I met a ghost - Chapitre 2 - « Après tout, je ne suis pas humain. »
Afin de ne pas effrayer sa mère, Xiao Lin ne lui dit pas que le fantôme rôdait toujours autour de lui, qu’il surveillait régulièrement ses devoirs et se disputait sans cesse avec lui à propos des réponses, le raillant sans relâche. Il se contenta de dire qu’il souffrait d’hallucinations auditives fréquentes depuis qu’il avait été témoin de l’accident. Le visage de sa mère changea, mais au lieu de se précipiter chez un chaman, elle l’emmena directement à l’hôpital.
Elle pensait que Xiao Lin pouvait avoir développé un trouble psychologique à la suite du traumatisme.
Puisqu’ils y étaient, Xiao Lin se résigna à s’asseoir face au médecin, l’air abattu, répondant aux questions, tandis que le fantôme continuait à marmonner à côté de lui.
« Je crois que je suis déjà venu ici », dit le fantôme.
Comme un médecin était présent, Xiao Lin ne pouvait pas lui répondre, au risque d’être immédiatement transféré en psychiatrie.
Finalement, le diagnostic fut le suivant : Xiao Lin souffrait probablement de stress post-traumatique. Rien de grave, pas besoin de médicament pour l’instant. Un peu de repos suffirait, et la situation devrait s’améliorer d’elle-même.
En sortant de l’hôpital, la mère de Xiao Lin lui dit : « Si ça ne s’arrange pas, on ira consulter un maître spirituel. »
Craignant un piège, Xiao Lin répondit précipitamment : « En fait, je pense que le médecin avait raison. Je suis sans doute juste sous le choc. Il faut croire en la science et balayer les superstitions. Une bonne nuit de sommeil, et tout ira mieux. »
Le visage de sa mère s’illumina aussitôt d’un air rassuré. Xiao Lin poussa un soupir de soulagement. Il pensa qu’une mauvaise réponse de sa part aurait suffi à la faire changer de médecin dès le lendemain.
Il décida de ne plus jamais évoquer cette histoire avec qui que ce soit. Peut-être que le fantôme finirait par partir de lui-même.
De retour à la maison, Xiao Lin demanda au fantôme : « Tu t’es souvenu de quelque chose ? »
S’il pouvait retrouver les proches du fantôme, peut-être que celui-ci verrait son souhait accompli et pourrait se réincarner.
Le fantôme répondit : « J’ai l’impression de bien connaître cet hôpital. Tu crois que j’y travaillais de mon vivant ? »
Xiao Lin réfléchit : « Ou peut-être que ton corps n’a pas encore été incinéré, que personne n’est venu le réclamer, et qu’il est encore dans une chambre froide. »
Le fantôme resta silencieux. Xiao Lin se dit qu’il avait sans doute blessé sa fierté et s’empressa de le rassurer : « Je disais ça comme ça… Tu es quelqu’un de bien. Tu ne cherches même pas à prendre un substitut, tu es intelligent, tu es doué en maths et en chinois. Tu étais sûrement quelqu’un de très respectable de ton vivant. On est obligé d’être quelqu’un d’important pour qu’on vienne réclamer ton corps. »
Le fantôme acquiesça : « Ce que tu dis n’est pas faux. »
Xiao Lin se dit que, même devenu fantôme, il avait une haute estime de lui-même. Il devait être quelqu’un de très fier et inaccessible de son vivant.
Il demanda : « Est-ce que tu te souviens d’autre chose ? »
Le fantôme répondit : « Je ne peux rester qu’à proximité de toi. Dès que je m’éloigne trop, je suis ramené de force. Si tu sors un peu ce week-end, on tombera peut-être sur un endroit qui me rappellera quelque chose. »
Xiao Lin, curieux du monde des fantômes, demanda : « Tu peux me voir. Mais peux-tu te voir toi-même ? Tu sais à quoi tu ressembles ? »
« Très grand, très beau, très charmant », répondit le fantôme.
Xiao Lin ne le crut pas une seconde : « Tu exagères ! »
En prenant sa douche, Xiao Lin pensa à un problème plus sérieux. « Quand je vais aux toilettes ou que je prends ma douche, nu… tu regardes aussi ? »
Le fantôme le rassura : « Tu es un peu maigre, mais tu as de longues jambes et de longs bras. Tu grandiras encore. Tu n’es pas aussi séduisant que moi, mais tu es assez délicat, avec la peau claire. Une fois ta croissance terminée, ta silhouette sera très correcte. »
Le visage de Xiao Lin devint cramoisi. Il balbutia : « Qu… quelle silhouette ? Explique-toi clairement ! »
Le fantôme répondit avec malice : « Quelle silhouette veux-tu que je décrive ? »
Il souffla alors un courant d’air froid vers le bas-ventre de Xiao Lin, qui sursauta et recula précipitamment. Malheureusement, il glissa sur le sol mouillé et tomba en arrière.
La salle de bain n’était faite que de carrelage et de verre. Une chute ici pouvait être très grave. À cet instant, Xiao Lin eut un frisson glacé et pensa : « C’est fini. Je vais devenir un fantôme moi aussi. »
Mais il sentit soudain une main l’attraper par la taille et le tirer dans la direction opposée, stoppant sa chute.
