Can Ci Pin -Chapitre 100 – Puis-je?

 

Les heures avant l'aube étaient les plus dures pour se réveiller. Lu Bixing avait passé la journée entière avec le cœur lourd, et comme il ne savait pas quand Lin Jingheng reviendrait, il s'était profondément endormi en l'attendant. Il lui fallut un moment, après avoir été heurté à la tête par la porte, pour se réveiller complètement.

Lin Jingheng remarqua ce « paquet » inattendu appuyé contre la porte et la referma doucement. Lu Bixing glissa au sol et tenta frénétiquement de se relever ; ses paupières étaient encore lourdes malgré ses tentatives répétées de se réveiller. Il resta un moment par terre, sa chemise froissée de l'épaule à la taille de manière désordonnée. Le directeur à la mode Lu, semblait toujours perdre toute sa contenance savante et son image dès qu'il mettait les pieds dans le petit « placard » de Lin Jingheng.

Lin Jingheng demanda : « Pourquoi t’assieds-tu toujours par terre quand tu viens ici ? »

La partie du cerveau de Lu Bixing capable de traiter le langage semblait encore endormie. Il se leva et plissa les yeux vers Lin Jingheng avec un air de confusion, comme s'il ne comprenait pas les mots qui lui étaient adressés.

Quand Lin Jingheng avait atterri à Qiming, on l'avait immédiatement informé de l'évasion de Hope et de la crise de colère de Turan à ce sujet. Chaque pas qu'il avait fait du quai de lancement au poste de commandement avait été rempli d'inquiétude, mais dès qu'il posa les yeux sur le petit Monsieur Lu, ici présent, toute l'anxiété et la frustration dans son esprit se dissipèrent comme un coup de vent chassant le brouillard.

« Tu n'as pas froid ? Ton cou ne te fait pas mal comme ça ? » soupira Lin Jingheng, attrapant soigneusement le bras de Lu Bixing et l'emmenant près du lit. « Dors ici, il reste encore un moment avant que le soleil ne se lève. »

Lu Bixing tomba sur le lit sans un mot, comme une bûche, créant de force une empreinte de sa silhouette sur le lit de Lin Jingheng.

Lin Jingheng le regarda pendant un moment. Les yeux qui étaient embués avant l'aube retrouvèrent de la chaleur et de la lumière alors qu'il regardait le jeune homme avec résignation.

Lin Jingheng retira rapidement tout son petit équipement et ses vêtements de protection en se dirigeant vers le placard sur le côté. Alors qu'il se retournait pour enlever ses vêtements, Lu Bixing sauta du lit comme un zombie, les yeux toujours fermés, et chercha son chemin vers Lin Jingheng.

Le commandant retourna vers la porte pour enlever ses chaussures, et le petit scientifique zombie le suivit comme s'il était en train de marcher en dormant. Quand Lin Jingheng ouvrit le placard pour prendre des vêtements, il le suivit à nouveau ; puis, il suivit encore le commandant jusqu'à la salle de bain... sauf que cette fois, le pauvre scientifique fut enfermé dehors.

Lu Bixing fixa la porte de la salle de bain pendant quelques secondes et bailla. Il se réveilla enfin, étira ses muscles endoloris d'avoir dormi trop longtemps par terre, et répondit enfin à la question de Lin Jingheng, presque un an plus tard : « Où puis-je m'asseoir si je ne m'assois pas par terre ? Ta petite pièce n'a qu'un lit et pas de chaise. »

La voix de Lin Jingheng, accompagnée du bruit de l'eau qui coule, passa à travers la porte : « Je n'ai jamais dit que tu ne pouvais pas t'asseoir sur le lit. Quoi, as-tu peur que je profite de toi? »

Il n’avait jamais répondu au message de longue distance de Lu Bixing. La flotte était passée par plusieurs portails de transfert en revenant, et les méchas scannaient automatiquement les signaux de longue distance pour envoyer une notification au pilote. Pourtant, cette personne avait encore choisi de ne pas regarder ou prêter attention ; c’était comme s’il devait se blinder face au monde et même devant Lu Bixing. S'il trouvait des fissures ou des parties endommagées dans cette carapace, il se renfermait et réparait tout cela derrière des portes closes.

Il préférait se dénuder plutôt que de laisser quelqu'un voir ses blessures ; y compris Lu Bixing.

Lu Bixing avait attendu plus de 20 heures sans un mot ni réponse. Son cœur avait battu la chamade pendant ces heures d’inquiétude et il était déjà épuisé ; il avait même fait un cauchemar où le commandant le quittait sans lui dire adieu.

