ISMM - Chapitre 21 - Est-ce que c'est ce que ferait un petit ami pour toi ?

 

334.
Gu Yiliang garda l'air solemnel jusqu'à ce que je sois installé dans sa chambre.

Il ouvrit le petit réfrigérateur avec un air sérieux, scruta son contenu avec sérieux, et tourna enfin la tête vers moi, toujours avec ce même air sérieux, pour me demander : « Il n'y a que de l'eau minérale, pas de thé au miel, ça va ? »

Je hochai la tête précipitamment et répondis que ça allait, tout en ne pouvant m'empêcher de sourire: « Pourquoi tu prends tout ça aussi sérieusement ? »

Il secoua la tête, prit une bouteille d'eau et un verre, posa un petit sous-verre devant moi, versa l'eau, toussota légèrement et dit : « Après tout, maintenant... notre relation est un peu différente. »

Je restai un moment perplexe, puis compris, et je le remerciai plusieurs fois.

 

335.
Oui, maintenant nous sommes un CP sous contrat, approuvé par l'entreprise et par lui-même. Je comprends.

Mais est-ce que ce genre de détail méritait qu'on se prenne la tête au point de fumer trois cigarettes d'affilée ? Voilà vraiment un artiste senior, entre passion pour sa carrière et sens des responsabilités.

Quoi qu'il en soit, puisque Gu Yiliang avait décidé de travailler sérieusement avec moi pour vendre notre relation fictive et m'aider à améliorer mon jeu, un échange mutuellement bénéfique, je devais bien sûr m'impliquer à fond pour le soutenir et ne pas le décevoir !

Et je ne voulais pas non plus décevoir ce cher Wei Yanzi qui attendait impatiemment ses doses de sucre !

 

336.
Il s'assit en face de moi, prit un moment pour organiser ses pensées, et dit : « Avant, je n'ai jamais essayé... euh, donc je ne suis pas très habitué aux détails... Il y a quelque chose à savoir ou à laquelle être attentif ? »

Pas très habitué, vraiment ? Il était trop modeste. Lui qui venait de parler sans arrêt pendant le dîner tardif, n'était-ce pas lui qui faisait le plus de blabla ? C'était juste des paroles en l'air, hein ?

Avant que je ne réponde, il posa une question, un peu difficile : « Est-ce que... est-ce que c'est ce que ferait un petit ami pour toi ? »

Les mots « petit ami » sortis de sa bouche semblaient aussi raides qu'un robot. Je le plaignis un peu. Je secouai la tête précipitamment : « Non, pas besoin, ce serait trop exagéré, c'est bien comme ça, tu fais déjà bien. »

Il sembla un peu étonné, et son regard vers moi exprimait... de la pitié ? Et peut-être de la douleur ?

 

337.
Il dit : « ... C'est tout ? C'est suffisant ? »

Je le regardai, confus : « N'est-ce pas assez bien ? »

Il répondit sérieusement : « Je vais faire de mon mieux pour m'améliorer. »

 

338.
Mais pourquoi il semblait soudainement aussi déterminé ?

J'avais du mal à suivre son rythme, alors je hochai la tête, un peu perdu, pensant que les fans de notre CP devaient être vraiment chanceux d'avoir un partenaire aussi responsable. Un tel engagement, c'était vraiment un coup de chance !

Il me reposa la question : « Comme un petit ami, c'est bon ? »

Pourquoi insister là-dessus ?!

Les hommes hétérosexuels n'arrivent jamais à maîtriser le dosage dans ces situations ! Bon, d'accord, je vais devoir gérer ça en contrôlant un peu son comportement devant la caméra.

Je hochai à nouveau la tête : « Oui, ça va. »

Il souffla profondément, sembla se ressaisir, et prit un dossier dans une petite corbeille près de la table. Il l'ouvrit devant moi : « Pour le reste, je ne peux pas vraiment t'aider, mais voici mon planning pour les six prochains mois. Regarde si tu veux des ressources spécifiques, et je demanderai à l'entreprise de te les attribuer. »

Moi : « ? »

Qu'est-ce qu'il faisait là ? Est-ce qu'il était en train de s'exercer à son rôle ? Il s'était vraiment mis dans le personnage très vite !

Après un moment de réflexion, il se mit à lire, avec un sérieux manifeste : « Tu as assez d'argent pour tes dépenses ? Est-ce qu'il y a quelque chose que tu veux acheter ? Je peux te l'acheter. »

 

339.
Je l'avais toujours vu réciter des répliques avec fluidité et enthousiasme, mais c'était la première fois qu'il prononçait des mots aussi mal articulés.

