Evil star general - Chapitre 41 - Première stratégie : la stratégie du sacrifice apparent
(NT : ou stratégie de la chair amère’ : ruse militaire où l'on feint une vulnérabilité ou une faiblesse pour mieux surprendre l'ennemi.)
"Pourquoi es-tu encore allé au pavillon des courtisanes ?" demanda Yen Mingting pendant le dîner du soir.
Zhao Yelan s'arrêta de bouger ses baguettes et répondit lentement : "J’étais juste de passage."
"Alors pourquoi Li Yucheng t'a-t-il invité à venir écouter de la musique au pavillon des courtisanes ?"
À ces mots, Zhao Yelan jeta un coup d'œil à Gao Tan qui se couvrit immédiatement le visage de ses mains. Puis, il se tourna et dit : "Il a dit qu'une nouvelle chanteuse avait fait son apparition là-bas, alors il voulait que j'aille l’écouter."
"Je ne savais pas que vous étiez devenus si proches pour qu'il t'invite même au pavillon des courtisanes !" grogna Yen Mingting entre ses dents, accentuant particulièrement sur "pavillon des courtisanes", comme s'il craignait que l'autre ne perçoive pas sa colère.
Zhao Yelan lui tendit un morceau de radis. La couleur du visage de Yen Mingting s'adoucit légèrement alors qu'il s'apprêtait à manger, mais il l'entendit dire : "Mange ton radis et ne te tracasse pas pour rien."
(NT : idiome chinois ‘Mange ton propre radis et ne te préoccupe pas des affaires étrangères’. Zhao Yelan concrétise en donnant un radis au général ce qui est au départ une phrase symbolique)
Yen Mingting marmonna un "hmph" et posa lourdement ses baguettes avant de quitter la table.
*
Quelques jours plus tard, Zhao Yelan venait de quitter l'Académie impériale quand Li Yucheng l'arrêta.
"Je t'ai cherché partout. Chaque jour, je vais au manoir du général et tu n'y es jamais. Cette fois, je t'ai eu !" dit Li Yucheng.
"Que se passe-t-il ?" demanda Zhao Yelan.
"On va manger ! Une nouvelle taverne a ouvert à l'est de la ville, j'ai réservé une salle privée spécialement pour toi. Dépêche-toi, monte en voiture."
Zhao Yelan jeta un coup d'œil à la luxueuse litière à côté de lui, puis fit demi-tour et s'y assit.
La nouvelle taverne était animée, avec des musiciens jouant de la musique et des applaudissements tout autour dans la salle principale.
Il y avait une grande variété de plats, par exemple des carottes sculptées en forme de phénix. Une fois tous les mets exquis servis sur la table, Zhao Yelan regarda Li Yucheng, qui hésitait à parler: "Alors, quel est le problème?"
Li Yucheng prit une profonde inspiration, prit son verre de vin devant lui et dit sérieusement : "Je veux te présenter mes excuses officielles. J'ai été arrogant et présomptueux par le passé, t’attribuant injustement les humiliations subies par mon père à la cour. J'ai donc agi contre toi à maintes reprises, essayant même de te nuire. Je bois ce verre en premier pour exprimer mes regrets."
Zhao Yelan hocha légèrement la tête en signe de reconnaissance.
Li Yucheng versa un deuxième verre de vin et continua : "Celui-ci est pour ma gratitude. La mort de ma sœur... Si tu n’avais pas aidé l'Empereur à accéder au trône, le Premier ministre... Combien de gens aurait-il encore blessés ?"
Après avoir vidé son verre d'un trait, il versa un troisième verre, mais eut du mal à continuer. Après un moment de lutte, il dit honteusement : "Ce verre est pour mes excuses envers Yan Mingting. Je n'aurais pas dû croire des rumeurs et nourrir de la rancune contre lui. Il a servi le pays et le peuple toute sa vie, et pourtant j'ai injustement porté des accusations infondées contre lui. C'est vraiment détestable."
"Tu devrais boire ce verre directement avec lui," répondit Zhao Yelan.
"Je n'ose pas... Après tout, vous êtes tous de la même famille, non ?"
Zhao Yelan ne put rien dire.
