ISMM - Chapitre 13 - Tout est déjà occupé par toi

 

202.

Les trois personnes se regardèrent, sans dire un mot pendant un long moment.
Xiao Chen baissa les yeux, jeta un regard furtif sur nos mains, et son expression changea légèrement. Il s'approcha de mon oreille et murmura : "Je n'ai rien vu, je ne sais rien. Yanyan, bonne chance !"
Il me fit un salut respectueux puis, sans attendre que je réponde, partit en courant.

 

203.
Pourquoi cette personne est-elle toujours aussi insaisissable et rapide comme le vent ?
Je le regardais partir sans comprendre, puis baissai les yeux pour réaliser que je tenais toujours le poignet de Gu Yiliang sans l'avoir lâché.
Mon visage rougit inexplicablement, je relâchai rapidement ma prise et marchai précipitamment vers l'hôtel.
Gu Yiliang ne sembla pas remarquer mon petit geste, il me suivit et rit doucement : "... Ton petit assistant est assez intéressant."
"Il n'est pas seulement intéressant..." répondis-je avec un sourire un peu forcé.
En voyant Gu Yiliang baisser légèrement les yeux, je compris que ce n'était pas le moment pour se plaindre de Xiao Chen, alors j'appuyai sur le bouton de l'ascenseur et lui tapotai doucement le dos pour le rassurer : "Ne t'inquiète pas —"
Je voulais dire que s'il s'inquiétait, il pouvait contacter l'entreprise pour qu'ils préparent une gestion de crise, mais je n'étais pas sûr que l'entreprise ne créerait pas des problèmes pour attirer l'attention, donc je me retins et dis simplement : "— Tout ira bien."
Il sortit son téléphone, parlant d'une voix calme, comme pour me rassurer : "Il n'y a pas de souci. Ils veulent juste de l'argent. Tu as été clair. S'ils se retournent contre moi, ils ne gagneront rien. Ils ne feront pas ça."

 

204.
Je fixai les chiffres rouges qui clignotaient sur l'écran de l'ascenseur, sans poser plus de questions.
Qui d'autre pouvait-ils être, sinon eux ?
Un jeune acteur populaire de seconde ligne, une belle-mère jeune et exigeante, un accident de voiture mystérieux.
Cela ressemblait à une intrigue de suspense, on pouvait deviner ce qui se passait, d'accord ? Il suffisait de demander au père de Gu Yiliang qui n'apparaissait pas dans la série.
Chaque famille a ses propres difficultés, mais la sienne était vraiment trop compliquée.
Je regardai Gu Yiliang, qui était en train d'envoyer un message, mon cœur se serra, de douleur, de faiblesse et d'agacement. J'avais presque envie de lui dire : "N'écoute pas ton père, prends-moi plutôt."
Je serai certainement un bon père, je t'achèterai des bonbons tous les jours.

 

205.
Quand il eut fini d'envoyer son message et voyant qu'il n'y avait personne dans le couloir, je tendis la main et tirai sa précieuse joue : "Souris un peu ?"
Il sourit, puis tira à son tour sur ma joue : "Pourquoi sembles tu plus triste que moi ? Souris un peu aussi."
Honnêtement, je n'arrivai pas à sourire, mais je plissai légèrement les lèvres.
En voyant mon expression, il alluma son téléphone et me le montra : "C'est bon, c'est réglé. On a convenu de trente mille chaque mois. S’ils continuent à faire des histoires, il n'y aura pas un centime de plus. Tu viens de me faire économiser trois millions, tu ne veux pas être un peu heureux ?"
Je me souvins de ce que j'avais dit tout à l'heure, et je ne pouvais vraiment plus sourire.

 

206.
Gu Yiliang semblait être devenu accro à tirer mes joues. Il leva l'autre main et força encore plus mon sourire, me faisant paraître plus triste que si je pleurais, tandis que lui, inexplicablement, souriait comme un fou.
Qu'est-ce qu'il trouvait de si drôle ?
Je retirai ma joue de sa main, frottai mon visage et lui lançai un regard noir.
Après avoir eu son fou rire, il dit : "Pourquoi tu me protèges autant, toi, le rival ?"

 

207.
J'avais aussi envie de lui poser cette question ! Rival !

 

208.
Et sa question…
Parce qu'il a eu un contact spirituel et corporel avec moi dans un monde parallèle ?
Parce que je soutiens le CP de lui et moi, et donc je suis un peu son fan ?
Parce que je ne veux pas le voir se faire maltraiter ?
Parce que je pense qu'il est une bonne personne ?
Parce qu'il est Gu Yiliang ?
...Je ne sais pas.

 

209.
En me voyant le regarder sans répondre, il rit tout seul et déclara : "Mais tu joues le rôle du grand patron de façon plutôt réaliste. Tu songes à prendre un rôle similaire dans ton prochain film ?"
Même si mon cœur était grand, me critiquer pour mon jeu d'acteur de face me fit quand même un peu mal.

Je me plaignis à voix basse : "Tu me défends mais tu te moques de mon jeu d'acteur..."
"Pas du tout, je te faisais des compliments." Il nia, puis tira encore sur ma joue, et rit doucement : "Je pensais vraiment que tu croirais à ces trucs-là... Comment tu peux te souvenir de ces choses sur moi..."

C'était la crise ! Je l'interrompis en détournant l'attention : "Ha, j'ai une bonne mémoire."
Il allongea son "oh", me regarda dans les yeux en souriant et cligna des yeux : "Tu n'as pas peur que tout ce dont tu te souviennes prenne trop de place dans ton cerveau ?"

 

210.
Je perdis ma concentration sous son regard perçant et, sans réfléchir, répondis : "Pas du tout, tout est déjà occupé par toi."

 

211.
Moi : "..."
Moi : "Non, ce que je voulais dire, c'est qu'au départ, je ne me souvenais de rien, mais avec la situation qui est devenue sérieuse, tout m'est revenu en un éclair."
Moi : "Non, ce que je voulais dire, c'est que je me souviens d'une petite partie."
Moi : "Non, ce que je voulais dire, c'est qu'en réalité, je me souviens seulement d'une partie."
Moi : "Non, ce que je voulais dire, c'est qu'un jour, par hasard, je suis tombé sur une de tes interviews, c'est pour ça que j'ai certains souvenirs."
Moi: "..."

 

212.
Oublie ça, je capitule, je me rends, je me laisse attraper sans rien faire.
Je préfèrerais laisser le ciel me frapper de la foudre, cette mort serait plus paisible que de mourir dans l'embarras sous le regard souriant de Gu Yiliang.

 

213.
Au moment où je pensais que j'avais tout révélé, sur le point de m'embraser de gêne, j'entendis la voix de Gu Yiliang, toujours souriante : "Être mon fan, c'est si gênant ?"

 

214.
Mon Dieu, quelle voix douce, quelle mélodie divine, si merveilleusement agréable !
Je ne lui avais jamais été aussi reconnaissant pour son naturel.

 

215.
Je le regardai, ému comme comme un vieux paysan qui rencontre un chef venu inspecter la campagne, les larmes aux yeux, serrant sa main, puis la secouant : "... Alors, tu peux me signer un autographe ?"

 

Traduction: Darkia1030