HSAV - Chapitre 41 - Les conditions nécessaires pour un président tyrannique.

 

Yang LiuAn se précipita en avant aussi vite qu’une flèche, serra Xiao Fengyue dans ses bras en criant son nom à plusieurs reprises. Ses yeux étaient si rouges qu’on aurait cru qu’ils saignaient de larmes.

Mais Xiao Fengyue ne respirait plus et son pouls avait disparu.

Xiao YuAn prit rapidement Xiao Fengyue des bras de Yang LiuAn, qui vacillait, prêt à s’effondrer, et l’étendit à plat sur le sol. Sans dire un mot, il entama aussitôt une série de réanimations cardio-pulmonaires.

Après trois cycles de RCP, Xiao Fengyue émit un bruit étouffé, toussa soudainement et ouvrit lentement les yeux.

Xiao YuAn s’assit brusquement sur le sol, secoué, incapable pourtant de ressentir le moindre soulagement.

FILS D’ENFOIRÉ !!

Heureusement, afin de faire de lui un président tyrannique capable de sauver sa bien-aimée de la noyade à tout moment, son père l’avait contraint à apprendre les gestes de premiers secours.

Et par chance, cette fois-là, il avait étudié sérieusement. Contrairement à un autre président tyrannique – celui du roman d’à côté – qui, après avoir tout ignoré pendant des années, avait failli briser les côtes de son véritable amour en tentant une réanimation maladroite.

Lorsque Xiao Fengyue ouvrit les yeux, il tenta de parler, mais sa blessure au cou l’en empêcha. En voyant Yang LiuAn, une ligne de larmes coula silencieusement sur ses joues tandis qu’un gémissement s’échappait de sa gorge.

Yang LiuAn lui tint fermement la main, sa voix trembla, étranglée par l’émotion : «Pourquoi… pourquoi as-tu fait une chose pareille… »

Xiao YuAn ne supporta plus de les regarder. Il s’avança et poussa doucement Yang LiuAn vers Xiao Fengyue pour qu’il le serre dans ses bras.

Mais pourquoi poses tu encore des questions ? Enlace-le !!

Le couple malheureux s’étreignit et sanglota longuement. Xiao YuAn, encore bouleversé, essuya les sueurs froides que la peur venait de provoquer, puis se releva lentement en s’appuyant à la table.

Yang LiuAn relâcha Xiao Fengyue et s’agenouilla de nouveau devant Xiao YuAn. Celui-ci s’exclama : « Ne t’agenouille pas ! Allonge-le d’abord sur le lit, puis va lui chercher une tasse d’eau chaude. »

Yang LiuAn le regarda, abasourdi, comme s’il avait mal entendu.

Xiao YuAn toucha doucement son propre front et lui sourit : « Qu’est-ce que tu attends ? »

Sans plus se soucier des conséquences, Yang LiuAn prit Xiao Fengyue dans ses bras, le déposa délicatement sur le lit, le couvrit d’une couette et lui versa de l’eau chaude dans une tasse en porcelaine.

Xiao YuAn prit le pouls de Xiao Fengyue. Ce n’est qu’après s’être assuré que tout allait bien qu’il poussa un long soupir de soulagement.

Quelle bénédiction que cette issue…

Voyant Yang LiuAn aider Xiao Fengyue à boire l’eau chaude, Xiao YuAn s’adressa à ce dernier : « Je vais te poser quelques questions. Comme tu ne peux pas parler pour l’instant, hoche la tête pour “oui” et secoue-la pour “non”. Première question : y a-t-il quelqu’un dans le palais de Jing Yang qui soit au courant de ta relation avec Yang LiuAn ? »

Les yeux de Xiao Fengyue, remplis de tristesse, acquiescèrent.

« Alors, cette personne t’a-t-elle menacé à propos de Yang LiuAn et t’a-t-elle forcé à nuire à Yan HeQing ? »

Xiao Fengyue hocha de nouveau la tête. Yang LiuAn respirait bruyamment, accablé de colère et d’angoisse.

« Tu as entendu ? » lança Xiao YuAn en poussant Yang LiuAn du coude sur un ton presque moqueur.

« Votre Majesté… »

« Il essayait de te protéger. C’est pour cela qu’il a participé à ce complot. Ses sentiments envers toi n’ont jamais changé. » expliqua doucement Xiao YuAn, à la place de Xiao Fengyue.

Yang LiuAn s’agenouilla lourdement : « Votre Majesté, tout est de ma faute. Si vous devez punir quelqu’un, alors ne punissez que moi ! »

Encore à genoux ?! Tu es accro ou quoi ?!

Xiao Fengyue entendit cela et secoua la tête à plusieurs reprises. Luttant pour sortir du lit, il tenta de s’agenouiller aux côtés de Yang LiuAn.
« D’accord, d’accord ! » s’écria précipitamment Xiao YuAn en le pressant de se recoucher. «Vous serez punis tous les deux, personne n’y échappera. »

Yang LiuAn s’y attendait ; il cessa donc de s’excuser, se pencha et s’inclina de nouveau.

« Toi, et toi. » Le visage de Xiao YuAn s’assombrit. Il désigna Yang LiuAn du doigt, puis fit de même avec Xiao Fengyue : « Vous êtes tous les deux virés. Licenciés ! »

Yang LiuAn leva la tête, stupéfait : « Ah… ? »

Xiao YuAn fredonna : « Peu importe, je vous expulse tous les deux du palais. »

Yang LiuAn, qui ne savait plus s’il s’agissait d’une punition ou d’une récompense, resta interdit.

