HSAV - Chapitre 29 - Je ne sais pas que croire.

 

Lorsque Xiao YuAn se réveilla le lendemain, il voulut immédiatement mourir. Non seulement tous les muscles de son corps le faisaient souffrir, mais la douleur à son abdomen, son dos et sa gorge suffisait à le faire se sentir complètement anéanti.

Xiao YuAn se frotta le cou en gémissant. Sa voix ressemblait au son rugueux d’une planche de bois raclant le sable : rauque et désagréable. Il étendit les mains et ouvrit ses vêtements. Son abdomen était couvert d’hématomes noirs et violacés, un spectacle véritablement choquant.

Entendant du bruit, Yan HeQing se réveilla peu à peu. Lorsqu’il aperçut l’état de Xiao YuAn, un éclair de confusion traversa son regard.

« Nous nous sommes battus tous les deux, tu n’es pas blessé aussi ? » demanda Xiao YuAn avec indignation. « Est-ce que j’ai une ecchymose d’étranglement au cou ? »

Yan HeQing acquiesça d’un signe de tête.

Xiao YuAn poussa un soupir : « Que puis-je faire ? Si on me voit ainsi, ils vont forcément s’interroger sur ce qui s’est passé, et ils te tiendront pour responsable. »

Même blessé par Yan HeQing, Xiao YuAn pensait encore à sa sécurité. Yan HeQing en resta surpris.

« Eh bien, c’est l’hiver, il est donc normal de porter plusieurs couches de vêtements. Cela devrait suffire si je me couvre. » marmonna Xiao YuAn, sans remarquer le changement dans les yeux de Yan HeQing.

« C’est vrai. » Xiao YuAn se redressa et regarda Yan HeQing. « Ta main, elle va bien ? »

Yan HeQing parut perplexe : « Ma main ? »

Xiao YuAn saisit son poignet et l’approcha de ses yeux. L’endroit qu’il avait mordu la veille ne saignait plus ; seules subsistaient les profondes marques de dents.

Il ne devait y avoir aucune cicatrice sur ces mains !
Elles devaient être en harmonie avec celles de la princesse Yongning !
Et elles devaient être louées pour leur beauté par ses futures épouses !
Oh, à vrai dire, ces mains étaient réellement magnifiques : fines, blanches, à l’ossature élégamment dessinée.

Xiao YuAn les observa attentivement. Yan HeQing retira soudain sa main, fronçant légèrement les sourcils, l’air embarrassé.

« Ah... » Xiao YuAn resta un instant figé, puis se frotta le cou et sourit : « Ne t’en fais pas, je ne suis pas un homosexuel comme l’Empereur. »
Probablement. Peut-être. Je ne devrais pas l’être. Je n’en suis pas sûr.

Yan HeQing entrouvrit les lèvres, jeta un coup d’œil à Xiao YuAn, semblant vouloir dire quelque chose, puis se ravisa.

Le ciel s’éclairait doucement de l’aube, et on frappa à la porte de la chambre impériale. C’était Hong Xiu : « Votre Majesté, cette servante attend pour vous aider à vous laver et à vous préparer pour la journée. »

Xiao YuAn tira vivement la couette et s’enroula dedans pour dissimuler son cou et le reste de son corps.

Hong Xiu entra avec une bassine d’eau. En voyant l’allure de Xiao YuAn, elle jeta immédiatement un regard vers le lit en désordre et resta stupéfaite.

Craignant qu’elle ne soupçonne quoi que ce soit d’inapproprié, Xiao YuAn lui ordonna aussitôt : « Hong Xiu, raccompagne immédiatement Yan HeQing au palais Jing Yang. »

Hong Xiu posa la bassine en bégayant : « Je... je vais o-obéir à l’o-ordre de Sa Majesté. »

Après leur départ, Xiao YuAn inspira profondément l’air froid pour calmer la douleur, tout en fouillant dans ses vêtements à la recherche de quelque chose qui puisse couvrir son cou. Il se lava ensuite, puis s’habilla.

Lorsque Hong Xiu revint, elle aida Xiao YuAn à enfiler sa robe, mais semblait vouloir dire quelque chose, sans toutefois y parvenir.

Xiao YuAn se sentit nerveux : « Qu’est-ce qui ne va pas ? »

Hong Xiu lui attacha la ceinture, les lèvres serrées. Puis, tout à coup, elle leva les yeux et déclara : « Votre Majesté ! Je sais tout ! »

Qu’est-ce que tu sais ?! Je ne comprends pas ! Dis-le clairement !

Hong Xiu fut furieuse : « Puisque vous n’avez pas ce genre de sentiments pour lui, il s’est imposé à vous ! »

« …… »

Xiao YuAn tapa sa poitrine et souffla profondément, sentant que la blessure interne d’hier se réveillait instantanément. Oublions cela, il valait mieux être mal compris sur de telles choses plutôt que de les expliquer. Il redoutait que la tentative d’assassinat de Yan HeQing ne soit découverte.

Xiao YuAn serra son poing contre ses lèvres et toussa doucement : « Toux… Ce n’était pas forcé. C’est juste que la nuit dernière, le clair de lune était très brillant, et nous avons dormi tous les deux dans le même lit. Je n’ai pas été assez prudent… c’était un accident, et cela faisait partie de mon plan. Je ne suis vraiment pas intéressé par lui. »

Hong Xiu était triste et indignée : « Votre Majesté, vous n’avez jamais été du côté de la réception (NT : autrement dit, vous n’êtes pas un shou habituellement). Afin d’attaquer le royaume du Sud de Yan, Votre Majesté a du sacrifier beaucoup. Cela… c’est honteux. »

Les yeux de Xiao YuAn frémirent à son cri désespéré.

Hong Xiu continua de pleurer doucement : « Votre Majesté, cette servante ira vous chercher de la pommade. »

Xiao YuAn était perplexe : « Pourquoi de la pommade ? »

Hong Xiu baissa la tête : « Cela s’applique ‘là’. »

Xiao YuAn ne comprit toujours pas : « Quoi ? Où ? »

Hong Xiu piétina d’anxiété : « À cet ‘endroit’ ! »

Xiao YuAn réalisa soudain ce qu’elle voulait dire et demanda au Ciel, silencieusement :
« … La pommade n’est pas nécessaire. Y a-t-il un médicament pour la gorge… j’ai vraiment mal à la gorge… »

Voyant que Hong Xiu se levait pour se diriger vers le palais de Taiyi, Xiao YuAn ajouta :
« Et ensuite, apporte une pommade pour traiter les blessures et les cicatrices de Yan HeQing. »

Hong Xiu sembla incertaine : « Une pommade pour traiter les blessures et les cicatrices ? »

« Eh bien, je l’ai accidentellement mordu hier. »

« … Votre Majesté, vous… »

« Je ne l’aime vraiment pas, ne me regarde pas comme ça… »

Au cours de la cinquième année au service du jeune monarque, Hong Xiu découvrit soudain que la bouche de l’empereur disait non, mais que dans son cœur, il voulait dire oui.

 

Traducteur: Darkia1030

 

 

 

Créez votre propre site internet avec Webador