ? »
Moi : « Sois normal, un peu !! »

 

421.
Je réfléchis pendant trois minutes, repassant dans ma tête tout ce qu'il avait fait aujourd'hui.
Enfin, je trouvai ce qui n'allait pas.
En une seule journée, il avait montré toute la gamme de ses talents de petit ami explosif, allant de l’adolescent timide et maladroit, à l’homme doux, responsable et patient, en passant par l’homme résolu face aux difficultés, le petit esprit malin, le possessif dominateur, le séducteur insensé, tout en y ajoutant un peu de tendresse…
De l'amant mystérieux et autoritaire à la petite créature mignonne, il m’avait joué tous les rôles possibles ?!

 

422.
Je lui demandai : « Tu as lu un roman ou quoi ? »

 

423.
Il se toucha l'arête du nez.

 

Traduction: Darkia1030