À peine avait-il retrouvé son équilibre que cette force disparut. Cela n’avait duré qu’un instant.
Dans la brume du miroir de la salle de bain, Xiao Lin crut entrevoir une silhouette indistincte, mais il ne savait pas si c’était la vapeur ou autre chose.
Il demanda prudemment : « Grand frère fantôme ? C’était toi, tout à l’heure ? »
Le fantôme mit un long moment à répondre, avant de dire enfin : « Oui, c’était moi. »
Xiao Lin s’exclama : « Tu peux te matérialiser maintenant ? Laisse-moi te voir, vite ! Peut-être qu’en te voyant, je pourrai deviner qui tu es ! »
Il n’avait pas oublié que le fantôme s’était vanté d’être grand, beau et irrésistible. Il voulait bien vérifier s’il n’exagérait pas un peu.
Le fantôme répondit : « Sauf au tout début, quand j’ai voulu te faire peur en soufflant à ton oreille, je ne m’étais jamais approché aussi près de toi. »
Xiao Lin, un peu confus, demanda : « Que veux-tu dire ? »
« J’ai dû absorber un peu de ton énergie vitale. C’est ce qui m’a permis de prendre forme un instant. »
Xiao Lin, stupéfait et ravi : « Donc ce que racontent les films d’horreur est vrai ? L’énergie vitale est utile aux fantômes ! C’est une découverte révolutionnaire. Si on en faisait une thèse, on pourrait décrocher un prix Nobel, non ? »
Le fantôme soupira : « Qui te décernerait un prix Nobel pour une découverte pareille ? »
Xiao Lin se gratta la tête : « Dans ce cas… veux-tu que je te donne encore un peu de mon énergie vitale ? »
« Ce n’est pas la peine », répondit le fantôme.
Xiao Lin était très ému : « Est-ce que tu as peur que mon corps soit endommagé ? Ce n’est rien, je suis encore un adolescent en pleine croissance, plein d’énergie yang. Tu peux en absorber un peu sans problème ! »
Le fantôme répondit d’une voix douce et distante : « Alors attends que tu aies fini ton «Cinq ans de préparation au Gaokao et trois ans de simulations», et je t’en prendrai un peu. Sinon, en voyant toute cette page blanche qui suit, je me sens mal à l’aise. »
Xiao Lin avait bien envie de faire disparaître ce fantôme sur-le-champ.
Mais cette nuit-là, il fit un rêve érotique.
Dans son rêve, une silhouette grande et imposante le plaqua contre un mur, l’attirant doucement, baissant lentement la tête, puis, en commençant par les lèvres, le léchant lentement de la tête aux pieds.
Xiao Lin ressentait une chaleur intense. Il disait non des lèvres, mais son corps s’offrait honnêtement, le cœur battant violemment, prêt à combattre à tout moment.
Pourtant, il se sentit bientôt troublé. Pourquoi la force qui le maintenait était-elle si puissante ? Ce n’était pas celle d’une belle femme, plutôt celle d’un…
Soudain, un miroir apparut devant lui. Xiao Lin y jeta un coup d’œil. La vapeur brouillait la surface, mais une silhouette se dessinait vaguement.
Ce n’était pas… ?
Xiao Lin sursauta, pris de peur, et ouvrit brusquement les yeux !
Le résultat fut pire encore. Sa couverture s’était mystérieusement rabattue.
Grâce à la lumière de la lune filtrant à travers les rideaux, Xiao Lin vit une silhouette posée sur lui.
Cette silhouette semblait encore plus nette que le soir précédent, même si le visage restait flou.
L’autre releva la tête et, avec une sorte de satisfaction, dit : « Peut-être que c’est ainsi qu’on peut absorber l’énergie yang ? »
Sans réfléchir, Xiao Lin donna un coup de pied et fit tomber cette silhouette.
À sa grande surprise, même si elle paraissait légère, il réussit à la projeter contre le mur. La silhouette resta collée un moment, puis, telle une flaque d’eau, elle coula lentement et s’effaça peu à peu.
Le fantôme se plaingit : « Ton coup de pied a ruiné tous mes efforts. »
Xiao Lin, rouge de honte et de colère dans la nuit, s’exclama : « Je t’ai dit que je voulais te transmettre un peu d’énergie yang, pas de cette façon ! »
Le fantôme répondit sans se démonter : « Tu semblais bien t’amuser, à faire tous ces petits bruits. »
Xiao Lin répliqua : « Tais-toi ! »
Le fantôme reprit : « C’est une réaction normale à la puberté, il n’y a pas de quoi avoir honte. Et puis, je suis si beau, tu n’as rien à perdre. »
Xiao Lin s’énerva : « Beau, mon œil ! Tu crois que quelqu’un aimerait qu’un fantôme t’aide à faire ci ou ça ? »
Le fantôme répondit : « Je ne sais pas, après tout, je ne suis pas un être humain. »
Traducteur: Darkia1030
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