HSAV - Chapitre 28 - Parler du fond du cœur, apprendre à se connaître.
Xiao YuAn hurla intérieurement tous les jurons qu’il connaissait, les ressassant une centaine de fois, puis il protégea son abdomen d’une main et frappa Yan HeQing de l’autre, le poing serré.
Yan HeQing esquiva le coup et, alors qu’il se retournait pour réprimer à nouveau Xiao YuAn, un bruit sec retentit soudain à l’extérieur de la chambre !
La voix de Yang LiuAn s’éleva aussitôt : « Qu’est-ce qui ne va pas, Votre Majesté ? Ce garde a entendu un grand bruit. »
Les yeux de Yan HeQing se plissèrent, pris de panique. Il tendit vivement la main pour couvrir la bouche de Xiao YuAn.
« Je… ! » Xiao YuAn n’eut le temps de prononcer qu’un seul mot avant que la paume de Yan HeQing ne le réduisît aussitôt au silence.
« Votre Majesté ? Empereur ? Allez-vous bien ? » Les coups redoublèrent à la porte, mêlés au souffle précipité de Yan HeQing.
Ce dernier savait que si les gardes impériaux entraient maintenant, non seulement il échouerait à tuer l’Empereur du Royaume du Nord, mais il mourrait également sans sépulture. Il plaqua fermement la main sur la bouche de Xiao YuAn, et posa l’autre à nouveau sur sa gorge.
Naturellement, Xiao YuAn ne comptait pas se laisser étrangler sans réagir. Profitant de la panique de Yan HeQing, il le mordit violemment afin de se libérer de l’étreinte.
À l’extérieur, les coups à la porte continuaient. Yang LiuAn lança d’un ton inquiet : « Votre Majesté ? Si vous ne répondez pas, ce garde entrera ! »
La main de Yan HeQing, mordue par Xiao YuAn, se mit à saigner. Sous l’effet de la douleur, il relâcha son emprise ; tout semblait désormais perdu. Yan HeQing ferma les yeux, désespéré.
Un grincement sourd se fit entendre à la porte, mais à ce moment précis, Xiao YuAn repoussa violemment sa main, haletant, incapable de reprendre son souffle, et cria d’une voix rauque : « N’entre pas !!! »
Pendant un instant, le silence tomba. La porte, à peine entrouverte, se referma aussitôt.
La voix inquiète de Yang LiuAn résonna de l’autre côté : « Qu’est-il arrivé à votre voix, Votre Majesté ? Êtes-vous vraiment en sécurité ? »
Yan HeQing demeura figé, le regard fixé sur Xiao YuAn.
Celui-ci toussa à plusieurs reprises, puis hurla de toutes ses forces : « Je vais bien ! Rien de grave ne s’est produit, tu peux rester à ton poste. Et peu importe ce que tu entends, n’entre pas. »
« Oui, j’obéirai à l’ordre de Sa Majesté. » Lorsque la porte se referma, le calme revint dans la chambre.
Après ces quelques mots, Xiao YuAn se sentit vidé de toutes ses forces. Il se recroquevilla sur le lit, tenant son bas-ventre, tel un homme brisé.
Yan HeQing n’était plus en danger. Il renifla longuement et murmura, incrédule : «Pourquoi… »
Xiao YuAn ouvrit les yeux, tenta de le regarder, mais sa vue était brouillée, incapable de se fixer : « Je te l’ai dit, je ne suis pas l’Empereur du Royaume du Nord. Si j’avais vraiment voulu ta mort, je l’aurais ordonnée dès notre première rencontre en prison, et tu serais déjà mort. Puisque je ne l’ai pas fait alors, je ne le ferai plus jamais. »
Yan HeQing baissa les yeux, troublé, incapable de formuler la moindre pensée cohérente.
Xiao YuAn leva une main en guise de serment, ses yeux empreints de sérieux, son expression solennelle : « Yan HeQing, je jure devant les cieux et la terre que je ne t’ai pas menti, et que jamais je ne te ferai de mal, quoi qu’il advienne. »
Yan HeQing leva lentement la tête vers lui, toujours sur ses gardes. Leurs regards se croisèrent quelques secondes, mais Yan HeQing ne se détendit pas. Découragé, Xiao YuAn tira la couette sur lui, se coucha et ferma les yeux.
Yan HeQing demanda, incrédule : « ...Que fais-tu ? »
« Je dors. »
Enveloppé dans la couette, Xiao YuAn ressentait une douleur dans tout son corps ; sa gorge brûlait, sèche, enflammée : « Je crois avoir dit tout ce que j’avais à dire. Crois-moi ou pas. Et si tu veux m’étrangler, fais-le maintenant. De toute façon, je suis déjà mort une fois, mourir une seconde fois n’a plus rien d’effrayant. »
Après cela, plus aucun son ne vint de derrière lui. Xiao YuAn était épuisé, et il pouvait enfin se reposer.
Après ce qui lui parut être un siècle, alors qu’il s’apprêtait à sombrer dans le sommeil, il sentit la présence derrière lui s’allonger lentement. Par réflexe, Xiao YuAn partagea la couette.
Un long silence gêné s’installa, jusqu’à ce que finalement Yan HeQing la prît et s’en enveloppât lui aussi.
À moitié réveillé, Xiao YuAn murmura doucement : « Je sais que tu ne peux pas croire tout ce que j’ai dit. Ce n’est pas grave. Je resterai longtemps à tes côtés. De toute façon… je suis à toi. »
Après une brève pause, cette formulation lui parut ambiguë, alors il rectifia : « Je veux dire… Je suis celui qui va t’aider. Au fait, veux-tu toujours rester au palais Jing Yang ? »
Yan HeQing se moqua de lui-même et répondit avec amertume : « Où pourrais-je aller d’autre ? »
Xiao YuAn éclata de rire : « Moi non plus, je n’ai nulle part où aller. Alors pourquoi ne pas rester ensemble, côte à côte ? »
Puis, sans ajouter un mot, ils sombrèrent tous deux dans un sommeil profond, jusqu’à l’aube.
Traducteur: Darkia1030
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