Même s’il savait que Lin était ce genre de personne et ne trouvait pas de raison pour le gronder, Lu Bixing ressentait toujours de la frustration à cette pensée. La façon dont Lu Bixing décida d’exprimer sa frustration fut de tirer sur son col de chemise, puis de frapper la porte de la salle de bain en appelant de manière agressive : « Tu veux profiter de moi ? Très bien, ouvre la porte, viens me voir ! »

La porte de la salle de bain s’ouvrit de manière inattendue. Lu Bixing fut pris au dépourvu et posa sa main sur le corps de Lin Jingheng. Les gouttes d'eau tièdes tombèrent des pointes de ses cheveux et coulèrent le long de sa clavicule, puis sur ses abdominaux. C'était comme si Lu Bixing avait touché un courant électrique et il retira rapidement sa main, fit un pas en arrière et se cogna le dos contre la porte du placard derrière lui.

Lin Jingheng avait l’intention de le taquiner ; le coin de ses lèvres tremblait légèrement alors qu'il retenait un rire, puis il parla d'une voix dépourvue d'émotion : « Bouge, ne fais pas de bêtises. »

Lu Bixing céda d'abord à ses instincts de gentleman et détourna le regard inconsciemment, puis réalisa immédiatement en pensant : c'est toi qui t'es exposé, et tu penses que j'ai peur de regarder ?

Il détendit alors lentement ses épaules et ses jambes, puis s'appuya contre la porte du placard, rassembla son courage et siffla en tournant son regard vers Lin Jingheng de manière provocante. Peut-être que c'était parce que la ville de la Voie lactée était récemment entrée dans sa saison sèche, la différence de température entre le jour et la nuit était plus marquée qu'auparavant. Il avait passé une demi-nuit à dormir sur le sol froid de la pièce mais sentait encore son corps s'échauffer, et son nez commençait à démanger.

Cinq secondes plus tard, le savant respectueux se révéla toujours trop inexpérimenté par rapport à un véritable voyou ; Lu Bixing gonfla son visage dans une tentative d'intimidation, seulement pour voir son numéro échouer en raison de son visage visiblement rougi depuis le cou jusqu'au front. Il recula alors ses jambes de crabe encombrantes, réajusta sa chemise, puis lança rapidement un regard étrange vers le bas comme s'il vérifiait quelque chose.

Un sourire vague se dessina au coin des yeux de Lin Jingheng alors qu'il retournait dans la salle de bain et fermait la porte.

Lu Bixing ne semblait pas très sûr de lui et appuya son doigt sous son nez pour s'assurer qu'aucun liquide étrange ne coulait, puis dit : « Beau corps, commandant, mais cette serviette est sur le chemin. »

Lin Jingheng ignora ses commentaires suggestifs.

Lu Bixing resta silencieux près de la porte un moment, puis marmonna pour lui-même : « Il y a un système d'annulation du bruit près du lit, je ne pourrais pas entendre la porte s'ouvrir si je m'endormais dessus. »

Sa voix était basse mais traversa malgré tout la porte légèrement ouverte et parvint aux oreilles de Lin Jingheng. Celui-ci leva légèrement les yeux et se tint au milieu de la vapeur.

« Tu… » Le regard de Lu Bixing se posa sur la petite fissure de la porte par où la lumière se faufilait.

Il réfléchit et conclut que Lin Jingheng n'avait clairement pas besoin de réconfort, sinon il n'aurait pas coupé toutes les connexions et caché son existence au reste du monde.

Mis à part les fous ayant perdu leur raison, chaque être humain avait besoin de soin et d'amour comme tout le monde a besoin de nourriture pour survivre. Pour ceux qui étaient mentalement sains et faciles à vivre, c'était comme s'ils avaient un système digestif en bonne santé capable d'absorber tout ce qu'ils mangeaient. Peu importe les problèmes qu'ils avaient traversés, tout ce dont ils avaient besoin était une tape amicale dans le dos, même si cela semblait insignifiant, pour se remettre sur pied et absorber la gentillesse.

Mais Lin Jingheng était clairement le type sans système digestif en bonne santé ; même s'il était sensible et attentif à tous les sentiments que les autres lui offraient, il était encore assez mal à l'aise de recevoir toute forme d'affection de la part de la plupart des gens.

Lu Bixing réfléchit quelques instants à la manière d'aborder le commandant, puis déclara après mûre réflexion : « J'ai rêvé tout à l'heure que tu partais sans un mot. »

Lin Jingheng demanda : « Où suis-je allé ? »

« Je ne sais pas, mais ce n'est pas la première fois que tu pars sans prévenir, » répondit Lu Bixing. « À l'époque, à Pékin-β, tu as accepté l'invitation d'une des bases du Corps de la liberté. Le réseau de communication des huit galaxies était encore intact, alors tu as contacté le Neuvième Escadron pour qu'il attende en veille à l'extérieur de l'Union – en réalité, tu n'avais pas l'intention de revenir de ce voyage, n'est-ce pas ? »

Lin Jingheng resta silencieux, mais il sentit son cœur se serrer.

