ISMM - Chapitre 22 – Ils ont obtenu leur certificat de mariage à l’étranger
347.
Voyant mon expression changer, Gu Yiliang se pencha curieusement pour regarder mon téléphone, puis éclata de rire : « Ah, c'est moi qui ne lui ai pas bien expliqué, elle a mal compris. »
Mais pourquoi ris-tu alors ? Va vite lui expliquer !
Il réfléchit un instant : « Mais finalement, c’est pas mal, ça nous permet de pouvoir lui demander d’aider, laisse la te considérer comme la patronne. »
Tout à l'heure, il avait eu du mal à prononcer "petit ami", et maintenant il arrivait à dire "patronne" aussi facilement ? Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? C’était ça, amener toute la famille à faire des affaires ?...(NT : idiome chinois pour décrire une situation où une personne implique ses proches dans ses affaires ou entreprises, souvent de manière excessive ou même intrusive.)
Mais bon, ce n'était pas vraiment le plus important.
Ayant déjà l'habitude des montagnes de sucre qu'il m'envoyait régulièrement, je gobai cette sucrerie additionnelle sans changer de visage et laissai discrètement passer, avant de le regarder, agacé : «Pourquoi serais je la patronne ? Fais-lui changer ça vite, qu'elle arrête de dire n'importe quoi ! »
Il hocha la tête, baissa les yeux et envoya plusieurs messages sur WeChat.
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Une notification d'Alipay arriva, et je baissai les yeux pour vérifier.
C'était la réponse de l'assistante de Gu Yiliang : « Désolée désolée, je t'ai appelée de travers, merci, belle-sœur !! »
Moi : « ... »
Gu Yiliang, tu joues à quoi, avec toute ta famille ?! Est-ce que je dois vraiment fermer la porte et et lâcher Petit Chen sur toi, tu veux ça ?!
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J’envoyai un message à Xiao Chen : à partir du mois prochain, c'est Gu Yiliang qui s'occupera de ton salaire.
Mon téléphone vibra, et Xiao Chen répondit rapidement.
Orange Sunshine : « Wah, ça avance vite, Yanyan, c'est génial, dis merci à mon beau-frère de ma part !»
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Je le mis sur ma liste noire.
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Bien que Gu Yiliang n'ait pas vu la réponse de Xiao Chen, il remarqua que mon expression avait encore changé et sourit en levant la main pour me pincer la joue.
Il eut un léger moment d'hésitation, et sa main se stoppa avant de redescendre lentement, puis il dit d'une voix sèche : « Eh bien... bonne nuit alors ? »
« Oui, bonne nuit, » répondis-je. Il était déjà assez tard, je me levai et me dirigeai vers la porte. «Demain après-midi, on a un shooting pour une double page de magazine , dors tôt, garde ton énergie pour être en forme devant la caméra. »
Il se leva à son tour et m'accompagna jusqu'à la porte : « Toi aussi. N'oublie pas d'apporter quelques tenues personnelles , au cas où. »
J'ouvris la porte et m'apprêtais à sortir : « Tous les principaux acteurs y vont, il ne peut rien arriver, t'inquiète. »
Il me suivit à l'extérieur : « Hm. Si tu n'arrives pas à bien dormir, un masque pour les yeux à la vapeur sont vraiment utiles. Je t’en apporterai quelques-uns plus tard. » »
Je hochai la tête, touché : « D'accord, d'accord, j'ai aussi de l’huile essentielle pour aider à dormir, je t'en donnerai un peu aussi. »
Je m'arrêtai devant ma porte, et lui aussi stoppa.
Je sortis ma carte pour ouvrir la porte, et en avançant de quelques pas, il hésita un moment avant de faire quelques pas derrière moi.
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C'était quoi ce moment ? Une scène d’adieu interminable ?
Je le regardai, perplexe : « Qu'est-ce qu'il y a ? Il y a autre chose ? »
Il sembla embarrassé et se mordilla les lèvres, s'inclinant légèrement en avant avant de revenir sur ses pas, semblant vouloir dire quelque chose puis s'arrêtant à plusieurs reprises, pour enfin passer une main dans ses cheveux, agacé.
Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il essayait de faire . Ce n’était tout de même pas pour m’embrasser, si ? Alors je tentai une approche : « Rien à ajouter ? Sinon, la séance est levée. »
Il me regarda un instant, comme s'il soupirait ou relâchait une pression, puis murmura : « Bonne nuit. »
Il avait hésité tout ce temps juste pour ça ?
Je clignai des yeux, de plus en plus perplexe à son sujet.
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Je souhaitai finalement une bonne nuit sincèrement à Gu Yiliang et réussis à le faire partir.
Je m’empressai de me démaquiller, de me laver et de faire ma routine de soin, avant de prendre mon téléphone avec une grande révérence.
Une journée épuisante était enfin terminée ! Il était temps de me récompenser !
354.
Avec ces deux tweets tonitruants comme prélude, aujourd’hui avait marqué le début d’un live monumental. Bien que Gu Yiliang m’ait rassuré avec des paroles convaincantes, je ne pouvais m’empêcher de ressentir une certaine appréhension.
Donc, même si je mourais d'envie de me goinfrer de sucre, je jetai un coup d'œil à mon propre compte et à celui de Gu Yiliang sur les forums de discussion, puis je cherchai nos noms avec le mot-clé « live ».
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En résumé, tout allait bien.
Les filtres des fans étaient puissants et aveugles, ils nous aimaient toujours profondément. Les fans dédiés attrapaient chaque détail et le célébraient, louant notre apparence et nos personnages. Les anti-fans prenaient chaque détail pour dénigrer l'autre camp. Quelques rares fans du CP cachés dans le forum nous offraient des commentaires ambigus, mais rien n'avait changé à cause de ce live, les choses étaient toujours aussi prospères.
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En fin de compte, j’avais peut-être trop réfléchi. Ni l’un ni l’autre n’étions des stars de premier plan, et notre rivalité acharnée de « rois qui ne se croisent jamais », bien ancrée dans l’esprit du public depuis trois ans, rendait difficile pour quiconque de croire à une soudaine relation ambiguë.
L’opinion générale penchait plutôt vers une simple réconciliation banale, d’autant plus que les faux comptes achetés par Sœur Man brouillaient les pistes, modérant habilement l’intensité de cette pseudo-relation et orientant habilement le récit principal vers une amitié fraternelle touchante et émouvante.
Quant à tous ces mots et interactions « ambiguës », ils étaient devenus un vrai jeu de rôles, où les fans purs et les fans de CP avaient tous leurs propres opinions et justifications, chacun analysant avec une précision redoutable, allant des micro-expressions aux interjections, multipliant les théories. Tous les camps défendaient leur point de vue, convaincus de leur interprétation.
Bref, aux yeux des fans purs, peu importait ce que disent les fans du CP, ils pensaient toujours que c’était une simple vision biaisée des choses.
Et inversement, pour les fans du CP, ils considéraient que les fans purs ne savaient tout simplement pas reconnaître l’amour véritable. Chacun campait sur ses positions et personne n'arrivait à convaincre l'autre, ce qui aboutit à une sorte d'impasse subtile mais équilibrée.
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Parfait, continuez à analyser, continuez à imaginer, continuez à plonger dans cette quête acharnée de la vérité tout en vous éloignant de plus en plus d'elle !
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Je me sentis soudainement plus léger, en pensant que les filles de l’armée Niangzi avaient probablement déjà créé quelque chose de nouveau pour célébrer le Nouvel An.
Je fredonnai un petit air en ouvrant le forum Niangzi.
Et puis, je reçus une vague de chocs et d'illumination mentale.
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Ce n'était pas juste un Nouvel An pour Niangzi.
C’était la fondation de leur propre nation !
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Question : Combien de possibilités peuvent découler d’un live de soixante minutes avec deux personnes ?
Les Niangzi m’ont donné la réponse : infinies.
