HSAV - Chapitre 120 - Découvrir le pouls calme de la grossesse.
Yan HeQing marcha pas à pas vers la sortie du village, tel un cadavre vivant ; ses yeux étaient vides et ses membres raides. Il ne pensait à rien. Mieux valait dire qu’il n’ose penser à rien. Son corps était glacé et ses blessures commencèrent à le faire souffrir.
L’endroit qui lui faisait le plus mal était son dos. C’était là qu’il s’était blessé lorsqu’il avait tenté de bloquer le tronc d’arbre qui menaçait de frapper Xiao YuAn.
Il avait dû se léser les organes internes à ce moment-là, sinon pourquoi aurait-il ressenti cette douleur dans tout son corps ? Alors qu’il sombrait dans la torpeur, Yan HeQing ne put faire un pas de plus, car une douleur sourde se propagea de sa poitrine à ses membres.
Il se tint au mur d’une main et pressa sa poitrine de l’autre. La douleur se diffusa de haut en bas dans tout son corps, jusqu’à lui remonter à la gorge. Yan HeQing cracha alors une gorgée de sang.
Le liquide écarlate glissa des coins de sa bouche en fines gouttelettes, tachant ses vêtements et éclaboussant le sol. Yan HeQing tenta de se calmer et essuya lentement le sang de ses lèvres, quand soudain une nouvelle douleur sourde jaillit de sa poitrine. Avant même qu’il n’eût le temps d’avaler, il cracha de nouveau du sang. Ses yeux perdirent toute clarté, ses oreilles bourdonnèrent, et le vertige l’emporta.
Des passants inconnus crièrent autour de lui, mais Yan HeQing ne distinguait plus rien et s’effondra à terre.
Cependant, son corps ne heurta pas le sol froid. Il tomba dans une étreinte chaleureuse.
Tout comme ce jour-là au Palais du Royaume du Nord, quand le vent hurlait et qu’il n’était vêtu que de minces habits, agenouillé dans la cour glaciale durant presque toute la nuit. Lorsqu’il n’avait plus pu tenir, il s’était déjà écroulé dans une étreinte familière et réconfortante. Depuis, le temps avait passé ; ses sourcils se froncèrent de colère et son cœur se troubla. Il savait qu’il souffrait d’un chagrin d’amour, mais il n’y avait aucun remède.
*
Dans une pièce de l’aile de la résidence de Xiao YuAn, Zhang Changsong était assis sur le bord du lit. Il caressait sa barbe blanche et vérifiait le pouls du malade, le visage pensif.
Sur le lit, Yan HeQing était recouvert d’une fine couverture. Ses lèvres étaient exsangues, son visage blême, et ses yeux fermés ; il semblait inconscient depuis longtemps.
Xiao YuAn se tenait à l’écart, osant à peine respirer.
« Bien… » murmura Zhang Changsong, avant de se taire de nouveau.
Xiao YuAn ne put s’empêcher de dire : « Shifu, qu’est-ce que tu fais ?! Ce n’est pas comme s’il était enceinte, pourquoi prends-tu tant de temps à vérifier son pouls ? »
Zhang Changsong lui lança un regard noir : « Surveille tes paroles… »
Xiao YuAn s’écria : « Quoi ?? Son pouls est calme ?? Est-il vraiment enceinte ?! »
Zhang Changsong s’étouffa et manqua de cracher du sang, puis il s’emporta violemment : «Je t’ai dit de ne pas parler autant ! Qui diable t’a dit qu’un pouls calme signifiait qu’une personne est enceinte ? Regarde-toi, débordant de vitalité. Si je vérifie ton pouls, il sera évidemment régulier ! »
Xiao YuAn déclara : « Calme, calme, calme. Shifu a toujours raison, et je crois Shifu quand il dit que je dois être enceinte. »
Zhang Changsong ne prit même pas la peine de s’occuper de ses bouffonneries. Il caressa sa barbe, retira sa main du poignet de Yan HeQing, et après un long soupir, dit : « Les souvenirs de cet homme sont enfouis dans son cœur, là où son esprit retourne toujours. Son énergie vitale demeure, mais elle ne circule pas correctement, ce qui perturbe son Qi. »
Xiao YuAn émit un « eerrr », cligna des yeux, puis répliqua : « … Alors, est-il toujours enceinte ?! »
Zhang Changsong fut si en colère qu’il frappa Xiao YuAn avec son livre médical : « Sors d’ici et copie ceci dix fois ! »
Xiao YuAn attrapa le livre médical et rétorqua : « Je vais copier, je vais copier, je vais copier. Alors, Shifu, qu’est-ce qu’il a exactement ? »
Zhang Changsong le regarda du coin de l’œil : « Il n’y a aucun risque qu’il meure. Les blessures sur son corps sont presque cicatrisées, donc son coma n’a pas été causé par des lésions internes. Tout à l’heure, quand j’ai pris son pouls, il présentait une légère tendance à descendre, il doit donc être déprimé depuis longtemps. Je ne peux pas me tromper. Ainsi, sa rate et ses poumons souffraient déjà de certaines affections cachées, et puisqu’il s’est aussi blessé aux poumons lors d’une collision, c’est ce qui lui a fait cracher du sang. Je vais te rédiger une ordonnance, tu iras chez moi et tu rapporteras le médicament. »
' Depuis combien de temps est-il dépressif ? Dans le livre original, Yan HeQing était naturellement abattu à cause de la mort de la princesse Yongning. Mais à propos de quoi Yan HeQing pourrait-il bien être déprimé ? Agrandir son harem devrait le rendre heureux, non ? '
« Oui, merci Shifu. » Xiao YuAn raccompagna Zhang Changsong au magasin médical et prit le médicament selon la prescription que Zhang Changsong lui avait donnée. Il voulut passer dans le couloir à l’arrière pour saluer Zhang Baizhu, mais il ne trouva pas celui-ci. À la place, ce fut Lin Shenling qu’il aperçut en train de décocter une préparation.