Si Lu Bixing n'avait pas suivi ses élèves et ne s'était pas retrouvé à la base, il ne l'aurait probablement jamais revu.

Qu'aurais-tu fait alors ?

Lin Jingheng imaginait qu'il serait sorti pour voler des provisions à ces réfugiés dans les terminaux souterrains, sachant pertinemment qu'il avait un cœur de pierre. Peut-être aurait-il même été fier de punir ces malfrats qui avaient choisi de fermer les yeux sur la tragédie qui menaçait le reste de la galaxie.

Ensuite, il n'aurait plus prêté attention à ces gens et se serait rapidement reconnecté avec le Neuvième Escadron, abattant la flotte de Cayley tel un héros et faisant son entrée triomphale dans les sept galaxies. Il aurait alors porté sa haine et son âme vide sur le champ de bataille, combattant jusqu'à la mort. Peut-être aurait-il continué à lutter pour l'Union à contrecœur, peut-être serait-il intervenu en tant que force tierce ; ou bien aurait-il provoqué une nouvelle tempête pour aggraver les conflits déjà chaotiques, précipitant le monde vers un abîme encore plus profond, jusqu'à devenir un autre sacrifice de cet abîme.

« J'ai rêvé que je t'envoyais un message chaque seconde, en me disant que tu passerais de toute façon par un portail, espérant que ces notifications finiraient par t'agacer. Mais tu n'as toujours pas répondu. Je me suis dit que tu étais peut-être passé par un portail en dehors du réseau ou même que tu avais complètement quitté la Huitième Galaxie. »

Je m'inquiète pour toi.

Lu Bixing voulait juste plaisanter avec lui un moment, mais se rendit compte que ses propres mots commençaient à lui faire mal au cœur. Il s'interrompit un instant, puis dit doucement : «Est-ce que je ne suis pas assez fort pour te retenir ? Parce que tu peux aller où bon te semble, personne ne peut te faire rester, n'est-ce pas ? »

Je t'ai donné mon cœur et tout ce que j'ai, mais combien es-tu prêt à me donner en retour ?

Lu Bixing avait toujours été une personne sensible et perspicace, et cette question n'était pas censée être difficile à résoudre. Pourtant, il commença à douter davantage à mesure qu'il parlait, car il avait eu par le passé des expériences où il s'était un peu emporté.

« Je pensais juste, si tu en avais assez de la Huitième Galaxie et de moi… » commença-t-il.

Le bruit de l'eau qui coulait s'arrêta alors qu'il était perdu dans ses pensées. La porte de la salle de bain s’ouvrit à nouveau, et Lin Jingheng en sortit vêtu d'un peignoir.

« Je n'ai pas l'habitude de dire aux gens quoi que ce soit avant de prendre mes décisions », répondit Lin Jingheng. « À moins que quelqu'un ne me le rappelle à l'avance et que je juge cela nécessaire. Mais dans la plupart des cas, tu sais… »

Lu Bixing laissa échapper un rire difficile : « Je sais, j'ai entendu toutes ces rumeurs. Le commandant Lin est ce personnage distant et méprisant. »

« Il y a deux ans, je ne t'aurais rien dit si j'avais voulu partir », poursuivit Lin Jingheng. Il marqua une pause et baissa légèrement les sourcils, comme si ses prochaines paroles étaient difficiles à exprimer. Il réfléchit quelques secondes avant de parler enfin : « Maintenant, tant que tu es là, je ne partirai pas. »

Lu Bixing le regarda avec incrédulité.

Lin Jingheng le regarda en retour et ajouta : « Même si j'avais une raison de partir un moment, je reviendrai tant que tu seras encore là. »

Lu Bixing était ébahi par cette surprise soudaine et oublia qu'il essayait de donner une expression indirecte à ses inquiétudes. Il retint son souffle et demanda lentement : « Quelle est la différence entre il y a deux ans et maintenant ? »

« Nous n'étions que des amis il y a deux ans. »

Lu Bixing faillit réagir par : « C'est ainsi que tu traites tes amis ? » mais se rappela que cet homme avait aussi admis personnellement qu'il considérait Monoeyed Hawk comme un ami. Il semblait qu'un traitement normal pour un « ami » était au même niveau que celui réservé à son propre père, le commandant était donc considérablement plus clément avec lui.