"Reparset aide-moi à transmettre mon message." Peut-être parce que Yan Mingting était trop droit, Li Yucheng se sentait quelque peu embarrassé et en décalage avec lui. Il semblait que Zhao Yelan, à la fois juste et rusé, lui rendait la conversation plus facile. "Si tu acceptes mes excuses, alors bois ce verre de vin."
"Je ne bois pas," répondit Zhao Yelan.
"Alors, que dirais-tu... de partager un repas ?" Li Yucheng le supplia du regard. "Pardonne-moi, sinon mon père ne me laissera pas tranquille."
"Qu’est ce que ton père veut que je fasse ?" Zhao Yelan avait déjà deviné que c'était Li Jinyu qui l'avait envoyé ; sinon, il n'aurait pas été si obéissant pour présenter des excuses.
"Tu as mal compris. Mon père ne cherche pas à obtenir ton aide. Il veut juste que je présente mes excuses à Yan Mingting. Je me sens mal à l'aise de lui faire face directement, c'est pourquoi j'ai pris un chemin détourné... et suis venu te trouver."
"Est-il nécessaire de passer par tout ce détour ?" Zhao Yelan trouvait cela un peu amusant, mais son expression resta inchangée.
"Bien sûr, avec ta bonne relation avec lui, te le dire est aussi efficace," déclara Li Yucheng en sortant trois billets d'argent. "Ce sont toutes mes économies de ces années. Mon père n'a jamais accepté de pots-de-vin, et je ne peux pas produire dix mille taëls d'or. C'est tout ce que je peux offrir pour réparer mes erreurs. Si j'ai du succès à l'avenir, je me rattraperai."
Malgré son aversion, Zhao Yelan ne pouvait refuser l'argent. Il accepta calmement les billets d'argent et dit soudainement : "Qui a dit que j'avais une bonne relation avec lui ?"
"Tu n'as pas besoin de le dire," sourit Li Yucheng. "Je l'ai déjà maudit plusieurs fois en face, l'appelant étoile maléfique, mais il agissait comme s'il n'entendait pas. Cependant, la dernière fois, juste devant toi, quand j'ai dit qu'il t’apporterait la malchance, il m'a immédiatement donné deux gifles ! Mon visage est resté gonflé pendant dix jours !"
‘Tu l'as bien mérité,’ pensa Zhao Yelan. Si ce n'était qu’il pensait que l’autre serait peut-être utile, à l'époque il aurait déjà réglé son cas.
"Ouais ouais ouais, je l'ai bien mérité. Mon père m'a dit il y a longtemps de ne pas te provoquer, mais je n'ai pas écouté," dit Li Yucheng avec un sourire espiègle. "Mais je ne le ferai plus. J'ai décidé de devenir ton ami à partir de maintenant !"
Zhao Yelan le regarda incrédule : "Qui t'a donné l'audace ?"
"Comment ça, tu as des critères pour te faire des amis ?"
"Au moins, il faut avoir une cervelle qui fonctionne", déclara Zhao Yelan avec dédain, jetant un regard désapprobateur à Li Yucheng dont la tête était clairement vide.
"C'est parce que mon père ne m'a jamais laissé étudier depuis petit !" répliqua Li Yucheng avec assurance. "Il ne voulait pas que je m'entraîne aux arts martiaux, disant que les champs de bataille étaient trop dangereux, et il n'a jamais voulu que je serve dans l'administration non plus. Il n'a donc jamais prêté attention à mes études. Il est même allé jusqu'à dire que je ne serai jamais le lauréat cette année."
"Oh ? Qui est-ce qui parle du nouveau lauréat cette fois-ci ?" plaisanta quelqu'un de l'extérieur.
Li Yucheng ouvrit curieusement la porte pour voir deux étrangers qui semblaient vouloir entrer. Il s'avança pour les accueillir, l'un des hommes souriant : "Frère Zhao, c'est vraiment toi ? J'ai cru avoir confondu avec quelqu'un d’autre en te voyant de dos."
"Vous vous connaissez ?" s'étonna Li Yucheng.
"Je suis Ruan Xian, en poste à l'Académie Impériale ", sourit Ruan Xian, avant de désigner l'homme derrière lui. "Et voici le nouveau lauréat que vous mentionniez, Wang Guisheng."