Comme l'a dit une de leurs membres : « Soixante minutes de pur bonheur ! La vérité a été répétée dix-sept fois en boucle ! »
Les preuves étaient nombreuses et détaillées, la dynamique du couple était maintenant bien installée. La différence de force physique avait fixé les rôles de gong et shou, et la chanson choisie par les deux concernés devenait l'hymne national du CP.
Quant à la scène où Gu Yiliang me plaquait sous lui, elles avaient réussi à photoshoper mes jambes sans aucune trace de montage, les plaçant parfaitement autour sa taille, j’étais bluffé.
C’est une année de récoltes abondantes, une grande nation en pleine expansion.
Bien que le sucre soit déjà tellement abondant qu’il en était versé sur tout le monde, il y avait encore des gens insatisfaits qui creusaient dans les profondeurs des rumeurs, cherchant chaque petit détail.
Il y avait des filles qui analysaient chaque image pour en extraire du sucre au microscope, des compteurs officiels qui calculaient chaque contact physique entre nous, des fans qui avaient modifié la chanson de Gu Yiliang en version électro, des oreilles attentives qui entendaient un « bisous bisous » ( NT : 亲亲亲 - qīn qīn qīn) au lieu de « s’il te plait s’il te plait» ( NT : 亲亲亲 - qǐng qǐng qǐng ), des experts jurant que la piqûre de moustique sur ma clavicule était une marque de baiser...
361.
Et il y avait même des analystes qui affirmaient que Gu Yiliang était jaloux de l’assistant Xiao Chen.
J'ai éclaté de rire.
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En résumé, Niangzi is rio.
Pas de doutes permis, aucune contestation possible.
Ayant déjà "appris la vérité", l’identité de WilLiam, qui hier encore était la cible de moqueries dans des groupes, était maintenant celle d’une fondatrice légendaire, la plus grande gagnante.
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Souriant et dégustant cces sucreries, je me souvins soudain que j'avais rejoint un groupe de fans de Niangzi. Je l'ouvris et jetai un œil.
Pas de chance, ce fut un choc.
Probablement en raison de l'abondance de sucre et du fait que ce n'était pas un espace public comme Weibo, le groupe était dans un état d'hyper-excitation, chaque trois messages échangés, il y avait un nouvelle « voiture » (NT : expression pour parler de choses à caractère sexuel en détournant la censure) qui prenait la direction de la périphérie de la ville.
Mince, ces jeunes filles connaissaient vraiment trop de trucs pour leur âge !
Rouge de honte, je fis défiler rapidement les messages et, hélas, ma mémoire était trop bonne. Chaque mot s’enregistrait dans ma tête, et dès que je me laissais distraire, je me retrouvais à imaginer le visage de Gu Yiliang.
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Je fermai mon téléphone, pris une pause.
Puis je rouvris l'appareil pour continuer à chercher du sucre.
365.
J'évitai soigneusement les messages NSFW (NT : not suitable for work, autrement dit à caractère sexuel), et je remarquai que dans le groupe, une membre appelée "Liang Yue Wuyan" (NT : litt. ‘lune froide et silencieuse’, jouant sur les caractères Liang – froid et Yan - parole) était très active, apparemment respectée de tous, et de temps en temps, elle partageait des informations exclusives, prétendument des "preuves".
Par exemple :
Que Gu Yiliang et moi étions déjà ensemble à l’âge de dix-sept ans,
Que nous avions déjà officialisé notre union à l’étranger,
Que j’avais acheté un petit appartement à Amsterdam pour lui offrir en cadeau d’anniversaire,
Ou encore que, lorsque j’étais tombé malade pendant le Nouvel An, Gu Yiliang avait parcouru des centaines de kilomètres en voiture pour venir me voir dans ma ville…
Ces histoires, bien que totalement inventées, semblaient captiver l’attention de tout le groupe.
Cela commençait à devenir ridicule.
J'ai continué à descendre, et j'ai trouvé la dernière discussion.
