Evil star general - Extra 3 - Par la suite

 

 

Quand le prince héritier eut trois ans, il entra officiellement dans l'âge de l'éducation, et Zhao Yelan passait les deux premières heures de chaque jour au Palais de l'Est pour lui enseigner.

Au début, Zhao Sui ne comprenait pas la gravité de la situation. Lorsqu'il voyait Zhao Yelan venir le voir, il courait vers lui avec un grand sourire pour le serrer dans ses bras.

Son père, l'empereur, convoquait souvent Maître Zhao, et sa mère, la concubine impériale, louait souvent la beauté de Maître Zhao, le comparant même à Pan An. Sous cette influence, Zhao Sui appréciait beaucoup Maître Zhao.

Cependant, il ne s'attendait pas à ce que Maître Zhao soit si strict ce jour-là. Zhao Yelan le posa par terre et lui enseigna les règles de l'étiquette avec sérieux. Il n'était pas permis de faire des bêtises ou de manger des collations, ce qui a rendu le petit prince mécontent et a provoqué une crise de colère.

Maître Zhao ne le consola pas comme d'habitude. Il s'assit en face de lui et le regarda en silence.

Ils se sont observés longuement, et finalement, Zhao Sui comprit que ses caprices ne marchaient pas. Il a donc utilisé son dernier atout : des larmes coulant à flots et il a commencé à pleurer bruyamment.

Cette technique fonctionnait toujours. Même l'empereur et l'impératrice abandonnaient ce qu'ils faisaient pour le calmer.

Mais cette fois, Maître Zhao n'a pas été affecté. Il tendit la main, puis s'arrêta avant de toucher sa tête. Son expression est devenue plus sévère, et il dit sans hésitation : « Votre Altesse est le prince héritier, vous ne devez pas pleurer si facilement. Apprenez à résoudre vos problèmes au lieu d'utiliser des larmes pour tromper les autres et échapper à vos responsabilités. »

Zhao Sui semblait comprendre à moitié, mais il sentit que Maître Zhao était très différent aujourd'hui et il n'eut plus envie de jouer avec lui.

Après être rentré du palais, Zhao Yelan était tellement abattu qu'il n'avait même pas envie de manger. Il déclara : « Je ne veux plus être le Grand Tuteur. »

« C'est si difficile ? » rit Yan Mingting.

« Il a fait semblant de pleurer ou a été désinvolte, et je ne savais pas comment lui enseigner.» Zhao Yelan ne savait pas comment s'y prendre avec les enfants, encore moins avec un enfant de noble naissance qu'il ne pouvait pas négliger. Plus il était prudent, plus c'était difficile. Il se plaignit : « Et il est si bête, il n'a même pas su lire un seul mot de tout l'après-midi. »

« Il est encore jeune. »

« Il a trois ans. Je savais réciter des poèmes et écrire à trois ans », répondit Zhao Yelan.

« Tu fais exception. Quand j'avais trois ans, je ne savais pas lire un seul mot. Je savais seulement danser avec une épée. »

Yan Mingting tapota l'épaule de Zhao Yelan et proposa : « Veux-tu que je t'accompagne demain pour voir ce qu'il en est ? »

« Voir quoi ? »

« Voir comment il t'a empêché de dormir, il faut que je te venge ! »

Zhao Yelan pensa d'abord qu'il plaisantait, mais le lendemain, Yan Mingting l'accompagna vraiment pour enseigner à Zhao Sui, sous prétexte d'évaluer les bases du prince afin de lui apprendre les arts martiaux. L’Empereur n’y vit aucune objection.

« Général ! » Zhao Sui, admirant Yan Mingting, l’entoura de ses bras et déclara avec enthousiasme : « Je veux apprendre les arts martiaux ! »

« Pas de problème, mais il faut être capable de supporter les difficultés. Le peux-tu ? »

« Bien sûr ! » répondit Zhao Sui avec confiance. « J'ai même suivi les cours de Maître Zhao, rien n'est plus difficile que ça ! »

Zhao Yelan : « …….? »

Yan Mingting emmena alors Zhao Sui dans la cour pour lui faire pratiquer la posture du cavalier. Zhao Sui se plia à l'exercice, bien qu'il fût réticent. Yan Mingting ajusta sa posture puis se tourna vers Zhao Yelan : « Viens, il y a une place pour toi ici. »

« Tu ne veux quand même pas que je fasse ça aussi ? » demanda Zhao Yelan incrédule.