Li Yucheng resta bouche bée, se demandant s'il avait eu la langue trop pendue. Il murmura immédiatement : "Bouddha, Bodhisattva, montrez-vous vite et laissez-moi voir votre véritable apparence. Si ce n'est pas possible, Xi Shi ou Diaochan seraient également acceptables."
NT : Wi Shi est une des quatre beautés légendaires, Diaochan un personnage fictif du roman historique chinois "Les Trois Royaumes". Toutes deux sont souvent citées comme des exemples de beauté légendaire et de l'influence que les femmes pouvaient avoir dans les intrigues politiques et militaires)
Zhao Yelan le regarda, restant sans voix, se demandant vraiment comment il avait pu envisager que ce type avait assez d'intelligence pour être son ami.
"La place est bondée de monde dehors, et il n'y a plus de tables disponibles. Puis-je m'asseoir avec Frère Zhao pour partager une table ?" demanda Ruan Xian.
"Asseyez-vous." Zhao Yelan ne voulait pas non plus se retrouver seul à une table avec ce Li imbécile, alors il demanda au serveur d'ajouter deux ensembles de couverts.
Les quatre hommes s'assirent chacun à leur place. Ruan Xian et Zhao Yelan discutèrent des changements dans la situation actuelle, tandis que Li Yucheng se rendait compte qu'il ne pouvait pas en placer une. Il se sentait un peu dépassé et finit par piquer du coude le lauréat à côté de lui : "Tu es proche de Zhao Yelan ?"
Wang Guisheng ne savait pas comment répondre. Il regarda involontairement Zhao Yelan, assis là avec une prestance décontractée et élégante, mangeant tranquillement, opinant parfois en accord avec les points de vue de Ruan Xian. Wang Guisheng ne pouvait s'empêcher de le trouver fascinant, se demandant comment quelqu'un pouvait être si captivant.
Il ne répondit pas à la question et entendit Zhao Yelan mentionner l’affaire Jiangnan.
"Il y a quelque temps, les rapports sur les eaux de la rivière Huaihe ont été soumis à la Cour, signalant une augmentation significative des précipitations, prévoyant des inondations", dit Zhao Yelan.
"C'est exact. Guisheng devrait en savoir plus à ce sujet. C'est lui qui a rédigé l'édit sur la préparation des fonds de secours en cas de catastrophe ", répondit Ruan Xian.
"Qu'est-il advenu de l'argent pour les secours ?" demanda Zhao Yelan à Wang Guisheng.
Ce dernier hésita un moment avant de répondre : "Il a été envoyé à Huaizhou et à l'administrateur de la ville. Selon l'itinéraire, il devrait arriver dans une dizaine de jours."
Les sourcils de Zhao Yelan se plissèrent. Il se rappela une conversation récente avec Sun Muyun sur les charmes de Jiangnan, et comment elle l'avait invité à visiter la région récemment, vantant la météo clémente des derniers jours, parfaites pour un voyage.
"Y a-t-il un problème ?" demanda Ruan Xian.
À peine eut-il fini de parler que retentit un bruit de table renversée dans la salle principale. Li Yucheng, toujours en quête d'animation, ouvrit immédiatement la porte et jeta un coup d'œil en bas. Là, il vit son vieux rival, le prétendu plus bel homme de la capitale, Fu Qian, qui tenait fermement un jeune homme de petite taille par le col, l'interrogeant vivement : "Qui es-tu vraiment ? Oseras-tu retirer tes vêtements pour qu'on voie ?"
"Lâche-moi !"
Zhao Yelan s'interrompit un instant. Cette voix lui semblait étrangement familière. Il se dirigea vers le corridor, surplombant les deux hommes en dispute, et se souvint soudain de l'identité de ce jeune homme au visage délicat. "Emmenez cet homme ici", ordonna-t-il.