Il ajouta immédiatement : « Et maintenant ? Hé, commandant, tu parles toujours comme si tu pressais un tube de dentifrice à moitié utilisé dans la Forteresse d’Argent ? »

Lin Jingheng sourit et ne répondit pas à cette provocation évidente, puis tourna la tête : « Je t'ai réveillé tôt, tu peux retourner dormir maintenant. »

Pourtant, avec la vitalité de Lu Bixing, il pouvait retrouver son énergie même au moindre rayon de lumière. Il était maintenant complètement rechargé ; le jeune homme fit un pas en avant et donna au commandant un câlin par derrière : « Donc, si on passe au-delà des amis, on est comme des ‘amis spéciaux’, n'est-ce pas ? »

Lin Jingheng ne se plaignit pas et laissa Lu Bixing s’accrocher à lui sans un mot. Non, ce n'est pas ça, pensa-t-il.

Que ce soit des amis normaux ou des amis proches, ces relations pouvaient toujours évoluer dans les deux sens : d'une part, la relation pouvait s'intensifier au point où les deux parties deviennent complètement éprises l'une de l'autre. Elles seraient prêtes à vivre et à mourir l'une pour l'autre. En même temps, la relation pouvait aussi se détériorer en raison de conflits de personnalité ou même transformer les deux parties en ennemis mortels.

Mais je ne laisserai pas cela se produire, pensa Lin Jingheng. Pour Lu Bixing, il ne prendrait jamais ce chemin, car ses sentiments pour le jeune homme sans limites.

Même si un jour Lu Bixing se réveillait de ce doux rêve pour découvrir la véritable nature méprisable de Lin Jingheng, ce dernier pourrait toujours s'éloigner et protéger le garçon qu'il chérissait de loin.

Il ne restait plus qu'une heure avant le lever du soleil. Lin Jingheng regarda l'heure, sortit des vêtements propres et se prépara une tasse de café sans intention de dormir : « Je soupçonne que Hope n'est pas seulement une victime du conflit interne dans l'AUS s'il a choisi de partir maintenant. Où irait-il ? Il est probable qu'il ait aussi ses propres partisans dans l'Union qui ont encore des connexions avec les pirates extérieurs. Si tel est le cas, les forces armées de la Huitième Galaxie pourraient être exposées à l'ennemi ; nous devrions nous préparer au pire. Tu devrais dormir un peu plus, je vais discuter de cela avec Turan. »

« Hope ne ferait pas ça. » Lu Bixing vola une gorgée du café du commandant et ramena de force son esprit rêveur à la réalité. Il se frotta les tempes et dit : « Tu sais, je déteste vraiment ton habitude de changer de sujet en plein milieu d'une confession sincère. Si tu ne sais pas quoi dire, pourquoi ne peux-tu pas trouver des livres à lire et apprendre comment fonctionne une véritable confession ? »

Lin Jingheng hocha la tête en accord : « Bien sûr. »

Lu Bixing : « ...... »

Il ne voulait pas admettre que c'était un peu mignon.

Lu Bixing éclaircit sa gorge et se rassit sur le lit : « Hope... c'est définitivement un personnage fourbe, mais il n'est pas fou. Il n'aurait pas risqué de trahir son organisation pour nous aider s'il l'était ; il a aussi consacré beaucoup de temps et d'efforts aux bases agricoles, je peux le dire en voyant à quel point les fermes étaient magnifiques. Il a son propre ensemble de valeurs et de choses sur lesquelles il a des opinions fortes, mais il est vraiment quelqu'un qui veut remplir la nature sauvage de fleurs. S'il n'avait pas de tels idéaux, il ne serait pas capable d'influencer autant de gens et de construire un tel suivi. »

Lin Jingheng le regarda avec une légère surprise : « Tu as vraiment une haute opinion de lui. »

« C’est juste mon instinct, il pourrait être faux. » dit Lu Bixing. « Mais si c’est vraiment comme tu l’as dit et que Hope est encore en contact avec son sponsor, il aurait pu partir à tout moment ; pourquoi est-il resté si longtemps à faire du bénévolat ? S'il avait voulu, il aurait pu détruire tout le fichier en supprimant la seconde moitié de cette liste -- je pense qu'il l’a laissé pour nous le montrer intentionnellement. C’est sa manière de nous expliquer tout ce chaos pour que nous ne plongeons pas comme des clowns inconscients et que nous restions concentrés sur la protection de la nouvelle Huitième Galaxie en priorité. Il est probable que nous resterons des ennemis à l’avenir, mais pour l’instant, je ne pense pas qu’il nous exposera mais au contraire qu'il nous protégera activement. Je veux croire qu’à son âge, il a peut-être rejoint l’AUS avant... Le docteur Laura ou même le docteur Hardin étaient actifs dans l’organisation. Je veux croire que les premiers rebelles d’Eden ont encore un idéal inflexible dans leur cœur. »

Il lança un regard timide à Lin Jingheng lorsqu’il mentionna Laura, mais ce dernier ne réagit pas.