Je le regardai un peu perdue, perplexe : « Tu t'es trompé de script ? »

Lui : « Hein ? »

Je : « Ce n'est plus du tout dans le rôle du petit ami, là. C'est plutôt le rôle d'un père adoptif, non ? »

Il resta un moment sans comprendre, puis répondit timidement : « Si tu veux l'appeler comme ça... ça va ? »

 

340.
Qui essaie de profiter de qui là ? Je frappai la table : « Non, mais c'est moi ton père ! »

Il s'étrangla, surpris, et me dit : « ... Pourquoi faut-il que ce soit aussi sauvage ? »

 

341.
Le vent frais soufflait par la fenêtre mal fermée, me donnant mal à la tête.
Je venais juste de lever la main pour me tenir le front quand Gu Yiliang se précipita pour fermer la fenêtre, et, avec attention, me lança une couverture.
Je tins la couverture douce dans mes mains, et je n'eus pas vraiment envie de lui reprocher de ne pas suivre les règles habituelles. Après un instant de silence, je lui dis d'un ton sérieux : « Pas besoin d'être aussi formel, laisse ça aller naturellement. C'est un peu trop, les autres risquent de se douter de quelque chose. »
« Ah, j'ai mal réfléchi, » répondit-il en hochant la tête avec compréhension, « alors si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas à me le dire. »
Qu'est-ce que je pourrais bien avoir besoin de plus ? Si tu lâches un peu de sucre, toute la société va passer six mois à le savourer.
Je répondis distraitement « d'accord d'accord », quand j'entendis sa voix hésitante demander : « Et maintenant ? »
Maintenant ? Je jetai un œil à l'heure, pris le script de "Lan Jue" qu'il avait posé sur la table : « On répète, ça fait déjà plusieurs jours que ça traîne. »
Il se détendit soudainement, relâchant la tension de son corps et s'affaissant sur sa chaise : «D'accord. »

 

342.
Portant sur mes épaules les espoirs des autres membres du CP et des fans, je me donnai à fond, je n'avais jamais été aussi sérieux, même en cours de théâtre à l'école.
Les répliques, je pouvais les réciter, mais les émotions et les expressions étaient toujours à côté de la plaque. Soit je me laissais emporter et perdais mon jeu, soit je forçais trop et c'était trop intense.
Gu Yiliang me rappelait constamment comment ajuster, et nous répétions une petite scène plusieurs fois, plus d'une dizaine de fois, avant que ça commence à ressembler à quelque chose. Il m'encouragea alors en disant que j'avais de l'instinct.

 

343.
Après avoir répété toute la scène à tourner le lendemain, je notai les conseils de Gu Yiliang et les lui répétai.
Il referma le script, posa une main sur mon épaule avec un sourire satisfait : « Bien, garde ce rythme d'amélioration, après cette scène, tu pourras essayer de prendre des rôles par toi-même sans compter sur les autres. »
Il avait un peu murmuré la seconde partie de la phrase, et pendant que je regardais mon WeChat, je n'entendis qu'un « sans les autres… rôle » et pensai qu'il parlait encore de la répétition. Sans lever les yeux, je répondis : « Tu n'es pas un autre. »
Sa main sur mon épaule se figea, et après un long silence, il tapa lentement mon épaule et murmura un « hmm » avec beaucoup de retenue.

 

344.
Je secouai mon téléphone devant lui et dis : « Xiao Chen me presse d'aller me coucher, je vais y aller. »
Il resta un instant figé, puis hocha lentement la tête et demanda : « Alors, je t'apporte le petit-déjeuner demain matin ? »
« Hein ? Non, Xiao Chen va s'en occuper. »
« Alors… pendant la pause entre les scènes, je vais t'acheter une boisson ? Du thé au miel ou du thé au lait ? »
« Hein ? Non, laisse Xiao Chen le faire. »
« Alors… le soir, je te conduis en ville pour manger du poisson grillé ? »
« Hein ? Non, trop loin, et si les fans nous voient ? Appelle juste Xiao Chen pour qu'il passe la commande et l'apporte. »
« Alors… »

 

345.
Il n'arrivait plus à poursuivre, me regarda avec un air légèrement déçu : « Alors, pourquoi veux-tu que je sois là ? »
Moi : ? Depuis quand ai-je dit que j'avais besoin de toi ?
Je le regardai complètement perdu : « Mais Xiao Chen est là, je lui paye son salaire… Et ton temps est précieux, après tout. »
Il frappa la table avec fermeté : « Très bien, alors je vais m'occuper de son salaire. Tu considères que tout ce qu'il fait pour toi, c'est moi qui le fais. »
Je fus encore plus perdu : « Et… je vais te donner son salaire, alors ? »
Il sembla un peu confus : « Comment ça ? Ce n'est pas à toi de faire ça, c'est à moi. »

 

346.
Il… se comportait vraiment comme un petit ami, en fait.
Je réfléchis un moment, pensant qu'il devait être tellement dévoué à son rôle qu'il voulait maintenir la chimie de notre relation fictive à tout prix, avant et après chaque scène, pour pouvoir se mettre dans le personnage à tout moment.
Je devais donc coopérer.
Je frappai son épaule avec une petite exclamation : « On ne va pas prendre avantage de toi gratuitement, non ? Tant que l'intention est là, c'est bon. C'est réglé alors, envoie-moi les infos de ton assistant pour que je puisse lui envoyer l'argent. »
Il recommença à me regarder avec ce regard de pitié et de douleur, puis il prit son téléphone pour envoyer un message sur WeChat. Quelques instants plus tard, il m'envoya un code QR.
Je vérifiai les informations de son assistant, qui avait le même salaire que Xiao Chen, et je transférai l'argent.

 

347.
Lorsque l'alerte Alipay retentit, je baissai les yeux pour vérifier.
C'était la réponse de l'assistant de Gu Yiliang : « Bien reçu ! Merci, Madame la patronne !!! »
Moi : ??

 

Traduction: Darkia1030

 

 

 

 

 

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