Les trois hommes se précipitèrent vers le bas, Li Yucheng étant le premier à agir. Attrapant Fu Qian par le col, il se mit immédiatement à crier : "Venez tous voir ! En plein jour, Fu Qian essaie d'arracher les vêtements d'un homme ! Serait-ce la bonté de Longyan!" (NT : allusion à l’homosexualité, faisant référence à Lord Longyan, favori d’un roi inconnu du royaume Wei, mentionné dans le livre « Stratagèmes des Royaumes combattants »)
En un instant, la salle fut remplie de rires. Soucieux de son image, Fu Qian lâcha aussitôt prise et commença à argumenter, mais avant qu'il ne puisse dire un mot, Li Yucheng l'entraîna dehors et les deux hommes se battirent devant la porte principale.
Pendant ce temps, le jeune homme au visage délicat, qui venait juste de reprendre son souffle et s'apprêtait à s'échapper, fut amené à l'étage par deux hommes distingués. Dès qu'il aperçut ceux qui étaient assis dans la pièce, il les reconnut comme des proches et s'exclama avec émotion : "Maître Zhao !"
"Tu montres vraiment trop d’audace", réprimanda Zhao Yelan d'un ton mécontent. "Où est ta servante?"
"Sa servante ?" Étonné, Ruan Xian regarda le jeune homme, qui présentait une peau fine et des mains délicates, sa voix claire. En y regardant de plus près, il n'y avait même pas de pomme d'Adam saillante... C'était clairement une jeune fille !
"Elle est partie chercher quelqu'un", sourit Sun Muyun en échappant de justesse à la situation. "Heureusement que vous êtes intervenu, Maître Zhao, sinon j'aurais été finie."
Elle aurait été bien plus que "finie" : elle était venue participer à une compétition de sélection, et si elle avait été vue en train de se chamailler avec un homme devant tout le monde, cela aurait pu être rapporté à l'empereur, donnant à certains l'occasion de l'accuser de comportement indécent, ce qui aurait été une catastrophe.
"Je me suis trompée, je pensais que mon déguisement était parfait", admit Sun Muyun assez rapidement, d'un air un peu désolé. "J'ai entendu dire qu'il y avait le plus bel homme de la capitale ici, alors j'ai pensé venir jeter un coup d'œil déguisée. Mais qui aurait cru qu'il n'était qu'un bon à rien, ne valant pas son titre de plus bel homme ? Il a même pu deviner que j'étais une jeune fille et a dit que je l'aimais pour m’être ainsi déguisée et l’avoir rencontré secrètement. Quand j'ai nié, on s'est disputé... Hmph, regardez-le avec son visage gras, il n'est pas digne du titre de plus bel homme, même pas autant qu'un seul doigt de Maître Zhao !"
"Sur ce point, je suis d'accord", rit Ruan Xian en applaudissant.
"Waouh, vous deux... vous êtes aussi plutôt beaux !" remarqua Sun Muyun enfin en remarquant les deux autres hommes dans la pièce, les regardant intensément.
Zhao Yelan resta sans voix un moment, se demandant s'il devait admirer son audace imperturbable ou son talent pour les compliments flatteurs. Deux simples phrases et ces deux-là avaient déjà rougi de gêne.
Après avoir réfléchi un moment, il dit finalement : "Si tu veux voir de beaux hommes, une fois entrée au palais, tu pourras voir l'empereur en personne. C'est là que tu verras l'élégance véritable."
"Est-ce vrai ?" murmura Sun Muyun à voix basse, hésitant. "Mais j'ai vu l'empereur quand j'étais petite, et franchement, il était loin d'être beau..."
Ruan Xian et Wang Guisheng se couvrirent la bouche en riant, tandis que Zhao Yelan rit aussi : "L'Empereur ressemble encore plus à sa mère impératrice, son visage est comme un jade couronné, il ne te décevra pas."
"C'est exact," acquiesça Ruan Xian. "Quand je vois Sa Majesté, je me sens vraiment indigne."
Sun Muyun regarda ensuite Wang Guisheng avec une moitié de confiance, et Wang Guisheng hocha la tête, ce qui la fit battre son cœur. Elle avait vu tous les beaux hommes renommés de la capitale, les deux qui semblaient célestes étaient déjà marié ensembles, et maintenant il ne lui en restait qu'un à rencontrer !