Lu Bixing poursuivit : « Tu sais, c’est assez étrange -- ces personnes qui ont vraiment changé le monde dans l’histoire sont souvent celles qui ont emprunté un chemin par hasard jusqu’à atteindre l’œil de la tempête. Elles ont été sélectionnées par l’histoire et sont devenues, par coïncidence, des figures clés en temps de crise. Et ces personnes qui avaient des idéaux forts depuis le début, celles qui ont activement cherché à défier le monde, sont plutôt poussées dans une direction inconnue par les courants du destin. On dirait que les humains n’ont jamais reçu la sagesse pour choisir leur propre voie, non ? Le monde que le docteur Laura voulait voir n’était pas un monde comme celui-ci. »

Lin Jingheng comprit enfin que le comportement étrange de Lu Bixing ce soir était une tentative de le réconforter avec soin. Le jeune homme faisait même attention à ne pas nommer Laura par son nom de famille, par considération pour le dédain de Lin Jingheng envers le comité, comme un petit chiot anxieux qui s’approchait lentement pour se frotter contre sa jambe.

Lin Jingheng ressentit comme une petite aiguille qui piquait son cœur : « ...ouais. »

Lu Bixing lui tendit la main et dit : « Alors, tu peux te détendre un peu parfois ? Va te reposer.»

Lin Jingheng tendit la main aussi et saisit la sienne , effleurant doucement ses doigts. Il leva les yeux et fixa Lu Bixing profondément : « Comment puis-je dormir quand tu es ici ? »

L’instinct de Lu Bixing était que Lin Jingheng ne se plaignait ni du lit volé, ni de le chasser ; sa gorge se serra légèrement.

Lin Jingheng se pencha en réduisant la distance entre lui et Lu Bixing : « Puis-je ? »

Lu Bixing pensa que même si Lin Jingheng lui demandait sa vie à cet instant, il la lui donnerait sans hésitation.

En un clin d'œil, le jeune scientifique, qui manquait d'expérience réelle en recherche expérimentale, passa rapidement en revue le contenu de tous les livres pour adultes qu'il avait lus dans sa tête. Son instinct lui disait que, bien que l'impulsion soit souvent le début de tout ce qui se passe en coulisses, il fallait encore une certaine habileté pour y parvenir. Il n'était pas préparé, et avec les « compétences » du Commandant Lin, il avait peur de ne pas pouvoir sortir indemne ce soir.

Lorsque la peau des deux hommes se toucha, la tête de Lu Bixing était remplie d'excitation et il pensa : Peu importe, j'ai Lin Jingheng maintenant, autant y aller à fond.

Mais malgré sa préparation mentale, il lui était encore difficile de se détendre à ce moment-là.

Lu Bixing réprima la douleur et ne fit aucun bruit, mais son bras autour de la taille de Lin Jingheng se serrait de plus en plus. Son regard se tourna également vers le côté du lit : il y avait une trousse de premiers secours dans le tiroir, à portée de main.

Lin Jingheng s'arrêta soudainement et demanda : « Ça fait mal ? »

Lu Bixing prit une profonde inspiration et força un sourire : « Non. »

Lin Jingheng prit son menton en main et posa doucement ses lèvres sur le coin de la bouche de Lu Bixing. Il passa sa main et essuya la fine couche de sueur froide sur le front de Lu Bixing, puis le lâcha lentement.

Lu Bixing : « Hein ? Que fais-tu ? »

Lin Jingheng : « Tu peux le faire. »

Lu Bixing ne comprit pas ce qu'il voulait dire et regarda le commandant avec confusion.

Lin Jingheng pinça légèrement son nez, puis tendit le bras pour tirer le tiroir de la trousse de premiers secours. Un ensemble complet de médicaments et de matériel médical était soigneusement empilé dans le tiroir ; Lin Jingheng tourna à nouveau son regard vers Lu Bixing et dit : « J'ai dit que tu peux le faire, tu veux ? »

Lu Bixing sentit son cerveau court-circuiter un instant, comme s'il rêvait encore, puis balbutia en ouvrant la bouche : « Je... je... p-peux vraiment ? »

 

Fin de l’arc 3

 

Traducteur: Darkia1030

 

 

 

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