« LiuAn, rends-toi d’abord au palais Taiyi et rapporte des médicaments pour traiter les marques de strangulation. Prends-en aussi pour plus tard. Ensuite, prends des vêtements, de l’argent, tout ce qui pourrait être utile. Va chercher une voiture. Tu emmèneras Xiao Fengyue avec toi cette nuit et tu m’attendras à la porte Est de la Cité Impériale », les instruisit Xiao YuAn.

Yang LiuAn comprit soudainement, et faillit s’évanouir de bonheur : « Empereur… Votre Majesté ? Je… mais je… »

Xiao YuAn sourit : « D’accord, d’accord, va vite tout préparer. Le temps presse. »

Après avoir quitté la chambre de Xiao Fengyue, Xiao YuAn courut vers Yan HeQing et lui expliqua les tenants et aboutissants de l’incident.

Yan HeQing resta silencieux un instant, puis demanda : « Comment comptes-tu régler cela ?»

Xiao YuAn afficha un sourire enjoué. Il attrapa quelques raisins sur le plateau de fruits posé sur la table et les porta à sa bouche : « Il y a un vieux dicton dans ma vie précédente : “Mieux vaut démolir dix temples que briser un seul mariage.” Aujourd’hui, je peux encore être appelé Cupidon-Xiao. »

*

La nuit était paisible et les lampes diffusaient une lueur douce çà et là. Lentement, une voiture sortit de la Cité Impériale. Les gardes impériaux postés à la porte l’arrêtèrent aussitôt. Lorsque le rideau fut levé, ils virent l’Empereur assis à l’intérieur. À travers le voile léger, ils aperçurent aussi un homme assis à ses côtés, tenant un guqin.

Xiao YuAn les rassura : « Ne vous inquiétez pas, nous sortons simplement prendre l’air, nous reviendrons bientôt. »

Les gardes impériaux n’osèrent naturellement plus l’arrêter. La voiture franchit le large mur écarlate. Les roues laissèrent des traces dans la neige, et seuls les claquements des sabots du cheval rompaient le silence.

Lorsqu’il n’y eut plus âme qui vive aux alentours, la voiture s’arrêta. Le conducteur retira son chapeau de bambou, sauta du carrosse et ouvrit la portière. Xiao YuAn descendit. En désignant un coffre à l’intérieur, il dit à Yang LiuAn : « Il est rempli d’argent. Emmène Xiao Fengyue avec toi, partez vers l’est. Il y a un endroit appelé le village de Taoyuan, à la jonction des quatre pays. Si tu y fondes un foyer et que tu vends du thé ou du sel, tu deviendras vite assez riche pour subvenir à vos besoins. »

Yang LiuAn éclata en sanglots et s’agenouilla : « Yang LiuAn ne saura jamais comment rembourser la bienveillance infinie de Votre Majesté. Dans ma prochaine vie, je serai prêt à donner la mienne pour vous. »

Xiao YuAn sourit et murmura doucement : « Non, tu m’as déjà offert ta vie dans ta vie précédente. D’ailleurs, LiuAn, j’ai quelque chose à te demander. Le 2 février de l’année prochaine, reviens et attends un message au relais postal devant le palais impérial. Si tu ne reçois rien avant le 15 février, tu pourras partir. Quoi qu’il arrive dans le Royaume du Nord, ne t’en fais pas. Vis une belle vie. N’y pense plus jamais. »

Yang LiuAn hocha la tête avec gravité : « Rassurez-vous, Votre Majesté. Je le garderai dans mon cœur. »

« Alors, partez. »

Yang LiuAn et Xiao Fengyue s’inclinèrent profondément devant Xiao YuAn, puis ils conduisirent la voiture et disparurent dans l’immensité de la nuit.

Xiao YuAn retourna dans la Cité Impériale, une lanterne à la main. En passant devant la porte, les gardes impériaux restèrent bouche bée, alarmés : « Votre Majesté ? Pourquoi êtes-vous revenu seul ? Où est votre carrosse ? »

Xiao YuAn sourit et répondit : « Je l’ai échangé. »

« Échangé ??? »

« Oui, contre deux cœurs sincères. » Et sur ces mots, Xiao YuAn s’éloigna en fredonnant, ignorant les visages stupéfaits des gardes.

*

Cette nuit-là, la neige couvrait le sol. Le clair de lune glacé tombait sur le palais, illuminant sa blancheur malgré les lanternes. Xiao YuAn fit quelques pas et aperçut un homme immobile devant lui. Il attendait depuis si longtemps qu’un voile de neige s’était formé sur ses épaules.

Xiao YuAn en fut légèrement surpris, puis il s’approcha : « Tu m’attendais ? »

Les yeux sombres de Yan HeQing le fixèrent et il hocha lentement la tête.

Xiao YuAn se plaça à ses côtés et demanda d’un ton intrigué : « Il y a des gardes impériaux partout, comment as-tu fait pour ne pas te faire repérer ? »

Yan HeQing répondit calmement : « Je les ai évités. »

Xiao YuAn gémit soudain et se retourna vivement vers lui : « Oh non, j’ai oublié de demander à Xiao Fengyue qui voulait te faire du mal. »

Yan HeQing répliqua : « Ce n’est pas important. »

« Bien sûr que si ! » protesta Xiao YuAn, contrarié. « Ce n’est peut-être pas fini. Qui sait ce que cette personne pourrait encore tenter ? Même si je charge Hong Xiu d’enquêter et qu’elle peut sûrement découvrir la vérité en trois jours, que se passera-t-il si elle tombe sur une autre personne qui veut te blesser aussi… »

Xiao YuAn marmonna dans sa barbe pendant un moment, puis pencha la tête, réfléchit intensément. Soudain, il claqua des doigts et déclara à Yan HeQing : « J’ai un moyen de régler ça une bonne fois pour toutes ! »

 

Traducteur: Darkia1030

 

 

 

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