Lin Shenling agitait un grand éventail de feuilles de palmier, ouvrant de temps à autre le couvercle en porcelaine du pot pour vérifier l’avancement du breuvage. Elle toussait à cause du charbon brûlant, mais demeurait incroyablement patiente. Quand elle entendit des pas, elle tourna la tête, vit que c’était Xiao YuAn et dit : « Xiao-gongzi ? Cherches-tu Baizhu ? Il est monté dans la montagne pour récolter des herbes médicinales, il n’est pas là en ce moment ! »
Xiao YuAn fut légèrement surpris par la manière dont Lin Shenling parlait de Zhang Baizhu et demanda : « Pourquoi es-tu ici ? »
(NT : En chine, il est rare d’appeler quelqu’un simplement par son prénom sauf dans certains contextes très familiers, tels qu’entre famille ou collègues proches)
« Oh, Mme Zhang de la rue Est n’a-t-elle pas attrapé un rhume hier ? Il n’y a personne dans sa famille pour s’occuper d’elle, alors Baizhu m’a demandé de lui préparer un médicament contre le rhume ! » expliqua Lin Shenling.
Xiao YuAn commença à trouver quelque chose d’étrange, mais il ne parvint pas à deviner quoi. Il dut alors demander : « Il est presque l’heure du dîner, tu ne rentres pas chez toi ? »
« Je n’y retourne pas. J’ai déjà dit à la troisième tante que je m’occuperais de Zhang-daifu. Comme son dos n’est pas encore guéri, je vais lui préparer le dîner ! Je rentrerai après. » répondit Lin Shenling.
Xiao YuAn hocha la tête, mais son cœur hésitait.
Pourquoi avait-il l’impression qu’il existait un sentiment de reconnaissance tacite entre les trois membres de cette famille mystérieuse et harmonieuse ?
Alors qu’il réfléchissait encore à cette question, il entendit Lin Shenling l’appeler doucement : « Xiao-gongzi, à propos de tout à l’heure, quand je t’ai appelé mon mari… Je… »
Xiao YuAn agita vivement la main : « C’est parce que tu as mal compris ce que je voulais dire ! C’était un malentendu, un immense malentendu ! »
Lin Shenling répondit d’un ton doux : « C’est moi qui ai été stupide. »
Xiao YuAn affirma : « Juste… oublions ça, d’accord ? Et rappelle-toi de ne pas rentrer trop tard. »
Après qu’ils se furent dit au revoir, Xiao YuAn retourna à sa résidence avec le médicament. Lorsqu’il arriva, il vit la troisième tante agiter une lettre dans sa main en disant : « YuAn, YuAn ! Regarde, c’est une lettre de LiuAn. »
Xiao YuAn prit la lettre et la lut attentivement, puis la troisième tante l’interrogea : «Comment va la maladie de Chungui ? »
Xiao YuAn répondit : « La lettre dit que la maladie de Chungui nécessitera du temps pour guérir, donc il ne pourra pas revenir avant un moment. Fengyue l’a confié aux soins de ce médecin divin. »
La troisième tante demanda encore : « Alors, qu’en est-il de LiuAn et de Fengyue ? »
Xiao YuAn déclara avec un sourire enjoué : « Ils sont partis en lune de miel. »
La troisième tante resta interdite : « En lune de miel ? Quelle lune de miel ?! »
Xiao YuAn sourit : « Rien, ce n’est rien. Bref, ils vont tous très bien. Ah, au fait, troisième tante, est-ce que l’homme dans l’aile s’est réveillé ? »
La troisième tante secoua la tête : « Il ne s’est pas encore réveillé. »
Xiao YuAn ne sourit plus. Au lieu de cela, il parut profondément inquiet.
La troisième tante, remarquant son changement de visage, dit : « Ne t’inquiète pas, viens, allons dîner. As-tu faim ? La table est servie ! »
Comme Xiao YuAn ne répondait pas et jetait encore des regards vers la salle de l’aile, la troisième tante attrapa son bras et le traîna jusqu’à la salle à manger.
Traducteur: Darkia1030
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