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Liang Yue Wuyan : « L’année prochaine, ils passeront probablement le Nouvel An ensemble. »
Niangzi 1 : « Hâte de voir ! »
Niangzi 2 : « C’est sûr, comment Yanyan pourrait-il dormir sans voir le sourire de Liangliang ? »
Niangzi 3 : [Message censuré]
Yantastic : « ... Quand est-ce qu’ils ont passé le Nouvel An ensemble ? »
Liang Yue Wuyan : « Va voir le fil populaire sur le forum, les nouveaux peuvent aller faire leurs recherches eux-mêmes ! »
Yantastic : « J’ai cherché, mais cette info n’est pas fiable. L’année dernière, Yan Yan était en vacances à l’étranger avec sa famille, il y a des photos sur son Instagram. »
Liang Yue Wuyan : « Cette photo n’avait pas de localisation , c’est une vieille photo mise en ligne pour brouiller les pistes ! »
Yantastic : « Je viens de chercher des photos postées par d’autres à la même époque et au même endroit, regarde ce panneau publicitaire. [Photo] »
Liang Yue Wuyan : « Yanyan n’apparaît pas sur la photo, c’est une photo empruntée à quelqu’un d’autre. »
Yantastic : « C’est un peu tiré par les cheveux, non ? »
Liang Yue Wuyan : « Tu ne crois pas que Niangzi est réel ? »
Yantastic : « ? »
Yantastic : « Ils ne sont même pas ensemble ! »
Liang Yue Wuyan : « Alors pourquoi as-tu rejoint ce groupe ? »
WilLiam : « Arrêtez de vous disputer s’il vous plaît. ! »
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Je perçus clairement un sentiment de menace et de mécontentement dans son ton, et je n'avais pas bien compris pourquoi.
Liang Yue Wuyan : « Si tu as une preuve, poste-la. Sinon, ne remets pas en question les relations des autres. »
Yantastic : « ... »
Non, mais moi et Gu Yiliang n'avons absolument rien à cacher !
Pensant qu'il valait mieux apaiser la jeune fille, je commençai à taper doucement.
Yantastic : « Oui, il y a du sucre. »
Yantastic : « Leurs assistants sont payés par l’autre. »
Liang Yue Wuyan : « Pff, inventer des trucs aussi visiblement faux, c’est vraiment marrant ? Tu fabriques du sucre à mâcher sans craindre de te casser les dents ? Au revoir. »
[Vous avez été expulsé·e du groupe de discussion.]
368.
C'est pas vrai.
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Un simple fan du CP, ayant démenti une fausse rumeur, ayant offert un vrai sucre, et ensuite, c’est moi qui ai été exclu du groupe de fans ?!
Sérieusement, ce monde est devenu trop absurde !
370.
Je ne pouvais pas y croire. Était-ce ce monde qui était fou, ou bien étais-je moi-même en train de perdre la tête ?
WilLiam m'envoya quelques messages privés, mais je n'avais pas envie de les lire. Je restai allongé sur mon lit, perdu dans mes pensées, à me demander si c'était vraiment de ma faute.
371.
Mon téléphone vibra à nouveau, puis encore plusieurs fois.
Je n'en pouvais plus et allumai l'écran. C'était un message de Gu Yiliang.
372.
Liam : « Tu dors ? »
Liam : « J’ai signé quelques coques de téléphone. Demain je t’en donnerai d’autres à signer pour qu’on les remette à la compagnie pour un tirage au sort. »
Liam : « Pour les fans, je n’ai signé que mon nom en chinois, celui que tu as est une édition spéciale ^^ »
Liam : « Bonne nuit, fais de beaux rêves. »
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Je restai là, fixant bêtement cet émoji de sourire naïf, puis verrouillai lentement l’écran. Je me mis à rouler lentement d’un bout du lit à l’autre.
Puis de l’autre bout à celui-ci.
Je répétai cela plusieurs fois.
Ensuite, je déverrouillai lentement l’écran et lui répondis par un « bonne nuit ».
Puis je m’enfouis complètement sous la couette.
374.
J’ai des bonbons spécialement préparés pour moi par le concernés lui-même ! Dès que mon moral baisse, il vient me réconforter en personne ! Ce que je reçois, c’est du vrai sucre, authentique !
Allez donc mâcher vos arômes artificiels, vous autres !
Ha ! Ha ! Ha !
Traduction: Darkia1030
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