HSAV - Chapitre 11 - Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi stupide.
Xiao YuAn ne s'attendait pas à connaître un jour, après avoir transmigré ici, où il ne s'ennuierait pas sans télévision, ne serait pas troublé par l'absence de WiFi et ne ressentirait aucune anxiété sans climatisation.
Au lieu de cela, il s'inquiétait… de ne pas pouvoir dormir !
Il ! Ne pouvait pas ! Dormir !
Après être resté allongé sur le lit un long moment, incapable de trouver le sommeil, il se releva brusquement, passa par la fenêtre et alla harceler Yang LiuAn, qui montait la garde à l'extérieur du palais.
Le garde du corps impérial était plutôt craintif, mais malgré cela, il accompagna Xiao YuAn pour discuter des choses de la vie.
« Si la mer est pleine d’eau et que les chevaux ont quatre pattes… Ciel, pourquoi ne me laisses-tu pas dormir ? »
La bouche de Yang LiuAn trembla et son esprit s’embrouilla, mais en tant que garde du corps de l’Empereur, il lui revenait d’écouter attentivement les divagations de Xiao YuAn. C’était toutefois une épreuve particulièrement éprouvante.
Après que Xiao YuAn eut récité des phrases incompréhensibles pendant un moment, il demanda soudainement :
« Au fait, LiuAn, as-tu une femme et des enfants ? »
« Répondant à Sa Majesté, non, je n’en ai pas. »
« Comment vont tes parents ? »
Yang LiuAn hésita un instant, puis répondit honnêtement :
« Cet humble est né d’une servante et ignore qui est son père. J’ai grandi au palais et ai reçu les faveurs du défunt Empereur, ce qui m’a valu le poste de garde du corps impérial. Maintenant, cet humble sert Sa Majesté et est prêt à lui dévouer sa vie, jusqu’à la mort. »
Se souvenant inexplicablement que, dans l’histoire originale, le corps de Yang LiuAn avait été criblé de blessures jusqu’à la mort, Xiao YuAn fronça les sourcils, mal à l’aise, et changea de sujet.
Ils bavardèrent sans but un moment, puis Xiao YuAn se rappela soudain que le jeune Empereur était censé être une manche coupée. Il paniqua à l’idée que s’il continuait à discuter ainsi en privé avec Yang LiuAn, l’innocence du garde du corps ne survivrait pas aux commérages. Finalement, il retourna se coucher, veilla tard et resta allongé, raide comme un cadavre.
Après un moment, il aperçut la lumière des bougies vaciller à l’extérieur de la salle du palais. C’était Hong Xiu.
« Votre Majesté, dormez-vous ? »
« Hmm ? Je ne dors pas. Qu’y a-t-il ? » demanda Xiao YuAn, perplexe.
Hong Xiu tenait une lanterne dans une main et un bol en porcelaine dans l’autre.
« Cette servante a appris du garde du corps impérial Yang que Sa Majesté n’arrivait pas à dormir cette nuit. Alors, j’ai fait bouillir une soupe apaisante pour calmer l’esprit de Sa Majesté. »
Xiao YuAn sentit une chaleur lui envahir le cœur.
« Dans cette histoire où toutes les filles prévenantes sont destinées à être cueillies par le protagoniste principal, tu es définitivement un bol d’air frais, Hong Xiu ! »
De plus, Hong Xiu sait déjà que le jeune Empereur n’aime que les hommes… Son comportement ne peut donc pas être motivé par une quelconque recherche d’intimité. Hong Xiu comprend “son” tempérament mieux que quiconque, alors…
Soudain, Xiao YuAn eut une idée et demanda : « C’est bon, je ne boirai pas la soupe. Mais Hong Xiu, pourrais-tu rester avec moi au chevet du lit ? Juste le temps que je m’endorme. »
Hong Xiu resta stupéfaite. « Sa Majesté trouve-t-elle la nuit trop longue et ennuyeuse ? Devrais-je appeler un concubin masculin pour vous tenir compagnie ? »
Arrête d’appeler ces petits gobelins ici ! Je refuse de prendre la route du président tyrannique ! Dès leur arrivée, ils se colleront à moi comme si j’étais un délicieux repas ! Je ne pourrai plus m’en débarrasser !
Xiao YuAn n’eut d’autre choix que de déclarer : « Pas besoin. J’ai récemment décidé de défendre le principe du Ciel et de détruire tout désir humain. »
« D-détruire tout désir humain ? » Hong Xiu en fut si choquée qu’elle faillit se mordre la langue. « Votre Majesté, pourquoi voulez-vous soudainement devenir si… modeste ? »
« …. »
Dès qu’elle eut prononcé ces mots, Hong Xiu comprit qu’ils étaient inappropriés. Paniquée, elle tomba à genoux : « Cette humble servante a parlé sans discernement. Je prie Sa Majesté de punir cet humble esclave. »
Xiao YuAn, réalisant qu’il ne pourrait plus dormir après ça, voulut pleurer sans larmes :
« C’est bon, lève-toi et ne t’agenouille plus. »
Hong Xiu poussa un soupir de soulagement.