De toute façon, son plan initial était de voir s'il y avait un beau jeune homme qui l'attirait à la capitale. Si elle en trouvait un, elle se rendrait à la sélection et se ferait passer pour laide, puis après la procédure, elle s’envolerait avec l'homme de ses rêves. Si elle n'en trouvait pas, elle le laisserait au destin.
"D'accord, je vais me préparer pour la sélection maintenant !"
"Dans les prochains jours, ne sors pas pour chercher des ennuis. La sélection n'est pas seulement une affaire personnelle pour toi, tu as la famille Sun derrière toi aussi", lui rappela Zhao Yelan.
"Je comprends, merci beaucoup, Maître Zhao", acquiesça Sun Muyun en hochant la tête. Juste à ce moment-là, sa servante arriva avec quelqu'un, alors elle partit immédiatement.
Les trois quittèrent le restaurant. En sortant, ils jetèrent un coup d'œil aux querelles continues entre Li Yucheng et Fu Qian. Zhao Yelan, sans détourner les yeux, se dirigea vers l'autre côté. Cependant, ses pas s'arrêtèrent brusquement quand il vit quelqu'un se tenir devant lui, surpris.
Ruan Xian et Wang Guisheng l'avaient également vu. Face aux yeux sombres de l'autre, ils s'empressèrent de saluer : "Général Yan."
Pour une raison quelconque, Ruan Xian sentit que le général Yan semblait encore plus le détester ! Enfin, où avait-il pu se tromper ? Ils ne s'étaient vus que quelques fois !
Cela rendit Ruan Xian, qui était si mondain et poli, très frustré. Il avait réussi à plaire à tous les membres de l'Académie Hanlin, jeunes et vieux. Comment avait-il pu échouer avec Yan Mingting ?
Sans jeter un regard à leur direction, Yan Mingting s'avança droit vers Zhao Yelan, attrapant son bras pour le pousser vers la chaise de porteurs à côté. Il s'assit alors lui-même, le visage sombre.
"Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?" Zhao Yelan frotta l'endroit où il avait été tiré, un peu douloureux, légèrement agacé. "As-tu mangé des pétards?"
Yan Mingting ricana froidement. "Tu as passé une journée bien agréable."
C’était en vain qu’il avait intentionnellement ignoré Zhao Yelan depuis la dernière fois qu'ils s'étaient disputés à table, espérant qu'il réfléchirait un peu à ses erreurs et viendrait ensuite s'excuser. Mais au lieu de cela, non seulement il n'avait montré aucun regret, mais il s'était aussi amusé à boire et à manger avec ces deux jeunes idiots de l'Académie Hanlin.
Pourquoi n'avait-il pas mangé avec tous ces vieux savants de l'Académie Hanlin ?
Mais Zhao Yelan pensa qu'il le méprisait encore pour avoir dépensé de l'argent pour se vanter au restaurant. "C'était Li Yucheng qui organisait le repas, et c'est lui qui a payé."
Magnifique, il y avait aussi Li Yucheng !
Cela mit Yan Mingting hors de lui.
Le trajet se fit dans le silence. Zhao Yelan jeta un coup d'œil en direction d’où Yan Mingting était assis, pensant à toutes les fois où il l'avait entendu se plaindre de gaspiller de l'argent à l'extérieur. Lui aussi était en colère. "Même si c'est moi qui avais payé, qu'est-ce que ça peut te faire ? Est-ce que j'ai touché à tes économies ?"
Lorsque le palanquin s'arrêta, il ouvrit violemment le rideau, entrant furieusement dans le manoir du général.
"...", Yan Mingting regarda le rideau encore en train de bouger. Non, comment avait-il pu se mettre en colère ?
Au dîner, l'ambiance à table fut étrangement tendue, même les serviteurs s'en étaient rendu compte. Xiao Gao demanda discrètement au Majordome Tan : "Est-ce que le Général force à nouveau le Maître à reprendre la position du cheval? Sinon, pourquoi est-il si malheureux ?"
"Même les couples se disputent," soupira le Majordome Tan. Il avait senti quelque chose d'anormal quelques jours auparavant, mais il n'aurait pas pensé que les choses s'aggraveraient plutôt que de s'améliorer. Il devait trouver une solution.