« Si, tes compétences de base vont se perdre. Montre l'exemple à Son Altesse. Qu'en penses-tu ? »

Zhao Sui, amusé, ajouta : « Maître Zhao aussi ! »

Bien que réticent, Zhao Yelan prit position. Quand Sun Muyun arriva, elle éclata de rire en voyant les deux, grand et petit, en posture de cavalier.

Zhao Sui, en sueur, se plaignit à sa mère, mais Sun Muyun, implacable, le rappela à l'ordre : « Écoute Zhao-taifu (NT : précepteur impérial) et le général Yan si tu veux devenir aussi capable qu'eux ! »

Zhao Sui n'avait pas d'autre choix que de serrer les dents et de continuer. Jetant un coup d'œil à Zhao Yelan à côté de lui, il s'exclama soudain : « Général, Maître Zhao est paresseux, il ne s'accroupit pas ! »

Zhao Yelan : « …… »

Yan Mingting s'approcha et appuya sur les épaules de Zhao Yelan, puis lui pinça discrètement la taille : « Accroupis-toi. »

« …… » Zhao Yelan jeta un regard à Zhao Sui, qui les observait attentivement. Il était gêné, mais ne pouvait rien dire ni faire. Serrant les dents, il répondit : « Attends un peu. »

Sun Muyun, qui observait la scène de loin, eut les yeux qui pétillèrent et son sourire devint étrange.

Après un moment, Zhao Sui n'en pouvait plus et s'écroula au sol, trop honteux pour pleurer. Il se releva seul.

« Tu veux pratiquer la calligraphie ou les arts martiaux maintenant ? » demanda Yan Mingting.

« La calligraphie. » Zhao Sui tira sur la manche de Zhao Yelan et dit sagement : « Maître Zhao, allons pratiquer la calligraphie. »

« D'accord. » Zhao Yelan se redressa, soulagé. « Votre Altesse, lavez-vous d'abord les mains.»

Zhao Sui suivit Sun Muyun pour se laver les mains. Curieux, il la vit cachée derrière une colonne, observant discrètement le coin de la pièce. Il se pencha pour voir ce qu'elle regardait. Là, le général Yan, si majestueux auparavant, s'excusait auprès de Maître Zhao, tentant de lui masser les mains et les cuisses. Après avoir été repoussé, il bouda et fit des grimaces pour l'amuser.

Sun Muyun, réalisant que son fils l’avait suivie, le ramena précipitamment et demanda : «Qu'as-tu vu ? »

« J'ai vu le général Yan céder encore une fois, » répondit Zhao Sui. « C’est étrange, ils sont toujours comme ça ? »

Sun Muyun sourit avec émotion : « Oui, Sui'er. Tu rencontreras de nombreuses femmes dans le futur, mais j'espère que tu trouveras quelqu'un que tu aimeras, comme eux, et que cet amour durera des années. »

Zhao Sui comprit vaguement, mais c’est en grandissant qu’il saisirait pleinement les paroles de sa mère.

*

Plus tard, après la mort de son père, il devint souverain à un jeune âge, mais derrière lui se tenait le régent Zhao Yelan, gérant les affaires de l'État.

Des personnes tentèrent de semer la discorde entre eux, mais Zhao Yelan gérait ces situations avec habileté. Zhao Sui savait qu’il agissait ainsi pour le protéger, et cela le rassurait.

Quelques jours plus tard, Yan Mingting dissipa définitivement ses doutes avec ses paroles.

Yan Mingting venait encore de temps en temps au palais pour enseigner les arts martiaux à Zhao Sui, mais en réalité, c'était surtout pour venir chercher Zhao Yelan et le ramener à la maison. Il lui enseignait alors les arts martiaux en chemin. Si Zhao Yelan restait à la maison, Zhao Sui devait insister à plusieurs reprises, voire se rendre lui-même au manoir du général.

Bien que Zhao Sui ne soit pas expert en arts martiaux, sa condition physique s'était améliorée ces dernières années. Il maîtrisait bien l'équitation et le tir à l'arc, n’ayant rien à envier aux enfants d’autres familles nobles. Il était même capable de chasser le cerf, mais sa mère lui interdisait de chasser les tigres, laissant ainsi toute l'attention au général.

« Votre Majesté, puis-je vous parler de quelque chose ? » demanda Yan Mingting.

« De quoi s'agit-il ? » répondit Zhao Sui curieusement.