Comme la discussion ne menait à rien, Xiao YuAn s’apprêtait à abandonner, mais contre toute attente, Hong Xiu cessa soudain de dire des bêtises. Elle prit l’initiative de souffler les bougies, puis se tint silencieusement à côté du lit impérial.
Xiao YuAn en fut ému aux larmes. Se retournant dans son lit, il partit sereinement à la rencontre de Zhou Gong.
(NT : Duc de Zhou, politicien de la dynastie Zhou connu comme le ‘Dieu des rêves’ ; il existe un livre portant son nom sur l’interprétation des rêves, et il était censé apparaitre dans les rêves de quelqu’un si quelque chose d’important devait lui arriver)
Maintenant que sa priorité absolue — dormir la nuit — était enfin résolue, il pensait pouvoir souffler quelques jours. Mais c’était sans compter sur l’intrigue principale du livre original, qui lui revint en pleine figure.
Le général de Beiping (NT : vieux nom pour Pékin) était venu se plaindre !!!
Xiao YuAn mâchait un gâteau parfumé à l’osmanthus quand Yang LiuAn, venu lui rapporter la nouvelle, annonça : « Votre Majesté, le général Sun est arrivé. »
Xiao YuAn s’étouffa avec sa bouchée de gâteau et toussa longuement. Yang LiuAn lui tendit aussitôt de l’eau : « Votre Majesté, tout va bien ? Ne vous inquiétez pas, mangez lentement.»
Mange lentement mon cul !
Xiao YuAn but précipitamment. Lorsqu’il eut fini, il tendit la tasse et l’assiette de gâteaux à Yang LiuAn : « Tiens, finis-les. Où est le général Sun ? »
Yang LiuAn, les bras soudain chargés, répondit : « Il attend Sa Majesté dans le hall principal. »
Xiao YuAn n’osa pas faire attendre le général et se leva rapidement, le visage inquiet.
Et voilà, retour à l’intrigue originale !
Le vieux général Sun était un personnage clé. Âgé de plus de soixante ans, il avait servi trois générations de monarques du Nord et conquis d’innombrables territoires, accumulant des exploits militaires exceptionnels. Son nom inspirait le respect de tous.
Après avoir mené la campagne du défunt empereur contre le royaume du Sud de Yan, il fut nommé grand général de Beiping et se vit confier la moitié des forces militaires du royaume du Nord.
Écoutez bien : c’est LE grand ! Général ! De ! Beiping ! Trop puissant !
En plus de cela, la cour impériale et le général faisaient partie de la même famille. Il était aussi le grand-père maternel de l’héroïne principale, la princesse Yongning !
Et pourtant, dans le livre original, ce vieux général avait failli se faire décapiter par le jeune empereur !!!
Il avait failli mourir !
Tué par cet imbécile !!!
Depuis toujours, les ministres les plus loyaux tombaient soit sur le champ de bataille, soit en protestant contre leur souverain. Ce vieux général, qui avait survécu à quarante années de guerre, faillit pourtant trouver la mort… à cause d’une dispute avec l’empereur.
Dans l’histoire originale, la scène se déroulait ainsi : le vieux général arrivait furieux et réprimandait le jeune empereur : « Pourquoi êtes-vous aussi stupide ?! Vous gaspillez le trésor royal et passez vos journées à chanter et danser ?! Vous ne pensez qu’à manger, boire et vous amuser ?! Vous allez ruiner ce pays ! Comment êtes-vous devenu aussi incompétent, sale morveux ?! Si votre père, feu l’Empereur, était encore là, il vous aurait déjà corrigé ! »
Le vieux général s’emporta ainsi, et le jeune empereur dut encaisser le coup en raison de son statut.
Mais Sun Jian — car tel était son nom — avait un sacré tempérament. Il ne se contenta pas d’une simple remarque : il pesta pendant une bonne demi-heure. À bout de nerfs, le jeune empereur explosa et envoya le général en prison !
Le très respecté général Sun, jeté dans le couloir de la mort !!!
La cour impériale sombra aussitôt dans le chaos. L’agitation dura un moment, jusqu’à ce que le jeune empereur — pas si idiot après tout — finisse par se calmer et réalise son erreur. Il libéra finalement l’ancien général… mais continua ses banquets débridés, s’abandonnant à la luxure et à l’oisiveté comme si de rien n’était.
Furieux, le vieux général jura : « Ah, merde ! Faites ce que vous voulez, ce vieux bonhomme s’en fiche ! »
Et sur ce, il démissionna de son poste, retourna dans sa ville natale et passa le reste de ses jours à cultiver son champ et nourrir ses poissons.
Ainsi, le royaume du Nord perdit l’unique homme capable de stabiliser son armée et un stratège militaire de génie.
Lorsque Xiao YuAn avait lu cette partie du roman pour la première fois, il s’était exclamé :
Après ça, si ce pays ne finit pas détruit, ce serait illogique !!!
Traducteur: Darkia1030
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