Plus tard dans la soirée, après que Zhao Yelan se soit baigné, il ferma à clé la porte de sa chambre. Cependant, ce soir-là, le scélérat n'a pas frappé à la porte ni grimpé par la fenêtre comme d'habitude.
Se retournant dans son lit pendant longtemps, il fut curieux de savoir ce que faisait ce type. Pourrait-il vraiment dormir sagement dans le bureau ce soir ?
À ce moment-là, il entendit le Majordome Tan passer devant sa porte. "Le Général est blessé, alors soyez prudents en le servant. Ne touchez pas à sa blessure."
Fronçant les sourcils, Zhao Yelan se souvint de l'apparence vigoureuse de Yan Mingting plus tôt. Il ne pouvait imaginer où il aurait pu être blessé. Il se retourna et tenta de dormir.
Un quart d'heure plus tard, une bougie s'alluma soudainement non loin. Zhao Yelan enfila son manteau et chercha autour de lui. Voyant de la lumière provenant du bureau, il y entra et surprit Yan Mingting en train de cacher quelque chose précipitamment dans ses bras. "Que fais-tu ici ?" demanda-t-il.
"Uh... je lisais, pourquoi n'es-tu pas encore endormi ?" répondit Yan Mingting, visiblement troublé.
S'approchant avec la bougie, Zhao Yelan l'examina de la tête aux pieds et fronça les sourcils. "Où es-tu blessé ?"
"Blessé ?" Yan Mingting hésita, apercevant du coin de l'œil le Majordome Tan qui jetait des coups d'œil désespérés depuis l'extérieur du bureau. Puis, voyant le ton légèrement préoccupé de Zhao Yelan, il couvrit sa poitrine de sa main gauche. "Une ancienne blessure qui se réveille, douleur au cœur."
"Le cœur est à gauche," dit Zhao Yelan d'un ton impassible.
" Je me suis mal exprimé, c'est une douleur à la poitrine," se corrigea Yan Mingting, l'air souffrant. "C'est très douloureux."
Les yeux plissés, Zhao Yelan dit : "Enlève ta chemise."
"N'est-ce pas inapproprié..." Yan Mingting rougit, hésitant, mais obéit rapidement, révélant sa poitrine musclée marquée de plusieurs cicatrices.
Aucune des cicatrices n'était près du cœur ou de la cavité thoracique.
Zhao Yelan sortit un couteau voyant et le glissa contre la poitrine de Yan Mingting. "On dirait que ta blessure est légère. Peut-être que tu as besoin de vraiment ressentir ce qu'est une douleur à la poitrine."
"Non, non, non..." supplia Yan Mingting rapidement, reculant et remettant précipitamment ses vêtements. Un livret tomba soudainement devant Zhao Yelan.
Le prenant rapidement, Zhao Yelan vit qu'il s'agissait d'un petit livre avec des lettres en gras dessus - "Les Trente-Six stratégies des dynasties Qin et Jin." (NT : livre présentant une série de tactiques et de stratégies sous forme de proverbes ou de maximes, enseignant comment manipuler et contrôler les événements à leur avantage.)
Le visage de Yan Mingting changea légèrement. Il allait le reprendre quand le couteau pressa sa nuque.
Zhao Yelan feuilleta rapidement les pages. La première page disait : "Le mariage est comme un champ de bataille. Pour maintenir l'harmonie entre époux, formez une alliance durable en utilisant des stratégies astucieuses."
Se tournant vers la première stratégie : "Sacrifice apparent."
Le regard de Zhao Yelan était aussi tranchant qu'un couteau alors qu'il regardait Yan Mingting.
“……” Yan Mingting frotta sa gorge et dit, "Pour te le dire, tu ne me croiras peut-être pas, mais c'est un trésor de famille que mon père m'a légué, que l’oncle Tan vient de me donner. Peux-tu... tu peux me frapper, mais est-ce que tu pourrais ne pas déchirer l'œuvre de son vieil homme ?"
"Va dormir dans ton bureau !" Zhao Yelan, en colère, lui rendit l'œuvre et lui pinça la bouche, l’éraflant violemment avec ses mains.
"Hiiss... Aïe aïe aïe."
Traducteur : Darkia1030
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