« Pourriez-vous manger davantage et grandir vite, afin que Mengting et moi puissions partir en voyage à travers montagnes et rivières ? »

« Vous voulez partir en voyage ? »

« Oui, ah. À cause de la dernière volonté de votre père, nos projets ont été retardés de plusieurs années ! » s’indigna Yan Mingting. « Si vous ne pouvez pas prendre les rênes, ma femme devra le faire, et ce serait une vraie perte pour moi ! »

Zhao Sui ne put s'empêcher de rire et posa la question qui lui brûlait les lèvres : « Maître Zhao est-il vraiment prêt à abandonner sa position actuelle pour voyager avec vous ? »

« Qui croyez-vous a proposé ce plan ? » répondit Yan Mingting. « C'est lui qui a dessiné ce grand projet pour moi, et chaque fois qu'il est occupé, il dit que quand vous aurez grandi, il m'accompagnera pour explorer montagnes et rivières, mais je pense qu’il faudra encore une dizaine d’années. »

« N'importe quoi ! Je vais grandir vite, ne me sous-estimez pas ! » rétorqua Zhao Sui.

« D'accord, c’est une bonne nouvelle. »

Après cela, Zhao Sui n’accorda plus foi aux rumeurs malveillantes. Il ignorait si Maître Zhao voulait vraiment partir à la campagne, mais il avait vu de ses propres yeux l'affection entre Maître Zhao et le général Yan. À ses yeux, la campagne n'était pas aussi importante qu'un ami intime qui vous comprenait si bien.

À presque treize ans, il constata que leur relation n’avait pas changé depuis son enfance. Ils se disputaient parfois, puis se réconciliaient tendrement, et il ne pouvait s’empêcher de les envier.

Il rêvait aussi de trouver quelqu'un avec qui partager sa vie.

À cet âge, il tomba amoureux pour la première fois et trouva une personne qu’il admirait.

Il s’agissait de la filleule de Zhao-taifu, Kan Xingyue, la fille du ministre Kan, d’un an son aînée.

Ils se rencontraient souvent au manoir du général dans leur jeunesse, et c'était la première fois que Zhao Sui voyait Maître Zhao être si doux et bienveillant avec un autre enfant !

Envieux, il poussa Kan Xingyue, qui éclata immédiatement en sanglots. Ils devinrent ennemis.

Kan Xingyue venait souvent au manoir du général lorsqu'elle n'avait rien à faire, étudiant la littérature avec Zhao Yelan et les arts martiaux avec Yan Mingting. Ils rivalisaient constamment, cherchant à savoir qui était le plus talentueux.

Zhao Yelan, agacé par leurs messes basses, dit : « Yue’er pleure beaucoup, et Sa Majesté est bon pour la consoler. »

Insatisfaits de sa réponse, ils se mirent à critiquer Zhao Yelan à voix basse.

Zhao Sui : « Je ne pense pas qu’il soit doué au tir à l’arc. Il n’est pas aussi bon que moi. »

Kan Xingyue : « C’est vrai. Yifu (NT : parrain) n’est pas non plus aussi bon que moi pour manger. »

« Je dis… » intervint doucement Zhao Yelan derrière eux, « Vous ne savez pas contrôler votre volume ou vous insistez pour me dénigrer devant ma porte ? »

Les deux s’enfuirent comme des voleurs, devenant alliés à partir de ce jour là.

En grandissant, Kan Xingyue se rapprocha de Zhao Yelan, au point qu’il lui achetait encore des vêtements et qu’elle souhaitait presque vivre au manoir du général tous les jours, profitant de la nourriture délicieuse et des belles tenues. Elle était la jeune fille la plus gâtée de la capitale !

Elle aimait flatter, souvent en vantant son père et son Yifu : « Yifu, tu es la plus belle personne que j’aie jamais vue. Je t’achèterai beaucoup, beaucoup de beaux vêtements à l’avenir ! »

Zhao Yelan sourit : « C’est un marché. Si tu oublies quelque chose, je viendrai te le réclamer.»

« Pas besoin de venir, je te les apporterai moi-même. Et n’oublie pas de me donner du porc braisé, tu pourras me nourrir~ »

Le repas était joyeux et harmonieux, empreint d’affection parentale, mais Yan Mingting ne pouvait plus supporter cela. Il la saisit par le col et la fit reculer, en grondant : « Qu’est-ce que c’est que ça, tu es déjà grande et tu restes collée à ton Yifu toute la journée ? À ton âge, tu devrais déjà travailler. J’ai entendu dire que quelqu’un est venu chez vous pour te demander en mariage. »

« Quel travail ? Tu m’as appris à manier le fouet et l’épée, pas les travaux de femme ! » Kan Xingyue s’élança dans un arbre du jardin et observa leurs silhouettes côte à côte. Elle dit avec assurance : « Hmph, si je me marie, ce sera avec quelqu’un comme mon Yifu. »

« Quel beau rêve, » répondit Yan Mingting. « Descends de là. »

« Non, ce n’est pas possible, surtout pas avec vous deux comme ça. » Elle rit. « D’accord, amusez-vous bien tous les deux. Moi, je vais voir quel lépreux est venu chez nous. »

« Nom Zhao, prénom Sui, » dit Yan Mingting à haute voix.

Kan Xingyue tomba de l’arbre avec fracas.

Yan Mingting éclata de rire et la raccompagna chez elle avec Zhao Yelan, avant de revenir.

« Sui’er veut vraiment l’épouser ? » demanda Zhao Yelan, les sourcils froncés.

« En effet. Il a entendu dire que beaucoup sont venus à la résidence Kan récemment avec des cadeaux de fiançailles, y compris le fils aîné de Ruan Xian. Ils étaient amis d’enfance tous les trois, alors il est naturellement inquiet. »

« Comment sais-tu tout ça ? » s’étonna Zhao Yelan.

Bien sûr, Yan Mingting était pressé. Lorsqu'il entendit parler des préoccupations sentimentales de Zhao Sui, il espérait qu'il se marie rapidement, prenne le relais du pays, et leur permette, à lui et Zhao Yelan, de partir en long voyage.

« Ce serait génial, on pourrait enfin partir s'amuser. » Yan Mingting le serra dans ses bras.

Zhao Yelan sourit, mais ajouta avec inquiétude : « Mais il est le souverain du pays, et j'ai peur qu'il néglige Yue'er à l'avenir. »

« Il m’a dit qu’il voulait épouser uniquement Yue’er, car il nous prend tous les deux comme modèles, héhé. » Yan Mingting lui tapota les épaules, inquiet : « As-tu perdu du poids récemment ? Tu devrais manger davantage, tu serais plus beau avec un peu plus de rondeurs. »

Zhao Yelan le repoussa : « Tu veux dire que je ne suis pas beau maintenant ? »

*

Un mois plus tard, le mariage de Zhao Sui et Kan Xingyue fut officialisé, mais il restait encore plusieurs étapes avant la cérémonie. Les familles se réunirent donc au manoir du général pour discuter des préparatifs.

Le banquet était animé. Soudain, Xiao Gao se précipita vers Zhao Yelan et lui murmura quelque chose à l'oreille. Le visage de Zhao Yelan changea et il posa ses baguettes, quittant précipitamment la table.

« Que se passe-t-il ? » Les autres le suivirent jusqu'à la cour arrière.

Les poules caquetaient toujours, tandis qu’un Yan Mingting abattu était accroupi au loin.

« Quand est-ce arrivé ? » demanda Zhao Yelan en s'approchant.

Tout le monde pâlit, se rassemblant pour voir le corps du lapin étendu devant Yan Mingting.

« À l’instant. Je lui ai donné à manger, et il est mort après quelques bouchées. Je suis sûr de ne pas l'avoir empoisonné, ah, » dit Yan Mingting tristement.

« Cela devait être la fin de sa vie. » Zhao Yelan s'accroupit, fixant le lapin d’un air absent.

Ce lapin nommé Hongshao avait été capturé sur les terrains de chasse des années auparavant. Yan Mingting l'avait ramené chez lui et en avait pris soin depuis. Son statut surpassait immédiatement celui des poules et des poissons, et Yan Mingting l'appelait parfois son fils. Ce n’est que lorsque le lapin s'apprêta à donner naissance qu’il l’appela sa fille, embarrassé.

Tout le monde les réconforta en disant qu'un lapin ne pouvait pas revenir à la vie après la mort, qu'il fallait aller de l'avant, et leur offrit leurs condoléances.

Zhao Yelan reprit son calme et demanda sérieusement : « Tu es sûr qu’il vient juste de mourir ? »

Yan Mingting hocha la tête : « En, dès qu’il a fermé les yeux, j’ai demandé à Xiao Gao de te prévenir. »

« Alors on peut encore le braiser ? » demanda de nouveau Zhao Yelan.

Yan Mingting resta interdit, puis ses yeux s’illuminèrent : « C’est vrai, pourquoi n’y ai-je pas pensé ! S’il est mort et qu’on le braise, ce serait une fin honorable. »

Tout le monde : « ……? »

Finalement, Hongshao ne se retrouva pas sur la table. Les deux creusèrent une fosse dans la montagne à l’arrière du manoir, l’enterrèrent et érigèrent une tombe marquée «Hongshao». En regardant autour, ils virent de nombreux petits lapins blancs le long du chemin.

« Rentrons à la maison. »

« Mn. »

Ils se tinrent la main comme d’habitude, traversant le crépuscule et les quatre saisons. Le soleil se lèverait encore le lendemain.

 

Traducteur : Darkia1030